• [2011-08-30] La docimologie, vous connaissez? De l'importance de relativiser les évaluations des élèves

    En gros, la docimologie est une discipline scientifique consistant à étudier la pratique d'évaluation (examens et autres). 

    Je viens de lire ce texte et je souhaitais le partager ici afin d'inviter tout un chacun à rester particulièrement critique par rapport aux points/notes données par les enseignants. 

    De manière générale, j'espère que les enseignants sont conscients de la subjectivité ENORME qu'induit le fait même d'évaluer. 

    Pas le temps ici d'en rédiger un petit résumé.  Je vous le laisse découvrir.  N'hésitez surtout pas à le diffuser, en particulier auprès du corps enseignant.

    Dieudonné LECLERCQ, Julien NICAISE & Marc DEMEUSE, "Docimologie critique: des difficultés de noter des copies et d'attribuer des notes aux élèves", in DEMEUSE, M. (éd.), Introduction aux théories et aux méthodes de la mesure en sciences psychologiques et en sciences de l'éducation, Liège, Ed. de l'Université de Liège, 2004, pp. 273-292.

    Court extrait, p. 297 [c'est moi qui met en gras; les italiques sont des auteurs eux-mêmes]:

    "Ces différentes pratiques montrent donc bien que l'évaluation des élèves, avant d'être une simple apposition d'une note que l'on croit encore parfois être 'vraie', 'relève du processus et de procédures au croisement des contraintes sociales et des biographies des élèves et des maîtres' (Merle, 1996, p. 306).  Ainsi le processus d'évaluation est dépendant d'un triple rapport entre le professeur et ses élèves, le professeur et ses contraintes externes, et le professeur et son passé, son intériorité, lorsqu'il s'engage personnellement dans son travail.

    La procédure évaluative n'est donc pas un acte identiquement posé par chaque enseignant.  L'objectivité n'y est pas la norme.  Ses règles et ses critères, même les plus généraux, ne sont d'ailleurs que trop rarement définis et arrêtés au préalable, comme ce peut être le cas d'une procédure juridique par exemple".

    J'avais parfaitement connaissance et conscience de ce phénomène subjectif.  Mais, cela fait du bien de le lire noir sur blanc, références et expériences scientifiques à l'appui.

    Moi qui suis amenée à évaluer certaines copies, je confirme la subjectivité qui m'habite, la distribution forcée et l'effet de tendance centrale, au demeurant, clairement critiquée par les auteurs:

    "La deuxième explication [de la propension à donner des évaluations "bien"/"moyennes"] est la prudence (ou la lâcheté) puisqu'en donnant une  note centrale, le correcteur ne peut jamais être aux 'antipodes' de la note vraiment méritée par la performance". (p. 281)

    L'important donc est de relativiser les notes !  Comme le relève Mohammed Amenchar, interviewé par Samir BARBANA, pour LE GRAIN asbl:

    " les points c'est subjectif, ça ne veut rien dire (...)  Quelqu'un qui a zéro ce n'est pas quelqu'un qui ne sait rien".  "Les élèves ont trop souvent tendance à s'identifier aux points".  "Le but est d'avoir des remarques écrites pour chaque élève". (je mets en gras)

    lu dans Samir BARBANA, "Pédagogie émancipatrice et écoles du 'Croissant pauvre': conciliable?", disponible sur le site de LE GRAIN asbl.

    « [2011-08-26] La création comme bien commun universel[2011-09-01] vidéo amusante contre le greenwashing de la Commission européenne »

    Tags Tags : , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :