• Depuis quelque temps, les mises au lit et les nuits sont enfin devenues agréables.  Parfois. Nous avons profité de la rentrée à l’école de notre seconde pour insuffler de nouvelles règles.

    Depuis quelques mois auparavant, avait déjà été édicté le principe des jours alternés.  Les soirs de jours pairs, c’est leur père qui se charge de la mise au lit des enfants.  Les jours impairs, la mission m’est dévolue.  Ces jours-là, je vais très souvent dormir dans la foulée de la mise au lit. Jusqu’il y a peu, je restais au lit jusqu’à ce que mes enfants s’endormaient ou m’autorisaient à partir.  Avec la rentrée à l’école de ma fille, nous avons décidé que nous ne resterions plus, afin de rendre la mise au loin plus agréable pour nous.  Du coup, maintenant, je fais un gros câlin à mon petit prince et à ma princesse, accompagné de deux-trois bisous.  Puis, je m’en vais.  Et cela fonctionne. 

    Cela fonctionne depuis qu’on laisse une lumière allumée dans la chambre ; et aussi, depuis que mon fils partage le grand lit de sa sœur quand celle-ci y consent, ou alors depuis que l’on a approché le lit du grand frère afin qu’il jouxte celui de ma princesse.  Je comprends terriblement bien ce besoin de ne pas se sentir seul-e au moment de s’endormir.  Je le comprends car j’éprouve le même besoin.  Je trouve donc injuste d’imposer à mon enfant ce qu’il vit comme une solitude, un abandon alors que beaucoup d’adultes, dont je suis, trouvent réconfortant de s’endormir aux côtés d’un être cher.

    Avant le dernier câlin, je raconte une histoire.  Et il y a quelques temps, je leur ai fait découvrir Tao Tao (dont les récits sont quelque peu misogynes, au vu des quelques épisodes visionnés).  Le premier jour où il et elle ont regardé un Tao tao, j’ai, le soir -même, raconté une histoire mettant en jeu un panda nommé Tao Tao et son ami le singe.  Depuis, il et elle me réclament souvent une histoire de Tao Tao.  Avant de commencer le récit, mon fils choisit des animaux qui interviendront dans mon histoire.  Du coup, souvent, le moment de l’histoire commence avec la chanson de générique que nous entonnons en chœur ; je dois chanter tout à en réfléchissant à un scénario que j’invente au fur et à mesure que mes paroles s’échappent de mes lèvres (mes histoires ne sont donc guère très élaborées ni très cohérentes).

    Pour mes enfants, en particulier pour mon fils, le moment de l’histoire est ultra-sacré.  Y déroger est vécu comme une punition. Parfois, je trouvais qu’il était trop tard.  Fiston a préféré dessiner, ou jouer dans le bain. De sorte que j’esquive l’histoire.  Dans ces cas, mon fils pique souvent une colère énorme, expression d’une tristesse et d’un sentiment d’injustice.  Parfois, quand le passage à la salle-de-bain (bain certains soirs, pyjama et brosse à dent) a été particulièrement éreintant (surtout parce que mes lutins n’en font qu’à leur tête et décident de jouer à se faire rire, à se poursuivre, etc.), je n’ai qu’une envie : claquer la porte.  Parfois, je tiens le coup (d’autres fois, très souvent, je pète les plombs, les portes claquent, les cris résonnent dans la maison), mais alors, évidemment, je ne ressens aucune envie de passer un moment tendre avec elle et lui. Mon réflexe naturel serait de les priver de ce moment de complicité au motif qu’il et elle ne le méritent parce qu’il et elle m’ont trop épuisée et se sont mal comporté-e-s. 

    Or, l’autre jour, j’ai eu un flash.  J’ai repensé à Filliozat qui n’a eu de cesse de répéter lors de la conférence à laquelle nous avons assisté, mon chéri et moi, jusqu’à sa dédicace dans son livre que j’ai acheté ("Il me cherche")  : l’amour est un carburant, pas une récompense.  Depuis, il est rare que je me dérobe à l’histoire du soir.

    Hier soir, j’ai repensé à Filliozat.  Ma fille avait piqué une colère rare.  Une de ces colères dont elle est capable lorsqu’elle refuse une décision qu’elle considère comme arbitraire et qui lui est imposée.  Dans des cas pareils, l’issue consiste à rejouer la scène litigieuse et à la laisser prendre l’initiative qu’elle refusait.  Vous voulez qu’elle sorte du bain et elle ne voulait pas que vous la sortiez du bain ?  Remettez-là dans le bain, et laissez-la réparer la scène, la jouer comme elle aurait dû l’être à ses yeux.  Elle a besoin de sentir qu’elle détient une emprise sur l’événement.  Souvent, elle demandera d’elle-même de l’aide pour sortir de la baignoire.  C’est cela qui est primordial à ses yeux.  Qu’elle soit maîtresse de cette décision.  Haute de ses 2 ans et demi, elle affiche une volonté et une détermination incroyables…qui peuvent être difficiles à vivre au quotidien.  Hier, j’ai perdu patience.  La crise de colère qu’elle a exprimée avec vigueur était à la mesure de son sentiment d’impuissance…A la voir ainsi, je ne peux m’empêcher de me voir en miroir.  Ma belle, la vie est injuste.  Comment la préparer ?  Dans son livre, Lawrence Cohen parle à un moment d’ « un jeu que l’on pourrait intituler ‘’la vie n’est pas juste ‘’ » (p. 309).  Je n’ai pas assez joué à ce jeu dans mon enfance.  Je pense que ce serait chouette et appropriée de jouer à ce jeu avec ma fille.

    Hier soir, ma fille était indéniablement en colère.  Mon homme traduit souvent les grosses crises de colère comme la manifestation de la fatigue.  Cela peut arriver que la colère ne soit que la façade d’une extrême fatigue.  En même temps, je sais que mon fils –parce qu’il l’a dit – et ma fille – parce qu’elle me ressemble sur ce point – se sentent insulté-e-s lorsque je ou mon chéri assimile leur colère à de la fatigue.  Hier, c’était indubitablement de la colère. 

    Et hier, j’ai « péter les plombs », j’ai hurlé, j’ai claqué la porte, j’ai éteint des lumières !    Quand cela m’arrive, mes enfants prennent peur.  Quand je me fâche sur l’un de mes enfants, l’autre prend la défense de son frère/sa sœur.  Et hier, à me voir ainsi, fiston a vraiment pris peur.  Mon fils est très impressionnable.  Là où ma fille va se jeter sur moi, voire me taper, et surtout me hurler dessus parce que je hurle sur son frère, ce dernier va me crier dessus certes, mais surtout, il va pleurer, se boucher les oreilles et partir, tellement il est terrifié.

    Bref, après ce moment de hurlements et de pleurs extrêmement intenses (les voisins ont dû se demander ce qui se passait chez nous), le calme est revenu.  L’histoire était indispensable après ce qui s’était passé.  Ce moment de tendresse et de chuchotements doux a réparé les cris lancés lors de nos échanges orageux.

    Souvent, comme une adulte manipulatrice, il me vient l’envie de raconter une histoire en lien avec ce que nous avons vécu, ce que nous vivons, ce que nous aimerions vivre.  Je prends soin de prendre des éléments de ressemblance, mais surtout des éléments de dissemblance, sinon, mon fils m’accuse de raconter notre histoire, ce qui, à ses yeux, n’est pas drôle, n’est pas du jeu. 

    Hier, j’ai éprouvé l’envie de raconter l’histoire d’une petite fille qui ne voulait pas partir de la pleine de jeux.  Une femme rejoignit l’homme qui veillait sur une petite fille et un petit garçon.  Un enfant de lumière (voy. ici pour comprendre), perché sur un nuage, demanda à son ange qui était ces enfants et qui était cet homme et cette femme.  L’ange répondit que l’homme était leur papa et que la femme était leur maman.  A la question de savoir qu’est-ce qu’une maman, l’ange répondit : c’est une femme qui prend soin de son enfant, qui lui fait des câlins, qui le gronde ou la gronde quand c’est nécessaire.  Qui lui donne beaucoup d’amour. 

    Là-dessus, mon garçon me reprit : ce n’est pas ça, une maman !

    Moi : Ha bon ?  C’est quoi, alors, une maman ?

    Lui : Une maman, c’est comme un papa, mais en fille.  C’est pareil.  Une maman, ça fait la même chose qu’un papa.

    Moi : Ha, et c’est quoi, un papa ?

    Lui : Un papa, c’est une maman en garçon.  C’est la même chose.  Un papa fait la même chose qu’une maman…

     

     [Oh, mon fils, ce féministe ;-)  Allez, épargnons-nous le débat sur l'interchangeabilité des rôles, sur le sens de la parité et de l'égalité...Je déguste juste cette petite réflexion de mon fils que, moi, j'interprète comme la traduction de son attachement aussi fort envers son papa que sa maman]

     

    Puis, je continue l’histoire.  La petite fille hurlait à la mort parce qu’elle ne voulait pas quitter la pleine de jeux; sa maman l’a finalement saisie sous les bras pour rentrer à la maison. L’enfant des lumières qui guettait la scène en compagnie de son petit ange n’avait pas envie de venir dans cette famille. Mais le grand frère qui leva les yeux au ciel aperçut l’enfant de lumière et lui sourit.  Et la petite fille cessa ses cris lorsqu’à son tour, elle aperçut l’enfant de lumière et lui fit signe de la rejoindre.  Le lendemain, une graine était installée dans le ventre de la maman.  [Nous avons expliqué à mon fils qu’un bébé commençait avec la graine dans le ventre de la maman].

    Petit à petit, nous nourrissons le rêve d’une troisième enfant.  Ce rêve est particulièrement commun à mon fils et moi.  Et mon homme quand il parvient à mettre en berne sa raison he  Ma fille adore les bébés, mais je ne suis pas certaine qu’elle laissera facilement un bébé la détrôner de la place de cadette.

     


    votre commentaire
  • Un enfant des lumières regarde loin loin loin.  Il/elle voit des enfants de la terre jouer de la musique.  Il/elle veut jouer avec elles et eux.  Il/elle voit un pont de lumière.  L’enfant va voir le grand ange et lui dit qu’elle/il veut jouer de la musique avec les enfants de la terre.  Le grand ange lui présente un petit ange et lui dit qu’il l’accompagnera sur la terre.  Il passe le pont de lumière avec le chariot des étoiles.  Et le soleil et la lune.  Et une fois sur terre, l’enfant des lumières, la lune et le soleil jouent avec les enfants de la terre un instrument de musique.

    Chaque anniversaire, les enfants rejouent cette scène.  L’enfant dont c’est l’anniversaire est l’enfant des étoiles qui a envie de rejoindre les autres enfants de la terre. Il/elle choisit son grand ange, son petit ange, son soleil et sa lune.  Les enfants ainsi choisi incarnent ses rôles en s’apprêtant des atours correspondant. 

    Pour le jardin d’enfants de mon fils, j’ai confectionné une couronne de lune, de soleil, et deux d’étoile.  Je suis en cours de réalisation d’une commande pour le jardin d’enfants de ma fille et pour le nouveau jardin d’enfants qui ouvrira ses portes en septembre. Je vends mes couronnes 10 euros / pièce...afin d'au moins récupérer les sous mis dans le matériel...Mais, c'est vrai qu'à l'avenir, j'augmenterais un peu le prix, sur le conseil d'Aline.

    Aperçu de ma table de travail de l'autre jour. 
    La laine que vous voyez là,
    c'est de la laine du Bercail lavée par Aline, amie et mon ancienne sage-femme
    et cardée par elle et moi lors d'une de mes visites chez elle. 
    (J'en en tête de vous montrer des photos du processus long,
    très long, de lavage de la laine des moutons du Bercail (Chant des Cailles)

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    Nous avons bien mis +/- 4 heures pour carder 78 gr de laine (de mémoire), donc même pas 100 gr...Nous bavardions en travaillant, certes.  Il reste indéniable que le processus est extrêmement long, d'autant plus que la laine n'a pas été tondue pour être réutiliser.  Donc, le tri de la laine ainsi que lavage était fastidieux, de même que le cardage.

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    La laine a du gonflant :-)

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    J'ai utilisé cette laine pour rembourrer une des mes couronnes "étoiles", je ne sais plus laquelle des deux, peut-être les deux, en fait...

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    J'ai éprouvé beaucoup de difficultés pour l'arrière avec l'élastique

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    Ma dernière couronne en cours. 

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    Je suis très fière des broderies sur les étoiles.  J'ai enfin la main pour faire coïncider les coutures pour la broderie du milieu

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    Voici les premières couronnes réalisées.

    La toute première.  Olga souhaitait que les étoiles ressortent davantage et que je couse cette feutrine sur les étoiles alors déjà cousues.

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    Du coup, pour la 2ème couronne, j'ai tout de suite utilisé la feutrine jaune vif pour les étoiles.  Et j'ai tenté la broderie pour solidariser les étoiles à la couronne.  Vous pouvez voir que je ne maîtrisais pas encore le point de broderie à la machine.

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    Voici le soleil, que j'aime particulièrement

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    J'ai sué pour le bandeau, en élastique...Le résultat n'est pas top...Mais, j'ai compris comment faire maintenant.  ^^  Je me suis donc améliorée pour les couronnes suivantes.

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

    20 février '15 - Enfant des lumières ou les anniversaires à EOS

     

     


    votre commentaire
  • Propos d'une non croyante indécise et en recherche...

    C’est très humblement que je souhaite partager une réflexion à propos de la « laïcité ».  En ouvrant ce billet, j’ai effectué quelques rapides recherches sur internet, et y ai découvert d’autres personnes, très savantes he , qui partagent mon point de vue.  Les extraits de livres lus sont souvent étayés par des références très sérieuses, par des propos tenus par des grands penseurs-euses (car je dois malheureusement l’admettre, ce sont, évidemment, majoritairement, des hommes qui pensent …no comment), de la/du sociologue, à la/au philosophe en passant par l’intellectuel-le inclassable…  Mes propos viennent polluer la blogosphère d’un avis complémentaire (j’ai en tête ces critiques sur le flux d’ « informations » qui ne sont que des « avis », peu de textes reflètent en réalité une analyse construite…mea culpa donc de participer à cette orgie d’informations-avis). 

    Cette réflexion a été initiée suite aux attentats commis contre C.H.  J’ai, moi aussi, affiché ma solidarité envers les journalistes.  Comme tout slogan, le fameux « Je suis Charlie » revêt la qualité d’être court et percutant, autant de qualités qui sont également ses défauts.  Que voulaient signifier la plupart des gens qui se disaient être Charlie ? 

    Pour ma part, par ce slogan, j’ai souhaité afficher ma solidarité envers la liberté d’expression. Indépendamment de mes (défauts d’) accointances avec C.H., j’ai voulu mettre en avant cette célèbre phrase d'Evelyn Béatrice Hall que l’on attribuerait injustement à Voltaire:  « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». (voy. aussi ici et ici)

    Par conséquent, je me suis désolidarisée du mouvement « Je suis Charlie » lorsque j’ai lu la 1ère édition de ce journal après les attentats.  L'article est titré:

    Est-ce qu'il y aura encore des "oui mais?
    "Les millions de personnes anonymes, toutes les institutions, tous les chefs d’État, de gouvernement, toutes les personnalités politiques, intellectuelles, médiatiques, tous les dignitaires religieux qui, cette semaine, ont proclamé "Je suis Charlie" doivent savoir que ça veut aussi dire "Je suis la laïcité". Nous sommes convaincus que, pour la majorité de nos soutiens, cela va de soi. Nous laissons les autres se démerder avec ça".

     Et...C'est là que cela devient "très intéressant". Qu'est-ce que la laïcité selon C.H.?

    " [...] la situation sociale des, comme on dit ' populations d'origine musulmane' en France est profondément injuste, oui, le racisme et les discriminations doivent être combattus sans relâche. Il existe heureusement plusieurs outils pour tenter de résoudre ces graves problèmes, mais ils sont tous inopérants s'il en manque un: la laïcité. Pas la laïcité positive, pas la laïcité inclusive, pas la laïcité-je-ne-sais-quoi, la laïcité point final. Elle seule permet, parce qu'elle prône l'universalisme des droits, l'exercice de l'égalité, de la liberté, de la fraternité, de la sororité. Elle seule permet la pleine liberté de conscience, la liberté que nient, plus ou moins ouvertement selon leur positionnement marketing, toutes les religions dès lors qu'elles quittent leur terrain de la stricte intimité pour descendre sur le terrain politique. Elle seule permet, ironiquement, aux croyants, et aux autres de vivre en paix".

    Pour moi, non, et trois fois non, cela ne va pas de soi. Pour moi, le "Je suis Charlie" veut surtout dire: "Je suis pour la liberté d'expression. Je me battrai pour que vous puissiez exprimer vos idées, même si je ne les partage pas, même si je les combats."  Les journalistes et ce journal ont le droit d'exister indépendamment du fait que je sois d'accord ou non avec ce qu'ils et elles disent. Ça, c'est une mise au point.

    Comme C.H., j'estime que le religieux n'a pas sa place dans l'arène politique, dans le sens des partis politiques. Pour cette raison, je n'ai jamais voté PSC, et ne voterai jamais CDH vu qu'il s'agit du PSC (parti social chrétien) qui a simplement changé de nom.

    Mais, est-ce que je défends, comme C.H. une "laïcité point final", donc à l'encontre de la laïcité inclusive qu'il torpille? C'est là où je diffère du point de vue de C.H. qui a une opinion bien tranchée et qui estime que c'est la seule valable.

    Mon opinion va dans le sens de la laïcité inclusive. Mais j'admets que d'autres positions soient exprimées et puissent éventuellement l'emporter.

    ***

    Lorsque l’on pense que quelque chose existe, et qu’on n’est pas en mesure de prouver l’existence de cette chose, on est dans la foi, dans le domaine de la croyance. 

    Les personnes qui pensent que Dieu existe croient en un dieu.  Les personnes qui croient que notre esprit ne s’éteint pas après la mort sont dans une foi.  

    Ce raisonnement n’est pas limité à Dieu ou à la vie après la mort.  Prenons le concept d’inconscient.  Scientifiquement parlant, comment le démontrer ?  A l’heure actuelle, force nous est de constater qu’il est impossible de prouver l’existence ou l’inexistence de l’inconscient, du ça, du moi et du surmoi.  La lecture du Livre noir de la psychanalyse (sur ma liste des livres à lire un jour), auquel a participé un de mes ancien-nes professeur-es (il s’en explique ici) donnera matière à réflexion à ce sujet.   

    Pierre Tévanian, auteur du livre La haine de la religion, cite d’autres exemples de foi : le marché, l’intelligence [1], le mérite, le don, le talent…La psychologie a mis en relief l’effet Pygmalion, les effets des stéréotypes sur les personnes victimes/bénéficiaires de ceux-ci (voy. le livre Psychologie des stéréotypes et des préjugés dirigé par Olivier Klein et Sabine Pohl, opus que je lis au bonheur la chance quand l’envie de vient – en passant, je le recommande).  Je m’en voudrais d’omettre dans cette liste exemplative la croissance…bien qu’induite par l’idée de « marché » cité plus haut. 

    Autrement dit, jusqu’à l’établissement d’une preuve, ce qui ne peut être prouvé « scientifiquement » relève de la foi.  Et ce n’est pas parce que personne n’a réussi à prouver l’existence de Dieu que Dieu n’existe pas.  Personne ne connaîtra la réponse qui est, somme toute, personnelle à chacun-e. 

    Jusqu’aux microscopes de Antoine van Leeuwenhoek, l’existence des bactéries n’était que croyance (voy. ici et ici ).  

    Ce n’est pas parce que l’existence d’une chose n’est pas prouvée scientifiquement, qu’elle n’existe pas.  Croire qu’une chose n’existe pas parce qu’elle n’a pas de fondement scientifique, est une chose, à tout le moins compréhensible.  Par contre, refuser catégoriquement l’hypothèse que cette chose puisse exister au nom d’une rationalité scientifique trahit un esprit obtus et prétentieux. Refuser le doute révèle un manque d’humilité certain.  

    En l’état de la science, personne n’a établi l’existence de dieu.  De même, personne n’a établi l’inexistence de dieu.  Par conséquent, croire que dieu existe relève de la foi. Tout comme, croire que dieu n’existe pas relève également de la foi. 

    Aujourd’hui, il est de bon ton (c’est tendance ; à la mode) de contraindre la société entière à se plier à cette foi que dieu n’existe pas, au nom de la sacro-sainte laïcité, au nom de l’athéisme (qui, je le répète, est, à mes yeux, assimilable à une foi) me paraît critiquable.  Croire que sa foi (l’inexistence de dieu) est supérieure en ce sens qu’elle devrait être respectée par toute personne dénote d’un manque de modestie et d’une fierté un brin immodérée.    

    Un peu d'humilité ne peut faire de tort à personne ou pour l'exprimer positivement: un peu d'humilité peut éviter bien des crispations et permettre un dialogue...Évidemment, si on ne cherche pas le dialogue...

    ***

    Je recommande particulièrement la lecture de ces deux extraits de livre

    (1) Christine DELPHY, Un universalisme si particulier.  Féminisme et exception française, (Éditions Syllepse)

    L’extrait qui suit de l’audition de Didier Leschi, chef du bureau central des cultes (du Ministère de l’intérieur français), montre clairement que le caractère public des religions reste, n’en déplaise aux fondamentalistes de l’athéisme, inscrit dans la loi. Et que l’une des missions de l’Etat est d’assurer le respect de ce principe. Car il serait aberrant que par un renversement pervers, après avoir obtenu la liberté de ne pas croire (en Dieu), il faille aujourd’hui conquérir la liberté de croire ! Ce pays est-il voué à tomber d’une intolérance dans l’autre ? L’athéisme va-t-il devenir la nouvelle religion d’Etat, tandis que ceux qui croient en un ou plusieurs Dieux deviendraient les nouveaux « libres-penseurs », persécutés, pourchassés et embastillés ?

     

    (2) Pierre TEVANIAN,  La haine de la religion, paru en 2013 aux Éditions La Découverte. 

    ***




    [1]voy. ce que j'ai écrit en son temps sur le QI et les HP - ici la vidéo de Jacques Grégoire; ici un récapitulatif des billets sur la question; voy. le commentaire n°1 ici; enfin, je l'avoue, il manque l'essentiel: le compte-rendu, pourtant promis, sur le livre de Wilfrid Lignier erf ; cependant, voy. les commentaires de cet article-ci où je m'exprime sur la HPitude.

     

     

     


    votre commentaire
  • « Je ne pourrais pas arrêter de travailler.  J’ai besoin de voir du monde, de rencontrer des gens.  Jai aussi besoin de stimuler mon intellect ! »

    Quand j’entends cette phrase, ma première pensée est lapidaire, empreinte de jugement franchement méprisant :

     « Et, bien, mon pauv’ gars/ma pauv’ fille, ta vie doit être drôlement triste et pauvre pour que ce soit le boulot qui te permette de nourrir ces besoins de relations et de stimulations intellectuelles ».

    Évidemment, je me reprends.  Isabelle Padovani est très forte pour illustrer ce débat intérieur.  Voy. entre autres cette vidéo ou celle-ci, tout aussi excellente.  La voix de ma « conscience » me rappelle à l’ordre.  Je refreine mon jugement méprisant. 

    Toutefois, mon idée de base demeure : il est tout à fait possible de développer des relations sociales et des défis intellectuels en dehors du travail. 

    Lorsque des personnes me répondent combien leur travail est indispensable à leur équilibre parce qu’elles ont tellement besoin de développer des relations sociales, et aussi/ou de relever des défis intellectuels, je réponds immanquablement qu’il est pourtant très facile de nourrir des liens sociaux riches tout en stimulant son intelligence cognitive en-dehors du travail.  J’en suis la preuve. 

    Pour moi, l’adage : le travail est un lieu de socialisation, me fait rire.  D’un rire jaune du même ordre que cette croyance : l’école serait un lieu de socialisation.  Quand je repense à mes années sur les bancs de l’école, ce lieu commun me fait bondir. 

    Pour la majorité des personnes, l’école, comme le travail, est un endroit où tu côtoies des gens que tu ne choisis pas.  Tu peux y découvrir des individus avec qui tu partages des atomes crochus.  Tu peux aussi y souffrir lorsque personne dans le tas ne semble nourrir les mêmes intérêts que toi.  Moi qui ai énormément souffert durant ma scolarité, je suis la première à remettre en cause cette idée que l’école est un lieu de socialisation.  Mes ami-es, j’ai été les trouver en-dehors de l’école.  L’école a mis en péril ma confiance en moi à bâtir des relations amicales (ma confiance en moi à être aimable en fait); tandis qu’en-dehors de l’école, j’ai savouré des liens d’amitié.  Pour le dire autrement, il est tout à fait possible que l’école détruise son potentiel social et que ce ne soit qu’en dehors de l’école que l’on se sociabilise.  J’en suis la preuve.  Je bondis donc chaque fois que je lis que l’école (ou la crèche) est indispensable/souhaitable car c’est un lieu de socialisation.  C’est un lieu, comme un autre, où l’on peut rencontrer et se lier d’amitié et d’inimitié. 

    Pour le travail, c’est pareil.  Aux personnes qui craignent de ne pas nourrir leurs liens sociaux, je réponds que la vie est pleine d’occasions pour « se socialiser ».  Le travail n’est pas la voie exclusive pour « se socialiser ».  De même, le travail n’est pas la seule issue pour faire fonctionner ses neurones et sa créativité.  Le bénévolat, le volontariat, les cours, les formations, les ami-es permettent aussi de rencontrer ce genre de besoins. Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’un employeur-euse vous dise que vous êtes employable pour vous sentir socialement intégré-e et intellectuellement stimulé-e.

    Le travail peut contribuer à construire du lien social.  Et on peut aussi développer du lien social en-dehors du travail.  Idem avec l’école.

    Le travail peut contribuer à stimuler notre intellect.  Et on peut aussi trouver des stimulations intellectuelles en-dehors du travail.  Idem avec l’école.

    Si une personne n’envisage pas de cesser son travail par peur d’appauvrir ses liens sociaux et ses stimulations intellectuels, je l’invite à s’interroger : ses ami-e-s et ses centres d’intérêt peuvent-ils/elles remplir ses besoins ?  Si pas, comment peut-elle se lier avec des ami-es ?  Comment va-t-elle s’investir dans une activité qui peut rencontrer ces besoins ?


    3 commentaires
  • Le vendredi 23 janvier, ma fille a, de sa propre initiative et sur sa propre demande exprimée on ne peut plus clairement, passé sa 1ère nuit chez un copain. De vendredi à samedi.  Nous étions venu-e-s jouer 2 heures chez Iwan, et devions rentrer pour recevoir des invité-e-s à la maison.  Ma fille ne voulait pas rentrer ; ne voulait pas mettre son manteau.  Perfide, convaincue que je lui assènerais là un argument massue afin de la motiver à enfiler son pardessus : « tu dors ici, alors ? »  C’est là que ma fille me renvoie une réponse étonnante.  J’ai mis des jours pour m’en remettre : « Oui, je dors chez Iwan ».  C’est tôt, pour prendre une telle autonomie et liberté.  2 ans et demi.  Je trouve cela très tôt.

    -        Tu rentres?

    -        Non, je reste à la maison d’Iwan.

    J'ai réclamé un bisou qu'elle m'a concédée du bout des lèvres tellement elle était absorbée par un jeu.  Jusqu'au bout, j'ai tenté de la faire changer d'avis.   J’étais convaincue qu’elle ne parlait pas sérieusement.  Qu’elle changerait d’avis au moment où je partirais, qu’elle pleurerait à la porte une fois que je l’aurais fermée.  D’ailleurs, j’ai attendu dans la voiture.  Rien.

    Plus tard, au moment où il convient se décider pour amener une couche, son pyjama et sa brosse à dent, je téléphone.  Je suis convaincue, elle réclamera de rentrer. Je demande à la maman d’Iwan de reposer la question.  J’entends alors la réponse.

    -        Oui, je reste dormir chez Iwan.  Je ne ferai pas de bruit.

    Mon homme décide d’aller déposer les affaires.  Il veut y aller en vélo.  Je l’en dissuade.  « Ne sait-on jamais.  A mon avis, quand elle te verra, elle changera d’avis.  Or, il fait tard, il fait froid.  Elle va s’en doute s’endormir dans la voiture. Prends plutôt la voiture ».

    Que nenni.  Notre amie lisait un livre aux enfants.  A. était très absorbé dans cette lecture.  L’arrivée de son père l’a dérangée dans cette activité. C’est lui qui a réclamé un bisou.  Je ne suis même pas certaine qu’il en a bénéficié, peut-être a-t-il eu droit à un signe de la main.

    Plus tard dans la soirée, j’ai à un moment sursauté et ai accouru à la porte, à la crainte que ce soit mon amie qui me rapporte ma fille. Il était +/- 21h30.  Rien. Lorsque nous mettons en route le thermostat, les portes fermées font un mouvement un brin bruyant, comme si quelqu’un frappait à la porte.  C’est ce qui arriva lorsque j’ai bondi du fauteuil et me suis précipitée à la porte, quelque peu affolée que ce soit mon amie qui me ramène ma fille paniquée à l’idée de dormir seule loin de ses parents, sans y avoir été préparée.  Evidemment, je n’ai trouvé personne derrière la porte.

    J’’ai retrouvée ma fille en pleine forme le lendemain matin.

    Bref: ma fille grandit ! [émotions]

     

    ***

    Ce vendredi, c’est chez Kaïs que nous passons la soirée. Un repas délicieux, avec des personnes super intéressantes.  Le temps file.  Fiston réclame de rentrer.  La montre indique 23h30 ! Ah, quand même !  Je dis à mon fils de se mettre en pyjama.  Ma fille, comme d’habitude, se dérobe en courant.  Elle joue ; ne veut pas se déshabiller et se vêtir de son pyjama.  Là, comme une amnésique qui a oublié l’épisode passé, je lui dis : « Bon, en tout cas, nous, on part.  Tu restes dormir chez Kaïs ? »

     

    Evidemment, je pensais que cet argument la convaincrait de nous suivre.  Cela marche en principe.  Mais, là, comme chez Iwan, cela lui a, au contraire, donné l’idée.  « Oui, je dors chez Kaïs ».  « Tu dois aller demander à K., la maman de Kaïs, si elle est d’accord ».  Pas une pas deux, ma petite se dirige tout droit chez K. en pleine conversation et lui dit : « Je veux rester dormir chez Kaïs ».  Mon amie me regarde. Ok ?  Ok.  L’affaire est bouclée.  Je suis surprise, mais quand même moins abasourdie que la première fois.  Et là, j’ai la foi que tout va bien se passer, puisque c’est elle qui l’a demandé et que la dernière fois, tout s’est remarquablement bien passé.  Et effectivement, tout s’est déroulé à merveille.  Elle et son copain ont été dormir tard, et, fait exceptionnel, elle a dormi tard le matin.  Les parents ont eu droit à leur grasse mat’.  Enfin, surtout K., mon amie, parce que mon homme a téléphoné à 9h30 et est tombé sur son homme…Toute la maisonnée dormait encore, sauf Nô qui a répondu au téléphone (d’après lui ; mais il serait capable de mentir par politesse).

     

    Le matin, lorsque j’arrive pour chercher ma fille, je suis accueillie par un geste : « Non maman !  Non, tu viens me chercher tout à l’heure ! » 

     

    Ah, l’amitié à un âge si jeune, j’avoue, cela m’épate et m’émeut énormément !  Quel signe de confiance en des adultes autres que sa famille !  Je suis également impressionnée par cette confiance.


    votre commentaire
  • Cette année, j'ai participé à 2 marchés de Noël artisanaux de mon quartier.  Je me suis trouvée une passion pour la création de masques d'animaux, 100% laine.  Voici quelques-unes des mes réalisations !  Elles se prêtent bien à la saison de Carnaval qui s'approche.

    Mes masques sont doublés

    Et voici un cadeau envoyé à ma filleule et à sa sœur. 

    Je me suis aussi amusée à broder et décorer des couronnes.   Je regrette de ne pas avoir photographié chacune d'elles avant de les avoir vendues.  Je me suis rattrapée en prenant cette couronne ci-après sous toutes ses coutures.

     

     

    Elle est, comme toutes mes couronnes, réversible 

     

     


    votre commentaire
  •  Suite de

    Quelques photos en vrac.  

    Une magnifique cape cousue par une maman

    réversible smile

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

     

    La table de saisons, malheureusement floue. 

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

     

    Pour terminer, voici un endroit problématique dans la majorité des écoles.  J'ai pris les photos avant nettoyage.  Voyez comme c'est soigné et propre, après une semaine d'utilisation.  Il y a deux petites toilettes pour enfants, une toilette taille normale; et deux éviers, un taille enfant, un autre taille adulte.

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

     

     

    Le coin

     

     


    votre commentaire
  • Suite de 

     

    Admirons le coin magasin, jumelé au coin repassage. Les enfants rangent après chaque temps de jeux libres.  Mon fils dit qu'ils et elles font des équipes un-e grand-e + un-e petit-e.  Le magasin, dixit Petit Prince, est fastidieux à ranger.  Je veux bien le croire avec tous ces fruits secs.

    1er février '15 - EOS - encore des photos de la nouvelle classe 5

     

     

    Vous jouez au jeu de la différence entre les 2 photos?

     

    La fin de la visite dans le billet suivant: 


    votre commentaire