• [2011-05-01] Trois raisons de manger bio

    L’alimentation bio, je n’y croyais pas vraiment.  Bien que mes lectures m’avaient amenée à m’intéresser au bio, mon alimentation, quant à elle, et surtout, ma manière de l’envisager, n’avait pas viscéralement changé. Bien sûr, j’achetais bio en grande surface quand cela était possible, et quand l’envie me prenait.  Certes, je savais que c’était mieux, important, etc.  Mais, l’info ne percutait pas dans mon cerveau comme elle l’a fait plus tard.  Le monde du bio, pour moi, cela a commencé avec la cosmétique, puis les produits d’entretien, puis le matériel pour bébé…

    C’est avec la diversification de mon fils que je me suis sérieusement penchée sur la question.  Partant du principe qu’un enfant ne peut pas comprendre et accepter un message si les parents eux-mêmes ne le respectent pas.  Il nous fallait donc changer nos habitudes alimentaires.  Qu’est-ce qui a été déclencheur ?  Sûrement une série de choses. 

    La meilleure façon de manger pour les enfants.  300 aliments à la loupe d’Angélique Houlbe[1].  Si ce livre n’a pas été LE déclencheur, en tout cas, dans mon souvenir, il est associé à mes premières réflexions sérieuses sur la diversification de mon enfant.  La découverte (relativement récente) des écrits de Taty a ensuite très certainement été un élément essentiel dans mon cheminement.

    Toujours est-il que - cela saute aux yeux - mon approche relevait de la santé.  Je souhaitais que mon bébé, et nous-mêmes, ses parents, mangions bio pour des raisons de santé. 

    Depuis, d’autres lectures et centres d’intérêts à approfondir sont venus s’immiscer dans ma vie. 

    Je me rappelle de cette discussion que j’avais eue avec une amie.  Nous étions arrivées à la conclusion que manger bio ne signifiait pas être écolo.

    Maintenant que mes réflexions me conduisent à remettre en cause notre modèle de société liée à la consommation, cette conclusion résonne en moi comme un non sens.  Du coup, j’ai identifié trois raisons qui peuvent pousser à manger bio.

    1.  Pour sa santé

    Pour moi, il ne fait plus de doute que je souhaite manger des fruits, légumes, et autres, sans pesticide, sans adjuvent, sans colorant, bref, avec le moins de produits toxiques pour la santé.

    2. Pour l’environnement

    Pour des raisons évidentes, l’usage de pesticides, engrais chimiques nuit àl a Planète, sans parler des cochonneries que l’on donne à manger aux animaux, aux bêtes que l’on considère comme des produits et non plus comme des êtres vivants. 

    Olivier De Schutter (ODS) l’a très bien écrit dans son plaidoyer pour l’agroécologie.  Voy. dans le Soir d’aujourd’hui, une pleine page consacrée à ce professeur et rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (article non trouvé sur le site) + voy.  Le bio peut-il nourrir toute la planète? et Le bio peut-il nourrir toute la planète? (suite)

    3.  Par solidarité avec le Sud et avec les agriculteurs locaux, comme acte politique

    Depuis mon inscription dans un Gasap, initiée dans le cadre d’un projet alternatif (garde de bébés, j’en parlerai dans un prochain billet), j’ai réfléchi au sens d’une telle action.  Cette réflexion a été alimentée par d’autres lectures.  Mais clairement, Olivier De Schutter aura beaucoup influencé ma pensée.

    Pour ma part, si je prône le bio, c’est, certes, pour ces trois raisons combinées.   Ma raison initiale fut clairement pour des raisons de santé.  Mais si manger bio implique de polluer plus, c’est un NON SENS total !  Pour moi, manger bio de la grande distribution est un non-sens pour l’environnement lorsque les légumes ou fruits bio sont emballés à la pièce dans du plastique.  La raison environnementale dissuade un tel achat  (mon chéri le comprend bien intellectuellement, mais il a plus de mal à concrétiser cette prise de conscience dans les faits, du coup, j'ai du mal à résister).

    Aujourd’hui, la raison première qui me guide dans mon choix relève plus de l’acte politique : la solidarité avec le Sud, avec les agriculteurs locaux. Par mon choix, je souhaite témoigner de mon encouragement pour la filière bio, et par là, exprimer mon opposition à la société de consommation actuelle qui nous invite à manger des tomates toute l’année, des fraises en plein mois de janvier, des crevettes belges épluchées sur un autre continent puis rapatriées en Belgique, de l’agneau de Nouvelle-Zélande (comme au Colr*** - emballage vu de mes propres yeux).  Manger bio sans considération pour l’impact écologique d’un tel choix n’est pas cohérent (manger un fromage blanc bio de France alors qu’en Belgique, on en fait de très bons).  Continuer à manger autant de viande même bio est également un non-sens (voy. Love meat tender)

    On revient à ce slogan devenu classique :    Penser global, Agir local

    Excellente initiative :  manger belge durant une année sur http://www.racontemoitonterroir.be/

    J'adore le style d'écriture poétique de ce blog. 
    quelques bonnes adresses dont de l'huile de colza belge, et du safran belge.

     


    [1] A. HOULBERT, La meilleure façon de manger pour les enfants300 aliments à la loupe, éd. Thierry Souccar, 2009.

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