• [2012-05-08] Mon accouchement idéal

    Nous sommes la semaine de la date de mon terme.  Fiston est à la crèche.  Mon homme est au bureau.  Je suis tranquille à la maison.  Il fait beau.  Le soleil inonde notre salon.  Tout est prêt.  J'ai préparé les habits pour bébé.  Les affaires pour l'accouchement sont dans un coin de la chambre.  La valise pour la maternité, pour "au cas où", repose également dans la chambre.  La maison est propre.  Tous les rideaux sont posés.  J'ai enfin fait appel à une femme de ménage qui est déjà venue deux fois.  Le congélateur est rempli de plats maison, en portion pour deux, pour une personne, pour notre rejeton. 

    On est le matin.  Alors que je lis un quelconque livre, je commence à ressentir quelques contractions par intermittence.  Je les accompagne avec grimaces.  Avec un peu d'indifférence aussi, car ce ne sont pas les premières.  J'en ai déjà ressenties quelques unes la veille ou l'avant-veille.  Mais elles s'étaient arrêtées.  Du coup, j'ai cessé de croire à l'alerte...Et me contente de les accueillir...et d'attendre de voir si elles s'intensifient.

    C'est le cas ici.  J'hésite.  Je préviens mon homme?  J'attends encore un peu.  Mais, je me rends à l'évidence, les contractions se font plus présentes.  Je téléphone à mon chéri pour lui demander de venir.  Même si ce n'est pas le vrai travail, je préfère quand même qu'il soit là.  Vers treize heures, il est évident que le travail a commencé.  Mon chéri prévient ma sage-femme pour l'informer que les choses bougent.  Il joint également mes parents pour leur demander de chercher Fiston à la crèche ce jour-là.  Et de le préparer à passer la nuit chez eux, au cas où bébé2 ne venait au monde que tard dans la nuit...

    Vers le début de la soirée, la dilatation du col est complète.  Arrive l'envie de pousser.  C'est la dernière ligne droite.   Et en quelques contractions, Bébé2 est là.  Dans mes bras...Je suis fatiguée mais non exténuée.  Euphorique.  Ce que je n'ai pas été lors de mon premier accouchement.  Prête à conquérir le monde.  Prête à fêter cet événement comme il se doit...Je déguste un verre de champagne. 

                                                            °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

    Evidemment, ceci est pure fiction.  Je n'ai aucune idée de la manière dont se déroulera mon accouchement. 

    Toutefois, je me suis plu à imaginer celui que je souhaite.  Marloes, notre seconde sage-femme, est venue hier à la maison.  Nous ne nous étions pas vues depuis deux ans, depuis la naissance de notre aîné.  Je l'ai redécouverte, en pleine forme.  Et tout en rondeur.  Elle est enceinte.  De quelques mois de moins que moi.  Quand je lui ai confié ne pas savoir si je préférais accoucher la nuit ou la jour, elle m'a dit que le jour, cela lui allait très bien, et que, depuis le début de sa grossesse, elle n'avait assisté qu'à des naissances en journée.  "Les bébés se parlent entre eux.  Et il a été décidé de me laisser dormir la nuit".  J'ai souri.  Et me suis rendue compte que, contrairement à la 1ère fois où je souhaitais un accouchement de nuit (ce que le Destin m'a concédé), pour ce deuxième bébé, je préférais qu'il vienne au monde en fin de journée, peu de temps avant la nuit...  L'avenir me dira si mon bébé a parlé à celui de Marloes et/ou si le ciel m'aura entendue...

    A suivre donc.

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  • Commentaires

    1
    Marie Beuteltier
    Jeudi 10 Mai 2012 à 19:48

    Je te souhaite l'accouchement dont tu rêves! (Mon rêve d'accouchement est d'ailleurs bien différent ...)

    2
    Den Profil de Den
    Jeudi 10 Mai 2012 à 22:16

    Coucou,
    merci!  Cela m'intéresserait de connaître ton rêve d'accouchement.  Viens donc le partager ici si tu en as envie :-)  Cela me ferait plaisir.

    3
    Marie Beuteltier
    Dimanche 13 Mai 2012 à 21:00

    De nuit, à l'aube, pendant la journée ... en fait peu importe. Mais être laissée seule ou avec mon mari (et mon enfant, s'il le vit bien), sans présence de la sf ou d'un professionnel.
    Et je ne peux m'imaginer la naissance que sans douleur. Je n'ai jamais vécu de contraction pour BB1, je n'en ai pas encore ressenti pour BB2, je n'ai aucune idée de ce que c'est, de ce qui serait ma limite du supportable. Je suis donc bien incapable de m'imaginer avoir mal.

    J'y pense tous les jours/nuits ou presque, et c'est toujours une naissance sans peur, très simple, sans mots.

    Au début de la grossesse, mon mari se fâchait quand j'évoquais l'option d'un accouchement non assisté. Maintenant, il est capable de l'envisager, je pense. C'est une option qui reste ouverte pour nous, pour moi en tout cas.

    On verra bien ce que les prochaines semaines nous réservent.

     

    4
    Den Profil de Den
    Mardi 15 Mai 2012 à 13:24

     

     

    Je m'étais rendue compte que dans mon récit de l'accouchement idéal, j'avais focalisé sur le moment d'accoucher.  J'ai même pensé le compléter pour intégrer d'autres éléments, comme un début de travail à déambuler dans mon quartier, à supporter les contractions dans la baignoire, etc.

    Donc, cela ne m'étonne pas que tu précises d'emblée que, pour toi, le moment de l'accouchement ne soit pas important. 

    S'il l'est pour moi, c'est pour les suites directes de l'après-accouchement.  C'est aussi parce que, de notre côté, nous préférons que Fiston ne soit pas présent lorsque j'accouche, et donc, il y a clairement un côté organisationnel pour que mes parents viennent le chercher dès le début du travail, pour que l'aîné puisse rapidement être présent une fois BB2 né, etc.

     

    Pour ce qui est de l'ANA (accouchement non assisté), on en a déjà parlé pour un autre billet.  Pour nous, nous n'en voulons pas.  Notre 1ère expérience nous a marqués, évidemment.

     

    Pour ce qui est de la douleur...

    Tant mieux que ton image de l'accouchement soit douce...

    Je suis convaincue que les femmes sont fort influencées par l'image que leur propre mère ont de l'accouchement.  Ma mère, par exemple, s'imagine qu'une femme qui accouche réclame sa propre mère, parce que c'est ainsi qu'elle même a vécu ma naissance.  Elle n'a donc pas compris que je l'exclue de mon accouchement n°1.

    Dans Intimes naissances. Choisir d'accoucher à la maison, je lis que certaines mères ont transmis l'image d'un accouchement facile.  Une tante me disait que sa mère lui répétait qu'accoucher, c'était comme aller à la selle.  Pour dire que c'était naturel, et facile.

    Je suis assez ambivalente avec ce genre d'idées qui, selon moi, sont positives, certes, mais qui, quelque part, minimisent un point crucial de l'accouchement: la douleur.

     

    Evidemment, mon opinion est très teintée de mes propres peurs.  Lors de ma 1ère grossesse, j'avais une frousse bleue de la douleur.  D'autres, comme ma collègue à qui j'en ai parlé il y a peu, me disait qu'elle, elle s'inquiétait de l'allaitement (elle ne sait pas si elle veut allaiter), alors que, pour moi, clairement, l'accouchement, peur de la douleur.  Chacune ses craintes prioritaires.

    Pour être honnête, l'accouchement sans douleur est un mythe pour moi.

     

    Et face à une femme qui n'accorde pas d'importance à la douleur de l'accouchement, je suis partagée.  Entre, d'une part, me dire, chacune ses craintes, ses peurs, donc, ne rien dire.  Et, d'autre part, vouloir ouvrir une brèche pour initier une réflexion...En me disant qu’une femme est d’autant mieux préparée à supporter et surtout, à accueillir, la douleur qu’elle a été avertie, qu’elle a réfléchi à la douleur, au sens que cette dernière peut ou ne peut pas avoir, qu’elle s’est préparée à l’accueillir, à la ressentir jusqu'au tréfonds de ses entrailles…

     

    J’ai l’impression qu’une femme qui aborde l’accouchement en se préparant à accueillir la douleur sera d’autant moins surprise, inquiète ou paniquée de la ressentir lorsqu’elle surviendra…

     

    Rien à voir et en même temps, cette anecdote est liée.

     

    Dimanche, j’ai rendu visite à une maman qui venait d’accoucher il y a une semaine.  Elle m’explique comme son accouchement fut pénible.  C’est qu’elle avait d’emblée décidé de demander la péridurale.  Manque de chance pour elle, lorsqu’elle arrive à l’hôpital, on la lui refuse car le col est déjà trop dilaté.  Elle m’explique combien elle a paniqué.  Elle croyait qu’elle n’y arriverait jamais.  Elle ne s’était pas préparée à avoir mal puisqu’elle avait vécu un 1er accouchement avec péridurale et voulait que ce soit de même pour le 2ème.  Heureusement, la sf présente l’a beaucoup rassurée et encouragée (coïncidence ?  cette sf travaille aussi en libéral…)

     

    Je n’ai pu m’empêcher de penser, lorsqu’elle me racontait sa panique, son découragement, son sentiment de ne pas pouvoir faire face à la douleur, que la panique et le découragement auraient PEUT-ETRE été moindre si elle s’était préparée à un tel scénario.  Si, au lieu d’évacuer la possibilité de vivre un accouchement douloureux, elle s’était posée qq instants pour envisager que la souffrance serait au rv, et du coup, de se renseigner sur ce que cette souffrance pouvait signifier, sur ce qu’elle pourrait faire pour accompagner la douleur, pour l’atténuer (bouger, changer de positions, chanter, crier, etc.)…Au lieu de mobiliser son énergie et sa concentration dans un premier temps dans le désespoir de ne pas recevoir la péridurale et d’être perdue dans une impression de ne pas être capable de supporter la douleur.

     

    Les femmes ne sont pas égales.  Chacune n’a pas la même santé.  Chacune n’a pas la même sensibilité face à la douleur.  Certaines la supportent +/- bien, d’autres non.  Il me semble que l’un des points communs des femmes qui font le choix d’accoucher en-dehors des structures hospitalières est, outre d’être mieux renseignées que celles qui suivent, sans remise en question, la voie tracée par les gynécologues, est d’avoir fait un travail sur soi pour mieux SE connaître soi-même et d’être à l’écoute de son corps, de sa tête et de ses émotions.

     

     



    5
    Marie Beuteltier
    Mardi 15 Mai 2012 à 13:52

    Sur la douleur que j'aurai ressenti, j'en dirai plus une fois que l'accouchement aura eu lieu.

    Bien sûr qu'autour de moi, je n'entends QUE ça: à quel point on douille pendant la naissance, et mes douleurs du dos en fin de grossesse sont déjà la preuve que tout ne se passe pas sans le moindre petit mal. Quand je dis que je ne me vois pas souffrir, ça ne veut pas dire que je suis comme anesthésiée et insensible. C'est autre chose: c'est peut-être juste savoir que ces douleurs ne sont pas un tort, pas une violence, rien d'étranger. Ma fatigue, mes maux de dos, je les décris avec le mot "achèvement": je me sens achevée physiquement, et en même temps, c'est tellement une part de moi-même que je n'en souffre pas, qu'au contrère, c'est comme ce qui achève, termine, accompli ma grossesse.

    Mais je ne parviens pas à m'imaginer ce qu'une contraction pourrait être.

    Depuis mon adolescence, je souffre de manière chronique de crampes dans les jambes et les pieds. Ca ressurgit à des périodes de changement hormonaux comme la grossesse, mais ça n'a jamais été aussi douloureux que pendant l'adolescence, où toutes les nuits, je subissais des crampes très, très dures. Je n'ai jamais su remédier à ce problème, malgré des analyses médicales poussées. Eh bien, que dire, sinon que j'ai appris à les endurer, à "faire avec", parfois en restant détendue, parfois en pleurant ... C'est mon seul repère de souffrance physique.

    Autrement, ce que tu dis par rapport à la mère est certainement vrai dans mon cas. Ma maman ne m'a jamais parlé de l'accouchement comme de quelque chose de douloureux. Elle n'a pas eu recours à la péridurale pour ses premiers accouchements (dont le mien). Ca semble avoir été assez facile pour elle, et tant mieux pour moi!

    6
    Den Profil de Den
    Mardi 15 Mai 2012 à 21:49

    Ouep. Le ressenti de sa propre mère a certainement son importance.  Mes parents ont décrit mon accouchement en l'intitulant "tu enfanteras dans la douleur", titre que j'ai donné à mon propre accouchement, en écho à ma naissance.  Donc, pas étonnant, effectivement, que mes craintes aient été focalisées sur la souffrance.

    Bon, ce que je voulais dire que c'est que, à la fois, je comprends cette façon de dire que l'accouchement, c'est "naturel", en même temps, je me bats contre le monde bisounours: la grossesse bisounours, l'accouchement bisounours, la maternité bisounours..., je souhaite casser cette image de la maternité idéale ou de l'accouchement idéal. 

    Certes, on la retrouve dans la "littérature" classique (bon, surtout les magazines et les pubs) mais aussi dans les livres de maternage "alternatifs".  Je me réjouis de vivre un accouchement bisounours, j'espère que cela en sera ainsi avec mon 2ème, que je serai épanouie et contente de recevoir mon bébé dans les bras, et d'oublier la souffrance, la peine et la fatigue...Peut-être que je changerais un peu d'avis.  Je n'ai pas totalement mis une croix dessus.  En même temps, je ne cesserais pas mon combat contre la vision bisounours de la maternité...

    Et le fait que tu aies évoqué la douleur que tu as pu endurée par le passé et à présent me fait dire qu'au final, tu n'as pas tant éludé la question de la souffrance.  Peut-être qu'elle te parait moins au centre de l'accouchement parce que tu te sens prête à l'endurer, car tu te sais capable d'endurer de grandes souffrances...C'est un peu comme ma collègue qui, elle, focalise sur l'allaitement, car elle se sent d'attaque pour affronter des douleurs...

    En tout cas, on en reparle après ton accouchement :-)  Moi, j'espère que je pourrai dire: oh, rien.  En 2 contractions, la petite était là...;-)

     

    7
    Marie Beuteltier
    Mardi 15 Mai 2012 à 22:15

    L'accouchement sans douleur, c'est peut-être une vision bisounours, déclinée avec les médicaments par les milieux médicalisants, déclinée sans médicament par les milieux "nature", mais propagée un peu partout, effectivement. Ou en tout cas souhaitée, idéalisée. Parce qu'on entend aussi beaucoup de témoignages de mamans qui ont souffert le martyre malgré la péridurale. Et beaucoup de mamans qui ont accouché chez elles qui ont souffert également.

    Pour tout dire, des témoignages où la maman affirme ne pas avoir eu mal du tout, je n'en ai pas lu beaucoup.

    Et les témoignages de celles qui affirment avoir éprouvé du plaisir sont encore plus rares et aux yeux et aux oreilles de certains carrément choquants.

    Mais ma maman ne m'a jamais dit qu'accoucher ne faisait pas mal. C'est juste que dans ses témoignages, ça n'apparaissait pas. Ca n'a pas dû la marquer, c'est tout.

    Pourtant moi, j'y crois. Et effectivement, au-delà des attentes, des idées reçues, transmises par nos parents que nous pouvons avoir, il y a aussi la sensibilité individuelle, le seuil de tolérance, si l'on est douillette ou pas, la manière dont fonctionne nos nerfs.

    8
    Den Profil de Den
    Mardi 15 Mai 2012 à 23:23

    Je pense aussi que les témoignages des mamans qui transmettent à leur fille soient de l'ordre de: "cela ne fait pas mal".  Mais plutôt que : "cela se passe naturellement".  Sans s'appesentir sur la douleur en particulier.  Je me demande si j'aurais redouté la douleur de la même manière si ma mère m'avait communiqué cette image-là de l'accouchement.

    Puis, comme on l'a dit, il y a le ressenti de chacune face à la douleur.  Et là, nous sommes toutes différentes.

    A bientôt!

    Chouette d'échanger avec toi.  Et peut-être que notre échange pourra éclairer d'autres personnes...C'est le but que cela soit public. :-)

     

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