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23 février '15 - Ma nouvelle coupure de cheveux - BB 3 - On va être malade maintenant - Dors petit coeur - perdu ta bouche?
Devant de nouvelles personnes, moins devant des personnes qu’il connaît, mon Petit prince est souvent (pour ne pas dire toujours) intimidé. Quand il veut dire quelque chose, il vient souvent me chuchoter le message que je suis chargée de répéter. Ainsi est-il devant la maman du filleul de mon homme.
Doucement, Fiston s’est approché de son papa et lui a murmuré :
- Papa, demande s’ils ont remarqué ma nouvelle coupure de cheveux.
terriblement touchant.
***
L’autre jour, je me confie à mon fils:
- Je ne sais pas comment on pourrait avoir un troisième enfant. Je suis déjà épuisée avec deux !
- Surtout A.
- Oui, surtout A. Chéri, tu as une idée ? Comment peut-on faire ?
- Non, je n’ai pas d’idée, mais je vais réfléchir.
Quelques minutes plus tard, mon grand me répond.
- Maman, je n’ai pas de solution, je n’ai pas d’idée. La seule chose que je vois, c’est d’attendre qu’A. grandisse.
- Ah, oui, c’est la solution, effectivement !
Quelle sagesse mon fils !
***
La scène s’est déroulée samedi matin, lorsque ma fille a logé chez son ami Kaïs. Sa maman me raconte qu’elle « entend » un silence long et donc « curieux » pour ne pas dire « suspect ». Du coup, elle va voir dans le salon. Elle découvre les deux chenapans assis sur le canapé, son fils tenant la petite boîte de dragées d’un mariage, des bonbons dans la bouche, et partageant le contenu de la boîte avec ma fille…
Mon amie, attendrie par la scène, attend que la boîte soit finie pour intervenir.
- Tu sais, tu dois demander avant de manger quelque chose.
Et ma fille de répliquer
- On va être malade maintenant.
Deux explications me viennent à l’esprit. Hypothèse 1 : je préviens souvent ma fille qu’elle doit demander avant de manger quoi que ce soit (surtout que le printemps et l’été dernier, je cueillais des fleurs et fruits que nous mangions parfois tout de suite). C’est qu’elle aime encore mettre des choses à sa bouche (samedi, elle a mangé du sable de la plaine de jeux, par exemple). Elle a déjà été malade au point de vomir très souvent (durant 1 jour ou 2), donc je lui rappelle qu’elle pourrait être amenée à tomber encore malade (donc vomir et avoir mal au ventre) si elle mangeait quelque chose qu’elle ne pouvait pas.
Hypothèse 2, fort proche de la première : ma belle-mère a donné un livre qui s’appelle « Pierre a mangé trop de bonbons ». Ce bouquin décrit l’histoire de Pierre qui mange beaucoup de bonbons jusqu’à avoir mal au ventre. Quand mes enfants veulent s’empiffrer d’un aliment, quel qu’il soit, nous expliquons qu’il peut être pertinent de ne pas assouvir totalement son envie afin de ne pas risquer d’avoir mal au ventre comme Pierre qui a mangé trop de bonbons. Les enfants comprennent très bien ce concept.
Je pense à ce texte de Dolto sur l’obéissance et la sanction. Lawrence Cohen sur lequel je suis en train d’écrire un billet écrivait ceci :
« Le but de la plupart des punitions est d’inciter à obéir. Le discernement, en revanche, s’acquiert à force de réfléchir à la manière de gérer différentes situations et de discuter de dilemmes moraux. ».
Ma fille savait que son acte pouvait déboucher sur le risque de tomber malade. Elle a quand même privilégié le risque, tellement la tentation était trop forte. C’est déjà témoigner d’une grande conscience que d’avoir établi ce lien. J’en suis toute épatée. De fait, elle doit s’être réjouie d’avoir pris le risque (pour autant qu’elle y ait même repensé) : elle n’est pas tombée malade
***
Je suis retombée sur cette note. La scène doit se passer en septembre ou octobre 2014. Nous sommes dans la voiture, sans doute de retour de chez mes parents. La soirée doit être déjà avancée (19h-20h). Parfois, mes enfants sont en pyjama et prêt-es pour aller au lit, parfois pas. Parfois, il et elle sont éveillé-e-s et ne commencent à sombrer qu’à quelques centaines de mètres de la maison. Dans ce cas, il arrive que nous leur demandions de ne pas s’endormir, histoire qu’il et elle ne s’endorment pas 2 minutes pour tout de suite être réveillé-e-s lors du transport au lit. Dans ce cas, je dis à mon fils ou ma fille : « ne t’endors pas, mon/ma chérie/mon petit cœur. On arrive dans une minute ».
L’autre jour, c’était tout mignon, c’est ma fille qui, voyant son frère fermer les paupières, lui dit : « ne dors pas, petit cœur ».
Il est parfois confrontant (nous pouvons malheureusement être parfois très violent-e-s dans nos paroles, mon homme et moi), parfois touchant d’entendre nos enfants reprendre nos paroles, tels des miroirs/des échos à notre manière de communiquer.***
Sur fond de pleurs de son frère, Ma fille crie pour se faire entendre:
- Papa, tu ne peux pas te fâcher comme ça sur T. !
- ...[silence]
- Papa, c'est pas bien. Tu ne peux pas te fâcher comme ça contre T.
- ...[silence toujours]
- Papa, tu entends? Tu as perdu ta bouche?Le papa a éclaté de rire, sur cette question!
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