• Rapport 2010 du DG des droits de l'enfant sur la pauvreté, pages 21 & 22

    Extrait, pp 21 & 22 (la mise en gras vient de moi):

    L’école : l’ascenseur social en panne !

    Enfin, l’école retient l’attention de l’ensemble des intervenants et dans tous les arrondissements. Plutôt que de jouer un rôle majeur dans la prévention des exclusions et dans la réduction des inégalités sociales, les professionnels dénoncent

    le fait que l’école conforte et cultive les inégalités. Ils estiment que le lien entre pauvreté et difficultés scolaires est manifeste et regrettent le maintien d’un système scolaire à deux vitesses. De nombreuses voix s’élèvent pour regretter la sélection des élèves tant à l’entrée des écoles qu’à l’intérieur de celles-ci via, notamment, le redoublement et les réorientations vers les filières techniques ou professionnelles. Paradoxalement, ces dernières se révèlent  particulièrement coûteuses, notamment par l’investissement en matériel technique (coiffure, cuisine…). De nombreux

    cas d’orientations inadéquates vers l’enseignement spécialisé nous ont également été rapportés. Plusieurs témoignages corroborent l’idée que le système scolaire organiserait un système de « retard scolaire », lequel engendre lui-même l’exclusion progressive des enfants (exemple : on exclut d’une école moyenne vers une école moins bonne et ensuite d’une section valorisée vers une section dévalorisée). Les enfants font ainsi l’apprentissage de la disqualification qu’ils intègrent pour la suite de leur parcours scolaire. Pour beaucoup d’intervenants, le système scolaire subit l’effet de marché et de clientélisme et l’enseignement devient un luxe à la portée de quelques uns seulement… La question des conséquences des différences culturelles sur la qualité des relations parentsécole est également souvent relevée. Faute de sensibilisation et de formation suffisante des enseignants, ceux-ci portent souvent un regard critique et accusateur sur les parents pauvres et leurs enfants. La question spécifique des poux, évoquée dans tous les arrondissements,  cristallise ces incompréhensions et révèle l’ampleur des malentendus entre les familles défavorisées et l’école.  Enfin, l’absence de gratuité à l’école, pourtant prévue et organisée dans divers textes légaux, continue à causer d’innombrables problèmes dans la relation des familles précarisées à l’école. Cette question reste particulièrement sensible lors d’organisation d’événements spécifiques (activités culturelles ou sportives) pour lesquels la participation financière des parents est requise, de même que lors d’organisation de classes vertes ou de neige. Les intervenants regrettent la mise à l’écart des enfants et des familles à ces occasions et dénoncent la « pollution » des relations par l’argent entre élèves et enseignants (particulièrement dans les petites classes).

    disponible sur : http://www.dgde.cfwb.be/fileadmin/sites/dgde/



    [2011-04-11] Rapport 2010 du DG des droits de l'enfant sur la pauvreté - pages 52 & 53 »

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