• [2011-05-27] « Les parents et les déplacements entre la maison et l’école primaire : quelle place pour l’enfant dans la ville? »

    Au détour de mes recherches sur l'enseignement à domicile, je découvre des articles intéressants. Celui dont je mets le lien aujourd'hui en fait partie.  Je ne l'ai pas lu entièrement, mais j'ai parcouru sa conclusion, dont voici un large extrait:

    6. Plus qu’un déplacement, le trajet scolaire est l’expression du rapport à la ville Le déclin de la marche et du vélo chez les enfants constitue l’expression d’un nouveau rapport à l’école primaire, laquelle est de moins en moins liée au quartier de résidence et de plus en plus choisie en fonction d’autres critères. Les parents font le choix d’une école en fonction de leurs préférences personnelles, de leur évaluation de ce qui est le mieux pour leurs enfants, la proximité étant un facteur parfois secondaire, dans la mesure où l’automobile rend facilement accessibles les établissements éloignés de la résidence. Le choix de l’école peut en ce sens être assimilé à une logique de consommation. La différenciation des écoles, conçue comme stratégie d’ajustement face aux fluctuations démographiques et aux demandes des parents, est à la fois la condition et le résultat de ce nouveau rapport à l’école.


    En permettant l’arrimage des déplacements des parents et des enfants d’une même famille, l’automobile devient un outil important dans la gestion de plus en plus serrée du temps, notamment le matin. La désaffection de l’école de quartier, bien qu’encore peu importante, apparaît indissociable de l’adoption d’une logique de mobilité motorisée, pour laquelle la distance est une contrainte moins importante que pour les déplacements à pied. L’expérience urbaine est, ce faisant, de moins en moins marquée par la proximité. Dans le cas des enfants, cela signifie un contrôle accru des parents sur leur mobilité, qui s’affirme à travers l’automobile.

    [...]

    Autrefois au coeur du quartier, l’école permettait aux enfants de rencontrer leurs voisins. Il nous faut nous interroger sur la place actuelle des écoles privées et des écoles publiques à vocation particulière compte tenu de leur impact sur la mobilité et leur contribution potentielle pour augmenter la part du transport actif. Car le choix de ces écoles vient réduire les occasions de contact avec ceux qui habitent le quartier, tandis que la motorisation du trajet scolaire fait peu à peu disparaître ce qui était, autrefois, un moment très instructif : le chemin vers l’école.

     Voici des propos qui plaident pour une école de proximité, si ce principe devait encore être démontré. 

    Toutefois, comment assumer le choix pour une école de quartier lorsque celle-ci ne correspond d'aucune façon à ses préférences pédagogiques?

    Ce matin, une maman passiflorienne me relatait la conversation dont elle fut témoin impuissant dans le train entre deux personnes dont un professeur sévissant en 3ème secondaire.  Sévir?  Vous comprendez l'emploi de ce terme après lecture de ce que cette maman me rapporte.

    Cet enseignant expliquait à son interlocuteur comment il concevait des interrogations à ce point difficile que leur réussite relevait d'une gageure.  Il lui arrivait d'en avoir honte mais, selon les termes qui m'ont été rapportés, "cela fait du bien de pouvoir se défouler/se venger".  Il exposait également comment il soupçonnait certains de tricher, car les réponses étaient trop correctes, auraient mérité le maximum, or l'interrogation était rédigée pour ne pas permettre de maximum.

    La maman, indignée par ces propos, l'était tellement qu'elle ne savait par où commencer...

    De mon côté, comment envisager sereinement de mettre mon enfant dans une des écoles de quartier lorsque, en maternelle (2ème ou 3ème), l'institutrice demande à ses élèves de respecter le silence pour dessiner.  "Car il faut se concentrer".  C'est mon homme qui a été témoin, et choqué, par cette scène.  Précision, les enfants ne criaient pas, ne courraient pas dans tous les sens.  Simplement, certains échangaient entre eux.  Alors, est-ce cela, l'école?  Un lieu où se taire à tout prix?

    Bon, là, je dévie.  Je vous invite à découvrir ce texte que je rajoute à mes lectures futures.

     

    Paul Lewis et Juan Torres, « Les parents et les déplacements entre la maison et l’école primaire : quelle place pour l’enfant dans la ville? », Enfances, Familles, Générations, n° 12, 2010, p. 44-64.
    http://www.erudit.org/revue/efg/2010/v/n12/044392ar.pdf

    « [2011-05-26] A la recherche d'un chouette dessin comme "avatar"[2011-05-27] Quelles motivations guident les parents optant pour l'éducation à domicile au Québec? »

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