• [2012-09-20] Des squats à WB

    J'avais été particulièrement choquée par cet article paru début septembre dans Le Soir, en particulier par la toute dernière phrase (en orange), qui témoigne, en mon sens, d'une mauvaise connaissance de la situation réelle pour ne rapporter que ce que s'est plu d'exprimer la société du logement de Floréal.  Quand je sais que certains logements sont vides depuis 30 ans, je me permets de rigoler à cette affirmation.  Quand je pense que la pétition contre les squats a recueilli 200 signatures, j'ai demandé un peu partout: à quand une pétition de 200 signatures contre les logements vides?

    Les articles qui suivent concernant les squats à Floréal méritent d'être lus avec celui paru dans l'édition du jour du Soir concernant Le squat comme philosophie de vie, dont voici déjà un extrait (les questions sont de la journaliste Julie Schijns et les réponses de l'avocat et professeur d'Université Nicolas Bernard).  Franchement, ce sujet des logements vides mérite un billet à part...rapidement (je fais aussi vite que mon allure d'escargot le permet):

    Sans convention d’occupation, à quels types de poursuites judiciaires les squatteurs s’exposent-ils ?

    D’abord il faut arrêter de parler de squat et d’illégalité au sens pénal car il n’y a pas de violation de domicile si le propriétaire n’est pas domicilié dans son logement. Il n’y a donc pas d’infraction pénale ni d’amende pénale, sauf s’il y a dégradation du bien. Si les squatteurs arrivent à se domicilier dans le bien, ce sont même eux qui peuvent invoquer la violation de domicile. Sur le plan civil, le squatteur peut être poursuivi puisque le propriétaire a le droit d’avoir la jouissance exclusive de son bien. Si, en outre, le propriétaire estime qu’il est victime d’un dommage (comme le fait qu’il n’arrive plus de ce fait à vendre son bien), il peut réclamer des dommages et intérêts aux occupants, mais il doit pouvoir prouver ce qu’il avance. Si le propriétaire veut expulser les occupants, il doit aller en justice de paix.

    De quelle protection disposent les squatteurs ?

    Il ne peut y avoir contrainte de la part de la police pour déloger les squatteurs sans autorisation du juge de paix. Le juge de paix prononcera souvent l’expulsion en cas de litige, mais la loi n’est pas toujours interprétée de manière univoque. Dans la Constitution, l’article 23 consacre en effet le droit au logement. Le juge fera une mise en balance des intérêts si les occupants sont dans une situation particulièrement grave, par exemple. Lorsque le propriétaire est public, il pourrait ainsi se voir imposer une solution de relogement car l’article 23 fait peser sur les pouvoirs publics précisément l’obligation de concrétiser ce droit au logement. Ce n’est pas automatique, mais les plaideurs disposent ainsi de plus d’arguments.

     

    17 logements sociaux squattés au Floréal ravivent les tensions

    LHUILLIER,VANESSA

    Page 24

    Vendredi 7 septembre 2012

    Watermael-Boitsfort Une pétition de 200 signatures

    Les locataires sociaux et les propriétaires de maisons dans la cité-jardin du Floréal en ont marre. Depuis début janvier, les squats se multiplient, ce qui entraîne des nuisances sonores, un sentiment d’insécurité et surtout un ras-le-bol.

    Depuis des années, 20 % des logements sociaux de la société Floréal sont inoccupés car ils sont en attente de rénovations lourdes. Alors qu’environ 35.000 personnes sont en attente d’un logement social, ce vide locatif passe mal. Du coup, pour protester, certaines personnes ont décidé, en janvier, de squatter ces logements vides. Les compteurs de gaz, d’eau et d’électricité étant restés ouverts, les maisons ne sont pas insalubres.

    A ce moment, la société de logement social de Floréal ne s’inquiète pas. Elle porte tout de même plainte. Le dossier est toujours en cours.

    Seulement, au fil des mois, des squatteurs d’un autre type arrivent dans la cité-jardin. « Nous avons aujourd’hui des néo-punks, précise Daniel Remacle, directeur du Floréal. Environ une quinzaine de logements sont occupés illégalement. Nous avons porté plainte à trois reprises contre X pour effraction. Par contre, pour les expulsions, le droit est lacunaire et nous devons encore examiner différentes pistes. »

    Ce jeudi, la société Floréal, le secrétaire d’Etat au Logement, Christos Doulkeridis (Ecolo), et la bourgmestre de Watermael-Boitsfort, Martine Payfa (FDF), ont reçu une pétition initiée par des propriétaires de maisons dans le Floréal et signée par 200 locataires, demandant d’agir contre ces occupations.

    « Je ne peux pas prendre d’arrêté de bourgmestre pour insalubrité, explique Martine Payfa. Nous avons augmenté les patrouilles de police et la maison de quartier a engagé une personne qui s’occupe prioritairement de ramener le calme dans le voisinage. Je comprends la tension que cela peut engendrer et nous devons trouver une solution. »

    Du côté du cabinet de Christos Doulkeridis, il y a urgence. « On a laissé pourrir la situation, commente le secrétaire d’Etat. Il faut prendre des mesures. Soit il y a violation du droit de propriété et on doit procéder à des expulsions. Soit on met en place des conventions d’occupation temporaire comme c’est le cas à Forest et à Evere. »

    En attendant, les travaux de rénovation ne peuvent pas être effectués.


     

    Watermael-Boitsfort : des squatteurs s'installent dans la paisible cité-jardin Floréal

    REGIONS | mercredi 9 mai 2012 à 17h24

     

    Le directeur de la société de logement social veut enrayer le phénomène avant qu'il ne s'étende dans ses 170 logements vides

    Le directeur de la société de logement social veut enrayer le phénomène avant qu'il ne s'étende dans ses 170 logements vides

    La paisible cité-jardin "Floréal" assiste à un certain remue-ménage. De jeunes adultes squattent trois maisons vides de ce quartier bucolique de Watermael-Boitsfort. Trois des 170 habitations inoccupées de cette société de logements sociaux. Ces squatteurs militent pour le droit au logement, et pour un habitat plus convivial.

    Une personne fait le guet, une autre fait sauter la serrure, et le tour est joué. Une petite maison vide devient un squat militant.

    ''Il y a 30 000 logements vides à Bruxelles et plus d’une centaine ici dans le Floréal. On veut donc montrer le paradoxe qu’il existe entre d’une part le nombre de personnes qui sont à la rue et d’autre part, le nombre de logements vides. Et puis aussi, ça nous permet d’avoir un espace de création et des modes de vie qui ne sont plus basés sur des échanges marchands mais plutôt sur l’entraide et la convivialité.’’

    Les nouveaux venus se sont donc présentés aux voisins. Ils organisent même des goûters de quartier, un ciné-club, ainsi que des ateliers d'échange de savoirs. Manifestement, les voisins apprécient, ils klaxonnent ou saluent au passage. Mais le directeur-gérant de la société de logements sociaux, lui, ne partage pas du tout l'enthousiasme. Daniel Remacle explique pourquoi : ''Notre inquiétude par rapport au squat, c’est son potentiel développement, y compris avec des personnes beaucoup plus indésirables. Ce qui rendrait cette cité tout à fait ingérable.’’

    Il ajoute qu’il y a de plus un danger : ''ce sont des logements non conformes qu’ils occupent, avec les risques inhérents que cela comporte et les éventuels sinistres.’’

    Le directeur veut enrayer le phénomène avant qu'il ne s'étende dans ses 170 logements vides. Vides, dit-il, parce qu'en attente de rénovation. Il milite, lui de son côté, pour accélérer les marché publics, les demande de subsides à la rénovation et les avis des monuments et sites. Il faut en moyenne six ans de dossiers pour rénover l'une de ces maisons classées.

    La direction de Floréal a introduit une plainte auprès de la police à l'encontre des squatteurs.

    Myriam Baele


     Le Floréal squatte la campagne électorale

    Floréal s’invite donc dans la campagne, ce qui ne fait les affaires de personne. Tous les partis se sentent responsables de la situation. Le PS a géré les locataires mais les dossiers de rénovation ont longtemps été bloqués par l’ancienne secrétaire d’État au Logement Françoise Dupuis, et Écolo veut faire avancer le dossier auprès de l’actuel secrétaire d’État, Christos Doulkeridis (Écolo) mais sans succès.

    « [2012-09-20] La Liste du Bourgmestre de Watermael-Boitsfort[2012-09-24] Voici un nouveau titre et un nouveau pseudo »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Den Profil de Den
    Lundi 24 Septembre 2012 à 23:13

    Vanessa Lhuillier a remis ça aujourd'hui:" Le Floréal squatte la campagne électorale".  Pas encore en ligne sur le site du Soir, mais je le mets ici dès que cela paraît.

    pfff, La Libre aussi...

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Den Profil de Den
    Mercredi 26 Septembre 2012 à 11:39
    3
    Den Profil de Den
    Mercredi 26 Septembre 2012 à 23:54

    Nouvelle toute fraîche: les squatteurs seront expulsés ce lundi! :-(

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :