• [2011-05-01] Le système agricole va droit dans le mur, Le Soir, 12 avril 2011, entretien avec Isabelle SAPORTA

    Entretien avec Isabelle SAPORTA, auteur du Livre noir sur l’agriculture

    Epinglé dans l’entretien :

    - Sans intervention politique massive, il y a peu de chances pour que les citoyens lambda choisissent « en masse » la filière bio ;
    « Bien sûr, celui qui a les moyens peut faire un choix, mais sans volonté politique massive, ce sera épiphénoménal par rapport à ce qu’il faudrait faire ».

    - « L’un des arguments du monde agricole pour justifier les techniques de production intensive, c’est qu’il faut bien « nourrir la planète ». Est-il est possible de nourrir le monde avec un autre modèle ? »

    Réponse d’Isabelle SAPORTA : Découvrez le dernier rapport d’Olivier De Schutter : « il écrit qu’on pourrait doubler l’offre alimentaire mondiale en même pas dix ans en faisant de l’agroécologie. Le problème de l’agriculture intensive, c’est qu’elle surproduit non pas pour nourrir le monde, mais pour que nous puissions mettre 30 % de ce qu’on produit àla poubelle. Enattendant, on demande aux pays du bout du monde de laisser tomber leurs cultures vivrières pour produire des protéines pour notre bétail, et on s’en fout qu’ils crèvent de faim, ce n’est pas notre problème. A utiliser autant de produits phytos, à foutre en l’air la ressource en eau, on ne va pas tenir très longtemps. Si on ne revient pas aux règles de l’art de l’agronomie, on n’y arrivera pas. On va droit dans le mur ».

    -          La question qui tue : «  Vous prônez un retour en arrière, vers l’agriculture de grand-papa ? »

    Réponse :  « Non, non ! Moi je ne veux pas revenir en arrière. Je veux qu’on mette autant de moyens de recherche sur l’agriculture vertueuse qu’on en met sur les phytos. C’est vrai qu’il y aura des baisses de rendement, mais aussi des augmentations de marges pour les agriculteurs qui ne devront pas mettre de produits phytos, qui sont extrêmement chers. Un : l’agriculteur gagnera mieux sa vie. Deux : le consommateur aura moins de risques pour sa vie. Trois : la facture environnementale sera largement abaissée. On voit bien qu’on est au bout du système, que celui-ci n’est pas pérenne. Mais il faut réapprendre les gestes d’antan : les rotations des cultures, les jachères, mettre des protéagineux avant du blé, ce ne sont pas des trucs très compliqués. On ne s’émancipera pas ad vitam des lois de la nature ».

    L’argument du retour en arrière semble planer comme un spectre.  Selon ma lecture de l’interview d’ODS parue dans Le Soir de ce we, il insiste beaucoup sur l’expertise et les connaissances pointues que nécessite l’agroécologie, et cela, selon mon intérprétation, pour prévenir ceux qui auraient envie de lui reprocher ce retour en arrière.

    Pour lire l'intégralité de l'interview, c'est ici:Le système agricole va droit dans le mur, Le Soir, 12 avril 2011, de B. PADOAN

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