• Les questions citoyennes

     

    [Ajouté le 23 mars 2013]  Cela faisait un bout de temps que j'y pensais...Je rajoute cette précision aujourd'hui.

    Cette catégorie "questions citoyennes" à part de celle sur la grossesse et la parentalité, et celle sur le coin des juristes, est pour le moins arbitraire, et à vrai dire pas du tout logique. Car j'estime que les choix liés à la grossesse et à la parentalité font partie intégrante des "questions citoyennes".  Disons que ce choix vient d'un manque d'inspiration pour l'intitulé "questions citoyennes".  J'espère que le lecteur de ce blog l'aura compris ainsi.  Si vous avez des idées, pensez à les partager.

  • Lu dans la presse il y a quelques jours...Et ce tabou toujours aussi pressant et lourd...Cela se passe en France.

    CINQ FAMILLES DEVANT LA JUSTICE

    Ensemble, cinq familles demandent des comptes aux laboratoires GSK, Pfizer, et Sanofi. Elles attendent de la justice la reconnaissance des effets secondaires des vaccins et une indemnisation pour leurs enfants aujourd’hui handicapés. Me Hartemann, leur avocat, a plaidé leurs dossiers, vendredi dernier, devant le Tribunal de Bobigny.

     


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  • Le monde du développement personnel et son jargon en quelques mots happy

     

    Dernièrement, j'ai ressenti l'envie de dresser la liste des mots à la mode dans le monde du développement personnel.  J'en ai sûrement oubliés plein...

    Je suis assez stupéfaite de constater comme ce sont, en gros, les mêmes termes qui reviennent souvent.  Je m'interroge sur l'appauvrissement du langage et des concepts.  Du coups, je pense à la novlangue.

    Et en termes de novlangue, il y a ce principe de vouloir éluder la négation pour "positiver" ses phrases, ses ordres et ses injonctions.  "Ne monte pas sur la table" devient: "Reste sur le sol".  Ce matin, j'ai dit à mon homme "N'oublie pas de...".  Je me suis reprochée de ne pas avoir dit "Pense à ...". 

    Dernièrement, j'ai été à une soirée d'information sur la sociocratie, le gars expliquait qu'il avait changé la demande: "as-tu une objection? " en "adhères-tu à la proposition?"...Histoire de "positiver" la réponse.  Or, comme l'a justement relevé une participante, ainsi que moi-même, il existe une différence tout de même entre "objecter à une proposition" et "adhérer à une proposition".  Cet exemple de travail sur le vocabulaire, cette volonté de "positiver" a éveillé chez moi des résistances...

    Je comprends l'importance de rompre le petit vélo dans sa tête, les phrases poison que chacun-e de nous peut se répéter, je trouve intéressant de relever la syntaxe dans un domaine en pleine expansion: le développement personnel.   


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  • Il y a quelques jours, j'ai vu passer une info sur des photos de femmes du monde entier, censées démontrer comme les beautés sont diverses et multiples (ici sur fb). 

    Personnellement, je ne vois pas en quoi, on peut dire que ce sont des beautés différentes. Les photos que j'ai pu voir affichaient des jeunes femmes, minces, avec un petit nez, elles ont toutes des cheveux longs (pour l'une d'elles, on ne sait pas, elle porte un foulard)...

    Cela me fait penser à Jean-François AMADIEU qui dit dans Le poids des apparences. Beauté, amour et gloire (je vous le recommande, version poche sortie en 2002, chez Odile Jacob):

    "Certes, il n'existe pas de standard universel du beau. [...]
    Néanmoins, en dépit des différences nationales, des variations dans le temps et des explications qu'on en donne, tout le monde s'accorde au moins sur un point: certains standards de beauté transcendent désormais les frontières géographiques, les cultures, les milieux sociaux et les sexes. Le modèle occidental s'est en effet imposé jusqu'en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. S'imposent ses normes esthétiques, via la publicité, la télévision, le cinéma ou la presse" (p. 20)

    Haaaa, les effets de la pub! Selon l'auteur, on peut parler d'une mondialisation des apparences et des canons de beauté.

    Certaines pourraient penser qu'il est superficiel de se pencher sur ce genre de considérations.  Pourtant:

    "La définition de la beauté est en grande partie une construction sociale.  Cette construction aboutit à une opération de classement tout à fait arbitraire des individus.  Et le consensus qui existe sur la beauté et la laideur renforce, à son tour, nos normes sociales en accordant tout aux uns et en refusant le minimum aux autres, comme si des qualités ou des défauts s'attachaient réellement aux apparences.  Convaincus que "ce qui est bon est beau", selon la formule de Sappho, nous refusons presque tout aux laids." (p. 37)

    Ne dit-on pas indistinctement: bonne journée / belle journée ?

    [Héhé, depuis que j'ai lu Amadieu, il y a maintenant 10 ans, j'évite le "belle journée" pour privilégier la formule: "bonne journée"...]

    ***

    Post-scriptum sur la haine des gros-ses, quelques articles intéressants

    Etre mince ne m'a pas rendue heureuse. Les rondeurs si.

    Why people hate Tess Munster (and other fat people)

    La société déteste-t-elle les personnes obèses?

     

     

     

     

     

     


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  • il y a quelques jours, j'ai découvert Tree change dolls, via cet article dans Slate.  Sonia Dingh démaquille des poupées, achetées en seconde main, qui sont maquillées à outrance.  L'artisane leur redonne une allure d'enfant.  La maman de Sonia tricote et s'occupe des vêtements.

    Voici ma préférée

    26 février '15 - Tree change dolls désexualise les poupées !

    © Tree change dolls

    Pour la suivre sur fb: chercher tree change dolls

    Ma seule réticence concerne la taille de ces poupées.  Elles sont toutes minces...Or, je trouve important de véhiculer d'autres canons de beauté que ceux de photoshop.  D'autres personnes assument parfaitement leur silhouette épaisse.  Voy. ce magnifique article Ravishly.  Seule la 1ère partie du titre m'intéresse:" Etre mince ne m'a pas rendue heureuse". Quant à savoir si les rondeurs l'ont rendue heureuse, je dirais plutôt que la vie qui a permis les rondeurs l'a rendue heureuse.  Ce qui n'est pas la même chose.


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  • Je vous invite à découvrir cet article de Henri Goldman, paru dans Politiques, n° janvier-février 2015 titré "De l'anti-racisme des 'Blancs'".  Mise en bouche...

    Pour titrer cet article, je n’ai pas résisté au plaisir potache de reprendre le concept à la mode de « racisme anti-blanc » et d’en mélanger les termes. Cette expression laisse entendre qu’aucun groupe humain n’est vacciné contre le racisme puisque, à leur tour, les Noirs et les Arabes peuvent retourner celui dont ils font l’objet vers le groupe d’où il provient. Les uns et les autres sont ainsi renvoyés dos à dos : les Noirs peuvent être racistes vis-à-vis des Blancs de la même manière que les Blancs le sont vis-à-vis des Noirs [1].

    Oui, c’est bien possible. Des insultes et des actes de violence se manifestent dans toutes les directions. Mais ces « délits de haine » ne sont qu’une partie, et sans doute pas la principale, de la violence raciste. Sans argumenter ici, j’adhère à l’analyse que nos sociétés sont structurées par une hiérarchie « raciale » [2], qui vient recouper la hiérarchie sociale et de genre. Dans toutes les sociétés désormais multiculturelles, les différents groupes ethnoculturels perçus comme « raciaux » sont assignés à des positions particulières. Celles-ci peuvent être dominantes, subalternes ou intermédiaires. Ce racisme structurel n’a pas besoin pour fonctionner de recourir aux délits de haine. Il constitue pourtant une violence sociale, exactement comme l’exploitation du salariat qui n’empêche pas les patrons d’être généreux avec les enfants du personnel. En conséquence, s’il peut y avoir des insultes, des coups et blessures dans tous les sens, les discriminations structurelles, elles, ne fonctionnent que dans un seul sens. Ainsi, il est vain de comparer le nombre d’actes islamophobes avec celui des actes antisémites. Car s’ils restent les victimes potentielles de délits de haine, les Juifs échappent presque totalement aujourd’hui aux discriminations qui pèsent massivement sur les musulmans ainsi que sur les personnes d’ascendance africaine et sur les Roms.


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  • « Je ne pourrais pas arrêter de travailler.  J’ai besoin de voir du monde, de rencontrer des gens.  Jai aussi besoin de stimuler mon intellect ! »

    Quand j’entends cette phrase, ma première pensée est lapidaire, empreinte de jugement franchement méprisant :

     « Et, bien, mon pauv’ gars/ma pauv’ fille, ta vie doit être drôlement triste et pauvre pour que ce soit le boulot qui te permette de nourrir ces besoins de relations et de stimulations intellectuelles ».

    Évidemment, je me reprends.  Isabelle Padovani est très forte pour illustrer ce débat intérieur.  Voy. entre autres cette vidéo ou celle-ci, tout aussi excellente.  La voix de ma « conscience » me rappelle à l’ordre.  Je refreine mon jugement méprisant. 

    Toutefois, mon idée de base demeure : il est tout à fait possible de développer des relations sociales et des défis intellectuels en dehors du travail. 

    Lorsque des personnes me répondent combien leur travail est indispensable à leur équilibre parce qu’elles ont tellement besoin de développer des relations sociales, et aussi/ou de relever des défis intellectuels, je réponds immanquablement qu’il est pourtant très facile de nourrir des liens sociaux riches tout en stimulant son intelligence cognitive en-dehors du travail.  J’en suis la preuve. 

    Pour moi, l’adage : le travail est un lieu de socialisation, me fait rire.  D’un rire jaune du même ordre que cette croyance : l’école serait un lieu de socialisation.  Quand je repense à mes années sur les bancs de l’école, ce lieu commun me fait bondir. 

    Pour la majorité des personnes, l’école, comme le travail, est un endroit où tu côtoies des gens que tu ne choisis pas.  Tu peux y découvrir des individus avec qui tu partages des atomes crochus.  Tu peux aussi y souffrir lorsque personne dans le tas ne semble nourrir les mêmes intérêts que toi.  Moi qui ai énormément souffert durant ma scolarité, je suis la première à remettre en cause cette idée que l’école est un lieu de socialisation.  Mes ami-es, j’ai été les trouver en-dehors de l’école.  L’école a mis en péril ma confiance en moi à bâtir des relations amicales (ma confiance en moi à être aimable en fait); tandis qu’en-dehors de l’école, j’ai savouré des liens d’amitié.  Pour le dire autrement, il est tout à fait possible que l’école détruise son potentiel social et que ce ne soit qu’en dehors de l’école que l’on se sociabilise.  J’en suis la preuve.  Je bondis donc chaque fois que je lis que l’école (ou la crèche) est indispensable/souhaitable car c’est un lieu de socialisation.  C’est un lieu, comme un autre, où l’on peut rencontrer et se lier d’amitié et d’inimitié. 

    Pour le travail, c’est pareil.  Aux personnes qui craignent de ne pas nourrir leurs liens sociaux, je réponds que la vie est pleine d’occasions pour « se socialiser ».  Le travail n’est pas la voie exclusive pour « se socialiser ».  De même, le travail n’est pas la seule issue pour faire fonctionner ses neurones et sa créativité.  Le bénévolat, le volontariat, les cours, les formations, les ami-es permettent aussi de rencontrer ce genre de besoins. Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’un employeur-euse vous dise que vous êtes employable pour vous sentir socialement intégré-e et intellectuellement stimulé-e.

    Le travail peut contribuer à construire du lien social.  Et on peut aussi développer du lien social en-dehors du travail.  Idem avec l’école.

    Le travail peut contribuer à stimuler notre intellect.  Et on peut aussi trouver des stimulations intellectuelles en-dehors du travail.  Idem avec l’école.

    Si une personne n’envisage pas de cesser son travail par peur d’appauvrir ses liens sociaux et ses stimulations intellectuels, je l’invite à s’interroger : ses ami-e-s et ses centres d’intérêt peuvent-ils/elles remplir ses besoins ?  Si pas, comment peut-elle se lier avec des ami-es ?  Comment va-t-elle s’investir dans une activité qui peut rencontrer ces besoins ?


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  •  A voir pour écouter Olivier De Schutter (à partir de la minute 41)


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