• 4 août '15 - Le Bois des Rêves ou la discrimination indirecte envers les femmes

    Dernièrement, le Bois des Rêves s'est distingué par une attitude grotesque.

    Amélie Neveu, une maman allaitant son enfant de 16 mois dans la pataugeoire s'est vue intimer l'ordre de quitter ce petit bassin. 

    La jeune femme narre sa mésaventure sur fb comme suit.  (Si vous l'avez déjà lue, sautez cette étape en allant directement ).

    Vendredi 17/07/2015, à la piscine du Bois des Rêves d’Ottignies en Belgique, l’on m’a sommé d’arrêter d’allaiter mon petit garçon en publique. L’on m’a humiliée et l’on a attaqué un de mes droits fondamentaux et de ceux de mon fils.

    Alors que j’étais en train de répondre à un besoin primaire de mon fils en lui donnant le sein, j’entends des paroles me gifler les oreilles : « Elle a pas bientôt fini de sortir ses nichons celle-là ?! »

    Un saut d’adrénaline me submerge en un instant. Un sentiment instinctif de défense envers mon fils prend possession de moi. Je réponds « pardon ?! »
    - « C’est vraiment dégueulasse ce que vous faites ! Vous ne pourriez pas faire cela ailleurs ? »
    - « Si cela vous dérange, vous pouvez partir,regarder autre part. J’ai le droit d’allaiter mon fils ».
    - « Ce n’est certainement pas moi qui partirai ».
    - « Et bien très bien, moi non plus. »

    Je me retourne vers mon fils,choquée et blessée de ce qui vient de m’être dit mais voulant m’apaiser et passer à autre chose. J’entends alors « j’ai une grande gueule et je vais pas me laisser faire ».

    Deux minutes après, se dirige vers moi une jeune fille habillée dans l’uniforme des surveillants de la piscine. Je comprends directement qu’elle veut me demander de partir. Je la regarde - et je pense que je me lève - tout en disant « c’est une blague, vous venez me demander d’arrêter d’allaiter mon fils ? »
    La personne me rétorque que je dois partir de là, que je n’ai pas le droit de faire « ça » à cet endroit que je dois le faire plus loin, à l’écart. Lorsque je lui demande si c’est parce que je sors mon sein que cela pose problème elle me dit que non mais qu’il y a des enfants autour et c’est également rien que pour le fait qu’il pourrait tomber (sous-entendu, mon fils … Je comprends qu’elle était prise au dépourvu et ne savait que me répondre).

    Je lui réponds « vous vous rendez compte que c’est pour ce genre d’injustice que nous, mères allaitantes, nous battons constamment! Le droit de pouvoir nourrir notre enfant où et quand il en a besoin. » Je lui manifeste également mon incompréhension face à l’aberration de ses arguments. Je lui dis que je suis scandalisée par ce qu’elle vient me demander et qu’il est clair que je ne vais pas rester dans cette enceinte.

    Ma voix tremblait. Alors que je m’étais faite attaquée gratuitement, insultée dans l’intention des propos par une femme, l’on vient cautionner cet acte en me priant d’arrêter mon comportement pervers : nourrir et apaiser mon garçon. Je venais tout bonnement de me faire expulser de la piscine, devant tout un publique, en sous-entendant que j’étais une exhibitionniste…

    Au fur et à mesure que j’avance, les larmes montent, m’agrippent la gorge et me submergent. Un grand sentiment d’humiliation, de gêne profonde dominait. Je me sentais discriminée, comme un paria.

    Mon frère, qui m’accompagnait m’expliquera plus tard qu’à ce moment-là, une rage pris le pas sur le sentiment d’énervement qu’il ressentait juste avant. Il alla tout d’abord demander à l’étudiante son nom (inscrit en fait sur son badge) et lui fit comprendre qu’il allait voir la direction. Ensuite, il alla demander un règlement et c’est là qu’il rencontra la « sous-responsable » des lieux. L’étudiante qui m’avait expulsée avait déjà devancé mon frère pour protéger ses arrières en allant la trouver. La sous-responsable donna comme excuse, à mon frère, qu’il était écrit dans la loi que l’on devait se couvrir en publique pour allaiter.

    Je suis, ensuite, moi-même allée à sa rencontre. Je lui dis que j’entends bien qu’elle pense que c’est interdit par la loi mais qu’elle se trompe totalement. Elle maintient que si, c’est écrit. Elle me dit que l’allaitement est quelque chose de bien mais que la liberté d’une personne s’arrête là où commence celle des autres. Je lui dis que justement, c’est cela qui n’a pas été respecté. Elle me dit qu’il faut respecter la pudeur de chacun, les religions, ... Je lui dis que dans ce cas-là, ils devraient aussi demander aux femmes de couvrir leurs épaules.

    Je lui dis que c’est une atteinte à mes droits fondamentaux. Je lui explique que je fais partie d’un groupe de mères allaitantes et que je suis sur le groupe de La Leche League et que je raconterai ce que l’on vient de me faire vivre, que cela leur fera de la mauvaise publicité.

    Je lui dis que l’on a tellement fait la promotion du biberon durant le 20e et 21e siècle que l’on a oublié que l’allaitement est tout ce qui a de plus naturel. Elle me dit que cela n’a rien avoir avec la promotion du biberon mais qu’il faut cacher et que pour cela il y a des tissus ou alors se mettre dans un endroit à l’abri des autres.

    Je dis que c’est tellement triste que les lieux publiques soient comme cela au lieu de sensibiliser à ce qu’il y a de plus naturel et changer les mentalités. Elle me répond alors que si on laisse faire cela on va en arriver à tous les débordements et qu’une femme aura le droit de faire une fellation à son mari !

    STUPÉFAITE, SCANDALISÉE et profondément ATTERRÉE par le parallélisme qu’elle vient de faire, je m’esclaffe en lui faisant part de mon sentiment. Elle hoche la tête avec vigueur montrant qu’elle est intimement convaincue du lien qu’elle vient de faire, de sa véracité.

    Je décide alors de ne pas m’attarder plus longtemps dans des échanges si stériles… Je pars…

    Mon frère finira la conversation avec la personne en lui résumant tous les arguments que l’on nous a sortis les uns à la suite des autres pour justifier le fait de ne pas pouvoir allaiter à la piscine : Tout d’abord ce n’est pas un problème de sein à l’air mais que mon fils risquerait de tomber, ensuite c’est parce qu’il ne faut pas choquer les autres personnes et enfin parce que ce serait interdit par la loi. Mon frère demandera alors « Vous dites qu’il faut le faire dans l’herbe, plus loin mais pas dans la piscine pour ne pas choquer les gens. Et si d’autres personnes étaient venues tout de même se plaindre en la voyant allaiter dehors, dans l’herbe, ne seriez-vous pas également venue lui sortir es mêmes arguments ? Non ? Donc en fait ce n’est qu’un problème d ’eau dans lequel l’on se met pour allaiter ? »

    Je m’interroge : Et si un parent avait crié sur son fils, l’avait fessé, giflé en publique serait-on intervenu de façon si violente ou aurait-on plutôt jugé que c’est un problème de famille ? Je doute, malheureusement que l’on aurait choisi la première option… La parentalité bienveillante est encore malheureusement trop tabou… Trop de mères en font encore et toujours les frais…

    Il est sale d’être mammifère. Il est sale de ne pas voir le sein que comme un objet destiné à exciter la gente masculine. Il est sale d’utiliser sa poitrine pour sa fonction première : NOURRIR sa progéniture.

    « Neveu Amélie, mère allaitante et militante »

    Les journaux 7/7 et La Capitale rapportent l'incident.

    Le passage le plus surprenant de l'affaire réside dans les justifications données à Amélie Neveu:

    La personne me rétorque que je dois partir de là, que je n’ai pas le droit de faire « ça » à cet endroit que je dois le faire plus loin, à l’écart. Lorsque je lui demande si c’est parce que je sors mon sein que cela pose problème elle me dit que non mais qu’il y a des enfants autour et c’est également rien que pour le fait qu’il pourrait tomber (sous-entendu, mon fils … Je comprends qu’elle était prise au dépourvu et ne savait que me répondre).

    Si j'ai pu être choquée de cette phrase dans 7/7, j'avoue être revenue sur ce choc:

    Amélie a été priée d'allaiter son fils ailleurs parce qu'elle se trouvait dans la pataugeoire des enfants, un endroit, il est vrai, peu approprié pour nourrir un bébé.

    Après coup, je dois reconnaître que l'endroit est inhabituel. 

    Toutefois, il est surtout inhabituel en ce que les femmes qui allaitent, en général, se tiennent à l'écart, et beaucoup veillent à "cacher" leur sein.

    L'incident est choquant dans le déroulement des événements et dans les arguments avancés.  La violence du jugement de la dame par qui tout a commencé:

    « C’est vraiment dégueulasse ce que vous faites ! Vous ne pourriez pas faire cela ailleurs ? »

    Une telle critique est totalement inappropriée.  Et ce qui est révoltant, c'est que les autorités du lieu a cautionné cette insulte, en y ajoutant d'autres clichés.

    Alors, certes, certaines personnes pourraient répondre que personne ne donne son biberon dans la pataugeoire.  Peut-être.  Mais, une personne aurait-elle été jusqu'à insulter un papa ou une maman qui donne ainsi un biberon?  La direction aurait-elle cautionné que des insultes puissent se dérouler dans son enceinte sans intervenir?  Pour une femme allaitante et militante, une telle insulte ne peut être le dernier mot.

    Si la direction du Bois des rêves avait réagi en expliquant qu'on ne nourrit pas son bébé dans la pataugeoire, que ce soit au sein ou au biberon, ou à la cuillère, une telle interdiction pourrait encore se justifier.

    A ma connaissance, la direction n'a à aucun moment évoqué les questions d'hygiène.  Pour la nourriture dans l'eau, on comprend aisément.  Sans entrer dans le débat, je pourrais avancer qu'apporter 2 gouttes de lait maternel dans l'eau chlorée n'allait pas dégrader l'hygiène de l'eau (les pipis et cacas des couches le font suffisamment pour que l'eau supporte 2 gouttes de lait maternel).

    Le souci vient des arguments complètement rétrogrades et conservateurs qui furent avancés:

    1- les soucis de sécurité (l'enfant pourrait tomber) qui n'ont aucun sens.  Aucun parent ne pourrait jamais tenir son enfant dans l'eau vu le danger potentiel de laisser son enfant s'échapper de ses bras.

    2- la pudeur. 

    Du coup, on en vient à cette question de pudeur.

    La femme pudique qui se couvre, c'est son choix.  Les autres qui ne veulent pas voir une femme qui allaite détournent le regard, c'est leur choix.  Sous prétexte de ne pas choquer les autres personnes, une femme allaitante devrait se couvrir est un argument du même ordre que sous prétexte qu'une femme qui sort sans soutien-gorge s'expose davantage et risque de mettre mal à l'aise, ou une femme qui met une mini-jupe et risque donc de mettre mal à l'aise, ou une femme qui se maquille à outrance et risque donc de mettre mal à l'aise, etc., devrait mettre un soutien-gorge, mettre une jupe plus longue (mais attention, pas trop longue, histoire de ne pas se faire refouler de l'école.  Rappelez-vous de cette jupe ostentatoire!), devrait ne pas se maquiller trop au goût de certaines personnes.  Si les personnes ont un souci avec ce qu'elles considèrent comme l'impudeur d'autres, elles détournent les yeux, n'en pensent pas moins, et continuent leur vie. Point.

    Mais, ce qui est intéressant, c'est que ce n'est pas tellement l'endroit (la pataugeoire) qui pose problème.  A la lecture du témoignage d'Amélie Neveu, on conclut que si une dame s'était offusquée de l'allaitement dans l'herbe, à savoir, un peu plus loin, la réaction aurait été la même.  Ce parallèle surréaliste avancé confirme cette intuition:

    "si on laisse faire cela on va en arriver à tous les débordements et qu’une femme aura le droit de faire une fellation à son mari !"

    Il s'agit clairement de comparer une femme qui allaite à une femme qui gratifie son mari (pas son amant ou son concubin, ou son petit ami, admirez le choix des mots) d'une fellation.  Ben voyons.  Et c'est là que tout l'événement révèle l'attitude anti-allaitement. 

    SI la direction avait simplement voulu que la femme allaite plus loin, elle aurait pu s'excuser de réagir face à l'attitude anti-allaitement de l'autre femme.  Ensuite, elle aurait pu inviter la maman de prendre place sur une chaise à quelques mètres de la pataugeoire.  Le tout en douceur, et le tout en s'excusant du désagrément d'une telle demande.  Les événements n'auraient pas pris une telle tournure. On aurait pu alors pester sur l'argument d'hygiène complètement foireux, mais c'est tout.

    Autre remarque concernant la pudeur envers les enfants...

    A force de pudeur dans la société...

    Un enfant de 4-5 ans, venu chez moi et me voyant allaiter mon bébé s'inquiétait et ne comprenait pas ce que je faisais. Il était abasourdi, incrédule de découvrir qu'un bébé pouvait recevoir du lait du sein de sa maman (sa mère l'avait biberonné, ainsi que son petit frère).  Cet incident m'a choquée et j'y pense souvent quand il est question d’allaitement. 

    Trouve-t-on normal qu'un-e enfant ne sache pas qu'un-e enfant puisse être nourri-e par le lait de sa maman?  C'est du même ordre, si pas pire, qu'un-e enfant qui croie que les poissons sont carrés et panés (une fillette de 6 ans venue il y a 1 semaine à la maison ne connaissait pas le mot "arête" et ne savait pas qu'il y avait des arêtes dans un poisson - donc, cette croyance sur les enfants "ignorants de certaines réalités " est loin d'être un mythe).

    Enfin, j'aime cette conclusion d'Amélie Neveu:

    "Je m’interroge : Et si un parent avait crié sur son fils, l’avait fessé, giflé en publique serait-on intervenu de façon si violente ou aurait-on plutôt jugé que c’est un problème de famille ? Je doute, malheureusement que l’on aurait choisi la première option… La parentalité bienveillante est encore malheureusement trop tabou… Trop de mères en font encore et toujours les frais…


    Il est sale d’être mammifère. Il est sale de ne pas voir le sein que comme un objet destiné à exciter la gente masculine. Il est sale d’utiliser sa poitrine pour sa fonction première : NOURRIR sa progéniture."

    Au-delà du choc à la lecture de ce témoignage, il m'a fallu du temps pour analyser les faits.  Les railleries lues sur internet sur l'attitude d'Amélie Neveu, et ma propension spontanée à soutenir cette dernière m'ont conduite à décortiquer ce qui, dans l'événement, était inacceptable.

    Les commentaires sont affligeants.  Et détail intéressant, l'enfant allaité a 16 mois. Du coups, d'autres, qui se déclarent certes favorables à l'allaitement, ne peuvent se retenir d'émettre des réserves vu l'âge de l'enfant.  Certaines commentatrices ou certains commentateurs dénient à l'enfant le statut de "bébé".  "A 16 mois, on n'est plus un bébé".  En filigrane, on pourrait lire "A 16 mois, un-e enfant ne prend plus la tétée".  Donc, une mère qui allaite en public son enfant de 16 mois est indigne et mérite de se faire insulter.  Et là aussi, ressurgissent tous les clichés  sur l'allaitement.  Tout cela parce que la société intime une mère allaitante à le faire dans la discrétion.

    Par la suite, refusant d'en rester sur un sentiment d'injustice, j'ai introduit auprès de l'Institut pour l'égalité des hommes et des femmes, une plainte portant sur cet incident.  Il s'agit, à mon sens, d'une discrimination indirecte visant la femme.  Une mère allaitante s'est faite insultée, avec la bénédiction de la direction du Bois des Rêves, et après avoir connu une telle humiliation publique, cette femme ne pouvait que quitter les lieux pour protester contre l'insulte indirecte subie (fellation, exhibitionniste).  La discrimination est indirecte car elle ne vise pas en tant que telle la femme.  Mais, de fait, seule une femme ne pourra jamais allaiter.  Un homme ne risque donc jamais de subir pareille humiliation et insulte de la part du Bois des Rêves.

    Voici la teneur de mon signalement à l'Institut pour l'égalité des hommes et des femmes, dont j'ai reçu l'accusé de réception aujourd'hui.  Je veillerai à compléter mon premier message envoyé par le billet que vous venez de lire:

    Bonjour,
    Une dame allaitant son bébé dans la pataugeoire du Bois des Rêves, le 17 juillet, s'est vue intimer l'ordre de quitter la pataugeoire pour cause d'indécence.

    Après avoir prétexté des raisons de sécurité (l'enfant, voyez-vous, aurait pu tomber dans l'eau), après avoir comparé l'allaitement à une fellation ("si on acceptait ça, on acceptait tout, même une femme qui ferait une fellation à son mari !"), la mère a dû quitter la piscine, humiliée.

    Dans un article de 7/7, la journaliste est "un endroit, il est vrai, peu approprié pour nourrir un bébé".

    Un père devrait-il se cacher pour donner un biberon? Serait-il soupçonné de risquer de faire tomber son bébé?

    A mon sens, cette attitude touchant à l'interdiction d'allaiter s'apparente à une discrimination indirecte fondée sur le sexe, loin de la problématique de l'exhibition sexuelle de l'allaitement que le Bois des Rêves veut imposer.

    Dans l'attente de vos nouvelles, vous trouverez ci-dessous des liens dans des articles de presse.

    J'inviterai également la maman concernée de porter plainte par elle-même.

    Bien à vous,

    A suivre...

    Pour les questions juridiques, lire l'ouvrage de [2011-07-28] Martine HERZOG-EVANS, Allaitement maternel et droit, Paris, L'Harmattan, 2007 

    Ce livre concerne la France mais les propos juridiques valent pour la Belgique. Rapidement, parce que je ne me suis pas encore penchée sérieusement sur ces questions:
    Il n'existe aucune interdiction d'allaiter "en public" son enfant.  De même, la loi n'impose nullement le port d'un voile pendant l'allaitement.  L'interdiction d'exhibitionnisme ne s'applique pas au cas de l'allaitement.  Celui-ci ne rentre pas dans les situations d'exhibitionnisme visées.  Enfin, il serait curieux qu'allaiter soit condamné sous prétexte d'outrage aux bonnes mœurs.  

    ***

     

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