• Les couches lavables, c'est évident...

    Pour notre aîné, j'avais prévu une boîte de jetables sur les conseils d'un des magasins où nous avions déposé une liste de naissance, mais après deux jours de couches jetables, et des marques aux cuisses, nous étions directement passés aux tetras pliés avec sur-couche.

    Autant, lors de la naissance de ma Puce, je n'avais absolument rien prévu en jetable, convaincue que j'étais que nous utiliserions les tétras.  Or, ma petite dormait  (et dort toujours) des heures et des heures d'affilées (oui, je fais ici des envieurs-ses, c'est fait exprès ;-). 

    Je ne souhaite pas que ma fille ait constamment les fesses mouillées, or avec les tétras, c'est le cas, même avec le polaire au bout de quelques heures.  Chéri a donc très rapidement enrichi le supermarché du coin pour satisfaire le confort de notre Princesse.  Nous pensions ce recours aux produits jetables provisoire.  Malheureusement, à notre regret, toutes nos tentatives de lavables, quelles qu'elles soient (j'en ai de différentes sortes) se sont soldées par des fuites!  Nous ne désespérons pas de passer totalemente en lavables.  Mais avec quelles couches?  Je ne vais pas investir dans de nouvelles alors que nous en avons en quantité que j'avais acquises pour mon premier en prévision des suivants? 


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  • Une dame, d'un certain âge: Je cherche un cadeau pour ma petite fille.  Que me conseillez-vous?

    Le marchand: Je vous recommande ce jeu.  C'est un jeu éducatif.  L'enfant apprend à ...

    La dame: - non, je ne veux pas d'un jeu éducatif.  Je veux offrir un jeu pour jouer.  Sans autre but que de jouer.  J'en ai marre de voir partout des "jeux éducatifs".

    Voilà une conversation saisie au marché, un vendredi après-midi, il y a à peu près trois ans.  Ce dialogue m'est resté.  J'étais enceinte ou venais d'accoucher.  Jusque là, j'étais hyper favorable aux jeux éducatifs.  Quant à jouer, autant que le jeu "serve" à quelque chose, "serve" à apprendre "quelque chose d'utile" (croyance naïve qui devrait amorcer également la question des "choses utiles").

    Puis, cette réplique de la dame.  Il n'y a plus que des jeux éducatifs.  Que l'on laisse les enfants jouer pour le plaisir de jouer.  Quel beau plaidoyer!  En quelques mots, j'ai basculé.    Ben, oui, laissons les enfants s'amuser pour la gratuité de s'amuser, sans autre but, sans autre dessein caché de la part des adultes qui proposent ou offrent un jeu/jouet.

    Dans un article précédent, j'expliquais avoir pris distance avec le choix de mes parents pour la course à l'excellence.  Peut-être que ce court dialogue maraîcher fut l'un des premiers catalyseurs pour me démarquer de cette fameuse course à l'excellence...(décidément, il suffit parfois d'un rien, de trois mots, pour ouvrir la porte de nouveaux possibles.  voy. notamment comment j'ai découvert le concept des Maisons de naissance ici, en deux, trois phrases, un autre monde s'est offert à moi).

    Oui, me suis-je dit, en entendant cet échange entre la dame et le marchand.  Oui, elle a mille fois raisons.  Si les enfants jouent, laissons les jouer pour le simple plaisir gratuit de jouer. Point.

    Je m'étais donc promis de ne jamais (du moins, de l'éviter autant que faire se peut) verser dans les "jeux éducatifs".  Même Montessori que j'adore, je trouvais les activités de cette pédagogie trop éducatives à mon goût.  Vive les jeux libres!

    Puis, puis....

    Un petit garçon qui ne cesse de compter: un, deux, trois, quatre, cinq, six, huit, neuf, dix ou un, deux, trois, quatre, neuf, huit.

    Les chiffres sont apparus avec insistance dans les jeux et les dialogues de mon fils. 

    Influencés par Montessori, nous, ses parents, avons pensé: période sensible.  Viiiiite, lui trouver des activités pour répondre à son envie d'apprendre les chiffres (pfff, que nous étions à côté de la plaque).

    Pendant des semaines, je ne trouve pas le temps de me rendre à la librairie du coin pour acquérir Les chiffres à toucher de Balthazar (pas envie, pas l'énergie de les faire moi-même).

    Il y a deux jours, excédée, je prends quelques minutes sans les enfants pour m'évader.  Et que fis-je pour me changer les idées?  Déguster un jus en terrasse?  savourer une glace dans un parc?  Que nenni!  Je file à la librairie pour acheter le fameux livre.  Puis, tant que j'y suis, je fais craquer le porte-feuille (j'étais vraiment excédée...Or, dépenser relève encore des réflexes que je mets en place pour me soulager, pour me changer les idées...oui, je sais, paaaas bien.  Je me soigne).  J'achète aussi deux autres jeux en lien avec les chiffres:   les anneaux et un jeu de dominos.   J'ai ainsi découvert une marque intéressante proposant des jouets en bois...Bref.

    La facture s'élève à presque 3 chiffres...Je rentre satisfaite à la maison.  Mon fils pourra s'occuper, et apprendre à compter en jouant.  Je pense à Montessori.  Saisir la balle au bond.

    Mais qu'ai-je donc fait?  Mon fils ne prête qu'un bref regard à ces nouveaux jeux, juste parce que c'est nouveau...

    Compter?  Quand je corrige mon enfant, il me répond qu'il sait déjà.  Bref, en réalité, il n'a pas envie que je lui apprenne quoi que ce soit.  Du moins, pas de cette manière.  Assis, à écouter et à faire semblant de jouer.  Les quelques fois que j'ai tenté une approche, au bout de 5 minutes polies, il me dit qu'il "veut jouer maintenant".

    Qu'est-ce qui m'a donc poussée à vouloir que mon fils sache compter?  Il sait compter jusque 2, et comprend parfaitement le concept de UN et de DEUX.  Il vient d'acquérir celui de TROIS.  Comme cela, sans que nous n'ayons rien fait, sans que nous l'ayons poussé à comprendre ces chiffres.  Le 3, si, peut-être que j'ai un peu forcé...la veille de ces achats débiles mais qui m'auront beaucoup appris sur moi, et sur mon fils, je n'ai pas manqué une occasion de le faire compter jusque 3. 

    Pourquoi donc ai-je espéré, à un moment, qu'il apprenne sagement à compter?  Moi qui souhaiterais qu'à l'école maternelle, il n'y ait pas (trop) de jeux éducatifs, jutement, je les apporte à la maison. 

    Montessori, c'est génial comme éducation.  Mais (parce qu'il y a un "mais"), si l'enfant ne vient pas spontanément demander pour apprendre, je ne vois pas comment appliquer cette pédagogie face à un enfant qui ne souhaite pas apprendre les chiffres, par exemple.

    Cet épisode m'enseigne la sagesse de l'humilité, et de la nécessité de réfléchir à certains réflexes...Alors même que le sujet (comme l'éducation au savoir) semble avoir été longuement discuté (surtout avec moi-même). 

    Résultat:  j'adore les jeux éducatifs que j'ai achetés pour mon fils.  Lui, par contre, en fait peu de cas.  Me reste à attendre qu'il manifeste l'envie de manipuler les hochets, plaquettes en bois et les chiffres rugueux...Il n'a pas encore 3 ans, et je voulais déjà lui donner "une leçon de mathématiques"...C'est tout simplement à l'anti-thèse de ce que je plaide et de ce qui me parle, en terme d'éducation.  Quelle similitude avec mon histoire, avec mes parents qui ont voulu, très tôt, m'enseigner les chiffres, et les tables de mulitiplication (j'en ai déjà parlé dans un autre article). 

    A ce propos, lire l'excellent ouvrage: Qui a peur des mathématiques? [2012]

     

    édit du 11 mai '14 - mon fils daigner jouer avec.  Une fois, comme ça, après deux ans de mise au placard.  D'autres photos du jouet ici.

     

    [2012-08-29]  Les jeux éducatifs ou comment j'ai voulu faire ma maligne

     

     


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  • Un rapide post pour signaler les 3 mois de ma fille!  Déjà!   Les semaines ont filé depuis sa naissance.  Elles méritent un article...à venir donc.


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  • (F)estives 2012 à Rossignol

    mpOC | Posté le 22 juin

    Pour la première fois, la rencontre transfrontalière des objecteurs de croissance (principalement francophones) aura lieu en Belgique, après six éditions en France : Saint-Nolff, Morbihan (2006), Royère de Vassivières, Creuse (2007), Rochejean, Doubs (2008), Notre-Dame des Landes, Loire-Atlantique (2009), Marlhes, Loire (2010), Moissac, Tarn-et-Garonne (2011). Elle est co-organisée par le Mouvement des objecteurs de croissance (MOC) et le mpOC.

    7es (F)estives, rencontre transfrontalière des objecteurs de croissance, Rossignol, du 23 au 26 août 2012.

    Centre culturel de Rossignol (Tintigny), 1, rue Camille Joset - 6730 Rossignol.

    Dans cette magnifique région boisée qu’est la Gaume, nous aurons une nouvelle occasion d’échanger nos savoirs et nos pratiques, de renforcer le réseau de la décroissance entre la France, la Belgique et la Suisse. NB : les (F)estives se dérouleront en français, aucune traduction ne sera officiellement assurée.

    Comment y accéder ?

    • Si possible, par des moyens écologiquement soutenables comme le vélo, ou le train : SNCB, ligne 162 à partir de Luxembourg-ville en direction de Bruxelles, descendre à la gare de Marbehan. De là, une ligne de bus conduit dans le centre du village (4,5 km). Quelques navettes en voiture seront aussi organisées.

    • En automobile :
    - Autoroute E 411-Nord, axe Bruxelles-Luxembourg : sortie 26 puis suivre Neufchâteau–Tintigny
    - Autoroute E411-Sud, axe Metz-Luxembourg-Bruxelles : sortie 30 puis suivre Etalle–Tintigny
    - Autoroute E25 Liège–Bastogne : sortie Neufchâteau puis Tintigny
    - France Nord/Est : Reims-Charleville-Sedan-Bouillon-Florenville-Jamoigne

    Contacts téléphoniques de référence :

    Sandra Dipinto (accueil, inscriptions, logement, repas) : +32-(0)474.500.064 Jean Mergelsberg (chauffeur) : +32-(0)477.398.211

    Pour des raisons logistiques, le nombre maximum de participants est fixé à 200 par jour.

    Les inscriptions par Internet ou à défaut par téléphone (+32-(0)2.476.04.73), vivement recommandées, seront prioritaires et feront foi. Clôture définitive le 18 août.

    Informations pratiques

    Inscription :
    - Pour les 3 jours (24-26) : 8 € avant le 1er juillet ; 10 € par la suite.
    - Par jour : 4 €. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans.

    Logement : dortoir (50 places) ou camping (sur place, mais également possibilités dans les environs)
    - 10 € par nuitée en dortoir
    - 3 € par nuitée en camping

    Des toilettes sèches sont prévues.

    Repas : 4 € par repas de midi et du soir ; pain, thé et café gratuits pour le petit-déjeuner, apporter ses propres garnitures (fromage, confiture, etc.). Remarque : les repas sont végétariens, mais possibilité d’un repas carné sur les trois jours pour ceux qui le désirent.

    Programme

    1. Mini bal folk de bienvenue le jeudi 23 à partir de 20 h 30, avec les Musiciens des Roots.

    2. Ateliers :

    - 2 balades nature, avec Isabelle Pepin (le 25) et Jean-Luc Gyselinckx (le 26). Départ du centre culturel à 10 h 45 ; maximum 20 participants.
    - Selon l’affluence et les propositions éventuelles, il sera éventuellement possible de placer au moment même quelques ateliers supplémentaires.

    Vendredi 24

    • De 10 h 45 à 13 h :
      -  « Rendre les terres nourricières au bien commun », avec Maarten Roels et Jean Vander Elst (association Terres en vue)
      -  « Changer de vocabulaire : preuve de la décolonisation de notre imaginaire », avec Thierry Sallantin (militant écologiste)
      -  « Les fondamentaux de la décroissance - 1 » (parce que les mots sont importants), avec Michel Lepesant et Alain Dordé (Amis de la Terre)
      -  « Pouvoir et altruisme : comment considérer ces besoins dans le cadre de la décroissance ? », avec Gérard Weil
      -  Atelier pour les enfants
    • De 15 h à 17 h 30 :
      -  « La décroissance, c’est aussi en chiffres. Mesurer, comparer, pour évoluer et militer », avec Boris Prat (MOC)
      -  « L’habitat groupé », avec Réginald de Potesta (mpOC)
      -  « Critique du système technicien », avec Jean-Luc Pasquinet (MOC)
      -  « Chorale civique », avec Olivier Bouly (MOC)
      -  « Le yoga du rire », avec Danièle Larut (mpOC)

    Samedi 25

    • De 10 h 45 à 13 h :
      -  « Les monnaies complémentaires », avec Annie Vital (MOC)
      -  « Trucs et astuces de la décroissance au quotidien », avec Marie-Eve Tries (mpOC)
      -  « Le besoin sécuritaire entre utopie et dystopie », avec Michel Weber (mpOC)
      -  « Enseignement et décroissance », avec Jean-Noël Delplanque (Appel pour une école démocratique – APED) et Bernard Legros (APED, mpOC)
      -  Atelier pour les enfants
    • De 15 h à 17 h 30 :
      -  « Comment structurer un mouvement d’objecteurs de croissance ? L’exemple du Mouvement québécois pour une décroissance conviviale », avec Anne-Laure Pailloux (doctorante en géographie) & Hervé Philippe (MQDC)
      -  « Le pic des énergies fossiles et le Club de Rome », avec Francis Leboutte (mpOC)
      -  « Les fondamentaux de la décroissance - 2 » (parce que les mots sont importants), avec Michel Lepesant (MOC)
      -  « Chorale civique », avec Olivier Bouly (MOC)
      -  « Plus décroissant que moi tu meurs ou les limites de la théorie », avec Thierry « TNT » Tanghe et Sabine Muller (mpOC)

    Dimanche 26

    • De 10 h 45 à 13 h :
      -  « Energie et population mondiale. L’avenir “radieux” de l’humanité selon Paul Chefurka », avec Michel Culus (MOC)
      -  « Le “je” des valeurs et les valeurs en jeu », avec Luc Vandeput (mpOC)
      -  "Le jeu de la ficelle : un outil pour passer d’une assiette en crises à des alternatives au modèle alimentaire actuel", avec Sébastien Kennes (Rencontre des continents asbl)
      -  « La construction en paille », avec Youssef Tahrlissia
      -  Ateliers pour enfants (24, 25, 26)

    3. Tables rondes

    Après un exposé de chaque intervenant d’une dizaine de minutes, débat avec les participants. Chaque table ronde aura lieu de 9 h 15 à 10 h 45.

    • Le 24 : « Besoins (fondamentaux), désirs, usages. Comment les définir, les distinguer et les articuler ? »

    Intervenants : Bruno Poncelet (anthropologue, CEPAG), Marie-Eve Tries (porte-parole du mpOC), Gérard Weil (ingénieur, ex-candidat aux législatives)

    Modératrice : Michèle Gilkinet

    • Le 25 : « La décroissance du PIB. Et après ? »

    Intervenants : Baptiste Mylondo (essayiste spécialiste du revenu universel), Géraldine Thiry (docteur en sciences économiques et politologue), Jean-Noël Delplanque (enseignant, essayiste et militant syndical)

    Modérateur : Michel Lepesant

    • Le 26 : « Les OC représentent-ils une avant-garde éclairée ? Comment le MOC et le mpOC peuvent-ils s’intégrer dans le tissu social et populaire ? »

    Intervenants : Michel Lepesant (philosophe, MOC), Jean Cornil (essayiste, mpOC), Anne-Laure Pailloux (doctorante en géographie, Université de Paris-Est)

    Modérateur : Jean-Baptiste Godinot

    NB : Des parties de ce programme sont susceptibles de modifications de dernière minute.

    4. Exposition du photographe ardennais Christian Deblanc (cf. www.chrisdeblanc.com).

    5. Projection de films les 24 et 25.

    6. Après les films, jam sessions éventuelles, selon les talents musicaux disponibles.

    Renseignements logistiques, pratiques et inscriptions : http://www.les-oc.info/festives-2012

    Toute proposition pour donner un coup de main à certaines tâches pendant le weekend sont les bienvenues.

    QU’EST-CE QUE LA DECROISSANCE ?

    Depuis dix ans, le mouvement de la décroissance s’est imposé dans le débat d’idées, sans avoir encore réussi à représenter une force politique influente. Ses principales racines plongent dans l’écologie politique des années 1970, dans le Club de Rome et le rapport Meadows. La décroissance est présente en France, en Belgique, en Suisse, en Italie et, d’une certaine manière, au Royaume-Uni avec le mouvement de la transition.

    À l’inverse du développement durable, la décroissance prône la sortie du dogme de la croissance économique infinie qui est physiquement impossible sur une planète aux ressources limitées. La nécessaire décroissance de notre empreinte écologique passera d’abord par une décroissance des inégalités sociales, tant au nord qu’au sud. Nous avons tout intérêt à anticiper les menaces (pic des énergies fossiles, réchauffement climatique, chute de la biodiversité, krach financiers, etc.) et construire la résilience, avant que les conditions écologiques ne nous y obligent durement. Les objecteurs de croissance agissent de trois façons différentes : primo, par la simplicité volontaire, qui est une démarche individuelle de choix d’un mode de vie socialement et écologiquement responsable ; secundo, par les expérimentations collectives (Service d’échanges locaux, Groupes d’achat solidaire, monnaies locales complémentaires, habitats groupés, potagers collectifs urbains, etc.) qui permettent aux citoyens de retrouver progressivement la maîtrise de leurs conditions de vie dans des projets conviviaux et solidaires ; tertio, par l’action politique qui vise à modifier les rapports de force pour aboutir à des réformes favorables à une société décente et écologique.

    Le pouvoir est entre nos mains ! Le monde sera ce que nous déciderons d’en faire, dans l’harmonie retrouvée entre l’être humain et la nature.


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  • Dans un article précédent, j'expliquais ne pas ressentir de sentiment de culpabilité à concevoir un petit frère ou une petite soeur à mon enfant.  L'arrivée de ma Princesse a induit, non pas de la culpabilité, mais une énorme tristesse, empreinte d'ambivalence.

    D'un côté, j'étais heureuse de voir cette petite fille, en bonne santé, d'humeur égale et paisible.  D'un autre, je la trouvais si petite, si minuscule, si fragile, si vulnérable, si dépendante, malgré ses 3 kg 490 gr de naissance.  Je n'avais qu'une hâte: qu'elle grandisse.  Aujourd'hui encore, je me suprends à attendre avec impatience la fin de l'allaitement exclusif.  Pour, notamment, pouvoir confier ma Princesse une journée (sans tirer mon lait) et partager une journée-plaisir mère-fils.

    Avec la naissance de mon bébé, c'est comme si je me réveillais.  Mon fils avait pris un coup de vieux.  Il n'était plus le petit bébé.  A voir sa corpulence sur la table à langer après des mois où je ne le changeais plus qu'occasionnellement, mon Petit Empereur m'est apparu grandi.  Il réclamait, et réclame toujours, beaucoup son père, a passé/passe énormément de temps avec lui.  J'ai versé beaucoup de larmes en réalisant qu'avec ma grossesse, j'étais passée à côté de chouettes moments de complicité avec mon enfant unique par manque de force et d'énergie.  J'étais trop fatiguée pour le regretter pendant les 9 mois de gestation. 

    Après l'accouchement, que je qualifierais d'accouchement bisounours tellement tout s'est bien passé, sans heurt (pour le récit, c'est ici), j'irradiais la joie et le dynamisme.  Le jour de mon accouchement, à 5-6 cm d'ouverture, je mettais du linge à laver; le lendemain de la naissance, je remplissais le tambour de la machine avec les affaires salies par l'accouchement.  J'ai fait tourner machines après machines.  Me pencher, me relever, faire sécher le linge.  J'étais tellement en forme, et heureuse de ne plus avoir ce gros ventre, que lorsque mon fils a fait un cauchemar, le 2ème jour de ma fille, j'ai descendu et monté les escaliers avec Petit Prince dans les bras.  J'ai payé très cher cette hardiesse.  Mal au périnée le lendemain, accompagné d'une baisse des hormones.  Je me suis ramassée un baby blues carabiné.

    Je ne comprenais pas.

    Après mon 1er accouchement, je pensais que mon état résultait d'une fin de grossesse stressante et d'un enfantement douloureux (voy. ici le récit de naissance de mon 1er).  J'étais convaincue que c'était la fatigue et les émotions de l'accouchement qui expliquaient mon état déprimé, et particulièrement stressé.  J'attribuais également mon anxiété à la peur de ne pas y arriver ("y" étant très vague, et ne correspondant à rien de précis), de ne pas parvenir à prendre soin d'un enfant.  Le poids des responsabilités qu'implique une famille m'est apparue particulièrement lourd. J'ai eu l'impression que je n'"y" arriverais pas. 

    Après mon 2ème accouchement, je me suis rendue à l'évidence.  Les circonstances de l'accouchement importent bien peu.  Malgré un accouchement doux et facile, j'ai quand même été gagnée par une déprime post-natale difficile.

    L'ambivalence régnait en moi.  Contente de cette deuxième, mais que d'heures non passées avec mon fils, pendant la grossesse et après l'accouchement!  Et pourquoi avoir voulu un autre enfant?  Nous avions atteint un équilibre agréable.  Fiston grandissait bien, acquérait de l'autonomie.  Nous dormions la nuit, pouvions confier notre progéniture la journée pour passer du temps pour nous.  Pourquoi mettre un terme à tout cela? 

    Certes, mon fils était la plus belle illustration que nous pouvions nous occuper d'UN enfant, mais quoi?  Là, nous prétendions pouvoir prendre soin de DEUX enfants.  Cette mission m'apparaissait impossible, comme il m'était paru insurmontable après la naissance de notre premier que nous parviendrions à l'élever correctement.

    Là, j'ai compris comment certaines mères pouvaient éprouver un sentiment de culpabilité vis-à-vis d'un aîné pour avoir mis au monde un deuxième. 

    Pour ma part, il ne s'agissait pas tant de culpabilité que d'une profonde tristesse et d'une énorme vague de nostalgie.  Elles m'ont gagnée longtemps. 

    Après la naissance de l'Empereur 1er, mon baby blues s'était éternisé.  Je mettais cela sur le compte des émotions liées à l'accouchement.  J'ai donc été très surprise de constater que, cette fois-ci aussi, malgré une naissance facile, ma déprime post-natale s'est aussi installée quelques semaines.  Dur dur.

    Les débuts d'allaitement se sont déroulés sans heurt majeur, contrairement à la première fois, excepté le muguet qui m'a fait souffrir dès les 1er jours (je pondrai un article à ce propos prochainement).  Ce candida et les blessures aux seins qu'il a entretenues ont alimenté mon spleen.

    Ce n'est qu'au bout de six semaines, sans doute plus, que le blues s'est envolé, pour laisser place aux plaisirs d'une vie en mode farniente.  Nous y goûtons tous les 4 encore aujourd'hui.  Un petit boulot de mon homme fin août est le 1er événement qui chamboulera cet équilibre durement acquis pendant 3 mois.  Ensuite, la rentrée scolaire le 3 septembre impliquera également la recherche d'un nouvel équilibre.  Après, c'est le retour à la vie professionnelle de mon chéri qui imposera un nouvel équilibre.  Etc. 

    Au final, la vie se résume peut-être à cela: la recherche d'un équilibre?


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  • Depuis la naissance de Princesse, nous menons clairement une existence paisible, sans contrainte, ou quasi, pensée au jour le jour, ou presque.  Quelques mauvaises habitudes se sont installées.  L'une d'elles concerne l'écran d'ordinateur. 

    Je me faisais la réflexion aujourd'hui qu'il était plus que temps de limiter le temps d'expositon du Petit Empereur, il commence à devenir sérieusement accro et réclame souvent un dessin animé.  Jusqu'à présent, je ne m'étais pas inquiétée car ses sollicitations pour regarder l'écran étaient sporadiques et par phases.  Dans ce sens qu'il pouvait demander pendant 3 jours à regarder les Barbapapas (soyons clairs, mon fils connaît en version animée quasi exclusivement les Barbapapas; il a visionné l'un ou l'autre petit film, entre 5 et 20 minutes), puis ne plus y penser durant des semaines.

    Or, aujourd'hui, j'ai pensé que ses demandes pour regarder Utube étaient persistantes.  D'où mon premier réflexe de lui exprimer mon envie de limiter l'exposition à l'écran à certains jours.  Puis...Puis...cette étincelle d'intelligence...

    Comment lui demander de limiter à certains jours (style, ok les lundis et jeudis) la consommation d'écran si moi-même, si nous-mêmes ses parents, sommes relativement souvent devant nos portables à regarder nos mails, fb et autres sites?  Du coup, je vais négocier pour que les restrictions "écran" soient valables pour mon Grand chéri, le petit et...surtout moi-même.  Une désintoxication à internet me ferait le plus grand bien.  La toile est encore plus "vicieuse" que la TV car tout est disponible en tout temps, quelle que soit l'heure de la journée ou de la nuit.  Vache!


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  • [2012-08-18]  "Freedom For Birth" campaign video

     Je cite Paola Hidalgo selon ces propos sur fb:

    En décembre 2010, suite à une plainte d’une citoyenne hongroise, Ana Ternovszky un arrêt de La Cour Européenne des Droits de l’Homme s’est prononcé en faveur du « droit relatif à la décision de devenir parent qui inclut le droit de choisir les circonstances de l’accouchement », obligeant ainsi les Etats à garantir l’accès à des accouchements extra-hospitaliers et à les décriminaliser. Ce film retrace l’histoire d’une obstétricienne et sage-femme hongroise, Agnes Gereb, condamnée par un tribunal à une peine de prison parce qu’elle pratiquait des accouchements à domicile. On aborde ainsi les pressions exercées sur les sages-femmes et médecins qui accompagnent les femmes dans leur choix d’un accouchement en dehors des hôpitaux, à travers les interviews d'Agnes Gereb et d’autres figures emblématiques des Droits des Femmes pendant l’accouchement comme Ina May Gaskin et Sheila Kitzinger.

    Ce film pose la question des DROITS des femmes dans la grossesse et l'accouchement.

    « La liberté d’un pays peut être mesurée à travers la liberté de l’accouchement » - Agnes Gereb, Budapest, 2012.

    Pour visionner quelques extraits, c'est ici.
     
    Je n'ai pas regardé ce film dont plus de 1000 projections auront lieu de par le monde le 21 septembre.

    Je suis très contente qu'un tel reportage existe, et qu'il mobilise tant de monde.  Toutefois, je ne puis réprimer un haussement de sourcil chaque fois que je lis la citation tenue par Agnes Gereb, la sage-femme qui a été condamnée en Hongrie pour avoir pratiqué un accouchement à domicile, citation qui illustre le film:« La liberté d’un pays peut être mesurée à travers la liberté de l’accouchement ».

    Cette mode des phrases de ce genre m'irrite lorsque je trouve qu'elle galvaude l'expression de la mesure de la liberté / démocratie d'un pays.  Je pense que cette expression est majoritairement utilisée pour marquer l'importance de veiller au traitement des marginaux (fous, prisonniers, etc.) pour comprendre le degré de libertés et d'attentions qu'une société accorde à ses plus faibles composantes.
     
    Pour ma part, si j'adhère totalement à cette idée qu'une société se juge à la façon dont elle traite les fous, prisonniers, étrangers, etc. pour évaluer la marge de liberté qu'elle autorise, je ne puis m'empêcher de trouver légère la référence d'Agnes Gereb à la liberté d'un pays qui s'évaluerait à la liberté d'accoucher.

    Dieu sait pourtant comme je suis 2000% favorable à ce que les femmes/couples puissent se voir respecter leur projet de naissance (et donc, pour cela, soient informés CORRECTEMENT).  Mais la liberté d'un pays se mesure-t-elle réellement au choix d'accoucher à la maison, à l'hôpital, avec péridurale, par césarienne, avec ventouse ou sans?

    Mettre cette liberté de choix sur le même pied que le sort qu'un Etat réserve aux prisonniers, aux sans-papiers, aux clochards, aux fous, ne me paraît pas du tout approprié. 
     
    Ma réflexion rejoint une autre, concernant un certain "extrêmisme" (je n'aime pas ce terme, car quelqu'un pourrait me trouver extrême alors que j'en trouve d'autres encore plus que moi, donc, ce mot ne veut rien dire) des arguments pour certaines causes.  Pour le dire autrement, je reproche souvent un manque de nuance pour le lobbying, quel qu'il soit.  Cela pourra faire l'objet d'un autre article, mais militer à fond pour l'allaitement en niant le côté "fatigant" pour la mère, cela relève d'une désinformation (donner son sein, certes, n'est pas fatiguant en soi, mais être constamment disponible, cela peut l'être); militer à fond pour les couches lavables en omettant l'odeur peu ragoûtante des couches remplies de selles, le poids de ces mêmes couches souillées, etc., c'est faire preuve mauvaise foi, à mon sens, ou nager en plein pays des Bisounours tout-le-monde-il-est-beau-il-est-gentil ; dans le genre, découvrez cet article). 
     
    L'absence de retenue dessert la cause défendue...
     
    Je le sais, bien que parfois, je sois moi-même tellement enthousiaste pour une cause que je ne comprends pas que tout le monde n'y adhère pas...
     
    Moralité: La manière de communiquer sur son enthousiaste ou sa colère vis-à-vis d'un événement est E-SSEN-TIELLE.
     
    Sur ces belles paroles, je m'en vais rejoindre Morphée.

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    Le biberon est au bébé ce que la césarienne est à l’accouchement [AVIS PERSONNEL]

    extrait pour que vous en saisissiez la teneur:

    Le sujet de cet article, c’est le libre choix proposé a la naissance. Oh mon dieu, Olympusmom est une grosse extremiste de la morkitu, une fachiste qui veut dicter une conduite a chaque femme, puis gouverner le mondentier!

    Oui et non. Je ne suis pas une extremiste, dans le sens ou si quelqu’un n’a pas le même avis que moi, eh ben tant pis c’est la vie. Mais je ne suis pas pour autant obligée de ne pas avoir de ressenti ou d’opinion. Ce qui me gène dans le choix de l’allaitement, c’est qu’on réduise ça a un choix, justement. Un choix, c’est choisir, entre deux choses, deux facons de faire, en partant du principe qu’on est face a deux choses équivalentes. Dans le cas de l’allaitement, c’est un MENSONGE.

    On parle des avantages de l’allaitement, en le comparant au biberon et au lait artificiel. Inversons les choses. Parlons des désavantages du lait artificiel, en prenant comme norme l’allaitement. Ca serait déja un grand progres. Comme si l’allaitement, c’etait un petit bonus supplémentaire ( et pas important). Appliquons ce filtre a une autre situation.

    J'adhère à 100% au propos tenus!


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