• Deuxième séance d'informations sur le maraîchage du Chant des Cailles

    Maraîchage / Tuinbouw

    Bloquez vos agendas!

    Seconde séance d’information

    lundi 10 mars à 19h à la salle Studio Logis

    au 139, rond-point des Trois Tilleuls à 1170 Boitsfort.

    Même si vous êtes déjà inscrits, vous pouvez toujours venir prendre des nouvelles. N’hésitez pas d’amener quelques chose à manger et/ou boire!

    C’est parti! Notre collectif démarre son projet professionnel de maraîchage et de plantes médicinales à la Ferme écologique et participative du Chant des Cailles, située au cœur de la cité jardin Le Logis à Boitsfort, entre l’avenue des Cailles et la place du Colibri. Pour l’année 2014, nous comptons produire une grande diversité de légumes pour 50 personnes suivant le modèle de l’agriculture soutenue par la communauté et en pratiquant l’auto-récolte. La période de récolte couvrira les mois de juin à novembre inclus. Nous espérons prolonger cette période et augmenter le nombre de membres dès l’année prochaine.

    Depuis le 21 février 2014, 36 personnes se sont déjà engagées à nous accompagner dans cette aventure! Ils reste donc 14 places …

    Vous pouvez parcourir notre présentation en cliquant sur le lien: Présentation Projet 2014.02.21

     

    Les prix:

    Adulte (≥ 18ans) entre 7,5 et 10 € / semaine = entre 188 et 250 € / 6 mois (perspectives futures: 282-375€ / 9 mois)
    Enfant (< 18 ans) âge x entre 9 et 12 € / 6 mois

     

    Pour toute question (FAQ non exhaustive ci-dessous) ou demande d’inscription, n’hésitez pas à nous contacter:

    Maraîchage: 0494/68.52.73 (David) ou 0497/77.28.69 (Maarten) inscriptions@chantdescailles.be

    Plantes médicinales : 0478/48.88.97 (Anja) - avgeert@gmail.com et www.facebook.com/herbae

     

    Anja, Caroline, Ann, Pauline, Maarten, Martin et David

    L’équipe maraîchage et plantes médicinales de la Ferme du Chant des Cailles


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  • Cet hiver, je suis peu allée au champ.  Puis, il y a quelques we, nous y sommes rendus toutes les semaines.  Il y a 3 semaines, nous avons traversé le champ avec une brouette vide (ou parfois remplie de notre fiston) en direction du Couvent Saint-Anne où sont actuellement hébergés les moutons du Chant des Cailles.  Nous y avons acheté 30 bouteilles de jus de pomme.  Une réserve pour les futurs mois.  Pour recevoir.  Mais aussi, pour apporter ce délicieux breuvage lorsque nous sommes en visite chez des amis et connaissances.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Le jus n'est pas pasteurisé, ni filtré.  La bouteille coûte 3 euros.  Les bergers ont fait venir un pressoir.  Le gars presse en échange de l'achat des bouteilles pour y mettre son propre jus, à 1 euro la bouteille.  On le fera sans doute venir également l'automne prochain pour tous les habitants du Logis-Floréal pour permettre à tous les habitants de presser leurs pommes.  Il y a beaucoup de pommiers dans le quartier (projet de Quartier Durable Logis-Floréal ). 

    Du coup, pour le moment, les bouteilles ne sont pas consignées.  Ce qui ne nous pose pas de souci.  On les utilise pour y stocker nos produits en vrac (farine, riz, lentilles, etc.).  Et on les garde pour les mini-ateliers d'Anja (Herbae; pôle herbes médicinales), ainsi que pour une balade dans le cadre de Quartier Durable Logis-Floréal, au cours de laquelle nous cueillerons des fleurs de sureau pour confectionner du jus, du sirop et du champagne de sureau.  ;-)

    En attendant l'automne, voici le champ des Cailles à la veille du printemps.

    Départ vers le champ:

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Vue de notre entrée (il existe différentes entrées sur le champ) sur le pôle maraîchage

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Vue, de notre entrée, sur le pôle pédagogique et le pôle "Jardin collectif"

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    En route vers la partie commune

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Le pôle herbes médicinales.  On ne le voit pas bien sur les photos. Les herbes sont disposées en cercle.  Cette année, la surface des herbes médicinales devraient doubler.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    La partie commune à tous les pôles, joliment et agréablement agrémentée grâce aux jardiniers bricoleurs

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    En route vers la bergerie, désertée en ce moment.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Le tracteur avec lequel les enfants adorent jouer

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    La bergerie.  Vide. Mon homme regarde comment elle a été construite.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    De l'autre côté, vue sur les futurs tunnels du pôle maraîchage

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Des terres pas encore cultivées

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Le pôle "jardin collectif" bénéficie cette année uniquement d'une partie de leur terre afin de la travailler. On y plantera essentiellement des pommes-de-terre. On envisage de recourir aux chevaux pour le premier travail avec cette terre.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

     

    Vue à partir de la bergerie plus ou moins d'un bout du terrain qui sera construit.  Un peu d'histoire:

    Le terrain appartenait au CPAS de Bruxelles.  Celui-ci l'a cédé à la coopérative Le Logis, propriétaire du terrain, à condition d'y construire des habitats sociaux.  L'accord date de +/- 30 ans (chiffre que je donne de mémoire).  Il semble que maintenant, ce soit la bonne.  Les projets de construction sont lancés.  Soirées d'information et même, oserai-je le mot?, concertation eurent lieu avec les citoyens.  Une équipe du Chant des Cailles planche sur la question.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Retour à la partie commune.  Cette fois, l'objectif est tourné du côté du Jardin collectif.  Certains jardiniers sont aussi des artistes.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    On trouve encore des légumes sur le champ

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Et notre parcelle familiale.  La visite date de samedi, avant que mon homme et moi y travaillions le lendemain (des photos de l'état de la parcelle actuellement ici).

    Ma fille qui n'en fait qu'à sa tête et qui tasse la terre.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Mon homme qui a renoncé de la déguerpir de là.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    De l'ail de mon chéri.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    De l'autre côté, vers la partie moutons, on trouve la zone 5.  En permaculture, la zone 5 correspond à la zone non travaillée.  Elle montre ce que serait devenu ce champ sans notre incursion.

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    2 mars '14 - Le champ des Cailles le 22 février

    Ceci dit, c'est vrai que notre champ ressemble assez peu à ce que je m'imagine de la permaculture...On tente d'appliquer ce principe, mais on tente avant tout de faire pousser des légumes comme on peut.  La plupart d'entre nous (jardiniers) sommes tout à fait novices en matière de culture.

    Fin de la visite

     happy

     

     


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  • De retour qui de la halte-garderie, qui de l'école, le soleil aidant, petite promenade au champ des Cailles pour y déposer cette brouette donnée par Anne de Ronchi-Ronchat (la halte-garderie).  Voici les effectifs:

     

     

     

     

    Arrivée au champ:

    On découvre sur place des enfants, sûrement de l'école Sainte-Thérèse à côté.  Une maman est occupée à corriger des feuilles sur la table tandis que les enfants joues au foot à côté.

    Mes enfants ne quittent pas des yeux les 3 autres lascars, peu habitués qu'ils sont de voir de parfaits inconnus sur le lieu:

    Un couple d'amis/connaissances rejoint la dame au bic rouge.  C'est cela aussi le champ des Cailles, un terrainde jeux pour les enfants et un lieu de rencontre, de promenade, de pic-nic, de goûter pour tout le monde!

     

    Ce jour-là, je rencontrerai sur le champ une jardinière du Chant qui était présente à la réunion Chant des Cailles "élaboration de la structure juridique du Chant", et au cours de laquelle je m'étais quand même pas mal excitée.   Je m'en suis voulue toute la nuit et le lendemain.  Etait-ce la fatigue?  Nous étions tous un peu tendus et sur les nerfs lors de cette réunion.

     


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  • Retour du soleil.  Les enfants confiés.  Nous étions libres ce dimanche!  Nous avons commencé par travailler au champ.  Puis, comme je voulais y être présente en même temps que d'autres jardiniers, nous avons terminé la matinée à notre parcelle de la Héronnière, pour, après le repas, revenir au champ et retrouver d'autres jardiniers.  Ambiance décontractée.  Soleil au rendez-vous → sourire sur le visage de tout le monde :-)

     

    Arrivée l'après-midi

     Résultat de notre labeur du jour: oignons, carottes et poireaux. Je sais, c'est un peu tôt. On verra bien. 


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  • Je suis très en retard pour la publication de photos, notamment du champ des Cailles.  Voici celles prises à l'occasion d'une démonstration par Anja, pôle herbes médicinales, de la fabrication d'hydrolat à partir de plantes du champ (sauge, verveine), délicieusement parfumées.  Nous qui peinons à maintenir vivant notre thym, nous avions appris grâce à Anja que la sauge, que nous avons à profusion dans notre jardin, décèle des propriétés similaires au thym.

    vue sur la tente où se déroule l'activité

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

    magnifique outil que l'alambic

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

    Anja en plein travail:

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

     

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

    Cela ne se voit pas sur la photo, mais il fait un froid de canard:

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

    Le tout se déroule à côté de la permanence des pommes-de-terre, pas loin des moutons, encore présents à ce moment-là sur le champ:

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

    La jeunesse présente sur le champ, très intéressée par le processus de fabrication.

    26 février '14 - Champ des Cailles le 24 novembre '13 - fabrication d'hydrolat sur le champ

    Ce jour-là, je suis rentrée, ravie, avec une petite bouteille d'hydrolat de verveine, et des bouquets entiers de verveine, et de sauge! 

     

     


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  • Vendredi dernier, soit le 21 février, c'est une grosse vingtaine de personnes qui écoutaient religieusement les maraîchers du Chant des Cailles présenter leur plan de commercialisation de leurs légumes pour la saison 2014 et de plantes médicinales. La présentation comporte deux parties, l'une concerne les légumes, l'autre, spécifique à Anja, les plantes médicinales.  J'expliquerai plus loin pourquoi les deux activités sont scindées.

    1.  Le maraîchage

    Ils sont six.  Six jeunes à s'impliquer pour donner vie à l'agriculture urbaine biologique.   Présentation des 6 maraîchers:

    D'abord, il y a Maarten, présent dès le début.  C'est à lui que Magda, une habitante de Watermael-Boitsfort, fort impliquée dans les GASAP, adressera un mail lui indiquant qu'il y avait aux Cailles un terrain en friche, anciennement occupé par un agriculteur conventionnel.  Maarten, ce philologue, un doctorat à son actif, un second en cours, travaille activement au sein de la coopérative Terre en vue (rappelez-vous, on a pu l'admirer à la tv ici) et est très impliqué dans le domaine de l'agriculture.  Pendant longtemps et encore jusqu'à maintenant, c'est lui qui incarnera auprès des jardiniers du Chant des Cailles le pôle maraîchage.  Dans la série "le monde est petit", Maarten a été dans le même Gasap qu'une maman des petits fréquentant la halte-garderie de notre fille.

    Quant à David, il croise la route de Maarten début 2013.  Ingénieur souhaitant mettre un pied dans l'agriculture, il vient d'acquérir avec son épouse une maison à Auderghem pour s'approcher physiquement du champ.

    Il y a aussi Caroline.  C'est sans doute elle que j'ai vue le plus souvent sur le champ où elle s'implique depuis avril 2013.  Elle habite depuis 5 ans à Watermael-Boitsfort, elle a 2 enfants, est agronome de formation.  (Et dans la rubrique "le monde est petit", elle connaît la maman d'un enfant qui est dans la classe de Fiston à Tervueren).

    En août 2013, c'est au tour d'Ann de rejoindre la bande.  Psychologue de formation, elle est autodidacte en agriculture, jouit d'un très grand potager chez elle à Tervueren qui lui permet d'être quasiment en autosuffisance pour elle, son homme et ses trois enfants.  Anne connaît Armand, coordinateur à l'école Steiner de Fiston.  "Le monde est petit!"

    Et Re- "Le monde est petit !"  Pauline, quant à elle est co-locataire de notre ami Thomas, ancien passiflorien. Politologue de formation, elle a été active dans une ONG de gestion de l'environnement.  A l'instar des autres maraîchers, elle a toujours eu de la terre dans ses mains ou, ses mains dans la terre

    Enfin, n'oublions pas Martin que je ne me souviens pas avoir déjà vu.  J'avoue, j'ai loupé sa présentation.  Cependant, j'ai appris par la suite qu'il est ingénieur agronome et à la tête d'une petite entreprise d'isolation.

    6 personnes: 3 femmes, 3 hommes; une philologue, une politilogue, une psychologue, des ingénieurs...Une équipe très complémentaire me confiera Maarten.

    De manière générale, je suis extrêmement surprise d'apprendre que la plupart de ces 6 maraîchers sont impliqués dans le projet depuis bien une année.  Pour moi, sur le champ, excepté Maarten, j'ai souvent vu Caroline, quelques fois David.  Une fois Ann lors d'une permanence de pommes-de-terre.  Autrement dit, ce sont quelques visagesquasi nouveaux pour moi.  Et je pense que pour beaucoup d'autres, ces visages sont encore bien nouveaux, bien qu'il y eu, depuis début janvier, une réunion inter-pôles (pôle Jardin collectif, pôle élevage, pôle maraîchage, pôle plantes médicinales) en vue de créer une asbl (j'aurai peut-être l'occasion d'en toucher un mot plus tard).

    Après les personnes, parlons de la terre!

    En 2013, ce sont 44 ares qui furent cultivées.  Nous avons été gâtés de plusieurs tonnes de pommes-de-terre et de plusieurs centaines de kg de courges.  Légumes que nous pouvons acheter tous les dimanches sur le champ, de 14 à 16h.  2013 était une année d'essai, de préparation de la terre (avec les p-d-t, idéales pour cela), de constitution de l'équipe.

    2014 sera la première année de commercialisation réelle.  Les maraîchers comptent étendre la partie cultivable à 48 ares et surtout, diversifier la production.  Au programme, en vrac: poireaux, oignons frais, laitues, épinards, bettes, choux, radis, roquettes, carottes, betteraves, céleris-raves, fenouils, fèves, pois, tomates, concombres, etc.  On est loin de la mono-culture des p-d-t et courges.  Ouf!  Et même, il n'y aura pas de pommes-de-terre en 2014, au grand regret de certaines personnes dans la salle.  Heureusement, une des  parcelles collectives du champ est dédiée à la culture des patates.  

    Pour le maraîchage, la proposition est très claire.  Contrairement au pôle élevage où la formule de commercialisation est issue des propositions et observations des futurs acheteurs, les maraîchers et Anja (pôle herbes médicinales) ont établi une proposition très finie, qui reste toutefois flexible en fonction des réflexions des personnes intéressées.

    Il s'agit pour les consommateurs/les membres de s'engager pour un abonnement annuel prépayé, qui couvre en réalité 6 mois de récolte. Cet abonnement donne accès à l'auto-récolte pour 50 personnes

    Pourquoi un abonnement annuel?

    La récolte peut avoir lieu de juin à novembre, 25 semaines, 6 mois.  Avec l'abonnement, le membre s'engage financièrement.  Il y a un réel partage des risques (de mauvais temps, de parasites, etc.), lesquels n'est pas exclusivement supportés par le producteur.  S'il y a partage des risques, il y aura en principe également  partage les bénéfices!  Si la récolte est abondante, elle sera pour le bénéfice des membres.  Cette idées est nuancée car certaines personnes dans le public souhaitent qu'il puisse y avoir quand même un marché...Clairement, les maraîchers sont frileux à l'idée de vendre ponctuellement les légumes.  Mais ils restent ouverts à cette possibilité, en fonction de la production.

    Cette année, avec les 48 ares, ils prévoient de nourrir 50 personnes (plus eux-mêmes) + 3% de surplus pour parer les risques.

    Ils ont compté qu'il leur fallait 11.000 euros / an pour fonctionner.  En 2014, le temps de travail est estimé à 80 heures/ semaine.  En 2014, les 6 maraîchers consacrent leur temps en échange d'aucune rémunération.  Ils font du pur bénévolat pour 2014.  C'est pourquoi, cette année, ils ne s'organisent pas sous forme de coopérative mais sous forme d'asbl. 

    A terme, ils espèrent augmenter l'offre de récolte à 9 mois pour 125 membres et générer des revenus suffisants pour 2 équivalents temps plein (ETP) à 1800 euros net.  Naîtra plus tard une coopérative.

    Pourquoi pas déjà une coopérative?

    Par prudence.  Ils constatent que les coopératives sont à la mode.  Et tant mieux. C'est une super forme de société commerciale.  Toutefois, si les naissances de coopératives se multiplient, la réalité rappelle que nombre d'entre elles tombent en faillite après 2-3 ans, ce qui décrédibilise le statut de coopérative.  Par prudence, en 2014, les maraîchers veulent essayer de travailler en équipe, et tenter leur offre de commercialisation.  Bien qu'ils disposent d'un terrain suffisamment grand, ils commencent prudemment avec 48 ares. 

    Les maraîchers poursuivent clairement l'objectif d'être un exemple.  De montrer qu'avec la superficie dont ils disposent, 60 ares, il est possible, à l'instar d'une autre ferme qui dispose d'une superficie équivalente, de générer un travail digne pour 2 ETP avec un revenu équitable établi à 1800 euros net.  Il s'agit aussi de tordre le cou à l'idée que l'agriculture ne rapporte pas d'argent, n'est pas rentable.

    Pourquoi l'auto-récolte?

    L'auto-récolte est inspirée d'exemple dans d'autres fermes.  On peut ainsi lire sur le site des maraîchers du Chant des Cailles:

    "L’autorécolte est un système innovant expérimenté avec succès par plusieurs fermes, notamment en Flandre (www.csa-netwerk.be), depuis 2007"

    L'auto-récolte rencontre des finalités économiques, pratiques, pédagogiques et philosophiques:

    • pas besoin de chambre froide pour la conservation
    • pas besoin de camionnette pour le transport
    • pas d'emballage
    • fraîcheur imbattable
    • plus de choix: le membre cueille ce qu'il veut
    • pas de gaspillage
    • proximité du membre avec le lieu de production -> pas de pétrole pour venir livrer/chercher les légumes
    • dégage du temps pour les maraîchers pour travailler la terre, pour la pédagogie (donner des explications aux membres, sur les légumes, la production, la récolte, etc.)
    • le membre est en contact direct avec la terre et avec ce qu'il va avoir dans son assiette

    Il s'agit de l'auto-récolte pour une consommation fraîche et personnelle!

    1. fraîche: il ne s'agit pas de récolter pour faire des conserves ou pour congeler en vue de la "morte" saison. Pour cela, les maraîchers prévoient éventuellement des ateliers de conserves entre membres.
    2. personnelleon peut prendre autant que son estomac le permet et pour autant que les légumes ne pourrissent pas chez soi, pour la personne qui a payé l'abonnement.  Cette formule implique que si un membre d'une famille s'abonne, toute la famille s'abonne, afin d'éviter que la consommation ne soit plus personnelle.  Par ailleurs, si on a des invités toutes les semaines, la consommation n'est plus personnelle. 

    C'est sans doute ce qui, dans la formule, déroute le plus les personnes présentes. 

    Comment savoir ce qu'on pourra récolter?

    Une signalétique sera mise en place: des drapeaux jaunes, verts et rouges.  Ils guideront les membres et indiqueront les légumes prêts à être cueillis, ceux archi-prêts et les autres.

    Comment savoir qu'on ne prend pas trop, que l'on ne lèse pas les autres membres?

    Le concept vise une récolte fraîche et personnelle.  Maarten invite le - la membre à s'écouter, écouter son corps.  Si il/elle a mal au ventre ou que des épinards lui poussent dans les oreilles, c'est qu'il-elle a trop mangé d'épinard!  Cette boutade pour signifier que le système est basé sur la confiance.  Les maraîchers et les autres membres font confiances que tout membre ne récoltera que ce qui lui servira pour sa consommation fraîche et personnelle.  Et cette idée n'est pas farfelue ni utopique, là où elle a été mise en pratique et elle fonctionne parfaitement bien (ici en néerlandais: http://www.csa-netwerk.be/).

    Le système est d'autant plus basé sur la confiance que l'auto-récolte peut se faire quand on veut et au rythme que l'on veut.  Une riveraine du champ peut parfaitement venir 3 fois par jour pour cueillir ses légumes juste avant de manger.  Nous pourrions passer tous les jours, tous les 2 jours ou une fois par semaine. 

    Autrement dit, il n'y a pas de permanence qui oblige de venir à certains moments pour cueillir. Cette donne génère des peurs et craintes. 

    Comment savoir si on cueille correctement?

    Un accompagnement des membres est prévu afin de transmettre les notions nécessaires. 

    Des chantiers participatifs seront également organisés.  Ce sera l'occasion de donner des explications. 

    Quid en cas de vols?

    Il est impossible d'éviter le vol à moins que ce soit clôturé et fermé sous clé.  En principe, les membres se connaissent entre eux, de sorte que si un visage nouveau se présente, il s'agira de l'aborder gentiment et de le questionner. Peut-être est-il là pour un membre qui ne peut pas venir ce jour-là.

    Et si on part en vacances?

    Aaaaaaaah, toujours des craintes des vacances!  Mon homme et moi, et une autre jardinière présente ce soir-là, partageons l'avis que si on peut partir en vacances, on peut assumer également de laisser les légumes pour les autres.  Mais bon...c'est vrai, c'est un budet. 

    Plusieurs formules sont envisageables: on assume qu'on laisse les légumes aux autres membres, on donne la possibilité à un ami de venir prendre des légumes pour sa consommation personnelle et fraîche; étendre le temps de récolte à 26 semaines, et prévoir que l'abonnement couvre la consommation pour 23 semaines, ce qui donne droit à 3 semaines de vacances (c'est la formule adoptée dans les GASAP).

    Quid pour les familles recomposées?

    ahhhh, les maraîchers n'y ont pas pensé.  Que les personnes concernées en parlent avec eux pour qu'ils voient comment trouver une solution.  D'après les informations que j'ai pu récolter, il serait possible de prendre des moitiés d'abonnement.  Imaginons un enfant en garde alternée, le parent payerait une moitié d'abonnement pour ce môme.

    Parlons argent

    Les maraîchers comptent sur 50 abonnements, qui devraient leur rapporter entre 9.400 euros et 12.500 euros.

    Pourquoi cette fourchette?

    Parce que, à l'instar des fromages de brebis, les maraîchers ont pensé aux personnes disposant de revenus très différents. 

    Les prix des abonnements ne sont pas fixes.


    A titre d'exemple,

    Celui ou celle qui n'a pas de souci financier peut payer jusqu'à 250 euros.  Le moins nanti peut payer le minimum: 188 euros.

    Adulte (à partir de 18 ans) entre 188 et 250 euros/6 mois → 7,5 euros à 10 euros/semaine.

    enfant de 2 ans (notre fille) entre 18 et 24 euros/6 mois → 0,7 à 1 euro/semaine

    enfant de 4 ans (notre fils) entre 36 et 48 euros/6 mois → 1,4 à 2 euros /semaine

    Pour notre ménage, nous payerons :

    • 2 adultes:

    entre 188 euros et 250 euros pour les 6 mois

    → minimum 31, 33 euros/personne/mois  * 2 = 62,62 euros / mois pour 2 adultes

    → maximum 41,66 euros/personne/mois * 2 = 83,33 euros / mois pour 2 adultes

    • Notre fille

    entre 18 et 24 euros  pour les 6 mois

    → minimum: 3 euros / mois

    → maximum : 6 euros / mois

    • Notre fils

    entre 36 et 48 euros pour les 6 mois

    → minimum: 6 euros / mois

    → maximum : 12 euros / mois

    Total

    minimum: 62,62 euros + 3 euros + 6 euros =  71, 62 euros / mois

    maximum: 83,33 euros + 6 euros + 12 euros = 101, 33 euros / mois

    Cette somme ne nous paraît pas excessive pour du bio et du frais.

    Par contre, il peut être difficile pour certains ménages de payer en une fois la totalité des abonnements (imaginons des familles avec des enfants de 19, 21 et 23 ans, cela fait un autre budget).  Il est possible de payer en 2 fois. 


    Il est prévu que les payements aient lieu au plus tard le 31 mars, mais le plus tôt est le mieux puisqu'ils attendent les sous pour les investissements.  En parlant d'investissements, voici les prévisions de leurs dépenses:

    + 9.000 euros / 12.500 euros (les revenus issus des abonnements)

    - 3.000 euros pour les semences, plants, compost, etc.

    - 7.500 euros pour le motoculteur et les outils

    - 700 euros pour la serre-tunnel

     -1.000 euros pour le semoir et autres petits outils

    total = 9.000 euros/12.500 euros (abonnement) - 12.200 euros.

    bénéfice hypothétique: 300 euros.

    Autant dire que vu ces chiffres, il ne restait aucun budget pour payer l'une ou l'autre personne.

     

    2.  Les plantes médicinales

    Anja est biologiste de formation.  Autodidacte au niveau de la culture des plantes, elle se lance dans son entreprise: Herbae, qui est actuellement en couveuse d'entreprise chez Bruxelles Emergences.  Elle doit en sortir en octobre 2014.  En gros, l'avantage le plus marquant des couveuses d'entreprise, c'est que la personne qui se lance comme indépendante peut conserver ses droits au chômage.

    En 2013, Anja a cultivé 5 ares. Pour 2014, elle vise le double, 10 ares.  La saison de récolte s'étendra d'avril à septembre. 

    Elle organisera des permanences les dimanches de 14 à 16h.  Soit on achète ses plantes pour 2 euros/botte; soit on prend un abonnement pour 60 euros pour la saison, soit 10 euros/mois.  Les sommes doivent être prépayées.  Je ne sais pas si on peut prendre un abonnement au mois, je crois bien que oui.  L'abonnement donne droit à une ristourne de 5% sur les produits qu'elle vend via Herbae.

    La formule d'abonnement et de plantes achetées à la botte sur le champ est également basée sur l'auto-récolte lors des permanences d'Anja sur le champ, les dimanches de 14 à 16h.

    Outre la vente proprement dite de ses plantes du jardin, elle organise des mini-ateliers ainsi que des promenades et récoltes de plantes sauvages comestibles.  Les ateliers et promenades coûtent 10 euros, ils sont compris dans les formules d'abonnement.  Les sujets d'ateliers qu'Anja propose sont déments. Il s'agit de fabriquer ses teintures, des sirops, des élixirs, des hydrolats, miels aromatisés, etc. à partir des plantes cueillies. Anja compte également organiser des cercles de plantes, gratuits ceux-là, où l'on pourra parler d'une plante en particulier. 

    Plus d'infos avec les dates dans le document qui fut projeté lors de la soirée.  

    Elle vise 26 abonnements qui devraient lui rapporter: 1.300 euros.  En 2013, elle a payé 500 euros en plants + 300 euros en matériel.  En 2014, ses frais s'élèveront à 500 euros pour les plants.

    Pourquoi avoir séparé les légumes des plantes médicinales?

    Les formules d'abonnement diffèrent mais surtout, les investissements, les frais, et la charge de travail sont très différents.  Il est plus risqué pour Anja d'être étroitement liée, juridiquement et financièrement parlant, avec l'asbl et la future coopérative du maraîchage.  Ce pôle n'est pas encore viable financièrement.  Or Anja doit déjà l'être pour, au plus tard, sa sortie de couveuse d'entreprise, en octobre 2014. 

    De plus, si le maraîchage échoue dans son entreprise, Anja coule avec.  Par prudence donc, maraîchage et plantes médicinales sont dans 2 structures juridiques différentes.  Mais les portes et le dialogue restent constamment ouverts.

    Ce que j'en pense

    Je ne connaissais pas l'auto-récolte (à part, Fruit time  -Anderlecht, pas bio- et Marie's garden -Overijse, en conversion bio) mais je suis séduite par le système innovant et créatif de l'auto-récolte basé sur la confiance!  Plus de gaspillage, plus d'emballage, de l'ultra-frais, de la proximité, du soutien à l'agriculture paysanne.  Génial!  Comme nous recevons en général très souvent des amis à la maison, surtout en été, nous pourrons compter sur notre production personnelle de notre parcelle au champ des Cailles ainsi que notre parcelle à la Héronnière dont nous disposons depuis l'automne dernier.  Nous espérons ainsi ne plus dépendre des magasins / marchés pour les légumes.

    Quant au prix, il ne nous paraît pas du tout exorbitant.  Toutefois, je peux concevoir qu'il peut être difficile pour certains ménages de payer en une fois, surtout qu'outre le maraîchage, il y a le fromage (aux alentours de 120 euros), les herbes médicinales (60 euros).  Pour nous, ces engagements financiers impliqueront certainement de veiller à d'autres postes de dépenses.  Mais si la production des légumes est bonne, cette formule nous permettrait d'économiser par rapport à ce que nous dépensons actuellement au marché pour les légumes.

    Enfin, le mélange entre les différentes initiatives professionnelles sur le champ (élevage, fromagerie / maraîchage / plantes médicinales) au potager collectif des jardiniers du Chant des Cailles font la singularité du Chant des Cailles.  Il existe ailleurs des jardins collectifs.  Il existe ailleurs des initiatives professionnelles.  Par contre, avoir sur un même terrain du professionnel et du "récréatif", voilà l'exclusivité du Chant.  A cette originalité s'ajoute la localisation même de cette dynamique: à Bruxelles, en ville.  Les éléments, dont la folie d'y croire, pour redonner vie à l'agriculture agro-écologique urbaine sont présents.  L'enthousiasme, la motivation et l'énergie disponible sont énormes!

    Comme je l'ai écrit dans mon compte-rendu sur les fromages (ici), il ne peut être question d'opposer un pôle citoyen à un pôle professionnel.  Les motivations qui animent les professionnels sont aussi citoyennes que les jardiniers du Chant des Cailles qui voient dans ce champ une occasion de jardiner, de rencontrer des voisins, de participer à une dynamique vivante, vivifiante pour reprendre les mots de Patrick Viveret (compte-rendu de sa conférence prochainement).  Les réunions sont sources de rires.  Certes, elles génèrent aussi des tensions parfois.  Elles pompent de l'énergie et du temps.  En échange, la dynamique du Chant des Cailles dans son ensemble, cette synergie entre les pôles, Jardin collectif, maraîchage, plantes médicinales, élevage, pourvoit un tel espoir, une telle énergie qu'à notre niveau, elle nous en donne plus qu'elle ne nous prend. 

    Je peine à comprendre la crainte de l'une ou l'autre personne, extrêmement minoritaires, pour ne pas dire isolées, de se faire gruger par les pôles professionnels alors qu'à l'origine, c'est Antoine qui a insisté pour conserver une partie conséquente du terrain à un potager collectif.   C'est encore les professionnels qui expriment l'envie de rétablir l'équilibre dans les échanges entre les pôles, le jardin collectif ayant pris une telle ampleur et connait un succès incroyable (une soixantaine de jardiniers ayant signé la charte).  Le Jardin collectif, association de fait, fonctionne de manière horizontale, sans chef, sur le mode la démocratie participative, tout en étant extrêmement bien structurée (structurée n'étant pas synonyme de hiérarchisée, on a des réunions mensuelles, animées chaque fois par deux animateurs volontaires - pas toujours les mêmes  afin de partager les responsabilités -, il y a des groupes de travail pour plancher en plus petits groupes sur des thématiques bien définies).   Et il est primordial,  à mon sens, de conserver cette horizontalité.

    Les personnalités juridiques entre les différents pôles sont clairement établies.  Chacun assumant les risques liées à son activité. Il n'est nulle part question de faire payer aux jardiniers les risques de l'activité économique des autres pôles.  L'idée n'a jamais été celle-là.  Elle est aux antipodes des motivations des personnes qui se lancent de manière professionnelle.  Les activités professionnelles sont complémentaires au côté récréatif et militant des jardiniers du Chant des Cailles.  L'énergie que déploient les professionnels, ici les 6 maraîchers et Anja, pour montrer qu'il est possible de ré-introduire l'agriculture urbaine agro-écologique et d'en retirer un revenu digne et équitable, témoigne de leur engagement citoyen, non cantonné à un désir de pure rentabilité.

    ***

    Ce compte-rendu, à l'instar de tous ceux que je rédige, est partiel et partial.

    ***

    Comme l'article sur le fromage, je dédie tout spécialement ce compte-rendu à M-P.

     

     

    26 février '14 - De l'auto-récolte pour une consommation fraîche et personnelle à la Ferme du Chant des Cailles
    photo de ce dimanche, 23 février 2014 

     


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  • Ces temps-ci, les réunions se multiplient sans se ressembler.  Le Chant des Cailles nous mobilise beaucoup de temps et d'énergie, ainsi que tout ce qui gravite autour du Chant des Cailles: les constructions de nouveaux logements sur le champ ainsi que sur d'autres sites aux alentours; la commercialisation en 2014 des fromages de brebis, de légumes, d'herbes médicinales, le quartier durable Logis-Floréal né dans le sillon du Chant des Cailles...Autant dire qu'en ce moment, nos soirées ressemblent à des marathons de réunions.  Pourtant, c'est chaque fois avec beaucoup de plaisir que nous nous rendons, soit l'un soit l'autre, soit ensemble, à l'une de ces réunions, tant l'énergie, l'enthousiasme qui s'en dégagent nous nourrissent et nous apportent espoir.

    Le lundi 10 février, c'était le pôle élevage qui inaugurait les explications sur son plan de commercialisation des fromages de brebis.  

    La petite salle de la maison de quartier était comble.  Antoine et Jérémy se réjouissaient de ce petit monde venu en nombre -une bonne vingtaine de personnes motivées - pour écouter leurs propositions pour la commercialisation des fromages de brebis issus de l'unique élevage de moutons professionnel bruxellois.

    Première accroche:  

    combien de lait une vache produit-elle? 

    7000 litres/an
    tant la vache avec pesticide que la vache bio.
    La vache peut produire quasiment 11 mois /an

    Combien de lait produit une brebis?

    3000 litres/an 
    La brebis produit 6 mois.

    Autrement dit, une vache ≈ 6/7 moutons.

    Par contre:

    Combien de fromage frais peut-on produire avec 1 litre de lait de vache?

    100 gr.

    Combien de fromage frais peut-on produire avec 1 litre de brebis?

    300 gr.

     Tableau récapitulatif

     Vache
    Bio ou non
    Brebis du Chant des Cailles
    quantité de lait par an 7000 L 300 L
    quantité de fromage frais produit à partir d'1 L de lait100 gr300 gr
    durée de traite de l'animal11 mois6 mois

     

     Les

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les éleveurs disposent d'une superficie (la fromagerie se trouve officiellement au Couvent Saint-Anne; mais au retour des beaux jours, nous espérons bien revoir les moutons sur le champ!) permettant d'augmenter leur troupeau à 30 brebis, des laitières belges, choix qui dénote également d'une volonté de favoriser cette race locale menacée (quelques infos sur cette race: ici ou ici)  Pour 2014, ils auront 18 femelles.  Elles devraient produire 3240 litres, ce qui permettrait, théoriquement, de fabriquer 1000 kg de fromage frais (théoriquement, car les éleveurs et fromagers visent à produire d'autres variétés de fromage, et non exclusivement du frais). 

    Cette année 2013, ils ont utilisé un moule censé produire un fromage de 100 gr.  Dans la réalité, les ronds de fromage étaient plutôt de 80 gr. 

    S'ils vendent le fromage frais à 2,2 euros, soit 30 euros/kg, ils obtiendront 30.000 euros, dont il convient de soustraire les frais. 

    Petit tableau explicatif

     + 30.000 euros  total du prix de vente des fromages
    -     8.000 euros  frais: vétérinaire, alimentation, autorisation AFSCA, administration, etc.
     sous-total:
    + 22.000 euros    
     brut
     : 2 à diviser par deux puisqu'ils sont deux à travailler officiellement (Jérémy et Antoine)

    sous-total
    + 11.000 euros            

     

    - 40%

     précompte professionnel, taxes en tant qu'indépendant

    total:
    66.000 euros / an      

     

    soit 550 euros/mois/personne

    Dans leur revenu, pourront se rajouter éventuellement 5000 euros pour la viande d'agneau (sa commercialisation impliquant des frais pour l'abattage et la vente); ainsi que 2000 euros pour les jus de pommes, la bouteille d'1 L étant vendue 3 euros, pour 1 euro de frais.

    La 1ère année, ils comptent sur 324 L de lait.  En 2 ans, cette quantité peut être doublée, de sorte à doubler le chiffre d'affaire lequel avoisinerait les 70.000 euros par an.

    Pour quelle charge de travail?

    1h30 de traite x 2 pour 2 traites/jour par personne x2  = 42 heures pour la traite pour les 2 bergers

    12 h élevage, soin des animaux, achat de matériel, tonte, taille des ongles

    8 h de travail administratif (communication, événement, comptabilité, etc.)

    24 h pour la commercialisation: vente/livraison/marché

    Total: 86 heures / semaine pour 2 personnes (avec une charge de travail certainement sous-évaluée) 

    Soit 43 heures/semaine/personne

    Antoine et Jérémy travaillent tous les deux par ailleurs, Antoine est passé à mi-temps chez Le début des Haricots, boulot qu'il souhaite conserver parce qu'il aime ce travail mais aussi par sécurité, Jérémy, lui, est graphiste.  Ils envisagent un mi-temps chacun comme éleveur-fromager, sachant qu'un temps plein agricole = 60 heures/semaine, un mi-temps = 30 heures / semaine.

    En 2016, ils escomptent pouvoir bénéficier d'un salaire de 1000 euros/net/mois pour un mi-temps.  D'après les calculs, ils en sont à 43 heures de travail/semaine.

    Alors, quelle solution pour augmenter le revenu horaire?

    • diminuer le temps de travail/l'efficacité ex: diminuer le nombre de traite, effectuer non 2 traites par jour mais 1 traite par jour
    • augmenter la productivité (mais la taille du terrain diminue la possibilité d'augmenter le troupeau au-delà de 30 brebis
    • augmenter le prix

    Le prix juste est estimé à 2,30 euros pour les 80 gr -> 28,75 euros/kg

    A priori, tous les fromages seraient au même prix, pour des raisons évidentes de facilité de gestion de la caisse et de la comptabilité.  Le but à ne pas perdre de vue étant la simplicité.  Or de simplicité, nos deux lascars s'en éloignent avec leur proposition de 3 catégories de prix pour le fromage de 80gr

    1. prix normal: 2,30 euros/80 gr
    2. prix "social" pour les clients moins nantis: 10 euros/kg en moins, soit 1,80 euros/80 gr
    3. prix solidaire avec les bergers: 10 euros/kg en plus, soit 3,10 euros/80 gr

    L'effet de cette proposition a fait l'effet d'une bombe.  Comment allez-vous vous en sortir en pratique?  Où est la simplicité pour vous?  Avant d'être solidaires - démarche très très louable - avec les plus faibles, pensez d'abord à être solidaires avec vous-mêmes en garantissant à votre entreprise de tenir et non pas de déposer le bilan rapidement, etc.  Le système est compliqué, etc.  Il semble donc que cette formule à trois prix sera revue et corrigée avec comme ligne de conduite la simplicité et l'équité, surtout envers eux-mêmes mais également, dans la mesure du possible avec les plus pauvres (système permettant aux gens de payer plus cher, et donc de donner en fromage l'équivalent de la somme ainsi récoltée dans un restaurant social, par exemple).

    Evidemment, lorsque l'on parle de simplicité, vient la question épineuse du mode de vente. 

    Quelles sont les options de commercialisation?

    1. Gasap
    2. Marché
    3. commande
    4. La Ruche qui dit oui! [ à la télé, sur RTL ici]
    5. des magasins comme Chez Josy, le Triporteur, Le Pays de l'Epeautre (des magasins bios du coin)

    Avec cette contrainte:

    En ayant l'autorisation de l'AFSCA et non l'agrément, les bergers peuvent passer par un intermédiaire pour maximum 30 % de leurs produits.


    S'ensuit l'évocation (pas de discussion sur ce ridicule, cela aurait tué le débat sur l'objet de la réunion, à savoir la commercialisation des fromages) de cette polémique ridiculisant au possible l'administration qui semble tendre vers une interprétation des GASAP comme intermédiaire (alors que l'essence même des GASAP est de passer du producteur en direct avec les consommateurs ; les citoyens payant à l'avance pour une année garantissant un revenu pour le producteur - chaque partie s'engageant à respecter une Charte, etc.)

    La voie des GASAP est rapidement écartée pour des raisons de fonctionnement des GASAP, aussi parce que le parmi le public présent ce soir-là, 1 puis plus tard, 2 personnes seulement sont membres d'un GASAP.

    Du coup, vient la solution de l'abonnement (mini-gasap propre au fromage du Chant des Cailles).  Et se dégage une solution pour un panier de 2 fromages pour 6 mois, d'avril à septembre, à 120 euros/6 mois.  2 fromages à choisir en exclusivité sur le champ des Cailles le dimanche. 

    S'ensuit une série de questions, comme celle des vacances, des paniers suspendus pendant les vacances, des personnes qui ne veulent pas d'un panier entier mais voudraient le partager, etc. etc.

    Quant aux marchés envisagés, ce sont ceux du Chant des Cailles le dimanche ainsi le mini-marché qui sera mis en place par les motivés (dont nous sommes ) de Quartier durable Logis-Floréal.  Le marché de Boitsfort étant déjà occupé par d'autres fromagers, dont celui qui a formé Jérémy et qui a clairement signifié que leur concurrence signerait sa faillite.  Donc, cette option-là a déjà été écartée.  Les autres marchés sur d'autres communes impliqueraient des frais pour vendre.  De plus, le grand désavantage des marchés est le nombre d'heures passé es consacrées à la vente en échange d'une incertitude quant aux recettes du jour. 

    Nourris par nos réflexions, Antoine et Jérémy réfléchissent maintenant à une formule facile pour eux et pour nous afin de commercialiser leur fromage à un prix décent.  Réflexion interrompue ces temps-ci par les naissances successives qui se déroulent dans leur troupeau.  En ce moment d'agnelage, les moutons reçoivent la visite d'un berger tous les soirs à minuit et tous les matins à 6h!

    Que retenir de cette soirée?

    Jérémy et Antoine sont passionnés.  Ils travaillent tous les deux comme des acharnés pour que leur commerce démarre et ensuite, pour qu'il tienne le coup financièrement. Lorsque l'on prend conscience de l'énergie et du temps nécessaires à leur activité, je suis admirative de cette aventure folle qu'ils osent entreprendre.  Ils parient également sur la solidarité des personnes, soucieuses de consommer local et frais, et partant, de témoigner de solidarité avec cette relocalisation de l'agriculture urbaine. 

    Au sein du Chant des Cailles, certaines personnes opposent les jardiniers du Chant des Cailles qui seraient des citoyens défendant une initiative citoyenne, avec les pôles maraîchage et élevage, sous prétexte que ces derniers auraient une vocation commerciale.  Une meilleure prise en compte de la réalité permettrait à ces personnes de réaliser combien le lancement commercial du maraîchage (le compte-rendu de leur soirée d'information suit) et de l'élevage relève avant tout d'un acte citoyen de la part des 2 éleveurs-fromagers et des 6 maraîchers.  Les premiers travailleront comme des forcenés pour, si ne survient aucun imprévu (ce qui n'est déjà pas le cas, deux agneaux nés prématurément sont morts la semaine dernière), pour une somme qui, si tout va bien, atteindrait difficilement 500 euros.  Les seconds travailleront en 2014, comme ils ont travaillé en 2013, de manière totalement bénévole.  Perdre de vue ces éléments financiers, ces engagements citoyens de la part de ces jeunes qui quittent un bureau aseptisé pour la terre, c'est se fourvoyer totalement sur le sens de leurs actions. 

    ***

    Je dédie ce compte-rendu,
    qui, à l'image de tous mes comptes-rendus, est partiel et partial,
    tout spécialement à  M-P.

     

    ***

    Invitation d'Antoine à la soirée d'informations:

    Bonjour à toutes et à tous,

    Les travaux dans la fromagerie du couvent Sainte Anne ont bien commencé: déblayage, égouttage, plomberie, électricité,... ça avance bien même si le gros du travail reste encore à faire!

    En tout cas, le financement via crowdfunding a complètement dépassé nos espérances (voir growfunding.be) ! Nous avons récolté l'argent nécessaire en 5 jours! Merci à tous pour votre soutien! Nous sommes dans l'attente d'un devis de Carodec pour savoir si cet argent suffira ou pas à financer l'ensemble des travaux.

    En attendant de pouvoir commencer à faire du fromage (normalement à partir du mois d'avril), nous réfléchissons déjà aux moyens de commercialisation, aux prix, aux lieux de vente,...

    Mais nous ne voulons pas réfléchir seuls dans notre coin! Nous avons envie de partager cette réflexion avec ceux qui désireront manger du fromage de brebis avec nous!

    Vous êtes donc les bienvenus pour participer à une réunion de réflexion sur la commercialisation des fromages le lundi 10 février 2014 à 19H à la maison de quartier (avenue des Archiducs,52).

    Voici déjà quelques points qui seront abordés:
    • Présentation du plan financier du pôle élevage
    • Trouver un prix juste pour les producteurs et accessible à tous les consommateurs
    • Méthodes de ventes (panier de fromages, engagement sur plusieurs mois, marchés, épiceries locales, restos,...)
    • Fréquence des ventes, quel jour, quel lieu?
    • Taille d'un panier de fromage (quelle consommation hebdomadaire de fromage?)
    • Fournir des GASAP existants et pourquoi pas, organisation d'un nouveau GASAP? (pour plus d'infos voir www.gasap.be)

    Afin de pouvoir préparer au mieux cette soirée, merci de nous prévenir de votre présence en répondant à cet email SVP.

    A tout bientôt

    Jamina, Jérémy et Antoine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Très émouvant!  Composé par Anja, une jardinière du Chant des Cailles, qui s'est inspirée du Chant.


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