• 13 juin '14 - La pleine conscience, un outil très puissant

    "La pleine conscience, ce n'est pas une thérapie... "

    Il suffit de lire un peu partout autour de soi pour réaliser comme la pleine conscience, la mindfullness est tendance!  Je ne cessais de voir ce mot partout.  Puis surtout, j'ai vu des changements notables chez la personne qui m'en parlait le plus...

    "Le cycle de pleine conscience, ce n'est pas une thérapie".  Voici un des avertissements clairement énoncés avant le début du cycle d'initiation à la pleine conscience que j'ai suivie avec Laura (voir ici pour les suivants).  Cet avertissement m'avait rassurée.  Lors des dernières formations auxquelles j'avais assisté (analyse transactionnelle), j'avais été fort interloquée et trouvais que la session de 2-3 jours ressemblait bien à une mini- atelier thérapeutique.  On traitait des cas de difficulté rencontrés réellement par l'une ou l'autre personne du groupe.  J'avais l'impression de me retrouver dans une thérapie de groupe (ce à quoi j'ai participé pendant de longs mois dans une autre vie).  J'avais détesté cette formation.  Le courant n'était pas passé avec la formatrice, j'avoue. 

    Idem pour le cercle de pratique en Communication NonViolente auquel j'ai participé une fois chez Ellen. 

    En clair, j'ai horreur de me sentir embarquée dans un processus thérapeutique alors que mon but n'est pas celui-là.

    Et pourtant...Et pourtant, quelque chose m'attire indéniablement dans la pleine conscience.  Et l'aspect thérapeutique de cette pratique avant tout.  Or je ne suis pas en demande pour entrer dans une thérapie de groupe.  La nuance est de taille. J'ai compris que cet outil est hautement thérapeutique sans que le partage en groupe sur la pratique devienne un cercle de thérapie de groupe.  Les échanges restent concentrés sur les exercices.  Et non, sur ce qui se passe dans le quotidien de chacun-e.  En cela, il ne s'agit pas d'une thérapie proprement dite.  Et pourtant...

    Alors, la pleine conscience, c'est...heu...comment dire?  Hyper méga confrontant!

    Un des grands enseignements que je tire du cycle de 8 séances de 2 heures (en février, mars, avril) relève de la révélation sur ce qu'est la pleine conscience. Il ne s'agit pas de méditer pour méditer. Pour moi, ce qui m'a fort intéressée, c'est tout l'accompagnement et les questionnements, observations et autres qui se déroulent lors des exercices de méditation...faits ou non faits.  Lors du cycle, je me suis engagée, comme tout-e participant-e, à une pratique de minimum 40 minutes quotidiennes.  J'ai pratiqué minutieusement la première semaine.  Puis lors de la 2ème séance, j'ai réalisé que certaines (parce qu'on était exclusivement des femmes) ne jouaient pas le jeu de la pratique quotidienne.  Ce fut comme une permission pour ne plus pratiquer les semaines suivantes.  J'ai bien effectué l'un ou l'autre exercice, mais mon application n'était plus de mise. Par contre, j'ai non-pratiqué en conscience (hé hé, l'excuse facile!).  En m'interrogeant sur ce qui se passait, pourquoi je n'étais plus motivée pour pratiquer, etc.  Alors que je suis convaincue des bienfaits de la pleine conscience, je peine à m'y mettre.  Pourquoi?

    L'idée que la méditation n'est pas faite pour moi est assez imprimée dans ma tête. Dans les pseudos séances de méditation tentées par le passé, je m'endormais inexorablement (par le passé, dans une autre vie - j'écris pseudo parce que comparées à la pleine conscience, on ne peut pas dire de ces séances qu'elles relevaient de la méditation proprement dite mais plutôt d'exercices pour rejoindre un ailleurs).  Ce préjugé selon lequel je ne suis pas faite pour la méditation m'influence donc certainement quelque part. 

    La 1ère semaine de pratique, et la seconde, j'ai littéralement souffert lors des exercices quotidiens à la maison.  Le mot souffrance paraît excessif, or, étonnamment, c'est le mot qui venait spontanément à ma bouche lors du moment de partage.  Les premières semaines, j'ai été transporté dans des tourbillons de remises en question et d'interrogations par rapport à mon passé et mon présent.

    Par ailleurs, simultanément aux premières séances de P.C. (pleine conscience), j'avais débuté mes séances d'E.M.D.R.  Ce fut le souk.  L'orage. La tempête.  L'ouragan.  Et surtout, cette vague de tristesse...une douleur et une tristesse profondes, enracinées et dont je n'ai certainement pas encore exploré le bout. 

    J'ai vraiment traversé des moments difficiles en février-mars.  Heureusement, c'est passé.  Était-ce la pleine conscience?  l'E.M.D.R.?  Personne ne pourra rien certifier.  Les deux sans doute.  La conjugaison des deux plus que certainement.  Rien n'est hasard...

    Lundi dernier, ce fut une séance de pratique après la dernière soirée du cycle qui s'est déroulée le 1er avril et que j'ai loupée pour cause de conférence d'Isabelle Brabant.  Lors de cette séance, nous avons pratiqué un nouvel exercice: la méditation de compassion (ou de bienveillance).  Les premiers mots commencent bien.  Les yeux sont fermés.   Il s'agit d'imprimer un sourire sur nos lèvres.  Au début, je me réjouis.  Chouette, un sourire!  Puis, lorsque vient l'indication de sourire avec les yeux, ce sont des larmes qui surgissent.  Au travers de mes yeux fermés, des larmes se sont échappées tout le long de la méditation.  Phénomène qui ne manque pas de m'interroger...Comme si, derrière toute la colère que j'ai déjà tenté d'expliquer ailleurs (ici et ici), croupissait une tristesse sans nom.  C'est la porte vers cette douleur et cette tristesse qu'il m'a été possible d'ouvrir via la pleine conscience et l'EMDR.  Comme si, tant que je restais à la surface de la colère, il m'était impossible de contacter toute cette peine qui me hante sans se dévoiler.

    Bref, la P.C., bien que je ne la pratique pas à la maison en tant que telle, j'y pense souvent.  Et pour moi, la force de la P.C., c'est tout ce qui se passe autour de cette pratique, les échanges et les observations que je note sur moi-même.  C'est ce qui m'a fait écrire que la pleine conscience s'apparente pour moi (à mon niveau) à de la méta-méditation.  Il s'agit de communiquer sur ce qui se passe avant, pendant, après et entre les méditations.  Et le souci des différents états de la personne est très riche.  La P.C. s'intéresse à ce qui se passe: dans le corps, au niveau des émotions, en ce qui concerne les pensées (rien à voir...mais c'est cet aspect complémentaire que j'apprécie aussi dans la pédagogie Steiner).  Cette approche sur ces différents fronts de sa personne est super intéressante.  C'est ce qui distingue la P.C. d'autres formes de "méditations" qui ne sont pas de pleine conscience puisqu'il y est parfois expressément demandé de s'évader dans des états de relaxation: l'esprit vagabonde ou se pose ailleurs; souvent cet ailleurs est un endroit agréable.  A l'instar du sommeil, cet ailleurs est peut-être (peut-être car rien n'est jamais sûr) une technique de fuite.  Ici et maintenant, dans ma tête ou dans mes émotions ou dans mon corps, je suis gênée donc, je préfère m'imaginer ailleurs...Moi, que je sois couchée ou assise, mon esprit et mon corps finissaient toujours, à un moment ou un autre, par convoler avec Morphée...

    En clair, j'ai encore un long chemin devant moi.  Et comme dirait l'autre: c'est le chemin qui importe, plus que la destination.

    ***

    Note: tout ce qui relève de la recherche sur soi s'inscrit dans une démarche holistique de permaculture. Même le mouvement de la transition en parle (transition personnelle)...mais je suis critique avec le terme "transition"...transition vers quoi?...(mais ceci est un autre débat).

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