• [2011-05-09] Pratiques de maternage chez les Kotokoli du Togo et les Mossi de Haute-Volta

    Enfant du Cambodge, née là-bas et éduquée par des parents fidèles à leurs origines, je n'ai jamais dormi dans une chambre séparée de mes parents avant 3-4 ans.  Ma soeur, née en Belgique, n'a connu sa propre chambre que vers 7 ans (faute d'autre chambre dans notre appartement).  Et franchement, je ne me sens pas plus fusionnelle avec mes parents, moins autonome ou indépendante parce que j'ai dormi avec eux. 

    Bien que très intéressée par la psychanalyse, je prends mes distances lorsque les médecins et autres têtes bien pensantes conseillent de faire dormir un nouveau-né dans une pièce séparée sous prétexte de ne pas lui inculquer de mauvaises habitudes... La première pédiatre consultée pour notre fils nous raconta l'histoire de ces patients dont le bébé était mort étouffé dans leur lit.  En entendant ce récit, ma première pensée fut de le prendre pour argent comptant. 

    Toutefois, en y repensant, j'ai l'impression que le docteur qui a raconté cette histoire visait un autre but que simplement nous conseiller de faire dormir notre bébé dans une autre pièce.  Je l'ai constaté, mon homme a été hanté par les images évoquées par quelques phrases prononcées à l'embrasure de la porte du cabinet d'un médecin. 

    Or, notre projet de départ s'orientait clairement vers ce que la mode bio appelle le cododo.  Notre réalité s'est malheureusement présentée de telle sorte que notre bébé s'est assez vite retrouvé dans une pièce séparée de notre chambre. 

    Je l'ai vécu comme un échec, je me suis beaucoup interrogée.  J'ai donc voulu voir comment faisaient les autres, dans d'autres pays où le cododo est la norme. 

    En même temps, vu que notre bébé a mis du temps pour faire "nos" nuits, comme on dit aussi dans le jargon, qu'il réclamait encore le sein après un an, je me suis aussi sérieusement posée des questions sur l'allaitement long, notamment l'allaitement nocturne. 

    Alors, ces peuples primitifs qu'il est si courant de nous citer en modèle, comment font-ils pour faire dormir leurs enfants s'ils pratiquent le cododo, tout en maintenant une vie sociale, pour ne pas dire, une vie de couple après que les enfants soient couchés?

    J'ai trouvé cet article de S. LALLEMAND, "Pratiques de maternage chez les Kotokoli du Togo et les Mossi de Haute-Volta", disponible sur Persée.

    Cet article scientifique remet les pendules à l'heure.  Que l'on arrête avec le mythe du bon sauvage!  Je pense notamment au livre très prisé Le concept du continuum.  J'ai commencé à le lire mais n'ai pas du tout accroché.  Justement, en raison de cette façon d'idéaliser ce qui se passe dans les sociétés traditionnelles.

    L'étude scientique référencée ici démontre que la réalité n'est pas rose partout, pour les enfants de ces fameuses sociétés.  L'allaitement exclusif est loin d'être la panacée, et l'allaitement à la demande dépend également des exigences de la vie quotidienne, même dans les sociétés traditionnelles. 

    Quant à l'hygiène infantile naturelle (HIN), merci!  Evidemment, ce qui se fait dans les deux peuples étudiés dans l'article n'est pas ce qui se fait partout ailleurs, toutefois, il est pertinent de savoir que l'HIN n'est pas l'idylle que je lis souvent  concernant ces mères qui, en d'autres contrées, seraient plus attentives aux besoins de leur enfant. 

    Remarquez, mes parents n'ont pas eu le choix pour moi, je n'ai pas eu de couches, ai donc pratiqué l'HIN.  J'ai bénéficié d'un allaitement jusqu'à plus soif (ma mère situe mon sevrage spontané vers 1 an et demi); et, je l'écrivais, ai profité de la présence sécure de mes parents pour dormir les premières années de ma vie.

    Le texte que je référence ici permet de relativiser les "préceptes" du maternage "proximal" ou "au naturel" qui s'apparentent, à lire certains, à des dogmes indérogeables. Les transgresser revient parfois à courir le risque de passer pour des parents "violents".

    Bonne lecture!

     

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