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[2012-04-19] Les enseignants croient aux vertus du "redoublement" en maternelle ou cmt le rapport dévoile une mauvaise connaissance de psychologie enfantine et des méthodes pédagogiques
La presse en a parlé...La Ministre Simonet avait commandité deux études universitaires pour comprendre le maintien des enfants en 3ème maternelle. J'ai lu le rapport qualitatif, pas encore l'étude statistique. Ca y est, j'ai lu le rapport statistique aussi.
D'emblée, je suis choquée qu'il faille une équipe de chercheurs sur place pour que les enseignants daignent remettre en cause leur pratique et leur représentation des enfants et de la pédagogie. Les chercheurs ont proposé des méthodes "actives" pour induire un changement de représentation. Et cette recherche "collaborative" a porté ses fruits puisque les acteurs de terrain qui se sont prêtés au jeu (pour certains enseignants, il s'agissait véritablement d'organiser l'apprentissage sous forme de jeux) ont modifié leur perception des "compétences" et "connaissance" et du coup, sont moins enclins à faire redoubler (la législation utilise le doux euphémisme de "maintien" en maternelle).
L'étude, courte (dizaine de pages) peut être lue ici.
Article de synthèse - Analyse des causes et des conséquences du maintien en 3e maternelle - ULB
Le rapport statistique se lit ici:
Article de synthèse - Analyse des causes et des conséquences du maintien en 3e maternelle - ULg
On peut y lire ceci:
"le redoublement est sans aucun doute l'exemple le plus clair d'une pratique à propos de laquelle les résultats scientifiques, aussi rigoureux et convergents soient-ils, s'avèrent pourtant impuissants à modifier les opinions des enseignants" (p. 16)
"Les initiatives visant à sensibiliser individuellement des enseignantes en les informant sur l'existence de ces recherches et sur leurs résultats ne paraissent pas rencontrer plus de succès. [...] [Les institutrices de maternelle et des 3 premières années primaires] devaient pour cela compléter un questionnaire avatn et après avoir lu un article et/ou regardé une vidéo de vulgarisation sur les résultats de plusieurs études montrant les effets nocifs du redoublement sur l'image de soi des élèves, sur leurs apprentissages en mathématiques et en lecture, et sur l'évolution à long terme de leur scolarité. Dans un des districts, aucun changement d'opinion significatif n'est observé; les modifications sont faibles dans l'autre; dans le troisième cas, les quelques modifications significatives enregistrées par le questionnaire sont démenties par les commentaires spontanés qu'y ont ajouté les répondantes. En particulier, les enseignantes gardent intacte leur confiance que l'année supplémentaire aidera l'élève à surmonter ses difficultés et que son image de soi ne sera pas affectée.
En conclusion, nous retiendrons qu'il est vain d'attendre un changement des attitudes des enseignants qui viennent de la simple diffusion et présentation de résultats de recherche. Un voie à suivre - et qui l'est d'ailleurs par nos collègues de l'ULB (Bouko, Khan, Rey, Vanling & Vanlint, 2011)- est le travail de partenariat avec les équipes éducatives sur le terrain en vue d'amorcer un nouveau regard, de faire adopter une nouvelle posture. SI on ne peut guère escompter un changement d'attidudes et encore moins un changement de pratiques par cette voie "descendante", la voi qui consiste à questionner et enrichir les pratiques et ainsi susciter un changement d'attitudes semble davantage prometteuse". (pp. 17-18).
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Tags : redoubler, maintien en maternelle, étude collaborative, représentation du personne enseignant, pourquoi les enseignants ne croient pas les sociologu
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