• [2012-07-01] Tu enfanteras dans la douceur

    Tu enfanteras dans la douceur [1] 

    Le printemps tarde à s’installer cette année.  Le soleil joue à couci couça.  Il est présent aujourd’hui. Nos sœurs respectives, à mon homme et moi, sont là.  La mienne nous a gratifiés d’une visite surprise.  Pendant cette soirée, je ressens distinctement deux contractions douloureuses, très espacées l’une de l’autre.  Ah, oui, c’est ça, une contraction douloureuse !  Je suis sereine.  Contente d’accueillir la contraction.  Quelque chose se prépare donc.  Je suis à 39 semaines d’aménorrhée, 40 si l’on se base sur l’échographie du 2ème trimestre.  J’ai fini tous les achats pour un accouchement à la maison (alèses, bâche, valise de maternité au cas où, vêtements du bébé sortis des cartons et rangés dans sa future chambre, etc.).  Bref, je suis prête.  Il ou elle peut sortir.  Je le lui ai dit d’ailleurs.

    Ce soir, je me couche relativement tard.  J’ai des contractions douloureuses régulières.  Je me réveille toutes les heures à cause d'une contraction et j'en profite pour uriner.  Mais j’ai au moins aussi une contraction entre chaque pause pipi…L’une d’entre elles me fait particulièrement mal.  Terrible.  Le souvenir de la douleur se réveille en moi.  C’est ҪA !  C’est ça, une contraction !  J’avais oublié, moi qui suis convaincue d’avoir enregistré dans mon corps le supplice des contractions, celle que je viens de ressentir m’oblige à l’humilité.  Non, j’avais quand même oublié !  Là, je jure.  Dans mon for intérieur, je me parle à moi-même.  J’ai besoin de jurer pour sortir ma rage :  P’tain, cela fait mal !  Merde, pourquoi, ai-je tant voulu accoucher à la maison ?  Suis vraiment trop fière.  J’ai changé d’avis, peut-être que demain, je peux dire à Aline que j’ai changé d’avis.  Je veux aller à l’hôpital et recevoir la péridurale, comme tout le monde

    Je suis seule avec les contractions, mon homme dort dans le grenier.  Enceinte, je ronfle (comme un camion, rajouterait ma moitié).  Ce qui l’empêche de dormir.  Or, il est indispensable qu’il dorme, qu’il soit en forme pour l’accouchement et, surtout, pour l’après-accouchement. 

    Le matin, je préviens mon chéri que mon corps s’est activé.  Est-ce pour le sprint final ?  Aucune certitude.  Mais dans le doute, je lui demande de rester.  Il est réticent vu qu’il a une réunion programmée pour l’après-midi.  Il prévient donc son bureau qu’il sera absent ce matin, mais reviendra éventuellement l’après-midi, si l’on constatait que le vrai travail n’avait pas commencé.

    Vers midi, les contractions se font plus fréquentes.  Plus douloureuses aussi.  J’ai le souvenir d’un début de travail facilité par une promenade pour mon aîné.  J’entraîne donc mon fiancé à la pharmacie pour y acheter une broutille.  Avant, je préviens Aline de ce qui se passe.  Je tombe sur son répondeur.  Nous parcourons les quelques mètres qui nous séparent de la pharmacie en une demi-heure.  Notre promenade est ponctuée de pause-contractions. 

    A 13h, nous sommes face à la pharmacie.  Aline me téléphone.  Premier propos que je lui adresse, de manière plaintive : «  Aline, j’avais oublié que cela faisait si mal ! ».  Réponse humoristique de sa part.  Elle sait rester zen, Aline.  « J’ai même pensé accoucher à l’hôpital, Aline »« Mais, non, Den [2], reste à la maison ».   Elle me pose quelques questions sur les jours précédents, sur la nuit qui vient de passer, sur mon état actuel, et me demande de la tenir informée.  Très bien.

    Nous mettons autant de temps pour retourner à la maison.  Une fois dans le jardin, je demande que mon amoureux m’apporte le ballon…ainsi que le pot de glace au chocolat.  Je suis ainsi très consciencieusement occupée à vider la boîte de glace tout en me balançant sur le ballon.  Chéri me consulte : est-ce que je souhaite qu’il prévienne Aline ?  Comme les contractions sont régulières depuis une heure, viennent toutes les cinq minutes, et que j’ai l’impression qu’elles s’intensifient, ma réponse est plutôt favorable.  Notre sage-femme demande si elle doit venir, si nous voulons qu’elle vienne.  Je préfèrerais.  Oui, je préfère une venue pour rien (qui anticiperait notre consultation prévue le lendemain) qu’une arrivée tardive d’Aline.  Elle promet donc de se mettre en route.  Il est 14h. 

    Je suis toujours sur mon ballon, dans le jardin, avec mon pot de glace.  Chéri range le salon.  Depuis hier, j’ai besoin d’ordre. L’effet nidification en plein. 

    Aline met du temps à arriver (en réalité, je ne trouve pas le temps long ; je ne remarque même pas le temps qui s’écoule).  Le Sommet européen crée des embouteillages, explique-t-elle.  Ces derniers la retardent.  Moi, je quitte le ballon pour lancer une machine à laver.  En m’activant ainsi, les contractions s’espacent.  Elles sont moins douloureuses.  Je me surprends à croire que c’est sans doute une fausse alerte.  Quand Aline arrive, j’ai trié le linge, lancé une machine, recouvert le grand lit de mon fils (mon petit Prince bénéficie du luxe d’un lit deux places dans sa chambre, en plus du lit classique à barreaux) où je souhaite accoucher d’une bâche, d’un drap et d’un autre tissu qui peut être taché.  Bref, je suis occupée. 

    Toutefois, à l’arrivée d’Aline, je décide de me reposer.  Je me couche dans le lit qui trône dans la chambre de mon enfant, chambre qu’il partagera avec son frère ou sa sœur qui devrait naître d’ici peu. 

    Les premières paroles que je prononce à l’encontre d’Aline lorsqu’elle arrive sont cocasses :   « Je crois que je t’ai prévenue trop tôt, Aline ».  Cette dernière descend…me laisse dormir.  Quelques contractions se présentent.  Aline vient vérifier le col, pour voir comment « j’ai travaillé depuis hier ».  Le premier et unique toucher vaginal de ma grossesse et accouchement.  Verdict ?  « 5-6, oui 6 bon cm de dilatation ».  J’ai plutôt bien « travaillé », selon Aline.  Très bien.  Tant mieux.  J’ai mal…Les contractions reviennent.  Régulières.  Et de plus en plus douloureuses.  J’ai l’image de la vague.  Je dois laisser venir la souffrance, la laisser m’envahir, puis l’observer partir et profiter du répit.  Je suis dans ce processus.  Tout va bien. 

    Dès son arrivée, Aline a prévenu Marloes que l’accouchement était lancé.  Elle la rassure toutefois, elle a le temps, il n’y a pas urgence.  C’est que pendant les consultations prénatales, j’avais bien précisé à l’une et à l’autre que je souhaitais qu’elles soient présentes, en tout cas, je ne voulais pas accoucher sans l’assistance d’une sage-femme. 

    Au tout début de mon repos, je suis seule.  Mais au bout d’un moment, les contractions se présentent, puis repartent avec la même gradation.  Je profite de chaque pause pour me reposer.  Je suis couchée dans le lit.  Aline monte.  Je lui  rappelle que lors de mon premier accouchement, elle me massait les pieds.  Lorsque je sentais arriver une contraction, je tapais sur ma cuisse, l’intimant par ce geste à me masser.  Et ses massages, dieu !, je garde ce souvenir qu’ils m’étaient indispensables pour passer le cap.  Mon homme avait quelques fois pris le relais, mais c’était les mains chaudes et douces d’Aline qui me soulageaient.  Je rappelle donc à celle-ci comme ses massages du pied me permettaient de ressentir du bien dans un moment où mon corps souffrait par ailleurs.  Evidemment, cette évocation n’est pas gratuite. Elle vise à obtenir la même chose cette fois.  Aline va chercher l’huile de macadamia dans le frigo et me masse les pieds.  Dommage !  L’effet escompté n’est pas là, je me dis même parfois que ces touchers me gênent.  En même temps, je ne parviens pas à me décider de lui demander de cesser. 

    Après quelques heures, à 18h, soit six heures après le début du « sérieux » travail, j’en ai marre.  Ras-la-casquette, comme on dit poliment.  Je déclare que c’est fini, je veux que cela s’arrête.  Je rigole de mon ânerie.  Tout le monde rigole.  C’est drôle de rire à un accouchement.  Cela me fait du bien.  Si j’étais autre part, je dirais : « c’est bon, j’ai donné, je rentre chez moi ».  Evidemment, ici, je ne peux pas souhaiter cela : je suis déjà chez moi.  Il n’y a nulle part où aller…si, à l’hôpital.  Mais là, je n’y songe même pas.  Tout se passe bien.  La douleur est terrible, certes, mais, elle fait partie de l’accouchement.

    Je n’ai pas cherché à trouver un sens à la douleur. Pour être franche.  Les partisans des accouchements physiologiques cherchent à convaincre de la pertinence de la douleur lors d’un accouchement.  Moi, je ne lui trouve aucun sens.  Seulement, j’accepte la souffrance comme faisant partie du processus.  Elle est là, point.  Je fais avec.

    Au bout d’un moment, je sens que les contractions ont changé de nature.  Je comprends maintenant les propos d’une maman (dont la fille fréquente la crèche de mon chérubin).  Elle disait que la poussée n’impliquait pas une envie de pousser comme pour aller à la selle.  En tout cas, elle n’avait pas du tout vécu cela, et, étant devenue sage-femme, elle avait observé que d’autres non plus n’éprouvaient pas ce besoin.  Par contre, pour mon premier accouchement, la phase de la poussée avait débuté par mon réveil (je m’étais assoupie) avec la nécessité de pousser.  J’avais d’ailleurs demandé à mon chéri de m’accompagner à la toilette (voy. [2011-08-06] Tu enfanteras dans la douleur).  Ici, rien de tout ça. 

    Toutefois, je sens clairement que les contractions ne sont plus les mêmes.  On en avait parlé avec Marloes.  Elle m’avait affirmé que certaines femmes ne ressentaient pas l’envie de pousser.  « Et tant mieux pour elles » avait précisé Marloes.  Tant qu’on n’éprouve pas le besoin de pousser, inutile de pousser.  Autant économiser son énergie.  Je crois que cette conversation effleure mon esprit.  Je laisse donc faire.  J’endure.  J’encaisse.  Cela fait un mal de chien.  Mon homme, riche de la première expérience qui avait traîné en longueur, décide prendre une pause.  Il s’absente, il annonce qu’il part 5-10 minutes.  En réalité, il prolonge sa pause jusque 20 minutes.  Il m’apprendra plus tard qu’il s’était offert une bière, dégustée au soleil, à deux rues de chez nous.  Heureusement qu’il n’a pas plus tardé…Cet accouchement ne ressemble pas à notre premier.  

    Pendant son absence, la douleur des contractions s’est sérieusement amplifiée. A 18h15, je veux changer de position.  Jusqu’à présent, j’ai abordé cette partie du travail couchée sur le coté gauche, jambes pliées, face au mur, dos à la fenêtre.  Un peu dans mon monde, quoi !  En même temps, je reste parfaitement consciente de mon entourage et des vas-et-viens d’Aline, de mon chéri.  Ainsi, j’ai entendu quand, presqu’à son arrivée, Aline a demandé à utiliser notre four pour stériliser ses instruments.  Contrairement à ma première et unique expérience précédente, je ne suis dans une bulle isolée du reste du monde.   Je sais quand Marloes arrive. Je l’accueille par un « Marloes, j’avais oublié que cela faisait si mal » (c’est à elle que j’avais certifié, très sûre de moi, que je me rappelais très bien de la douleur).  « Pourquoi tu me dis ça ?  Pour me prévenir ? » me demande Marloes.  Il y a de cela puisque cette dernière est enceinte.  Accouchement- son premier en tant que parturiente- prévu pour août.

    Bon, changement de position. J’opte pour le ballon.  En m’asseyant sur cette grosse balle, je m’inquiète.  Cette position, et cet objet sur mon pubis, ne vont-ils pas empêcher l’ouverture ? Ne vont-ils pas bloquer la sortie de mon bébé ?  « Non, répond Aline, si cela t’empêche quoi que ce soit, tu ressentiras l’impératif de changer de position. »  Déception !  Cela ne m’aide en rien.  Mes contractions n’en demeurent pas moins aussi douloureuses.  Après quelques minutes, je demande si un bain me ferait du bien.  Réponse affirmative de ma sage-femme : « cela peut aider, oui.  Et cela fait du bien »« Mais, j’en ai déjà pris un ce matin ».  Réponse : « ce n’est pas grave.  Tu peux encore en prendre un ».  Ok.  J’adopte !  La voilà partie pour faire couler l’eau du bain.  Là, je peste contre l’absence de mon chéri.  Il faut qu’il soit là pour lui montrer comment allumer la chaudière, et aussi pour lui expliquer que les robinets d’eau chaude et d’eau froide sont inversés chez nous.  Mais Aline, qui a plus d’un tour dans son sac, a trouvé comment allumer la machine et comment fonctionne notre robinetterie.  Quelle fée !  Je suis épatée.  Mon homme arrive.  Il prend le relais.  Pfff.  Il prend le relais en arrêtant de faire couler de l’eau.  Je suis fâchée.  Non seulement, il n’était pas là, mais étant là, il ne comprend pas la nécessité d’avoir BEAUCOUP d’eau (chaude, malgré la chaleur estivale).  Dès que j’arrive dans la salle-de-bain, la pièce juste à côté, je ré-ouvre le robinet pour remplir davantage la baignoire. Il pense à quoi, mon homme ?  A économiser l’eau du bain ?

    Dans le bain, les contractions sont toujours douloureuses.  A un moment, je suis seule avec mon compagnon.  Je crie que j’ai mal.  Il me dit d’accepter la douleur, de la laisser venir.  Puis de la laisser partir, et de souffler entre.  Il me dit qu’en l’acceptant, elle me fera moins mal.  Il m’assure que ce n’est pas lui qui a inventé cela mais Isabelle Brabant.  Je m’en fous.  Je m’en contre-fiche.  Je veux que cela s’arrête.  Quand vient une contraction et qu’il me demande de l’accepter, je crie de toutes mes forces : NON !!!!!!.  Ce scénario se répète quelques fois.  Mon homme s’absente pour un petit besoin légitime consécutif à sa petite pause-bière.  Aline est là.  Après une vingtaine de minutes dans l’eau, je veux sortir du bain.  Je pleure. Je pleure de douleur.  « Non, c’est fini, j’en ai marre.  Trop mal.  Je vais dormir.  J’ai donné.  Je vais dans le lit » [3]. 

    En fait, je souhaite capituler, mais couchée.  Je suis à peine sortie de l’eau que mon chéri est devant moi.  Je l’implore, en pleurant et en m’accrochant à lui, de ne pas me laisser, de ne plus me laisser.  « J’ai besoin de toi. J’ai MAL ».  A peine ai-je le temps de dire cela que je hurle à la mort.  C’est une vraie contraction, extrêmement douloureuse, avec véritable envie de pousser qui m’assaille.  Il est 19h14.  Aline décroche un essuie en urgence, car je perds du sang.  Elle me suit ainsi jusque dans la chambre, je suis toujours accrochée aux bras de mon cher et tendre.  Je veux me coucher.  Aline demande d’attendre qu’elle mette des alèzes.  Pas le temps, pas le temps de penser.  Là, je suis vraiment dans ma bulle.  Debout, au pied du lit. 

    Nouvelle contraction.  La deuxième.  On me dit qu’on voit la tête de mon bébé. Le temps s’accélère, c’est dingue.  Je sens, tout le monde sent que les choses se précipitent.  Aline appelle Marloes, partie se reposer en bas.  Elle l’appelle deux fois.  Puis, mon homme réitère l’appel.  Celle-ci n’entend pas les appels, mais m’a entendue.  « Je me suis dit que j’allais monter, car, soit il y avait un problème, soit tu allais accoucher tout de suite » [4].  Elle ne croyait pas si bien penser.   

    Nouvelle contraction.  La troisième.  Je suis debout, accrochée aux épaules de mon homme [5].  C’est la rupture de la poche des eaux.  Quel déluge !  Quelle sensation !  J’ai l’impression d’avoir lâché quelque chose d’énorme.  Et je l’ai fait, poussée par l’impérieux besoin de le faire.  Tout le monde (Aline et Sébastien en fait, mais leur excitation est telle que cela fait beaucoup) semble heureux, comme si c’était une excellente nouvelle.  Moi, je m’en fous.  Qu’est-ce que cela peut faire ?  Mon chéri répète les paroles d’Aline, sur un ton de victoire : « la poche des eaux est rompue ».  En mon for intérieur : « oui, et ?  Et alors ? »

    Nouvelle contraction.  La quatrième.  Il est 19h17.  La tête sort.  J’entends que mon bébé a sa main posée sur sa joue.  Je hurle « ça BRÛÛÛÛLE ».  J’éprouve une véritable sensation de brûlure.  Terrible.  Une minute plus tard, le reste du corps suit le mouvement.  Maroes arrive juste à temps pour la sortie du corps.  Il est 19h18.  Mon bébé est là !

    Je suis debout, jambes fléchies (comme lors de mon premier accouchement).  On me tend mon nouveau-né.  Incroyable !  Je suis fatiguée. Je n’en reviens pas.  Je ne réalise pas.   Mon enfant est sorti.  A vrai dire, maintenant comme la première fois, je n’ai pas eu de pensée pour le bébé qui s’apprête à naître, tellement j'étais centrée sur ce que je ressentais. 

    Je veux me coucher dans le lit.  Il faut me lever.  Je n’ai pas la force de me lever en tenant mon bébé dans les bras.  C’est mon homme qui prend notre enfant, pendant que je tente de manœuvrer mon corps.  Une fois couchée, je récupère mon nourrisson.  Question : est-ce une fille ?  (comme l’avait « prédit », sans gage de certitude, le gynécologue qui avait effectué l’échographie morphologique, la deuxième et dernière écho de la grossesse [6]).  Réponse d’Aline : « Marloes croit avoir vu que c’était une fille ».  Marloes, prudente, nous demande de vérifier par nous-mêmes.  Et…Affirmatif.  Nous avons une fille. 

    Vient le temps « joyeux » de la délivrance.  Berk.  Le placenta sort, mais il reste un petit morceau à l’intérieur.  Je ne suis pas à l’aise.  Je donne mon bébé à mon homme, couché près de moi, qui prend notre enfant peau-à-peau, pendant que je me concentre sur la suite.  Ce morceau prend du temps pour arriver.  Je sens, et Aline et Marloes ne s’en cachent pas, qu’elles désirent que tout sorte rapidement.  Marloes appuie un peu sur mon ventre. Pas douloureux. Mais, pas agréable non plus.  Puis arrive ce petit bout de placenta.  Mise au sein.  Tout roule.  Nos deux sages-femmes descendent pour remplir les nécessaires papiers.  Nous restons tous les deux trois là. 

    Il n’est pas 20h.  Je suis heureuse, soulagée, heureuse.  J’apprends à mon chéri que cet accouchement ressemble à s’y méprendre à mon accouchement idéal.  Il s’est terminé avant 20h.  « Pourquoi voulais-tu qu’il prenne fin avant 20h ? »  « Parce qu’à 20h, notre fils va au lit. Si sa sœur naissait avant, il était envisageable qu’il revienne pour qu’il la découvre ».  Mon amour, qui ne pensait pas du tout que notre fiston dormirait chez nous le soir même de la naissance, est convaincu par mes propos.  Il va donc chercher notre aîné.  Lequel ne se pliait qu’avec réticence à sa nuit chez ses grands-parents.  Lui qui a rabâché leurs oreilles en déclarant qu’il voulait VRAIMENT voir sa petite sœur.  Le voilà que vers 21h, il fait la connaissance de la nouvelle venue, dans le lit même où il dormait parfois (et dormira désormais toutes les nuits). Notre petit est content.  La princesse visite le pays des rêves.  Chéri est radieux.  Moi, je suis sur un nuage.  Mes parents  participent aussi à notre bonheur ce soir.  Tout va bien…

    Une grossesse sereine.  Un accouchement tout autant paisible.  Résultat : une petite fille calme et tranquille  Certes, j’ai eu mal.  Toutefois, je garde le souvenir d’un accouchement doux.  L’environnement qui a accueilli ma fille était doux,  les énergies présentes ce jour le sont tout autant.  Ma fille a clairement bénéficié de ces éléments positifs.  Si troisième il y a, j’espère qu’il naîtra au même endroit et dans cette même douceur…

     

     

      

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    [ 1]
    En échos à mon 1er récit de naissance : [2011-08-06] Tu enfanteras dans la douleur.  La lecture de ce récit trouve un sens particulier lorsqu’elle est complétée par celle de mon premier accouchement.

    Ce récit reflète mon souvenir. Par contre, les heures détaillées ici sont tirées du rapport d’accouchement rédigé par Aline.  




    [2]
    Pour rappel, ce prénom est un pseudonyme…




    [3]
    Rétrospectivement, ce moment correspond à la phase de désespérance, celle qui annonce que l’accouchement touche à sa fin, que le bébé est sur le point de sortir, et surtout que la douleur a atteint son point culminant.  Sur le blog des Vendredis intellos, et dans cet article, quelques citations (dont une de Michel Odent) pertinentes sur cette phase. C’est souvent à ce moment-là que les femmes cèdent et demandent la péridurale. Or, cette dernière posée lors de cette phase critique arrive en général trop tard. Le plus dur est déjà passé. Les professionnels devraient tous le savoir avant de céder à la demande d’une femme qui accouche. 





    [4]
    Propos tenus lors d’une consultation post-partum, deux jours après l’accouchement.





    [5]
    Lors d’un entretien prénatal, je m’inquiétais de l’absence d’espaliers.  Lors de mon premier accouchement, j’étais suspendue à une écharpe attachée aux espaliers (chez R.Q.)  Marloes proposa deux solutions : l’écharpe tirée sur une porte ou le cou de mon homme.  Je me rappelle avoir pensé et rétorqué : « non, je ne peux pas lui faire encore ce coup-là.   Le pauvre ». Héhé, ben, le moment venu, je n’ai pas réfléchi. Son cou en a pris un coup, comme dirait l’autre. 





    [6]
    La 1ère écho a été effectuée très tôt dans la grossesse pour déterminer le plus précisément la date du terme et pour vérifier l’absence de jumeaux (projet de naissance compromis dans un tel cas de figure).  Comme pour ma 1ère grossesse, je n’ai pas réalisé l’échographie du dernier trimestre.  Et cette fois, j’ai omis celle du 1er trimestre également. Pas ressenti le besoin.

     

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  • Commentaires

    1
    Den Profil de Den
    Lundi 2 Juillet 2012 à 22:06

    A l'hôpital, c'est comment?  Un récit de naissance tout récent de Marie:

    http://lapochedumarsupial.blogspot.be/2012/06/recit-de-la-naissance.html?spref=f

     

    2
    grungy
    Mardi 15 Janvier 2013 à 11:18

    et mon 2e enfant est né en AAD aussi avec une poussée plus courte et sans aucun contrôle de ma part :p bravo pr ces beaux récits!

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