• 7 août '15 - Des bons mots à gogo de ma fille

    Début avril

    Après la surdité psychologique, voici la dyscalculie émotionnelle de ma fille.

    Elle sait compter jusque 5 depuis belles lurettes, au-delà, elle connaît peut-être les chiffres mais je ne suis pas sûre qu'elle comprenne, quoique l'autre jour, elle m'a corrigée lorsque je comptais que nous étions 5 (T., A., Adélia et Félix et moi dans la pièce) en me précisant : "6, avec papa" (qui, lui, était dans le jardin). Bref, je crois qu'elle capte les chiffres,  tout cas jusque 5, voire 6.

    Ceci a son importance pour la suite.

    A table, il y a 2 jours, ma princesse demande des noix de cajou (qu'elle adore).
    moi: Tu en veux combien?
    elle: 5.
    Je lui en mets 5 devant elle.
    Elle: non! Il y en a 4.
    Moi: 4? Comment ça, 4? Compte-les.
    Elle: 1, 2, 3, 4, 4.
    Moi, pliée de rire avec mon homme, à table avec nous: bon, recommence un peu à compter, là.
    Elle, on ne peut plus sérieuse: 1, 2, 3, 4, 4.
    Moi, morte de rire devant son ton très sérieux: enfin, A. Tu rigoles ou quoi? Recompte.
    Elle: 1, 2, 3, 4, 4
    ...
    Je ne sais pas quoi faire devant cette mauvaise foi. Le temps que je m'interroge et que je me concerte avec mon mari et mon fils aussi à table avec nous, elle en réclame 9 en fait.

    ***

    Au mois de mai, lors de la brocante annuelle dans le quartier de K.,  ma fille et son ami prennent leurs aises sur des chaises de brocanteurs.  L'un d'eux, très affable et très gentil, épluche une pomme en laissant les épluchures choir sur le sol.  Sur ce, ma fille, manifestement scandalisée, s'exclame:

    "NON! Tu ne peux pas faire ça!"

    Moi, plus loin, je réprime un fou rire!

    ***

    Ma fille qui ne veut pas dormir hier soir alors que tout le monde tombe de sommeil à la maison:
    "Il y a 3 solutions. 1 (en montrant un doigt), tu me mets au lit et tu me fais un câlin; 2° (en montrant un 2ème doigt) tu me mets au lit de force ; 3° (en montrant un autre doigt), je vais avec toi en bas; 4° je vais avec toi dans ton lit. C'est comme ça, il y a 3 solutions (sic). Tu choisis quoi?"
    Moi: la 1ère solution: je te mets au lit avec un câlin.
    Elle: non, moi, je choisis d'aller avec toi dans ton lit.

    ***

    Le 31 juillet, mon homme annonce une surprise de mon fils dans la salle-à-manger.  Là-dessus, ma fille se précipite en bas, toute excitée, et demande à son frère: "il est où, mon emballage?"

    he  Pour ma fille, une "surprise", c'est soit un délice à se mettre sous la dent, soit un cadeau.

    En fait, la surprise de mon Prince était le fait qu'il avait fini de ramasser la poussière que j'avais balayée et que j'avais laissée en plan dans la salle-à-manger parce que ma fille m'avait sollicité à l'étage. (les joies d'être parent: commencer qqch et ne pas pouvoir aller au bout de son activité).


    ***

    Dans l'après-midi, ma fille a confondu "surprise" avec "secret".
    Moi- Chérie, M. est arrivée en bas.  Elle a un secret à partager. 

    Ma fille se précipite en bas.  Et demande directement à M.: il est où mon cadeau?

    C'est que souvent, à la maison, les cadeaux sont des cadeaux surprises (les enfants imitent d'ailleurs bien ce principe en confectionnant des dessins qu'il et elle cachent jusqu'à les offrir en guise de cadeaux-surprises/secrets. 

    Du coup, ma fille a éludé et entendu "cadeau surprise (et donc secret) lorsqu'elle a entendu "secret".  Le secret entendu ne fut pas à la hauteur de son envie. Pourtant, quel secret!

    ***

    Mardi 28 juillet, ma fille me rejoint dans le lit où je somnole.  Les garçons sont déjà en bas.  Je tente de me faire oublier de ma chérie et tente de me rendormir.  J'entends ma fille babiller à côté de moi.  Elle babille son prénom sur tous les tons, dans toutes les gammes: rapidement, lentement, fort, doucement. Tout y passe. 

    A un moment, ma fille me demande:

    - Maman, dans "Alia", il y a un "LI"?

    Moi, me réveillant de ma torpeur, je réalise que ma fille commence à comprendre les rudiments des la lecture (du moins les syllabes).  Impressionnée et joyeuse, je m'allonge sur ma fille (du moins, je fais mine de):

    - "Bravo, ma chérie, oui, dans "Alia", il y a un "lit", du coup, je me couche sur le "lit" d'Alia.

    he  Il y a 1 mois ou 2, ma fille remplissait des pages entières de "A" de toutes les tailles.  Elle avait découvert qu'elle savait écrire les "A", 1ère lettre de son prénom qu'elle connaît depuis longtemps.  C'est l'accueillante de la halte-garderie qui m'avait fait remarquer qu'elle connaissait cette lettre.  Elle nommait ainsi le A à la vue de la lettre "A" en jouet.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

     

    photo rarissime: ma fille dessine sur une feuille he.  En général, ce sont les coussins, les livres et le sol qui arborent ses gribouillis dont voici quelques extraits:

    les fameux A déclinés sous toutes les tailles.  Ce dessin date de juin.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

     

    Les deux suivants d'avril: 

    Les bonhommes commencent à avoir des jambes et des cheveux

     

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

    Et quand je lui demande où sont les bras (question très anti-psychologique, et très anti-Steiner, soit dit en passant - mais, moi, je suis trop curieuse, puis j'aime échanger avec ma fille), elle me répond sur un air ultra détaché qu'elle les a oubliés.  Puis passe à autre chose, le moins du monde perturbée, troublée ou ennuyée par ma question.

    Ci-après, un dessin plus sophistiqué.  Je ne sais pas comment elle a réussi à dessiner le pingouin!  En réalité, souvent, elle gribouille, puis après avoir gribouillé, elle détermine ce que c'est. Ici, selon la dictée de ma fille:
    "un pingouin sur une banquise et un requin qui va le manger", 7 mars 2015.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

    voici son grand frère venu inspecter que tout va bien.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

     

    ***

    Deux jours après, m'adressant à ma fille:
    - Chérie, tu as dit à papa qu'il y avait "Li" dans "Alia"?

    - Je n'ai pas dit un "li", j'ai dit un "i".  Il y a un "i" dans Alia.

    A peine dit-elle "Alia" que je vois la figure de ma fille changer.  Je l'entends répéter pour elle-même:
    - A-LI-A.  A-Li-A.  Alia.

    S'adressant à moi, comme si elle confessait le truc: "oui, il y a un "li" dans Alia.

    ***

    Au mois de mai, dans le train menant à la mer; ma fille me rétorque lorsque je lui réclame un câlin:"NON, il n'y a plus de câlins dans mon cœur!"

    ***

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo de ma fille

     

    ***

    Ma Princesse est très pipi, caca, zizi et zézette (terme héritée de la halte-garderie) depuis des mois. Elle adore observer le pénis de son grand frère. Et montrer qu'elle n'en a pas (hum hum).

    Il y a deux jours, dans le bain, mettant un jouet devant son sexe:
    - c'est mon zizi.

    Là-dessus, son grand frère rétorque:

    -Alia, tu n'as pas de zizi. Moi, j'ai un zizi.

    Je renchéris.

    - Oui, ma chérie, tu n'as pas de zizi, tu as un clitoris, une zézette. Et T., lui, a un zizi. mais tu sais, T., lui, a un zizi, il est un garçon, donc il ne pourra jamais, même s'il le voulait, avoir de bébé dans le ventre. Papa non plus. Papy non plus, Lok Ta non plus. Willy non plus, Tonton Olivier non plus.

    T.: Pourquoi?

    Moi: Parce que vous n'avez pas les organes nécessaires, vous n'avez pas ce qu'il faut pour avoir un bébé dans le ventre.  Vous n’avez pas d’utérus, ni de vagin – le trou - par où faire sortir le bébé, par exemple.

    Plus tard, dans la chambre:

    Ma fille revient sur cette affaire de zizi qu'elle n'a pas.

    T. à sa soeur: Tu sais, A., oui, moi, j'ai un zizi, moi, toi, tu as de la chance, tu sais, parce que moi, je ne pourrai jamais avoir un bébé dans le ventre.

    Là, je souris intérieurement. Mon petit chéri intègre les différences. Il a un zizi. Ce n'est pas mieux que de ne pas en avoir. La fille a une « zézette ». Et plus tard, pourra donner naissance à un bébé.

    (Ma fille adore dire qu'elle a un bébé dans le ventre.)

    →  De l'importance de ne pas rester sur le "c'est vrai, tu n'as pas de zizi", surtout que plus petite, A., très sûre d'elle, et certainement plus juste que la plupart des adultes, avait déjà rétorqué, geste à l'appui, que "si, [elle avait] un zizi, un petit zizi".

    Il est plus juste de préciser que si les filles n'ont certes pas de pénis/zizi, elles ont un clitoris/une zézette/une petite lune (nom plus poétique que j'aurais adopté si le vocabulaire de la halte-garderie ne s'était pas implantée). Elles n'ont pas juste "pas de zizi". Les garçons, eux, n'ont pas de clitoris.

    Il me semble que ces petits mots font la différence dans la représentation du corps. Parce que je déteste, je ne supporte pas, la théorie freudienne que la fille est "un être en manque"; un "être imparfait", l'être parfait étant le garçon qui a un zizi que la fille cherche à acquérir. C'est une vision tellement patriarcale! Tellement misogyne! Dire que pendant des années, bien que choquée, j'ai admis cette théorie comme étant acquise! ""C'est comme ça, parce que Freud l'a dit " (Biesse que j'étais). 

    Là, à Flagey, ma fille s'amuse à faire semblant de faire pipi debout.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo de ma fille

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