• Je suis en train de compulser ce livre:

     


    Biologiste qui denonce la desinformation - vaccin par Wakeup-


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  • C'est à découvrir ici  ou ici (en anglais) ou sur le site d'Initiative citoyenne ou encore ici en français.


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  • E-vax, vous connaissez ?  Il s'agit d'"

    "une application informatique qui permettra prochainement à la DG Santé de  suivre demanière automatisée les commandes  de vaccins, d’importer des données sur la population de la FW-B (environ 1 200 nouvelles naissances chaque semaine) mais aussi de fournir des données de vaccination anonymisées pour le recueil des données sanitaires. Les médecins vaccinateurs auront eux aussi la vie plus facile : ils s’inscriront en ligne dans le système et pourront consulter et modifier les données vaccinales de leurs patients. La gestion de leur stock de vaccins sera plus aisée car l’application leur proposera automatiquement d’en recommander en fonction de leur consommation."[pour la source: me la demander]

    plus d'infos sur e-vax: je n'en pas beaucoup trouvées. Voici déjà une question parlementaire ici.

    Je tombe sur cette question parlementaire d'Ecolo à la Ministre de la Santé (décembre 2012):

     

    Ce qui est intéressant, c'est ce qui n'est pas dit tel quel :

    Comme vous le savez, la Fédération Wallonie-Bruxelles met à disposition gratuitement dix vaccins pour les nourrissons et les jeunes. Seul le vaccin contre la poliomyélite est légalement obligatoire. Les autres vaccins sont recommandés. Il appartient à chacun citoyen de décider s’il souhaite ou non être vacciné.
    La Ministre rappelle bien cette position hypocrite: les vaccins, sauf celui contre la polio, ne sont pas obligatoires, mais sont recommandés.  Sauf que si on ne vaccine pas son bambin, celui-ci est exclu des crèches de la Fédération WB ...
     
    Parmi les dix vaccins distribués, deux sont dépourvus d’aluminium le MMR Vax Pro [ Note de Den: pour le ROR] et l’Imovax [ Note de Den: pour la polio].
     
    2/10, autrement dit, les 8 autres vaccins contiennent de l'alu.
     
    Le reste de la réponse de la Ministre est, comme souvent, à propos des vaccins, du blabla. 
     
    A l'occasion de cette même recherche, je suis tombée sur cet article de Madame Nature...
    Je reviens sur ce sujet dès que je peux.
     
    A suivre...

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  • "Cette période ne dure que quelques mois, 6 mois, cela représente peu de choses dans une vie, cela passe très vite".

    Tels furent les mots d'Aline, ma sage-femme si sage, lorsque je m'étais plainte du rythme soutenu de l'allaitement (mon fils me réclamant constamment le sein. Il était à demeure scotché à ma poitrine les premiers jours ).  Ces paroles m'ont marquée, m'ont accompagnée et m'accompagnent encore aujourd'hui. 

    Je me souviens également des paroles qu'elle a pronconées lors d'une de nos premières consultations post-partum :

    "La naissance est une période de la vie très particulière.  Les premiers temps, la vie tourne autour de besoins très primaires: manger, dormir, faire pipi, faire caca".

    Cette affirmation ne m'avait pas sauté aux yeux mais elle est devenue évidente.  Les premiers jours de mon fils, nous étions exclusivements concentré-e-s sur la question de savoir s'il buvait (lire notre expérience ici ), à attendre qu'il fasse son premier pipi qui a terriblement tardé à arriver, à attendre son premier caca (mon chéri tenait les jambes en l'air pour lui administrer un suppositoire bien plusieurs jours après la naissance, lorsque notre enfant nous gratifia de sa première selle, que nous avons accueillie avec soulagement, avec applaudissements et cris de joie, quasi de victoire ).

    Ces mots d'Aline sont restés gravés en moi.  Et j'y ai beaucoup réfléchi.  J'ai étendu cette assertion à l'accouchement, et, de manière plus large, au fait d'enfanter.

    Rien ne nous rappelle autant notre condition de mammifère que le fait de concevoir, de donner naissance à un enfant puis de le voir grandir les tous premiers jours.

    Pour moi, il est évident que c'est cette part d'animalité
    que les femmes et les hommes devraient intégrer, accueillir et accepter pour vivre un accouchement physiologique.

    Dans une société où il est de bon ton de tout garder sous contrôle, ou "civilisation" rime avec "contrôle" et "propreté stérilisée", dans une société où la douleur doit être annihilée dès son apparition, l'usage répandu de la péridurale ne me surprend guère.

    La péridurale
    le mot est lâché.

    De mes lectures, surtout sur les pages fb, revient cette constante: l'enjeu d'un accouchement physiologique se concentre souvent - trop exclusivement à mon goût - sur cet aspect. 

    "J'ai accouché sans péridurale" est annoncé comme une victoire (une mise au point - timide mais qui a le mérite d'être - dans le bimensuel Imagine reçu cette semaine: "Un accouchement ne se réussit pas, il se vit").  "Ah, si je fais le choix d'accoucher en maison de naissance ou à la maison, c'est sans péridurale?  ohhh Je ne pourrais pas".

    Réduire l'accouchement et la douleur au "débat" de "avec" ou "sans" la péridurale me paraît une grosse erreur.  Même si, pour avoir partagé mon point de vue avec Marloes, celle-ci m'a précisé, à juste titre il est vrai, que faire le choix d'une péridurale s'expose à réduire toute probabilité d'un accouchement "naturel".  D'où cette question quasi obsessionnelle: péri ou pas?

    Or, concentrer le débat de la douleur autour de la péridurale constitue pour moi une sorte de cécité ou d'aveugement, souvent non volontaire.

    Le sujet de la douleur ne peut être résumé à celle de vouloir la contrôler. 

    Osons le parallèle avec la fièvre.  La médecin Françoise Smets qui travaille à l'UCL, loin de l'univers de l'homéopathie, fort présente dans les médias le mois dernier en raison de la publication de son étude affirmant une corrélation entre allergie et paracétamol (voy. ici ou ici) dénonce dans une interview au Soir le réflexe de certains parents d'administre un anti-douleur dès apparition de la fièvre.  (Malheurement, l'article en ligne est réservé aux abonnés et j'ai jeté le journal papier de sorte que je ne peux pas reproduire les propos sauf ceci que j'avais retapés pour fb):

    1° "la fièvre a été inventée par le corps humain pour lutter contre la maladie, il ne faut pas la gommer à tout prix";
    2° "les mamans et les papas n'ont pas appris de la famille d'autres gestes simples [que d'administrer un anti-fièvre ou un anti-douleur], un peu oubliés, comme déshabiller l'enfant. On ouvre trop vite la pharmacie..."
    3° certes "surveiller son bain [un ou deux degrés plus bas que sa température] durant une demi-heure, cela demande du temps. Ce n'est pas nécessairement facile."

    Voyez-vous où je m'évertue à vous conduire?  Le lien avec un accouchement?

    Remplacer "fièvre" par "douleur liée à l'accouchement" et vous comprendrez (sauf que cette douleur n'est pas créée pour lutter contre "une maladie"...le parallèle a ses limites).

    Il est plus "facile" de prendre/proposer/imposer la péridurale que d'accueillir la douleur, tant de la part de la femme qui accouche (si elle n'est pas soutenue) que de la part de l'équipe médicale (ou le mari) qui est mise en présence d'une femme qui gémit, crie, se plaint, râle, pleure...Proposer un bain, soutenir le bras, tenir la main est plus prenant que d'appeler l'anesthésiste...

    Pourquoi est-il complètement abérrant, selon moi, de réduire la question de la douleur d'un accouchement à un débat autour de la péridurale?  Pourquoi, selon moi, ce sujet alimente un faux débat, à l'instar d'un coucou dont Jean Faniel, dans l'édition du mois de Imagine, nous invite à nous méfier ? 

    Isabelle Brabant dans "Une Naissance heureuse" explique qu'à l'impossible nulle n'est tenue. Dans un endroit, tel que l'hôpital, où rien n'est fait pour accompagner et accueillir l'expression de la douleur, où tout pousse (à commencer par l'infrastructure ainsi que le personnel, voire même le compagnon ) à prendre la péridurale, la femme qui s'y opposerait s'apparenterait à une héroïne...

    Dans ces conditions, je peux même allumer un soupçon de compréhension envers les journalistes et autres bonnes âmes qui traitent de masochistes les femmes qui, oh ! les folles!, persistent à vouloir souffrir le martyr alors qu'il existe une drogue toute indiquée: la péridurale.  Suivez mon regard vers Badinter et clique. Parmi cette clique, cette fameuse Odile, anti-héroïne d'une série d'articles de 10lunes, à commencer par ce "Odile nous raconte des histoires", où la caricature d'Odile est magnifiquement détournée par 10lunes (je vous parlais brièvement de 10lunes pour la 1ère fois ici):

    Un extrait résume parfaitement le propos :

    " Puis on filme une femme qui accouche de façon très humaine : complètement nue, à quatre pattes, ahanant, tordant son bassin et remuant son postérieur en une transe saccadée douloureuse et électrique. Elle s'échine à expulser son petit. Le mari, calme, un peu peiné, lui masse le haut de la croupe tandis que la sage-femme surveille la posture du mammifère humain. En regardant la scène, il est difficile de ne pas avoir mal pour elle mais ... il s'agit de son choix. Et devant une telle souffrance, avoir le choix est même le seul argument recevable. Car pour le reste, l'animalité de la scène est frappante tant elle évoque une douloureuse mise bas."

    La nudité n'a rien d'inhumain, la recherche d'une posture plus favorable à la mécanique obstétricale non plus. Mais cette femme dénudée ahane, se tort, se fait flatter masser la "croupe". Le vocabulaire sélectionné avec soin renvoie à la bestialité. Evidemment, nous ne saurons rien du vécu de cette mère et de tant d'autres qui choisissent de mettre au monde leur enfant sans recourir à la péridurale. Odile sait pour nous, elles souffrent.

    Moi aussi je peux tricher avec les mots et manier la caricature...

    Puis on filme une femme qui accouche de façon civilisée. Elle est allongée, vêtue d’une chemise de papier bleu. Immobile, clouée au lit par l’analgésie, elle est dans l’incapacité de sentir comment pousser son enfant. Aucun mouvement, aucune vie ne vient animer son bassin. Le mari, calme, un peu peiné, lui soutient la nuque tandis que la sage-femme dirige les efforts de la mère, coupée de toute sensation.  En regardant la scène, il est difficile de ne pas être triste pour elle mais ... il s'agit de son choix. Devant une telle passivité, seul avoir le choix est un argument recevable. Car pour le reste, la froideur de la scène est frappante tant elle évoque une  mécanique expulsive désincarnée."

    Il est évident que lorsque tout, mais absolument tout, est fait pour que la péridurale soit la norme, emprunter une voie autre que le courant majoritaire relève effectivment de l'héroïsme (du masochisme, selon certain-e-s, à vous de voir où vous vous situez). 

    Si dans les lieux prévus pour accoucher - aujourd'hui, la norme veut qu'on accouche à l'hôpital, donc,- si dans les hôpitaux, la norme était d'accoucher sans péridurale, une réflexion devrait - serait? - menée au sein des maternités pour déterminer comment faire en sorte qu'un accouchement puisse se dérouler au mieux pour les femmes SANS péridurale.

    Les femmes seraient peut-être plus enclines, dès lors qu'elles savent qu'elles n'ont pas le choix entre un accouchement avec ou sans cette anesthésie, à identifier en elles et autour d'elles ce qui pourraient les aider à accompagner, à faire avec la douleur, plutôt que de la combattre ou de la faire taire.

    Par ailleurs, et c'est ici le message fort que je veux faire passer: en quoi est-il si honteux de reconnaître notre "animalité" ?  A partir du moment où l'enjeu consiste à refouler notre animalité*, à refouler le fait que nous sommes des mammifères, à oblitérer le fait que la femme qui donne naissance à un enfant éprouve des contractions douloureuses, que son corps se rappelle à elle pour lui signaler que se joue un moment exceptionnel de son existence, si l'enjeu est ainsi d'être "civilisée" lors des accouchements...il n'est dès lors pas étonnant que ceux-ci doivent se dérouler dans un endroit "hautement civilisé", sous le regard d'experts très "civilisés", dans une posture on-ne-peut-plus-civilisée-, en l'absence de tout cri "non civilisé".

    L'enjeu ne se niche-t-il pas dans cette reconnaissance de nous-mêmes, de notre qualité de mammifère, condition dont nous tentons à tout prix de nous extraire*, d'oublier, au point pour certaines, de commander une césarienne de confort? 

    Plutôt que de questionner "pour" ou "contre" la péridurale, ne faut-il pas étendre le débat? Expliquer que la péridurale est rendue nécessaire parce que tout est fait pour la rendre incontournable. 

    Car accepter l'animalité de la femme qui accouche implique de respecter les règles tant évoquées par Michel Odent : obscurité, intimité et silence [voy. parmi tant d'autres, cet article où il en parle ou cette interview (1ère partie - 2ème partie) accordée à l'occasion de la réédition de "Le bébé est un mammifère" - je n'ai lu aucun livre de Odent - sa position sur la place de l'homme mérite débat.  Peut-être le sujet d'un futur article?]. Or, avouons-le, dans la majorité des hôpitaux, on en est loin.  Très loin. 

    De plus, partir du paradigme qu'un accouchement se fera sans péridurale et dans le respect de la physiologie implique un autre regard de la part de celle ou celui qui assiste à l'accouchement.  Il s'agit pour elle ou pour lui d'accueillir la douleur de la parturiente, d'accepter que cette douleur fait partie intégrante du processus.  Il s'agit pour cette personne de travailler sur elle son rapport à la douleur, et en particulier à "son impuissance" face à la douleur de l'autre.  

    Enfin, renverser la paradigme de l'accouchement invite à poser un point de vue sur "la préparation" de l'enfantement. 

    Quelle est la meilleure préparation à l'accouchement?  Mon conseil aux femmes enceintes?  Haptonomie?  Auto-hypnose?  Yoga?  Pilates?  Eutonie? 

    Rien de tout cela. Ou plutôt tout cela.

    Pour moi, il ne fait pas l'ombre d'un doute que la meilleure préparation à l'accouchement se résume en trois points.  Tout ce qui permet à la femme de

    1° se relaxer, de lâcher prise;
    2° mieux se connaître; connaître ses faiblesses, ses limites, ses forces, ses points forts;
    3° nourrir et renforcer la confiance en elle.

    Et pour l'homme qui assiste éventuellement à l'accouchement : tout ce qui lui permet de savoir comment accueillir son sentiment face à la douleur exprimée par sa compagne; comment lui-même se détendre, se relaxer pour ne pas communiquer son angoisse.

    De plus, rappelons que la douleur n'est pas permanente au cours d'un accouchement, elle vient, monte crescendo, atteint un pic, puis redescend, laisse quelques minutes de répit pour remonter puis redescendre, telles des montagnes russes.  Elle part puis revient. Il est primordial de pouvoir profiter pleinement du creux de la vague pour se détendre, d'où l'intérêt d'une préparation éventuelle qui permette à la femme de se relaxer. 

    Si, pour une femme, c'est l'haptonomie, pour une autre, ce sera le chant prénatal, une autre, l'aquagym...tant que celle qui pratique la préparation se détend.

    A une personne à qui je parle d'accouchement en maison de naissance ou à la maison, qui me répond qu'elle ou sa femme craint l'absence de possibilité de la péridurale, je réponds - si la personne devant moi me paraît réceptive à un dialogue - qu'il est impossible de comparer la douleur dans un hôpital à celle qui survient lors d'un accouchement à la maison; comme il est impossible de comparer les consultations de 20 minutes avec un gynécologue avec celles d'une heure ou une heure trente avec une sage-femme au cours desquelles un véritable lien se nourrit.  Il est dommage d'envisager la manière dont une femme n'a pas supporté la douleur lors de son 1er accouchement à l'hôpital pour craindre sa force à entrer dans la douleur en cas d'accouchement à la maison. 

    En fait, il me vient une image.  Comparer un accouchement à l'hôpital ou à la maison relève de la même compétition entre un fast-food et un restaurant pratiquant la slow food.  En caricaturant à peine, j'ose cette comparaison.  Dans le premier, c'est la mayonnaise [ péridurale] qui permet de donner du goût au plat [rendre la douleur supportable], tandis que dans le deuxième, c'est le choix, la qualité des aliments, fruits et légumes, le mode de préparation, les épices et l'ambiance décontractée du lieu qui égailleront les papilles gustatives [ le choix des sages-femmes, de la relation de confiance, de l'environnement qui permettront d'accompagner la douleur pour lui redonner sa place lors de l'accouchement]. 

    Alors, convaincu-e?
    Je vous vois venir avec votre question:

    Quelle a été ma préparation à l'accouchement de mon premier? Aucune.  Souvent, devant le regard sceptique et ébahi de mon interlocutrice ou mon interlocuteur, je réponds que j'ai pratiqué du sport jusqu'à la fin de ma grossesse.  Pour ma seconde, dans la tourmente du quotidien, je me suis réservée, les dernières semaines de ma grossesse, quelques heures de détente via 5-6 séances de massage. 

    J'avais une peur bleue de la douleur, lors de ma 1ère grossesse.  Beaucoup de lectures m'ont aidée.  Et surtout, les consultations avec mes sages-femmes furent, pour moi, toujours des moments riches de sens (et suffisants) pour déposer mes craintes, mes peurs et mes envies.               

    3 mai '13 - La péridurale ou le coucou qui occulte le vrai débat

    Ma fille vous fait coucou...


     

    * Je pensais à un article particulier chaque fois que je réfléchissais à l'élaboration de ce présent post.  Malheureusement, je ne parviens pas à remettre la main sur cet excellent article dont j'ai retenu l'idée principale mais que je vous aurais invité-e à lire.  L'auteure ne s'étonnait guère de l'usage de la péridurale dès lors que toutes les manifestations des aspects "non civilisées" de la femme devaient être mis sous contrôle, voire effacés.  Et l'auteure de citer: les poils (voy. mon article à ce propos: 25 avril '13 - A vos poils !); la transpiration qu'il convenait de bannir à tout prix, les règles devaient être omises, etc.  L'article énonçait une série d'exemples particulièrement parlants. Promis, dès que je parviens à remettre le clic dessus, je partage ici.

    PS du 3 mai 2013: dialogue radio entre Isabelle Brabant et la fameuse Odile - A écouter ABSOLUMENT !!!!!  http://www.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2012-2013/chronique.asp?idChronique=289630


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  • Je suis née en 1978 au Cambodge, sous les Khmers rouges.  En pleine campagne sauvage.  Dans une maison sur pilotis.  Sans médecin ni infirmier.  Sans instruments médicaux si ce n’est une boîte de coton, quelques paires de ciseaux et couteaux, une pompe de fabrication artisanale pour pomper le sang, et j’imagine une aiguille et du fil.

    Je suis née par césarienne. 

    Ma gestation elle-même fut chaotique.  « On » décida qu’il était préférable pour préserver la vie de ma mère qu’elle avorte.   La tentative échoua.

    La femme, qui faisait office de médecin, qui sauva la vie de ma mère et la mienne en m’extrayant de son ventre, avait prédit que je serais handicapée.  Pourtant, je puis certifier que j’ai tous les organes qu’il faut là où il faut.  Et je pense être en possession de toute ma tête.

    Pendant l’opération, mon père rêvait de se trouver dans un hôpital moderne, derrière une vitre, entouré de murs immaculés, comme si le blanc était synonyme de technologie.

    Ce contexte familial permettra sans doute de mieux comprendre mon ressenti, ainsi que de démentir toute personne tentée de me taxer d’anti-médical.

    Je ne suis pas anti-médecine.  Comme j’aime à le répéter : oui à la médecine.  A sa juste place.

    Cette conclusion est le fruit d’une profonde réflexion.  Mon cheminement fut long. 

    Le premier pas se déroule en 2006.  Lors d’une fête chez une connaissance, je rencontre une de ses colocataires qui vient d’accoucher.  Elle est médecin.  Son bébé est dans ses bras.  Histoire de me montrer polie, je pose quelques questions : il s’appelle comment ?  C’est une fille, un garçon ?  Il est né dans quel hôpital ?

     

    -          Il est né en maison de naissance.

    -          Ha, c’est quoi, ça ?

     

    La femme[1], visiblement peu désireuse de s’étendre sur le sujet, se contente d’expliquer que c’est un lieu pour accoucher.

     

    -          Et pourquoi avoir choisi ce lieu ?

    -          Parce que je suis médecin, j’ai vu comment cela se passait à l’hôpital.  [cet argument m’a énormément marquée !]

    -          Et quel est l’intérêt par rapport à l’hôpital?

    [je n’ai pas retenu grand-chose si ce n’est que c’était plus convivial et que le papa pouvait rester dormir.]

    Dès le lundi, je googlise maison de naissance.  Je n’ai aucun projet de bébé.  Mais ma curiosité a été piquée.  Je lis quelques témoignages sur le site d’Alter-Natives.  Au vu de ce que je découvre, je sais déjà que, plus tard, j’accoucherai probablement en maison de naissance. 

    Quelques années plus tard, une amie désire ardemment un enfant mais ce dernier tarde à poindre.  Au détour d’une recherche au rayon pédagogie et psychologie de l’enfant d’une librairie, je tombe sur Trois fées pour un plaidoyer .  J’achète le livre.  Toujours pas de projet de bébé, mais toujours ma curiosité.  J’avais lu peu de temps avant un livre sur les règles, sur la contraception[2].  Je trouve que les sujets sont liés.

    En 2008.  Projet de mariage.  Marquée par la lecture de Trois fées pour un plaidoyer, j’ai retenu que les femmes d’aujourd’hui croient pouvoir choisir quand avoir un enfant alors que la contraception leur permet peut-être de décider quand ne pas tomber enceinte, mais certainement pas de décider quand elles enfanteront.  Je suis également marquée par le nombre de jeunes couples, en-deçà de la trentaine, qui peinent à concevoir leur premier enfant.  J’ai 30 ans.  Vais-je attendre d’être mariée pour arrêter la contraception, au risque d’attendre un an ou deux ?

    Décision commune est donc prise pour laisser notre enfant venir quand l’envie lui vient.  Et le jour où je me décide à commander ma robe de mariée, le 29 décembre 2008, je pense à m’enquérir de la date de mon cycle.  Mes règles me semblent ne pas être apparues depuis quelques temps.

    Bingo !  J’ai un sacré retard de règles.

    Je n’accueille pas la nouvelle avec joie.  Je me voulais telle une princesse dans une magnifique robe de mariée.  Ma sœur m’avait déjà offert les chaussures et le bustier avait été cousu sur mesure au Cambodge et ramené par ma mère.  Je ne veux pas être enceinte.  Reste à faire le test. 

    -          J’ai du retard.

    -          Du retard pour quoi ?

    -          Ben, pour mes règles !

    -          Ah, et ?

    -          Et ??!!  Et ça veut dire que je suis peut-être enceinte, tiens !!

    -          Heu, quoi ?  Tu es sûre ?

    -          Non, je n’ai pas fait le test.

    -          Pourquoi tu ne fais pas le test ?

    -          Parce que j’ai lu que la fiabilité était meilleure le matin, avec les urines du matin.

    -          Ok, alors tu vas acheter un test et tu fais le test demain.

    -          Oui.

     

    Je trépigne de rage au moment de me préparer pour descendre à la pharmacie.  Je ressemblerai à quoi en mariée avec un gros ventre ?  Le mariage est prévu pour juin.  J’aurai un gros ventre si je suis enceinte.  Rien à voir avec cette silhouette de princesse.  [Crétin, hein, ce fantasme de princesse !  Quelle débilité, quand j’y pense.  Vous voyez, j’en ai fait du chemin, depuis !]

    A son retour du travail, mon homme m’annonce tout de go :

    1- ce n’est pas sûr que tu es enceinte

    2- si tu ne veux pas te marier pendant la grossesse, on reporte le mariage

    3- si tu es enceinte, c’est plutôt une bonne nouvelle, non !  On veut un bébé, non ?

    Oui, on veut un bébé, mais j’aurais préféré après le mariage.  Mais bon, ces paroles me rassurent… je ne vais pas affronter les préparatifs d’un mariage en même temps que la préparation à devenir mère.  Je veux profiter de ma grossesse pleinement si je suis enceinte, et ne pas être « encombrée » par un autre événement majeur de ma vie : le mariage.

    Le lendemain, le 30 décembre…les deux barres ne mettent pas 10 secondes pour s’afficher.  Je susurre à mon homme, encore endormi : « Je suis enceinte !!!! »  Heu, le choc quand même, hein !

    Un peu de mal à réaliser.  Décision est prise de refaire un test le lendemain pour être certains.  Je vois ma sœur ce jour-là pour déjeuner avec elle.  Je ne peux m’empêcher de lui annoncer la nouvelle.  Elle viendra acheter avec moi le deuxième test.

    Le 31 décembre, c’est confirmé par deux tests de grossesse : je suis enceinte !

    Le Réveillon se fera sans bulle

    Dire que deux semaines auparavant, moi qui ne bois pour ainsi dire jamais, je m’enfilais plusieurs verres de vin rouge par flemme de traverser le salon, rempli d’invités, pour chercher de l’eau (la bouteille de vin était à mes côtés, elle)…

     

    ***

    Les nausées apparaissent dès que je sais que je suis enceinte.  Je prends un premier rendez-vous chez la généraliste de mes parents - vu que je ne suis jamais malade, je n’ai pas de médecin – pour qu’elle me donne une semaine de congé.  Je suis trop malade et extrêmement fatiguée.  Pas en état de travailler.  Je pleure de fatigue et me demande si c’est normal.

    Ce médecin me prescrit une prise de sang.  Et m’accorde des jours de repos.  Elle me donne également le carnet de la femme enceinte.

    Dans le même temps, j’effectue des recherches pour une maison de naissance.  Sur le site d’Alter-Natives, je repère le nom d’une sage-femme libérale, Valérie.  Rendez-vous est pris.  Juste la veille de mon rendez-vous chez ma gynéco, justement.

    Cette sage-femme m’explique qu’il n’y a pas de maison de naissance dans ma ville.  Mais que peut-être qu’au moment où j’accoucherai, la salle de naissance de Rosalie sera opérationnelle.  Rosalie est une sage-femme qui vient d’acheter une maison et compte mettre à disposition des pièces pour les accouchements.   Valérie, elle, suit des femmes et assure leur accouchement sous la supervision d’un gynécologue, dans un hôpital.

    Ce ne sera donc pas elle qui nous suivra.  D’abord, le contact ne fut pas concluant.  Ensuite, je suis décidée à ne pas accoucher à l’hôpital, ce qu’elle ne fait pas.

    Lors de cette consultation, j’ai déjà l’occasion de m’attarder sur certaines craintes, notamment sur certaines douleurs abdominales.  J’ai lu quelques informations sur les grossesses extra-utérines.  J’ai un peu peur que mes douleurs en soient le symptôme.  En même temps, je sens bien que mes craintes de grossesse extra-utérines sont plus une inquiétude face à l’inconnu… 

    Je parle de l’échographie que la gynécologue ne manquera pas de me proposer le lendemain.  La sage-femme m’explique que je peux la refuser (je le sais, MAIS l’entendre de vive voix d’une professionnelle conforte mon opinion forgée par la lecture dans un bouquin ; et ce « détail » sera déterminant, je comprendrai toute l’importance de l’entretien individuel et du suivi personnel quelque temps après), qu’elle n’est pas nécessaire, que si j’ai une grossesse extra-utérine, je le découvrirai rapidement. 

    Autant le préciser déjà, mon homme est farouchement prudent avec les échographies et veut les limiter au maximum.  Et moi, pour avoir un peu lu sur le sujet [les interrupteurs volontaires de fantasmes ; les risques liés aux tests ante-nataux], je suis en phase avec l’idée de ne pas les systématiser.

    Je sors donc convaincue que le lendemain, je vais refuser l’échographie.

    ****

     -          Félicitations !  Passez donc dans la cabine pour enlever le bas.

    Je m’exécute.  Je tente de rassembler mon courage et répète dans ma tête « non », « non, ce n’est pas nécessaire » pour pouvoir les sortir au moment où la question sera posée.  Je crois qu’elle va me faire un frottis ou un examen médical de prévention que classiquement devrait subir toute femme enceinte…Quelle naïveté !

    Je m’allonge/assieds sur la table/le siège.  Je vois la dame prendre un objet long.  En me mettant en position gynécologique (classique en Belgique, c’est-à-dire, fesses au bord de la table/siège), je m’interroge sur cet objet.  J’ai à peine le temps de m’étonner que la dame mette un préservatif au bout de cet objet (ai-je bien vu ?) qu’elle m’enfonce la chose dans mon vagin.  Elle m’indique sur un écran à mes côtés (que je n’avais pas remarqué jusque là) que je suis bien enceinte, qu’il y a un embryon, que ce dernier a 6 semaines.

    Je suis choquée !  J’ai du mal à comprendre.

    Cet épisode est très puissant pour moi.  La trace de cet événement restera marquée de manière indélébile dans ma conscience.  J’en ai acquis la profonde conviction et conscience qu’une patiente, face à un médecin en blouse blanche, n’est pas dans une relation d’égalité.  Que même pour une femme particulièrement renseignée, extrêmement bien briefée (ma détermination était claire), l’ « autorité » d’un médecin non respectueux fait qu’il est difficile pour elle d’exprimer et de faire entendre sa voix.

    Je ne voulais pas d’une échographie et étais déterminée à dire « non ».  Mais, la dame ne m’a même pas laissé le loisir d’opposer un refus : elle ne m’a tout simplement pas demandé mon avis, encore moins mon autorisation. 

    Pour moi, une échographie, c’était un truc qu’on mettait sur le ventre de la femme enceinte.  Je ne connaissais pas la technique de l’échographie endo-vaginale.  J’ai donc été surprise et en colère d’avoir subi une écho non désirée, qui plus est, par le bas alors que je ne savais pas ce serait par cette voie. 

    Mon chéri, à qui je raconterai cet événement, évoquera le mot de viol (« presqu’un violé).  Dans mon cas, je trouve ce terme est trop fort mais l’acte perpétré sur une partie sexuelle du corps sans consentement ne manque pas de poser question.  Je l’ai, dans tous les cas, ressenti comme une agression[3].

    Lors de cette consultation, j’entends également que la dame ne voit pas d’un bon œil le travail des sages-femmes dans la grossesse.  Bref, elle est conventionnelle (ce qui, dans mon langage, n’est pas un compliment).  Nos chemins se sépareront ici.

    ***

    Je suis aux alentours de 12 semaines d’aménorrhée lorsque je rencontre pour la première fois Rosalie.  Encore une fois, par le jeu des hasards, ce rendez-vous est pris la veille d’un autre rendez-vous chez un médecin avec lequel Rosalie travaille.  J’ai souscrit à cette consultation pour la première échographie.  Je compte également demander le test de la clarté nucale et la prise de sang.  Je suis jeune.  Je n’ai aucune raison  de m’inquiéter pour la trisomie.  Le test existe.  Il me donnera de quoi me rassurer.  Je suis certaine qu’il confirmera la bonne santé du bébé qui habite mon ventre.

    Lors de cette consultation avec Rosalie, je ne peux retenir quelques larmes.  Ce sont des larmes de soulagement.  Je me sens soulagée d’avoir trouvé la personne qui nous suivra dans cette aventure qu’est l’attente et l’accueil d’un enfant, et de savoir que cette personne partage nos convictions quant à un accouchement hors structure hospitalière.  C’est dire l’espoir que je place en cette relation naissante.

    Avec Rosalie, on parle un peu du tri-test.  Elle mentionne le terme de probabilités.  Elle explique en deux mots ce qu’est une probabilité.  Ce qu’elle dit ne m’est pas inconnu, j’écoute à peine, je suis convaincue.  J’ai lu quelques informations sur le tri-test, que c’était une probabilité et non un diagnostic.  Quand même, je n’ai encore eu aucun examen médical excepté la prise de sang au tout début de grossesse et l’échographie endo-vaginale.  Je suis tellement persuadée que le tri-test ne m’apportera rien de mal.

    Grave.  Grave.  Très grave erreur !

    Quelques semaines après la première échographie, alors que je suis à mon travail, j’écoute un message vocal du gynécologue hospitalier qui me demande de le rappeler.  En lien avec le résultat du test.  Je m’inquiète.  Il m’avait dit que les résultats prendraient 2 semaines.  Et qu’en général, s’il ne recontactait pas, c’est qu’il n’y avait rien à signaler.  On est au-delà des deux semaines.  J’avais même oublié la prise de sang et la mesure de la clarté nucale.    

    Je le rappelle.  Il est en consultation.  Le secrétariat passe quand même la communication.  Il indique qu’il n’a pas le dossier devant lui, mais que, de mémoire, le test a révélé une grande probabilité, 1 chance sur 73 ou 74 que mon bébé soit trisomique.

    -          prenez rendez-vous avec le secrétariat pour l’amniocentèse à 16 SA, Madame.  Au revoir.

    Le monde s’écroule, du moins, le mien, à ce moment-là. 

    J’effectue quelques recherches sur la toile.  Je pleure.  Je téléphone à mon amoureux qui tente de me rassurer comme il peut.  Ce n’est pas un diagnostic, mais une pro-ba-bi-li-té !  Je téléphone aussi à ma mère, en pleurs.  « C’est quoi ce test ? Ca sert à quoi ? »  Son bon sens me rassure.  Mais je suis mal.  Je rentre dare-dare à la maison.

    Chez moi, le thermomètre indique 40°.  Mon chéri appelle un médecin de garde.  Oui, je peux prendre un dafalgan, même enceinte.  J’en prendrai un demi-comprimé.  La température baisse.  On parle de choc émotionnel.  En quelques minutes, mon être a indiqué à ma tête et à mon corps combien cette nouvelle provoquait des remous en moi. 

    Je pleure beaucoup.  Mon homme et moi parlons énormément.  Il a contacté une tante médecin généraliste qui a donné quelques renseignements sur le tri-test et qui va en glaner d’autres auprès du laboratoire avec lequel elle collabore.

    Les jours qui suivent, je tente d’avoir le gynécologue en ligne pour obtenir plus d’informations.  Il me faudra insister pour obtenir la feuille de résultat du tri-test.   

    Parallèlement, je tente de voir Rosalie, la sage-femme.  Impossible.  Cette dernière postpose 2-3 fois notre rendez-vous.  Je l’ignore encore, mais elle est elle-même enceinte et a souffert de toxoplasmose.   Je pense que sa maladie est survenue au moment où nous traversions, de notre côté, l’épreuve du tri-test.  D’où son indisponibilité.  Les peurs et craintes qu’elle a traversées me sont complètement indifférentes.  Et continuent à l’être.  Tellement je garde une rancœur sur la manière dont les événements se sont déroulés.  Et surtout, sur le fait qu’elle ne nous ait pas invités à une réflexion sur la raison finale de faire le tri-test.  La 1ère conversation que nous avons au téléphone à propos de l’amniocentèse et de mon état émotionnel confirmera les raisons de ma colère et de mon amertume. 

    Nous ne recevons pas d’informations sur l’amniocentèse, que ce soit de la part du gynécologue de l’hôpital que de la part de la sage-femme.  Si ce n’est l’information selon laquelle seule l’amniocentèse est en mesure de confirmer si notre bébé est mongolien ou non.  Le risque de fausse couche (1/100, aussi une statistique) est passé sous silence.  Lorsque je l’évoque (toujours au téléphone, que cela soit avec l’un ou l’autre), ce risque est assez rapidement balayé.  Le docteur Moulin, celui qui a pratiqué l’échographie et la mesure de la clarté nucale, est un spécialiste des amniocentèses.  Evidemment, plus il en fait, plus les statistiques s’affinent, plus il s’exerce à les pratiquer… 

    C’est moi qui, à chaque fois, que ce soit avec le gynécologue ou avec la sage-femme, qui évoquera le but de l’amniocentèse, autrement dit qui, la première, prononcera les mots :

    interruption médicale de grossesse.

    Car là est l’enjeu. 

    Si une amniocentèse est proposée, elle a pour finalité, certes, de confirmer une trisomie.  Ce que tout le monde passe sous silence, c’est que cette confirmation a pour but ultime de poser la question d’une interruption médicale de grossesse (IMG).

    Personne, ni l’obstétricien, ni la sage-femme, ne me mentionne cet objectif de l’amniocentèse.

    Comme ni l’un ni l’autre ne nous ont prévenus que le tri-test vise cela, en réalité, à pouvoir détecter une trisomie, pour donner le choix de garder le bébé ou  non.  Car lorsqu’il y a trisomie, on ne parle pas d’IVG mais d’IMG…Supprimer un enfant trisomique est légalement et médicalement légitime.

    Le parallèle avec mon histoire me saute aux yeux.  A 30 ans d’intervalle, dans des pays à l’opposé l’un de l’autre, l’un en Asie, l’autre en Europe, dans des contextes diamétralement différents, l’un sans aucun médecin, ni technologie, l’autre doté de médecins plus spécialisés les uns les autres, aidés de la technologie de pointe.  Pourtant, j’en arrive à recevoir des phrases similaires qu’a entendues ma mère lorsque j’étais dans son ventre.  « Votre bébé a beaucoup de chance d’être handicapé ».  La question de l’interruption de grossesse se présente également…30 ans d’intervalle, des contextes et des technologies différentes.  Et le même stress induit…Pourquoi tout ce progrès technique pour, au final, créer une angoisse similaire ?

    Très rapidement, mon homme et moi sommes conscients de la situation dans laquelle nous sommes. 

    Ces deux professionnels ne nous ont pas prévenus pour le tri-test, ils continuent à ne pas nous prévenir pour l’amniocentèse. 

    C’est là que réside ma colère.  Dans cette absence d’information.  Autant du gynécologue que de la sage-femme.  En réalité, la colère est plus grande vis-à-vis de cette dernière.  Je pensais pouvoir espérer de sa part une mise en perspective des tests prénataux.

    Je suis également en colère contre elle car lorsque j’évoque la 1ère fois les mots : interruption médicale de grossesse, et que je lui demande l’intérêt de l’amniocentèse si nous sommes décidés à garder cet enfant, trisomique ou non, cette sage-femme enchérit immédiatement que « oui, c’est tout à fait envisageable de vivre avec un enfant trisomique…» J’ai du mal à décrire ici la tournure de la conversation.  Ce que je veux signifier c’est qu’à partir du moment où elle a su la probabilité de 1/73 et notre volonté de ne pas faire l’amniocentèse, son discours affirmait, comme une certitude, que notre enfant ne pouvait qu’être trisomique.  Comme à ma mère à qui « on » avait certifié que si je venais à naître, je viendrais au monde handicapée, Rosalie me peint un avenir presque certain avec un mongolien.

    1/73, c’est beaucoup. 

    C’est beaucoup et ce n’est rien du tout. 

    C’est une simple probabilité, sur base de données statistiques. 

    Ce que je souhaite, c’est informer tous les couples sur le non-sens de ce tri-test.  Il ne permet pas un diagnostic.  Il ne permet que de fournir une probabilité…Si les couples veulent être rassurés sur le syndrome de Down (nom médical pour désigner la trisomie), qu’ils demandent l’amniocentèse qui, elle, pose un diagnostic fiable. 

    En effet, avec le tri-test, il existe énormément de faux positifs.  Comme de faux négatifs. 

    Vous pouvez très bien avoir une probabilité de 1/1 million et vous retrouver le jour de votre accouchement avec un nouveau-né trisomique dans les bras. 

    Décrocher une « probabilité » basse comme 1/1 million donne l’impression que le bébé n’est pas porteur du syndrome de Down.

    De l’autre côté, avoir un haute « probabilité », 1/73 en est une, n’implique pas que vous avez 1 « chance » sur 73 d’avoir un enfant handicapé.  Ce chiffre indique que, selon les statistiques, sur 73 femmes présentant le même résultat de la prise de sang, et les mêmes mesures de clarté nucale, 1 d’entre elles accouchera peut-être d’un bébé trisomique. 

    « peut-être ».  La nuance est énorme. 

    Lorsque je joue à pile ou face, j’ai réellement 1 chance sur 2 de me tromper.  Car il n’existe que 2 réponses possibles, et 1 seule réponse exacte.  On peut donc parler d’1 chance sur 2.

    Lorsque l’on parle de résultat de tri-test, il n’est pas certain que sur 73 femmes présentes, 1 sur ces 73 accouche d’un bébé handicapé.  Il n’est pas certain car ce chiffre repose sur des statistiques.  Les statistiques ne permettent pas de poser un diagnostic !

    Les couples devraient le savoir, en être informés.  Et surtout savoir que ce qui est en jeu pour ce test est, en fin de course, d’être confrontés au choix d’interrompre ou non la gestation d’un enfant trisomique.  C’est LA question sur laquelle méditer avant d’envisager le tri-test et/ou l’amniocentèse.

    Les couples devraient également être avertis des risques de fausse couche due à une amniocentèse.  Et se poser la question s’ils préfèrent prendre le risque de perdre un enfant, mongolien ou non, d’une fausse couche provoquée par l’amniocentèse ou prendre le risque d’accoucher d’un bébé, mongolien ou non.

    Nous n’en avons pas été avertis, mais, vu leur attitude et la rupture du lien de confiance, nous avons cherché les informations, informations que la sage-femme et le gynécologue auraient du nous fournir spontanément.

    Avec le résultat du tri-test, nous sommes dans la même situation du cavalier qui a un pied dans l’étrier, l’autre à terre.  Se présentent à nous deux possibilités :

    -         soit nous mettons l’autre pied dans l’étrier de la médicalisation [ce que nous ne voulions pas au départ, ce pourquoi nous avons recouru à une sage-femme] 

    -         soit nous arrêtons la course et remettons chacun de nos pieds à terre, autrement dit, nous arrêtons là les frais avec la médicalisation.

    Nous choisirons une voie médiane.

    Nous ne voulons pas interrompre la grossesse.  Il est évident pour nous que nous sommes parents de ce petit être abrité dans mon ventre ; qu’à ce titre, notre devoir est de le protéger. 

    En même temps…nous ne sommes pas non plus sereins…Loin s’en faut.  Un enfant trisomique.  C’est la fissure dans l’image d’une famille idéale, pour moi.  C’est la peur du regard de l’autre, pour mon chéri.

    Lors de la seule et unique rencontre d’Alter-Natives à laquelle nous participons, nous apprenons que Rosalie, la sage-femme du tri-test, est enceinte.  Quelle aubaine !  Je ne savais pas comment me détacher d’elle, quelle excuse invoquer.  Et c’est son état qui nous servira de prétexte.

    Je téléphone à une autre sage-femme, Sophie.  Elle doit s’assurer que l’une de ses consœurs sera disponible pour la date présumée de mon accouchement.  Elle semble sceptique mais me promet de me rappeler.

    J’attends son coup de fil.  Rien.  J’entame donc quasiment mon 2ème trimestre sans savoir qui va me suivre.  Et où je vais accoucher…

    Je rappelle Sophie après 2 semaines.  Elle m’avait oubliée !

    Elle m’indique le nom de la collaboratrice de Rosalie : Aline.

    J’appelle Aline.

    Et c’est le soulagement !

    Le contact est bon.  Excellent même.  Au téléphone.  Puis lors de notre 1ère rencontre.  J’en pleurerais presque de joie et de soulagement.  Là, je sens que c’est LA personne qui nous convient.  La suite ne me démentira pas. 

    Après maints coups de fil, après maintes discussions et réflexions, la tante généraliste, qui est la seule autre personne à part ma mère à savoir ce que nous traversons, indique que l’échographie morphologique pourra également donner des indications.  Certes, ce n’est pas non plus un diagnostic certain, mais en tout cas, cela permet un diagnostic sur base de la réalité du fœtus dans mon ventre, et non une probabilité tirée d’une base de données statistiques.

    Cette solution ne fournit pas de réponse certaine. 

    Mais elle a l’avantage de ne pas prendre de risque de fausse couche.  Puisque de toute façon, nous ne souhaitons pas envisager l’IMG. 

    Comment aurions-nous pris les choses si le gynécologue avait vu des signes d’appel laissant penser que notre bébé était trisomique ?  Mal certainement.  Mais, alors, nous aurions peut-être envisagé sérieusement à l’éventualité d’accueillir un tel enfant.  Puis, sans doute, aurions-nous pris nos dispositions pour chercher les aménagements nécessaires à l’accueil de cet enfant différent. 

    Toujours est-il qu’à l’hôpital universitaire, l’équipe, particulièrement étoffée, qui examinera l’échographie ne détecte aucun signe donnant à penser à un enfant trisomique [pour connaître les signes : ici].  Par contre, ils nous dévoilent le sexe de l’enfant alors que nous venions de prévenir notre volonté de conserver la surprise pour le jour J.  Nous sommes déçus et fâchés de cette surprise gâchée.  Décidément, nos contacts avec les gynécologues ne se soldent guère sur des expériences positives.

    Ceci dit, nous sommes un peu rassurés par ce qui nous est dit lors de l’échographie morphologique. 

    Vient l’étape où je m’efforce de mettre de côté le tri-test pour poursuivre une grossesse sans stress.

    Le tri-test est rangé quelque part dans mon cerveau.  Quand il me vient, je le chasse d’un revers de pensée.

    Pourtant, vers la fin de la grossesse, et à la lecture d’Une Naissance heureuse[4] et d’Intimes Naissances, sur les témoignages où il est question de blocage, je sais que si blocage il devait y avoir pour mon accouchement, ce serait en lien avec la probabilité de donner naissance à un bébé trisomique.

    Je le sais, et le partage avec Aline, qui lors de cette consultation restera jusqu’à 21h, jusqu’à ce que j’aie pu pleurer et dire toute ma peur face à cette éventualité. 

    Mes craintes se sont avérées justifiées, car non seulement, il m’a fallu du temps pour lâcher « bébé », né 17 jours après la date présumée du terme, mais lors de la phase de poussée proprement dit, j’ai peiné à « lâcher » mon bébé, lequel est resté bloqué au niveau du pubis.  Il est finalement sorti après plus de 3 heures de poussée, à l’occasion d’une poussée du désespoir, survenue après que soit prise la décision de m’habiller pour partir vers la maternité.  Le récit de mon accouchement est à découvrir ici, pour ceux qui le souhaitent.

    Lors de cette épreuve, la parabole : un voyage en hollande m’a beaucoup inspirée.   

    De mes lectures sur internet, j’ai appris que la plupart des enfants trisomiques qui naissent actuellement sont issus de mamans jeunes.  En fait, la quasi généralisation des amniocentèses des mères de quarante ans a entraîné une baisse nette de naissances de bébés trisomiques parmi cette tranche d’âge, pourtant la plus exposée au risque. 

    De fait, si maintenant un bébé mongolien « passe entre les mailles du filet », c’est parce que la jeune maman obtient un résultat « négatif » au tri-test, la laissant croire que son enfant ne présente nulle anomalie chromosomique.  Si je peux tout à fait comprendre ce qui pousse les parents à « renoncer » à un enfant dont on annonce un handicap, je ne peux pas m’empêcher d’être choquée par ce constat : les enfants trisomiques de ce monde sont ceux que les parents, avec l’aide de la science, n’ont pas pu empêcher de naître.  Ce constat est cruel. 

    ***

    Je réalise que mon récit actuel traduit très mal l’émotion et le stress qui m’ont habitée lors de ma première grossesse.  C’est que j’ai digéré cet épisode de ma vie.  Aujourd’hui, je peux parler de cette expérience avec recul.  J’ai vécu une seconde grossesse et un deuxième accouchement très doux, que j’ai relaté ici

    Il n’empêche que je suis prise d’émotions à la vue de personnes trisomiques, que je fonds en larme devant des photos et des vidéos de bébés et enfants mongoliens.  Cette épreuve a tout de même laissé une trace indélébile.

    Ma participation à ce projet est modeste. 

    Simplement, par mon témoignage, je souhaite sensibiliser les (futurs) parents.  Il n’existe pas de tests ante-, post- nataux anodins.  Aucun test, aucune intervention, quelle qu’elle soit, ne devrait être abordé de manière anodine et sans réflexion, encore moins les tests de routine.

    Je désire également dire à chaque femme qu’elle peut, dans le sens « est capable », accoucher.  Assurer les femmes qu’elles peuvent décider de ne pas faire comme les autres veulent qu’elles fassent.  Que ce n’est pas le gynécologue ou la sage-femme qui accouche mais elles-mêmes.  Que la douleur n’est pas insurmontable si soi-même ainsi que l’environnement est capable de l’accueillir et de faire avec…

    L’endroit idéal pour accoucher dépend de chaque femme.  Il s’agit de l’endroit où elle se sentira le plus en sécurité.

    Malheureusement, les femmes sous-estiment considérablement les troubles iatrogènes générés à l’hôpital en raison de son mode de fonctionnement actuel.

    Reste à militer pour un changement des mentalités et des pratiques !

    Den
    février 2013

     

    NB : les prénoms sont tous des prénoms d’emprunt, sauf celui d'Aline, afin de préserver l’anonymat des personnes.

    NB2: Ce récit est une autre manière de formuler l'expérience déjà relaté par ailleurs: Mon expérience du triple test ou l'illustration d'une médecine déshumanisante

     


    [1] Comme j’aimerais pouvoir remercier cette femme de m’avoir ouvert la porte vers une réflexion sur le sujet, qui m’a ouvert les yeux sur les grossesses et accouchements physiologiques.   Qui sait, peut-être que le hasard la conduira à lire ces lignes ? 

    [2] Il s’agit du livre de Martin Winckler, que je ne connaissais pas à l’époque (je n’avais même pas regardé son nom).  Ce n’est qu’après avoir lu Le Chœur des femmes offert par ma belle-sœur que je me suis intéressée de près à cet écrivain médecin. 

    [3] Ce souvenir m’est revenu, lorsqu’à la même époque de grossesse, j’ai demandé une échographie pour mon deuxième enfant.  Le gynécologue alors consulté et à qui j’avais demandé si cela se ferait par le bas a tout de suite répondu qu’il essaierait la manière « classique ».  Cette voie fut suffisante.    Question : pourquoi la femme n’a-t-elle pas d’abord tenté cette solution ?

    [4] Extrait et interview ici .  Attention, il existe une nouvelle édition 2013.


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  • Impressionnant!

    "Ce qui vous allez voir, vous ne le verrez jamais ailleurs, parce que chez nous, quand un bébé naît à moitié mort, il y a couveuse, réanimation, et tout le tremblement, ici, rien":

    L'origine de la chanson de JJ Goldman : Juste après:


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  • Sur le mythe du manque de lait, abordé dans la dernière perle en date de mon fils (Le lait de vache de maman et l'amour pour sa maman), voici un article de Miliochka des Vendredis Intellos * renvoie à une série d'articles scientifiques sur la question, dont "Allaitement maternel, l’insuffisance de lait est un mythe culturellement construit" paru en 2003 dans Spirale (revue de recherches en éducation):

    Le comportement "normal" d'un bébé au sein étant assez mal connu, le besoin de téter fréquemment est souvent interprété comme étant un problème et en particulier un problème d'insuffisance de lait. Une agitation importante chez le bébé, des crises de pleurs plus fréquentes et prolongées sont une source d’angoisse importante pour la plupart des parents. Des attentes souvent irréalistes notamment en terme de nombre de tétées ou de sommeil de nuit et un manque de confiance dans la capacité des mères et de leur entourage tant familial que professionnel à nourrir leur bébé en les allaitant de façon exclusive sont à l’origine de la perception d’une insuffisance de lait.


    Les mères qui allaitent doivent être prévenues qu’elles risquent d’être confrontées à des périodes difficiles où elles auront l’impression de manquer de lait et douteront de leurs capacités à satisfaire les besoins de leur bébé. (p. 6)

     

    [L]es auteurs concluaient qu’il s’agit bien de la perception d’une insuffisance de lait et non d’une insuffisance de lait réelle ce qui ne justifie ni l’apport de compléments ni l’arrêt de  l’allaitement mais des encouragements et du soutien. McCarter-Spaulding 35 dans une étude de 60 mères retrouvait une corrélation significative (p<0.01) entre les scores de confiance en soi et de compétence dans les soins à son enfant et la survenue d’épisodes de perception d’insuffisance de lait. (p. 6)

    Ceci confirme le sujet d'un article dédié sur l'importance du soutien à l'allaitement, au-delà de l'information: [2012-04-30] Allaitement: de la nécessité d'être bien épaulée - notre expérience.

    Et confirme mon intuition qu'ici, si les mères manquent de lait, c'est parce que la différence entre le bébé enjolivé dans les magazines et bouquins et le bébé réel qui pleure, ne dort pas tant que cela, surtout pas quand cela arrange les parents, qui ne dort pas la nuit...est telle que, forcément, à un moment, on se demande ce qui cloche, et qu'une des choses que tout le monde trouve commode d'accuser, c'est le manque de lait...mais bien sûr.

     

    [2013-04-03] Pour en revenir sur ce mythe culturel du manque de lait...

    Elle n'est pas belle, ma fille, qui prend sa première tétée de l'année dans le jardin, grâce à des rayons de soleil avant hier?

     

     

    ---

    Ce qui est curieux, c'est la conclusion personnelle de Miliochka.  Elle avoue ne pas avoir réussi à allaiter à la demande ses deux enfants pendant 4 mois.  L'insuffisance de lait et l'allaitement écourté...Pourtant, Miliochka le dit elle-même : c’est une question d’IN-FOR-MA-TION.  Or, elle semble pourtant INFORMEE.  Preuve s’il le fallait encore que l’information seule ne suffit pas.  


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  • J'y serai et vous?

    La naissance et l'avenir de l'Homo Sapiens' - Conférence de Michel Odent

     
    Conférences  La naissance et l avenir de l Homo Sapiens  - Conférence de Michel Odent
    Conférence de Michel Odent : "La naissance et l'avenir du Homo Sapiens" - à Bruxelles

    "La naissance et l'avenir du Homo Sapiens" : est le titre du dernier livre de Michel Odent, qui sera bientôt publié en Anglais.

    "Notre point de départ est une question: quelles transformations de notre espèce pourraient être induites par des conditions de naissance nouvelles ?

    Au cours des dernières décennies, tous les aspects du mode de vie des humains ont été profondément modifiés. Ce fait indiscutable a inspiré des commentaires sur des transformations déjà décelables d’Homo sapiens, ainsi que des questions sur l’avenir de notre espèce. Soulignons que la période qui entoure la naissance n’est pas habituellement prise en considération, que ce soit dans les milieux universitaires ou parmi les médias. Pourtant il s’agit là d’une phase de la vie humaine qui a été radicalement bouleversée et qui, de plus, est considérée par plusieurs disciplines scientifiques comme critique dans la formation de l’individu."

    _ _ _ _ _ _

    Où ? Centre Saint-Marc, 76 avenue de Fré, 1180 Uccle
    L'arrêt de bus le plus proche est Houzeau. Facile d'accès et de parking.

    Quand ? 28 mars à 19h

    Qui ? Dr. Michel Odent, Chirurgien, obstétricien et auteur.

    Prix : 10 €
    - sauf étudiants et demandeurs d'emploi : 5 € -
    C'est ouvert à tout le monde, pas uniquement aux personnes du domaine de la naissance ;)

    COMMENT RÉSERVER Votre Place ? => en deux étapes :
    1°) par mail à conference_naissance@live.fr on vous confirmera la pré-réservation de vos places, qui sera ultimement confirmée par votre versement.

    2°) par virement du montant de vos réservations, sur le compte qui vous sera mentionné dans l'e-mail de réponse.

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