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[2012-09-24] Silence ! Ou comment une instit' a besoin de se faire obéir pour se sentir instit?
Je me dépêche pour venir chercher mon fils à l'école. Lorsqu'il me voit, ce dernier vient vers moi, puis s'en retourne. "Je vais prendre un livre". Heu, qu'est-ce que je fais là? Pourquoi me suis dépêchée? Pourquoi ne souhaité-je pas qu'il soit à la garderie? Toutes ces questions se bousculent en moi, mi-contente de le voir si content à l'école, mi-désabusée, mi-contrariée.
Je suis toujours dans le sas, pas dans la classe. Je tourne la tête. De l'autre côté du sas se trouve la classe d'accueil. Les deux dames sont occupées. Les enfants sont assis à table. A ne rien faire. Ils doivent rester assis. N'ont rien devant eux. Mais qu'est-ce que cette façon de faire que d'exiger des enfants de rester assis devant une table vide à attendre? Evidemment, ils discutent entre eux. Logique, non?
Puis, là, sorti de nulle part, un "CLAC (le dossier tapé sur la table)" suivi d'un "SILENCE!' hurlé par une des dames. Je suis abasourdie. Certes, il y avait un bruit de fond, mais normal, quoi...La dame qui a jeté ce cri comme si il y avait mort d'homme (ou, plus vraisemblablement, comme si elle se sentais amoindrie dans son autorité car les enfants ne lui obéissent pas au doigt et à l'oeil) me voit. Je vois une légère ébauche de grimace du style: mince, un parent! Un parent qui m'a vue...Je manifeste ma contrariété face à ce visage qui me regarde. Nos regards se sont croisés quelques secondes, cette scène a duré à peine une minute. Mais suffisamment pour me rappeler pourquoi je veux soustraire mon fils au plus vite de l'autorité des enseignants de cette école...Certes, cette enseignante n'est pas celle de mon fils. Certes, mon enfant semble adorer l'école (j'étais là à 15h30, on restera jusque 16h30, tellement il jouera encore dans la cour). Seulement, je ne peux me résoudre à le laisser là.
Même si ce n'est pas sa "jardinière d'enfant", elle peut être là, elle peut être celle qui surveille les enfants dehors.
Lors de cette heure dehors pendant laquelle je le laissai profiter de la cour, mon fils joua avec ses copains. Il s'amusa beaucoup. Je l'ai vu se précipiter vers un copain pour lui lancer du sable avec sa pelle. Pour rire. L'autre copine qui jouait avec lui fit pareil. Celui qui reçut le sable saisit alors sa propre pelle pour lancer également du sable (le tout dans un esprit bon enfant; les yeux n'étaient ni atteints ni ciblés). Une des nombreuses dames dehors cria : "Machin, on ne jette pas de sable". Occupée à bavarder, elle n'aura vu que la dernière réplique d'une action qui en comptait au moins deux avant...Encore un peu, je sentis la dame capable de punir "Machin" pour ce geste, alors qu'elle n'avait pas vu le prélude...
Puis, cette dame ou une de ses collègues (il y en avait beaucoup dehors, vendredi dernier) de crier après un garçon qui avait mis un seau sur sa tête en guise de chapeau.
- "ENLEVE CE SEAU, CE N'EST PAS UN CHAPEAU, C'EST UN SEAU"
Qu'aurait donc dit cette "madame" devant mon fils et ses copains de crèche avec des paniers en tissu sur la tête en guise de casque de chevalier? Pourquoi empêchet-t-on un enfant de détourner un jouet pour lui assigner une autre fonction?
J'assistais à ces scènes, le tout concentré sur une heure de temps. La gorge serrée. Un noeud dans l'estomac. Mon fils passe le plus clair de ses journées ici! Il adore, mais qu'est-ce que cela me fait mal de voir comment ces professionnels agissent (parfois) avec une telle violence dans les mots, dans les gestes, dans le ton!PS: cela m'a donné envie de lire que j'ai entre'aperçu quelques fois à la librairie:
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