• [2011-06-16] Le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe dénonce les budgets d'austérité

    Commissaire aux droits de l'Homme

    Les budgets d'austérité tendent à fragiliser les plus vulnérables, écrit le Commissaire Hammarberg

    14/06/2011

    Commissioner for Human Rights Thomas Hammarberg
    Le Commissaire aux droits de l'Homme, Thomas Hammarberg 

    Des mesures d'austérité radicales ont été prises dans plusieurs pays européens. Bien que les gouvernements aient déclaré qu’ils essaieront de limiter les effets sociaux négatifs de ces mesures, il est déjà évident qu’elles ont – et continueront d’avoir – des conséquences graves pour les groupes les plus vulnérables : les personnes en situation de grande pauvreté, les personnes handicapées, les personnes âgées et celles qui nécessitent des soins constants, déclare le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, dans son dernier article du Carnet des droits de l'homme publié aujourd'hui.

    Il faudrait éviter de limiter les possibilités d’action des ombudsmans, des organes de promotion de l’égalité et des commissions des droits de l'homme – ainsi que des principaux groupes de la société civile – au moment où nous en avons le plus besoin. Ce sont des valeurs essentielles comme la justice et la cohésion sociale qui sont en jeu. Les personnes déjà défavorisées n’ont plus de cran à leur ceinture. Rien ne peut justifier de leur demander des sacrifices pour sortir d’une crise qui n’est pas de leur fait, conclut-il. (je souligne)

    Source: http://www.coe.int/lportal/web/coe-portal/press/newsroom?p_p_id=newsroom&_newsroom_articleId=547271&_newsroom_groupId=10226&_newsroom_tabs=newsroom-topnews&pager.offset=0

     

    Le texte intégral du communiqué de presse du Commissaire aux droits de l'homme:

     

     

    Communiqué de presse - COMMDH006(2011)

    Les budgets d'austérité tendent à fragiliser les plus vulnérables

    Strasbourg, 14/6/2011 - Des mesures d'austérité radicales ont été prises dans plusieurs pays européens. Bien que les gouvernements aient déclaré qu’ils essaieront de limiter les effets sociaux négatifs de ces mesures, il est déjà évident qu’elles ont – et continueront d’avoir – des conséquences graves pour les groupes les plus vulnérables : les personnes en situation de grande pauvreté, les personnes handicapées, les personnes âgées et celles qui nécessitent des soins constants, déclare le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, dans son dernier article du Carnet des droits de l'homme publié aujourd'hui.

    Les mesures d’austérité se traduisent aussi par une réduction de l’aide apportée à titre préventif aux familles ayant des problèmes et aux jeunes en difficulté. Ces compressions budgétaires risquent de créer des problèmes sociaux nouveaux et plus profonds, qui pourraient coûter cher dans l’avenir.

    Des structures privées en crise

    La privatisation n’est pas la solution. Ainsi, au Royaume-Uni, les rapports montrent que de nombreuses structures d’accueil privatisées sont en crise à cause de la réduction des subventions publiques et d’investissements hasardeux basés sur des prêts. Selon une enquête du Financial Times, la qualité des prestations dans ces institutions a beaucoup diminué et atteint désormais un niveau inquiétant. Les entreprises qui dirigent ces structures réduisent les services pour rester solvables. Les premières victimes de ces mesures sont les personnes vulnérables sous leur responsabilité.

    L’un des secteurs les plus touchés par la crise est celui de l’aide aux personnes présentant des troubles de l’apprentissage. Des prestataires de services commerciaux sont actuellement menacés de faillite, ce qui aurait des répercussions pour environ 100 000 personnes, selon des recherches menées en partie pour le ministère de la Santé du Royaume-Uni.

    Une association venant en aide aux sans-abri, « Crisis », redoute que, à la suite de la réduction du budget consacré aux logements sociaux, des personnes handicapées soient expulsées de leur habitation. Selon cette association, plus de 11 000 jeunes risquent de se retrouver à la rue si les allocations de logement diminuent comme prévu.

    Le Royaume-Uni n’est pas un cas isolé et des problèmes similaires s’observent désormais dans plusieurs pays. Ce qui est positif au Royaume-Uni, c’est que ces questions ne sont pas éludées. Elles font l’objet d’un véritable débat, au cours duquel a été soulignée l’importance capitale des inspections, du contrôle et de l’évaluation.

    Le rôle fondamental des ombudsmans et des structures de défense des droits de l'homme

    Lors d’une récente visite en Irlande, j’ai appris que les coupes budgétaires concernaient aussi les organes recueillant les plaintes et d’autres structures chargées de contrôler le respect des droits de l'homme. J’ai entendu dire qu’il n’y a aucune raison d’épargner ces institutions alors que tant d’autres doivent se serrer la ceinture.

    Les structures de défense des droits de l'homme revêtent pourtant une importance particulière en période de crise. Elles aident en effet les autorités à mesurer les conséquences des politiques et décisions budgétaires proposées. Il est nécessaire de faire contrepoids à l’analyse purement économique pour que les aspects sociaux, et les droits de l'homme des personnes vulnérables, ne soient pas oubliés.

    Il faudrait donc éviter de limiter les possibilités d’action des ombudsmans, des organes de promotion de l’égalité et des commissions des droits de l'homme – ainsi que des principaux groupes de la société civile – au moment où nous en avons le plus besoin.

    Une politique d’économie à courte vue

    A plus long terme, il n’y a aucune contradiction entre, d’une part, des mesures destinées à garantir la croissance économique et la stabilité et, d’autre part, des mesures de protection des plus vulnérables. Les mesures d’austérité qui exacerbent les inégalités ne font en effet que retarder l’apparition de problèmes qui, dans certains domaines, entraîneront alors des coûts bien plus importants.

    Ce sont des valeurs essentielles comme la justice et la cohésion sociale qui sont en jeu. Les personnes déjà défavorisées n’ont plus de cran à leur ceinture. Rien ne peut justifier de leur demander des sacrifices pour sortir d’une crise qui n’est pas de leur fait.

    Contact presse au bureau du Commissaire :

    Stefano Montanari, +33 (0)6 61 14 70 37 ; stefano.montanari@coe.int
    Suivez le Commissaire sur Twitter

    Bureau du Commisssaire aux droits de l’homme
    Unité de communication
    Tel: +33 (0)3 88 41 35 38
    Fax:+33 (0)3 90 21 50 53
    www.commissioner.coe.int
    press.commissioner@coe.int

     

    source: communiqué que presse

    voy. aussi: le blog du Commissaire aux droits de l'homme 


    Commentaire: bon, il reste dans le schéma "il faut de la croissance"...Il reste encore du boulot pédagogique et de persuasion...¤

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