• 28 février '14 - La taxe au km ou le sacro-saint droit à la mobilité

    Toi, le - la  Belge, le - la Bruxellois-e, tu croyais que le lien social était mort.  Tu pensais que chaque Bruxellois-e ne pensait qu'à lui / elle, à son propre confort.  Tu imaginais qu'il était impossible de réunir un élan de solidarité, de sortir les autres d'une certaine léthargie ambiante.  Tu présumais les Bruxellois-es engourdi-e-s dans une torpeur nourrie par la télévision et les publicités te vantant le progrès, la vitesse et ton droit de bouger.

    Quelle grave erreur!  Ne désespère pas, cher-chère ami-e, la solidarité existe!  En voici la preuve.

    160.000 personnes pour signer une pétition, en 5 jours à peine!  Incroyable, cette mobilisation!  Quelle solidarité!  J'en pleure d'émotion. 

    A l'heure de rédiger ces lignes, les Belges sont 17338 à avoir usé de leur droit de citoyens pour dire non.  Ils sont donc un peu plus de 17.000 à avoir, en 21 jours, uni leur force pour honorer leur conviction.  Et le gouvernement a plié.  Quelle liesse!  Parce que la mobilité est un droit!  Parce que conduire en voiture en ville est un droit!

    Bien sûr, la taxe au km n'est pas juste parce que celles et ceux qui bénéficient des voitures de société sont privilégié-e-s.  Bien sûr, et c'est indéniable, la géolocalisation via le GPS qu'exige la taxe au km est inadmissible.

    En même temps, une chose est certaine.  La situation, en terme de circulation, n'est plus tenable à Bruxelles.  Des changements doivent se produire. Et si les gens ne parviennent pas à s'y mettre seuls, un coup de pouce du politique est nécessaire.   Voici l'exemple même de lâcheté politique.  L'exemple même des limites de la démocratie participative et directe.   Cette pétition et la réaction du politique posent de sérieuses questions sur le rôle de la démocratie représentative.

    Au milieu de ce concert de louanges pour la fameuse pétition, dans l'unanimité des médias et politiques pour dénoncer cette taxe km dès lors que ces consommateurs de voiture devenant grâce à la lutte pour un idéal commun -le droit à la mobilité- des citoyens actifs, se sont tout de même élevées quelques voix pour faire remarquer que ce qui était taxé, ce n'était pas le droit de bouger, mais le choix de se déplacer à Bruxelles en voiture

    Pour sortir de cette unanimité, pour se dégager de ce conformisme, je vous invite à lire en intégralité deux articles.

    Le premier est rédigé par Fabrice Grosfilley le rédacteur en chef de Télé-Bruxelles. Sur son blog Rue de la Loi, il livre sa conclusion.  Je vous invite néanmoins vivement de lire l'intégralité de son article afin de savourer les arguments qui l'étayent:

    "On ne veut pas de la taxe au kilomètre ? D'accord, mais alors installons un péage à l'entrée de Bruxelles. Peu importe la solution pourvu que l'objectif, désengorger la ville, soit atteint. Cela va pénaliser ceux qui habitent en zone rurale et qui doivent prendre la voiture pour rejoindre leur bureau me fait-on remarquer. Et alors ? Il serait temps d'inverser la tendance et d'inciter les classes moyennes à rester en ville  de manière à assurer un minimum de mixité sociale et de rentrées fiscales plutôt que de continuer cette pathétique transhumance quotidienne et  massive de navetteurs. Si on veut que ça change il faut s'en donner les moyens. 

     
    Une pétition d'un coté. Une votation de l'autre. Ce soir je me dis que la démocratie représentative a finalement du bon. Qu'elle nous évite cette forme d'émocratie ou, àcoup de malinformation, on récolte des votes et des signatures sur bases de slogans simplistes. Oui les problèmes complexes méritent des réponses complexes, et parfois courageuses, n'en déplaisent aux journalistes du weekend. Oui un changement d'habitude crée toujours des mécontents. Confier ces débats au parlement n'est finalement pas sot. Et tant qu'à faire (et tant qu'à me fâcher avec la moitié de mes lecteurs) faire élire les parlementaires par un vote obligatoire pour s'assurer de leur réelle représentativité n'est pas plus mal. "

    Le deuxième, titré: Ta taxe dans ta gueule!, a été publié sur le site de la Fédération Inter-Environnement Wallonie. Et, comme le premier, il est tout autant excellent et mérite une lecture intégrale.  Quelques morceaux choisis:

     "« Ma voiture, c’est ma liberté » n’est pas ou plus un slogan, c’est une véritable profession de foi et nulle entrave à cette liberté n’est tolérée. Rappelons alors aux automobilistes pratiquants que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres… Et sur base de ce principe élémentaire fondant la vie en société, les arguments pour mettre un frein à l’invasion de la voiture ne manquent pas. Accaparement de l’espace public, émission de nuisances sonores, pollution de l’air affectant gravement la santé de tous, contribution massive à l’effet de serre ne sont ainsi que quelques-unes des très bonnes raisons de placer la liberté de l’automobiliste sous conditions."

    "L’empressement aussi lâche qu’unanime avec lequel les partis ont manifesté leur opposition à la taxation contestée laisse ainsi pantois. Qu’ils expriment leur point-de-vue (plus ou moins sincère si on s’en réfère au cas de Didier Reynders lancé dans une gymnastique rhétorique pour expliquer sa condamnation d’une mesure… qu’il prône dans un livre qu’il vient de signer !) est une chose, qu’ils le fassent sur l’air de « pas de nouvelle taxe sur l’automobile » et sans la moindre volonté pédagogique de pointer les impasses liées à ladite automobile en est une autre au mieux tristement électoraliste, au pire dangereusement irresponsable. Même Ecolo, atteint du « syndrome de Francorchamps » en vertu duquel l’important n’est pas la pertinence d’une position mais son acceptation par l’électeur, a veillé à se ranger du bon côté de la démagogie en arguant que les conditions pour l’instauration d’un tel système n’étaient pas remplies. Personne pour interroger le cœur du débat (quel système de taxation est le plus efficace pour agir sur les enjeux de mobilité et d’environnement ?), rappeler que des mesures taxant la circulation en ville existent dans d’autres pays où ils ont fait leur preuve, assumer que si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain ou après mais, tôt ou tard, des mesures restrictives (financières ou autres) devront bel et bien être activées…

    Il est particulièrement savoureux de noter que la seule voix discordante entendue dans ce concert anti-taxation est celle de... la FEBIAC (Fédération Belge de l’Automobile et du Cycle), soit le lobby des constructeurs ! Lequel, contrairement à l’automobiliste lambda, est un animal à sang froid, viscéralement rationnel, qui a bien compris l’avantage qu’il pourrait retirer d’une fiscalité basée sur l’utilisation du véhicule envoyant aux oubliettes le système actuel qui taxe l’achat via la taxe de mise en circulation."

    Depuis les rapports du Giec (ici le résumé de celui de 2013 - pages 18 et 20) établissant la faute de l'homme dans le dérèglement climatique, nous avons tous à cœur de diminuer le CO2, à consommer vert.  Mais abandonner la voiture...Pas question.  Nombreuses sont les personnes qui s'étonnent des tsunamis, et autres incidents dits "naturels" comme Fukushima.  Les médias devraient jouer leur rôle, ces "incidents" sont tout sauf naturels, mais provoqués par le mode de vie des pays "développés". Ces accidents n'ont rien de "naturels", ils sont au contraire très "humains".  Facile de jouer les vierges effarouchées. 

     

    28 février '14 - La taxe au km ou le droit à la mobilité

    dessin de Chappatte *

    Pour conclure, parce que les distances entre le domicile et le travail/école ** (je peux parler, avec mon école Steiner de Tervueren et mon usage quotidien de la bagnole), ainsi que les lieux de loisirs ne cessent d'augmenter, je plaide pour l'accessibilité en lieu et place de la mobilité (Le mouvement Rassemblement-R le résume très bien ici)

     

    * dessin découvert lors du visionnage de Specimen consacré à la créativité et aux idées géniales.

    ***********

    Plus d'infos:

     

    **Etude sociologique: Des mobilités pendulaires, stratégie de conciliation entre vie privée et vie professionnelle de Stéphanie Vincent-Geslin.  Le souci:

    "Or de récentes recherches montrent que les personnes qui passent déjà plus de 100 minutes en déplacements quotidiens allouent encore plus facilement du temps à leurs déplacements (Joly, 2005 ; Vincent-Geslin & Joly, 2011). Ainsi, l’augmentation des potentiels de vitesse n’a entraîné ni stabilisation ni diminution des temps de déplacements, mais une augmentation des distances parcourues et de la consommation d’espace (Crozet, 2011)."

    Un mémoire étudiant le système du péage urbain.  Il donne un état des lieux et des chiffres effarants pour Bruxelles, à jour de 2007-2008.  auteur: Michaël Vande Velde,  Le péage urbain, une solution pour lutter contre la congestion en Région de Bruxelles-Capitale?, 2007-2008.

    Pour la France:

    Dans les grandes agglomérations, la mobilité quotidienne des habitants diminue, et elle augmente ailleurs de Jean-Paul Hubert, Université de Paris-Est, Inrets-DEST et division conditions de vie des ménages, Insee

    ***

    édit du 2 mars

    28 février '14 - La taxe au km ou le sacro-saint droit à la mobilité

    Paru le jeudi 16/01/2014 dans Le Vif/L'Express.
    Plus d'infos : www.lebelgebd.com
    © Edgar Kosma & Pierre Lecrenier 2014

    28 février '14 - La taxe au km ou le sacro-saint droit à la mobilité

    Paru le jeudi 18/10/2012 dans Le Vif/L'Express.
    Merci de partager si vous aimez !
    Plus d'infos : www.lebelgebd.com
    © Edgar Kosma & Pierre Lecrenier 2012
     

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  • Commentaires

    1
    m'fi
    Samedi 1er Mars 2014 à 21:03

    C'est étrange. Cette polémique fait écho à ma lecture actuelle (... depuis 1 an car c'est un bouquin qui demande d'être bien éveillé - ce que j'ai du mal à être quand j'ai le temps de lire ^^) Dans ce bouquin, sur un même pied d'égalité, est placé le changement climatique mais aussi le pic pétrolier, c'est-à-dire le moment où la production de pétrole ne sera plus suffisante pour couvrir tous nos besoins et où, inévitablement, le prix du pétrole augmentera. L'un ne va pas sans l'autre. C'est important de s'en convaincre.

    Le pic pétrolier, c'est maintenant ou c'est déjà passé. Il est donc indispensable de commencer à se passer de pétrole dès maintenant.

    Ton article, la pétition des citoyens et la réaction des politiciens montrent vraiment bien que les gens ne sont vraiment pas conscients de ça. La majorité des gens pensent qu'ils vont pouvoir vivre comme aujourd'hui indéfiniment. Ils pourront utiliser leur sacro-sainte bagnole, consommer des produits venus de loin, manger des tomates en hiver, aller travailler à 100 (150, 200...) km de chez eux tous les jours, etc. jusqu'à la fin des temps. C'est faux.

    Le bouquin site aussi ce film: http://www.endofsuburbia.com/francais.htm

    En gros, ça dit que notre mode de vie, comme celui des USA décrit dans le film, est basé sur la vie dans des banlieues où l'utilisation de la voiture est inévitable. [Ce n'est pas disponible en français sur le net. J'ai essayé de le regarder en anglais mais mon niveau est médiocre du coup, j'ai décroché.]

    Cette polémique fait aussi écho à ce film...

    Mais bon, je reste confiant sur notre capacité à réagir. Au moins de ceux qui ce sont déjà pris la méga-claque lorsqu'ils ont pris conscience de l'implication du pic pétrolier sur nos vies...

    Je suis donc pour une telle taxe qui, par la manière forte, certes, obligerait les gens à (re?)penser à leur mobilité et qui favorise les gens qui y ont déjà pensé (comme moi...) En plus de cela, les médias devrait plus mettre en avant le pic pétrolier pour que les gens en prennent conscience et comprennent l'utilité impérieuse d'une telle taxation.

     

     

    2
    Dimanche 2 Mars 2014 à 17:08

    Merci M'fi pour ton commentaire. Nous avions l'impression d'être complètement marginalisés.  Certains laissaient même entendre que c'était parce que nous avions les moyens de payer la taxe.  Ce n'est pas tellement que nous avons les moyens, c'est plutôt que nous sommes prêts à assumer les conséquences de notre utilisation de la voiture. 

    Depuis cette polémique et avec le retour du printemps, je cherche à acheter un vélo électrique (parce que les distances sont quand même conséquentes, surtout que j'aurai une remorque pour deux enfants - je vais rechercher mon fils avec ma fille, la halte-garderie fermant à 15h.  Bref) pour le trajet maison/école Tervueren.

    Je vais regarder le lien que tu as indiqué.

    Merci à toi pour le partage d'infos.  yes

     

    3
    m'fi
    Dimanche 2 Mars 2014 à 20:55

    Si j'étais un peu dingue, je laisserai complètement tomber la bagnole. C'est désormais un vrai objectif pour moi... Avec des enfants petits, c'est plus compliqué. Au mieux, pour l'instant et dans un premier temps, notre objectif est d'en acheter une moins énergivore... Mais les modèles qui tiennent la route de ce côté-là sont rares.

    Je crois que le vrai défi pour l'avenir est de vraiment reformer des communautés actives et proches. Je dis ça car, je crois que pour la mobilité - et pour tout le reste aussi - être en groupe permet de rationaliser les choses: 1 voiture pour plusieurs familles, moins d'outils, moins de clôtures, etc. Mais plus d'entre-aide, plus de contacts, plus de vie sociale...

    ...

    Je suis un doux rêveur, je sais...winktongue

    4
    Dimanche 2 Mars 2014 à 22:06

    Dis, c'est lequel ton bouquin? Hopkins, sur la transition?

    Attention aux mirages des voitures électriques:

    http://vimeo.com/83961126

    http://changezdemobilite.be/

    Oui, les communautés actives...C'est une des solutions. Tu as tout à fait raison.

    Comme le défend mon homme, il veut penser à l'échelle du quartier...

    5
    Lundi 3 Mars 2014 à 00:10

    Autre chose, M'fi.  Sois fou!  On en a grandement besoin à cette époque!winktongue  Et continue à rêver.  Regarde, des initiatives folles poussent comme des champignons.  C'est génial de participer à cette folie!

    6
    m'fi
    Lundi 3 Mars 2014 à 07:13

    Oui,c'est le "Manuel de transition" de Rob Hopkins. [Je suis un peu en boucle sur les mêmes bouquins mais je lis peu ce genre de livre. Ton "Génération végétale" me tente bien par contre. Pour notre prochaine rencontre, j'essayerai d'enfin finir le "Manuel" pour qu'on puisse en parler en bonne connaissance des choses ^^]

    Le "Manuel de transition" me parle beaucoup pour son côté positif. On a regardé, hier, le film "Sans lendemain" qui arrive à la même conclusion que le manuel d'Hopkins mais sur un ton beaucoup plus plombant. Dans ce film, la conclusion positive est négligeable par rapport à l'exposé de la situation actuelle assez déprimant mais très très clair à tous les niveaux. A voir, donc, même si il faut s'attendre à une petite passe "déprime" après son visionnement. erf

    C'est dans ce film que j'ai appris pourquoi la voiture électrique est une gageure... Je m'en doutais... Merci pour tes liens et ta mise en garde. Pour moi, ce type de véhicule ne serait qu'un pont vers plus du tout de véhicule motorisé... L'avenir nous dira si je serai assez courageux pour laisser tomber la bagnole...

    Soyons fou effectivement... et positif. Je pense que c'est indispensable de l'être pour repenser notre avenir et, surtout, celui de nos enfants. Lire le "Manuel de Transition" me laisse entrevoir un avenir vraiment enthousiasmant... C'est aussi pour ça aussi que je suis en boucle sur ce bouquin: il est porteur d'espoir et croit en nos capacités. smile 

    7
    Mardi 4 Mars 2014 à 10:50

    Je vais regarder ton film.  Oups, mais je l'avais déjà visionné, il a tourné il y a quelques mois sur fb!

    Je comprends, le côté déprime.  Il s'agit de contrebalancer avec d'autres lectures plus optimistes.  Dans la même veine que "Génération végétale", il y a aussi "Un million de révolutions tranquilles". 

    Ceci, pour ce qui est de la déprime, et par extension du sentiment de culpabilité...

    J'avoue, je suis fort en réaction vis-à-vis de ce politiquement correct qui consiste à dire qu'il convient de ne pas culpabiliser les gens; de cette volonté de respecter le rythme de chacun.  Il y a des claques (psychologiques) qui sont salvatrices. 

    Quand on se dit proche de la mouvance écologique-alternative, j'ai du mal à croire qu'on puisse ne pas savoir que les supermarchés, les grandes surfaces, c'est du délire concentré...

    Si on peut faire ses courses en achetant du made in China sans culpabiliser..., personnellement, je ne comprends pas ce politiquement correct qui ne veut pas culpabiliser...Quand un homme frappe sa femme, quand un parent frappe son enfant, il ou elle foire.  Il est heureux qu'il ou elle culpabilise. Qu'on ait participé à l'esclavage dans un pays asiatique (puisque c'est souvent en Asie que cela se passe) ou dans un autre pays pauvre, et que l'on ne culpabilise pas, pour moi, c'est pathologique. Qu'on épuise nos ressources en continuant à vivre comme on le fait avec le tout au jetable, et qu'on ne doive surtout pas culpabiliser, cela me révolte.

    Parce que la culpabilité nous empêcherait de vivre bien, elle nous ferait déprimer, nous empêcherait de consommer/vivre sans culpabilité?  Il existe des alternatives.  Et si on n'y recourt pas, il me paraît sain de ressentir cette culpabilité.  Quand on fait quelque chose de mal, il me paraît sain de se sentir coupable, cette culpabilité peut être une amorce vers un changement, justement...Rhaaaa, cela fait des lunes que je veux écrire sur cette question de la culpabilité....Je ne parviens pas à m'y mettre!

     

    8
    m'fi
    Mardi 4 Mars 2014 à 13:58

    Tu culpabilises de ne pas écrire sur la culpabilité ? he

    Ton texte ci-dessus est un bon début...

    Quand tu feras un article, je réagirais sûrement... (La culpabilité me crispe et me bloque: on fait mieux comme moteur de changement...) D'ici là, j'aurais l'occasion de moi aussi mettre mes idées au clair. smile

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