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[2011-07-02] Du dilemme d'être Asiatique en Belgique et de ne plus manger de riz
Ne plus prendre l'avion, manger local de saison (bio). Je dis "oui". Alors comment je fais pour rendre visite à ma famille éparpillée au quatre coins du monde en raison du régime khmer rouge qui l'a conduite à s'exiler qui en Europe, qui en Amérique? Et comment je fais pour conserver une identité khmère par la cuisine si, pour être cohérente avec mes paroles et ma pensée, je consomme local? Exit le riz, les fruits et produits typiquement exotiques?
Personnellement, m'assigner à manger local, c'est-à-dire des pommes-de-terres, et uniquement les fruits et légumes de saison s'inscrirait dans un processus d'assimilation (dans le sens sociolgique; voy. p. 155 du livre scientifique lisible ici).
Je serais vraiment intéressée si un chercheur se penchait sur ce dilemmme auquel est confrontée une personne (d'origine) étrangère désireuse de manger local tout en conservant un trait, à mes yeux, essentiel d'une culture: les habitudes alimentaires.
Pour ma part, outre la langue khmère que je baragouine, l'alimentation exprime de manière très visible et concrète ce trait d'union entre mon pays natal et la citoyenne belge que je suis devenue. Dès lors, j'avoue connaître une tension interne qui me pousse à m'interroger sur la cohérence de mes propos.
La cohérence...voilà un concept que j'affectionne particulièrement. Elle m'est tellement essentielle que je honnis l'incohérence. La lucidité m'assigne cependant une opinion plus indulgente. Mon dilemme face à une alimentation purement locale en témoigne.
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Tags : alimentation locale, étranger, cohérence
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