• Fiston à son papa, il y a deux jours:  " Maman, elle a une technique: quand je lui dis "méchante maman", elle me fait des bisous.  Et moi, je fais semblant que je n'aime pas, mais en fait j'aime bien. "

    Merci Lawrence Cohen pour cette astuce très simple que j'ai tentée une fois et que j'utilise dès que l'occasion s'y prête.  Lorsque mon fils me dit : "méchante maman", je lui réponds, sur le conseil de Lawrence Cohen, que c'est une formule magique qui me transforme en maman distributrice de bisous.  Et mon fils fait mine de résister mais à son rire, je vois que sa colère passe...une astuce pour désamorcer un incident qui peut aller crescendo.  Evidemment, je dois prendre sur moi et accepter l'idée que le "méchante maman" n'est pas personnel, n'est pas authentique.  

    Dans le même ordre d'idées qui a décontenancé mon fils, les quelques dernières fois où il voulu me frapper, au lieu de me fâcher et de lui interdire ce geste, je lui ai dit:

    "Oh, tu veux me frapper? Olala, c'est si grave que tu as besoin de me frapper?  Alors, frappe-moi."

    Face à cette invitation, il cesse cette agression.  Et un dialogue s'établit.

    Ce qui m'a frappé avec cette phrase de mon fils à son papa, c'est que sans que je lui ai expliqué quoi que ce soit, Petit Prince a décrypté l'enjeu, a compris qu'il s'agissait d'une "technique" et le but de celui-ci.  Il m'a soufflée par sa clairvoyance/lucidité.

     

    20 août '14 - Technique à méchante maman & Qu'est-ce qu'on mange à la maison?

    Drapeau belge confectionné par mon fils.  
    Bien que je lui ai expliqué, photos du dictionnaire à l'appui, la différence entre le drapeau belge et l'allemand, je n'ai sans doute pas suffisamment insisté sur le sens des couleurs.  En même temps, il a de quoi être déboussolé. Il me prétendait mordicus que le drapeau belge arborait des couleurs différentes dans le sens vertical.  Il faut avouer qu'aux fenêtres, pendant le mondial, les drapeaux flottent dans le mauvais sens.

     

    *** 

    Nous avons commis la bêtise de tenter une expérience que j'avais, dans un premier temps refusé, puis accepté parce qu'il est parfois plus convainquant qu'un sermon de vivre les situations pour comprendre qu'elles sont une bêtise.  

    Qu'avons-nous tenté?  Un restau.

    Là, ok.

    Bon, je précise: un restau avec trois enfants, dont les miens qui s'entendent super bien avec le 3ème lascar.

    Je précise encore un peu: un restau le soir!  A l'heure du coucher.

    J'en rajoute une couche: dans un restau plutôt chic pas du tout adapté pour les enfants.  

    Pourquoi ce restau?  Il est dans notre quartier, on comptait au départ y aller en vélo.  L'établissement n'est pas étroit, les enfants ne risquaient pas de se prendre un coin de table en s'y mouvant.  Il y avait des pizzas pour les enfants.  Et je crois que foncièrement, personne n'avait envie de faire à manger, les adultes avaient envie de se faire servir sans rangement et vaisselle.

    Résultat: ce fut tout sauf reposant.

    Et que demande notre princesse lors du retour en voiture?

    - Et à la maison, qu'est-ce qu'on mange?  

    [Parce que cela fait des semaines maintenant que sont apparus les "qu'est-ce que?"]

    Nous avons éclaté de rire.  Ne croyez pas que nous nous sommes comportés en parents indignes.  Nous avions commandé des plats pour les enfants.  Ils étaient juste trop occupés à courir partout, et notre fille n'avait pas mangé à sa faim, apparemment.

     

    20 août '14 - Technique à méchante maman & Qu'est-ce qu'on mange à la maison?

     

     

     


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  • Un peu de pub, une fois n'est pas coutume...

    Le marché du dimanche sur le champ s'étoffe...Depuis peu, les maraîchers ont décidé de vendre au marché les légumes non récoltés par les membres qui, à défaut, pourriraient.  En ce moment, c'est la foire aux courgettes que l'on peut même récolter pour l'hiver (dérogation à la consigne de l'auto-récolte pour une consommation fraîche et personnelle).  Venez donc sur le champ pour acheter des légumes, du yaourt et fromage, les plantes médicinales d'Anja ...

    ...ainsi que du savon!  

    Il s'agit d'une fabrication artisanale bruxelloise d'un savon (saponification à froid): Belle bulle.  Désormais, ce savon remplacera notre savon d'Alep.  Certes, il coûte cher: 5 euros le savon.  Cela prouve comme il est difficile de s'accommoder de la valeur des produits dès lors qu'ils ne sont pas low cost.arf  Difficile de revenir en arrière, au temps d'avant la globalisation et de la délocalisation.

    Comme Anja connaît l'artisane qui fabrique ces savons, je lui demanderai de les recevoir sans emballage.  C'est aussi un des avantages de connaître la productrice!

     

     

     

     


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  • Cet été, nous ne quittons pas notre chère maison.  A Pâques, nous étions descendu-es au Sud de la France dans une maison prêtée par une connaissance.  Nous avons effectué le trajet en 2 jours, avec une escale, à l'aller comme au retour, dans une magnifique maison d'hôtes que je vous recommande si vous passez par Nuit-Saint-Georges.  La chambre dont nous avons profité valait amplement une suite 5 étoiles...avec le charme en plus. Bien plus cher que l'hôtel bas de gamme d'une chaîne bien connue que voulait nous faire prendre mon homme, certes, mais ô combien plus reposante et agréable.  Cette escale faisait déjà partie des vacances.  Et nous en avons eu besoin. C'était la première fois que nous partions si loin en voiture; nous ne l'avions jamais fait ni en couple, ni, certainement pas, depuis que nous étions devenus parents.  

    Cela était plaisant de sortir des soucis liés à la création de l'asbl de la Ferme du Chant des Cailles. A part cela, nous en avons conclu que nous ne partirons plus aussi loin avec nos enfants encore si petits.  

    De plus, la prochaine fois, nous veillerons à partir, comme l'année dernière, avec d'autres enfants avec lesquels les nôtres peuvent jouer, en particulier notre plus grand qui fut particulièrement sollicitant.  Il ne voulait pas partir et nous l'a fait bien sentir.  Il a été exécrable durant ce séjour.  frown

    Enfin, l'option vélo sera privilégiée.  Sur les routes départementales françaises, les gens roulaient comme des fous!  Et le moindre déplacement, la moindre course nécessite une voiture...La vie à la campagne... 

    Finalement, ce voyage nous a quand même coûté cher en essence et payage autoroute.  Heureusement que nous n'avons pas eu de location à payer.  Au final, nous sommes contents d'avoir tenté l'expérience, mais n'envisageons pas de la réitérer.

    Si la maison où nous avons logé ne présentait absolument aucun charme (ce qui nous a donné comme leçon de privilégier un logement de qualité, du moins, dans un environnement paisible et beau), le cabanon de notre hôte est, au contraire, un plaisir pour les yeux. Il traduit le mode de vie simple de son propriétaire qui a rénové la ruine de pierres alors qu'il était encore étudiant, en 1974.  Ce cabanon mériterait de figurer dans les "tiny houses" tant il est petit, mignon, coquet, et caché dans un écrin de verdure.  Un de nos plaisirs quotidien consistait à nous rendre chez notre ami après le repas du soir, en guise de promenade digestive.  La beauté des vignes et le calme du paysage se prêtaient merveilleusement bien à ce moment.  

     

      

    Nous voici presque arrivés.

     

      

    C'est là, lové entre les arbres.   

     

    Le cabanon laisse rêveur-rêveuse.

     

    Admirez en arrière plan, l'arbre de Judée, dont les fleurs sont comestibles.  

     

     

    En été, on vit dehors. Il n'y a pas de salon, ni de couloir. Pour passer de la cuisine grande de...environ (à vérifier) 8 m2, à la chambre et salle-de-bain, il convient de fouler brièvement la terrasse.  En été, c'est très agréable, mais je veux bien croire notre hôte qui éprouve des difficultés à vivre là en hiver.

     

     

    Dehors, la nature est luxuriante.  Notre hôte jouit d'une vue imprenable.

    Tout nous semblait idyllique jusqu'au jour où, l'avant-veille de notre départ, nous avons vu un propriétaire voisin masqué, occupé à pulvériser un mélange sur les vignes.  La veille de notre départ, nous avons vu un autre vigneron s'acquitter de cette tâche...Cela nous a dissuadés de trouver l'endroit paradisiaque...

     

     

      

    Un agave

     

     

    Un argousier, je pense.

     

    L'huile d'olive de son olivier a été extraite cet hiver avec d'autres fruits d'oliviers du coin dans une coopérative.  Nous n'avons jamais dégusté une huile d'olive aussi savoureuse.  Nous ne mangions pas de pain à l'huile d'olive mais de l'huile d'olive avec du pain.  ^^

     

     

    Nous avons peu bougé.  Par paresse.  Ici, une de nos rares escapades, dans un village voisin.  Nous sommes tombé-es sous le charme du lavoir, encore en activité.  L'eau qui sort dans le lavoir est potable.

     

     

     

    Savon de Marseille, brosse à l'ancienne et ce truc pour frotter son linge.

     

     

     


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  • La semaine dernière, j'étais à l'étage.  Mon homme était occupé à re-peindre la toilette au rez-de-chausssée lorsqu'il entend son gsm (téléphone mobile) sonner.  Il regarde son téléphone dans la salle-à-manger et son appareil lui signale que c'est moi qui suis en train de l'appeler.  Au même moment, il se retourne et voit notre fille avec mon téléphone en main, en train de causer: "c'est le répondeur.  E téléphone à papa.  E laisse un message pour papa".  Par un mystère qui nous échappe, et parce que, par inadvertance, j'ai laissé mon téléphone à un endroit qui lui était accessible, nous avons droit à un beau message de notre fillette de 2 ans sur le téléphone de mon chéri!

     

    Pour être franche, je pense que notre fille est la plus aguerrie aux nouvelles technologies.  Habituée à l'écran tactile du téléphone de ma sœur, et à notre appareil à musique, elle glisse ses doigts sur tous les appareils.  Allume et éteint nos ordinateurs et notre appareil photo.  Et avant-hier, elle m'a soufflée en allumant la radio de ma mère.  Lorsque je lui ai demandé d'éteindre parce que nous quittions la pièce, je ne sais sur quel bouton elle a appuyé (moi, je ne trouvais pas le bouton off) mais plus aucun son ne sortait de l'appareil quand nous en sommes sorties de la chambre de mes parents.


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  • Elle est jeune. Encore aux études.  Elle vient de décider avec son amoureux qu'ils sont prêts à fonder une famille.   Son fils naît.  Appelons-le Zao.  Les premières années sont difficiles.  Très difficile. 

    Lorsque la jeune mère rend visite à sa belle-mère, le premier geste de celle-ci consiste à lui prendre Zao des bras, de le dévêtir complètement et de le rhabiller avec des habits qu'elle, la grand-mère, a choisis et conservés chez elle.  La jeune mère sent un malaise dans ce comportement.  Elle se confie à son mari.  Ce dernier ne voit pas de mal dans l'attitude de sa mère.  La jeune maman peut rester avec son malaise.  Il n'existe pas puisqu'il n'a aucune raison d'être. 

    Dix ans plus tard, la belle-mère avoue à la jeune femme qu'elle a mis autant de temps à accepter et acter le fait que celle-ci était bien la mère de Zao.  Dix ans pour cette grand-mère, pour reconnaître sa belle-fille comme la mère de cet enfant.  

    ***

    Lorsque la mère de Zao m'a raconté ce passage de sa vie, j'ai fondu en larme. 

    J'ai tenu cette histoire comme la preuve que je n'étais pas folle.  J'ai pleuré de soulagement de savoir qu'au moins une femme comprenait ce que je ressentais  parce qu'elle l'avait elle-même traversé.  J'ai pleuré de soulagement car j'ai compris la légitimité de mon malaise qui ne peut exister car l'attitude problématique à mes yeux revêt une telle insignifiance aux yeux de tous alors qu'au plus profond de mon être, je ressentais comme quelque chose de totalement inapproprié.  Les actes et comportements reprochés, aux allures si anodines, si innocentes, si quelconques, provoquaient chez moi un sentiment puissant de colère, d'autant plus accentuée par l'indifférence et  l'ignorance de mes demandes répétées pour que cessent les attitudes problématiques (comme revêtir mes enfants de la tête au pied avec des nouveaux habits, et au passage, laver systématiquement les fringues de mes enfants qui me revenaient lavés et pliés, alors qu'ils n'étaient pas spécialement sales). 

    Ma colère était d'autant plus amplifiée que mon homme me raconte qu'enfant, le premier geste que sa mère faisait lorsqu'il revenait de sa semaine chez son père (parents divorcés, garde au père), consistait à (sans doute, l'aurez-vous deviné) : demander à ses enfants de se dévêtir et à mettre leurs vêtements au lave-linge. 

    Je vous laisse le soin de l'interprétation symbolique d'une telle attitude...

    ***

    Pour moi, cette histoire est puissante, car elle démontre comme le témoignage peut être d'une aide précieuse. 

    Je ne remercierai jamais assez cette maman de m'avoir confié son histoire, en me recommandant de : remercier le ciel d'avoir un mari de mon côté, et de prier le ciel pour que la personne pour laquelle je ressens tant de colère réalise un jour le sens de son comportement et me demande pardon. 

     


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  • Il y a peu, j'ai surpris mon père en train de lire une histoire à mon fils.  Peu de temps après, c'est ma fille qui profitait de ce moment privilégié avec mon père.  Je suis contente pour eux.  Mais, en assistant à ces scènes, j'ai ressenti un pincement au cœur pour moi.  

    J'ai réalisé il y a peu que, si j'avais été si contente d'apprendre les lettres de l'alphabet à l'école, c'était parce que c'était les seules fois où quelqu'un me racontait une histoire.  Mes parents ne m'ont jamais raconté d'histoire ni emmenée à des séances de lecture pour bébé (alors que ma mère a emmené mon fils, puis ma fille, dès leur plus jeune âge à des séances de On lit, Bébé ).   

    Chaque fois que nous apprenions une nouvelle lettre, j'étais toute ouïe...subjuguée par les histoires qui nous étaient contées.  Dans mon souvenir, elles étaient davantage étoffées que les courts récits que LE livre dont se sont inspirées les instit' de mon école pour apprendre la lecture.  Encore maintenant, à 36 ans, je me souviens de quasiment toutes les histoires. A l'exception de l'une ou l'autre lettre, je me souviens de l'histoire et du geste qui accompagnent chaque lettre.  Il va de soi que j'ai ressenti une émotion intense en trouvant le livre qui raconte les histoires de mon enfance.  Je l'ai acheté et il figure dans ma bibliothèque depuis un an plus ou moins.  Il s'agit de la méthode de Riatout.

     

     

     


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  •  

    Pourquoi grandir?  Si ce n'est pour être fatigué?  Ou comment un petit garçon signale que faire le grand, c'est avoir l'air fatigué.

    Discussion du 4 juillet '14

    Moi: J'espère que tu as vraiment fait une sieste, T.

    Lui: Pourquoi?

    Moi: Parce que ce soir, on va chez Lesly et Yann.  Et il sera tard.  Tu vas un peu dormir chez eux.

    Lui: Pourquoi je vais dormir chez eux?

    Moi: Parce qu'il sera tard.

    Lui: Je ne suis pas fatigué.  Tu sais pourquoi j'ai l'air fatigué?  C'est parce que je je fais le grand.  C'est pour ça que j'ai l'air fatigué!

    ***

    Autre leçon du fils au père ou comment un fils corrige son père qui n'utilise pas le mot exact.

    Hier, dans la soirée...Fiston dessine pendant que nous mangeons à côté de lui.  Il nous montre son dessin.  Un aquarium dans la mer.  Un poisson énorme.  Des pieuvres.  Des baleines. Bref.  Magnifique comme d'hab'.

     

    Puis, mon homme qui admire le dessin, retourne la feuille. 

    Il s'agit du dessin d'un roi et d'un robot. 

    Le papa: Wouah.  Ce dessin date d'il y a longtemps.  Il date de janvier.  Janvier, c'est quand il neigeait.  Enfin, il n'a pas neigé cette année.

    Moi: C'est juste après les vacances de Noël.

    Le papa: C'était la saison où il neige.

    Fiston: Tu peux dire l'hiver!

    Rires du père et de mère.  Vexation du fils.

    Fiston: Vous se moquez de moi [il ne maîtrise pas encore la conjugaison des verbes pronominaux]

    Nous: Pas du tout. On se moque plutôt de papa/moi qui n'utilise pas le bon mot pour parler.

    Rien à faire, il est très difficile de rigoler après un propos de Fiston.  Celui pense toujours que les rires sont des moqueries à son égard, alors que nous ne nous moquons jamais de lui et évitons, même par tendresse, de rire de lui.  Il est extrêmement susceptible!

     

    ***

    Autre leçon du fils au père ou comment un fils et père méta-communiquent ou comment un père a l'impression de tenir une conversation de couple avec son fils (conversation pour arranger la relation de couple).

    Le 4 août '14.

    Crise parce que mon homme refuse l'histoire du soir.  "Il est trop tard.  C'est moi qui décide.  On va dormir maintenant.".

    Crise énorme du fils qui trouve cette décision injuste.  L'histoire du soir est un repère rassurant, un rituel et surtout, un rare moment de partage intime;, de complicité, où le père et le fils interagissent dans un cadre calme, pour un moment paisible consacré exclusivement l'un à l'autre.  La conversation qui suit témoigne encore plus de l'importance de ce moment, trop rare aux yeux de Fiston. 

    Après s'être couchés dans le lit, après une crise de larmes de Fiston, mon homme s'est relevé et est descendu.  Exaspéré.

    Dans l'escalier, moi à mon homme: En remontant, tu veux bien prendre mon livre: Qui veut jouer avec moi?  Il est sur l'appui de fenêtre.

    Fiston, qui du coup, s'est levé: C'est quoi?  Qui veut jouer avec moi?

    Moi, alerte et inquiète qu'il croit que je veuille jouer: C'est un livre qui explique qu'il est très important de jouer avec les enfants.

    Fiston, s'exclamant et jubilant!:  Ça c'est vrai!  Tu sais pourquoi nous, on est toujours fâché contre toi?

    Moi : non. Pourquoi?

    Fiston: Parce que tu ne joues jamais avec nous.

    Moi : Ah!  Pourtant, je viens de passer un chouette moment de jeu à la plaine de jeux tout à l'heure, avec A.

     Fiston: Oui, c'est vrai.  Toi, tu joues souvent avec nous.  On n'est pas souvent fâchés contre toi. Mais, papa, lui, il ne joue jamais.

    Le papa monte l'escalier et me donne le livre.

    Fiston: Tu sais pourquoi on est toujours fâché contre toi?

     Papa : Pourquoi?

    Fiston: Parce que tu ne joues jamais avec nous.

    Papa: C'est vrai, je ne joue pas souvent avec vous.  Je vais essayer de plus jouer avec toi. 

    Fiston: Tu dis toujours ça et puis tu ne joues jamais avec moi.

    Papa: D'accord, j'ai compris, je vais plus jouer avec toi.  Mais, tu sais, ce n'est pas facile pour moi de jouer avec toi.  Quand j'étais petit, mon papa ne jouait pas avec moi.  Mais je suis d'accord de jouer avec toi.  Seulement, il faut aussi que le jeu me plaise.

    Fiston: Non, il faut qu'il me plaise!

    Papa: Il faut aussi qu'il me plaise.  Je veux bien jouer avec toi mais je dois aussi m'amuser. 

    Fiston: Non!  Il faut que ce soit moi qui m'amuse.

    Crise.  Le petit Prince quitte le seuil de la porte de la salle-de-bain d'où il nous parlait.  Il se réfugie dans sa chambre en claquant la porte de la sdb.  Il revient quelques secondes plus tard.

    Fiston: C'est moi qui dois m'amuser.

    Papa: Bien sûr!  Tu dois t'amuser.  Et moi aussi. Je parlais de nous deux.

    Fiston: Non! Tu ne parlais pas de nous deux.  Tu parles que de toi!  Tu penses qu'à toi!

    Papa: Non!  Bien sûr que tu dois t'amuser.  Et moi aussi!  Par exemple, quand on a joué au foot, tu t'es amusé et moi aussi.

    Fiston: Je m'es [sic] pas amusé.

    Papa: Ah bon?  Tu ne t'es pas amusé?  Tu avais l'air de bien t'amuser pourtant.

    Fiston: Non, parce que moi, je voulais....et toi, tu ne voulais pas...

    [je n'ai pas entendu la phrase]

    Papa: Bon, d'accord, promis, je ferai un effort. 

    Fiston: Tu dis toujours ça!  Puis après, tu ne joues jamais avec nous!

    Le papa, las, fait couler un bain.  Je suis sortie de la sdb et suis en train de donner à la tétée à la princesse dans leur chambre, pendant que les garçons continuent leur conversation. 

    Fiston réitère son souhait: Je veux que tu joues avec nous!

    Papa: Ok, j'enregistre ta demande.

    Fiston: Ca veut dire quoi: enregistre ta demande?

    Papa: Ca veut dire que je prends note de ta demande. 

    Silence...

    Papa: Ca veut dire que j'en prends acte.

    Silence...

    Fiston, énervé!: Je ne veux pas que tu enregistres ma demande, je veux que tu répondes à ma demande! 

    6 août '14 - Quelques leçons du fils à ses parents

    Je n'ai plus entendu la suite car j'ai éclaté de rire.  J'entends seulement entre mes rires qu'il est question d'écoute, de respect, d'obéissance.  Mon homme termine son bain. Ils se retrouvent tous les deux devant la porte de la chambre des enfants où je suis occupée à allaiter (les tétées ont recommencé à durer longtemps depuis un mois- un mois et demi).

    Fiston: Tu sais, toi, tu ne m'écoutes jamais.  Tu parles.  Moi, je t'écoute.  Mais toi, tu n'écoutes jamais.

    Papa: Oh, tu trouves?  Ecoute, c'est chouette que tu puisses me dire ça!  Moi, ce n'est que maintenant que j'ai pu dire cela à mon papa.

    Fiston: Maintenant?  Lui dire quoi?

    Papa: Lui dire qu'il parle tout le temps et que moi, il ne m'écoute jamais.  Je lui a dit ça maintenant. 

    Fiston qui ne comprend pas: Tu l'as dit maintenant à Papy?  Il est où Papy maintenant?

    Papa: Il est chez lui, à Namur.

    Fiston: Et tu lui as dit maintenant?  Il est où papy?

    Papa: Il est chez lui, à Namur.  Oui, je lui ai dit maintenant;  Toi, c'est chouette parce que tu es encore jeune et tu peux déjà me le dire.

    Fiston: Mais, Papy, il est où MAINTENANT?

    Papa: il est chez lui à Namur.  [et le franc tombe enfin] Quand je dis "maintenant", je veux dire, il y a 3-4 ans.  Ca veut dire: "il n'y a pas longtemps".

    Ouf...Fin de cette conversation.  Les tensions ont été apaisées.

    Le lendemain, au moment de la sieste, je demande à Fiston ce dont il a discuté avec son papa la veille au soir.

    Fiston: Tu veux dire depuis le début ou seulement la fin?

    Moi: Depuis le début.  Ou comme tu veux.

    Fiston: A la fin alors.  Je ne me rappelle plus du début.  J'ai dit que papa devait jouer avec moi. Il a dit oui, mais il ne le fait jamais. 

    Moi: Il ne le fait jamais.

    Fiston:  Oui, il dit toujours oui oui, mais il ne le fait pas.  Comme ce matin.

    Moi: Ce matin?  On est allé au PQ (café pour bobo friqué).  Tu veux dire, avant de partir?

    Fiston: Oui, avant de partir. On aurait pu jouer mais il ne l'a pas fait.  Il dit toujours des choses mais il ne les fait jamais.  Sinon, on n'a rien dit d'important/d'intéressant [je ne sais plus quel terme il a utilisé].  Il a répété plusieurs fois: "ce n'était pas important/intéressant".

     

     

    ***

    Mon humour à trois balles déteint sur mon fils ou comment un fils s'imprègne d'une culture/d'un humour familial-e.

    Dans la suite de la conversation au moment de la sieste, je change de sujet.  J'ai un insecte qui m'est rentré dans l’œil lors du trajet du resto à chez mes parents où nous nous sommes arrêtés pour la sieste des enfants.

    Moi: Tu ne vois rien?  Mais enfin, si, regarde bien.  C'est noir, un insecte.  Tu vois quelque chose de noir?

    Lui: Oui, je vois quelque chose de noir.  Mais c'est ton œil!

    Éclats de rire!

     

    6 août '14 - Quelques leçons du fils à ses parents

    Celui qui vous regarde ici n'est pas le mien mais celui de ma fille. 

     

    ***

    Au lieu / au mieux

    Fiston a exprimé de multiples souhaits de couture: une cape, une couronne d'indien avec des plumes et ce matin, une casquette de police qu'il m'a décrite avec moults détails.

    Fiston: Je te le demande au mieux d'acheter en magasin. C'est mieux de te demander au mieux d'aller acheter au magasin, hein?   

     

     

     


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  • Dans nos tentatives pour abandonner les couches, voici une initiative de ma maman.  Très réussie...esthétiquement parlant...


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