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19 février '15 - Ma fille déloge, de sa propre initiative...nuit improvisée chez un ami, puis un autre
Le vendredi 23 janvier, ma fille a, de sa propre initiative et sur sa propre demande exprimée on ne peut plus clairement, passé sa 1ère nuit chez un copain. De vendredi à samedi. Nous étions venu-e-s jouer 2 heures chez Iwan, et devions rentrer pour recevoir des invité-e-s à la maison. Ma fille ne voulait pas rentrer ; ne voulait pas mettre son manteau. Perfide, convaincue que je lui assènerais là un argument massue afin de la motiver à enfiler son pardessus : « tu dors ici, alors ? » C’est là que ma fille me renvoie une réponse étonnante. J’ai mis des jours pour m’en remettre : « Oui, je dors chez Iwan ». C’est tôt, pour prendre une telle autonomie et liberté. 2 ans et demi. Je trouve cela très tôt.
- Tu rentres?
- Non, je reste à la maison d’Iwan.
J'ai réclamé un bisou qu'elle m'a concédée du bout des lèvres tellement elle était absorbée par un jeu. Jusqu'au bout, j'ai tenté de la faire changer d'avis. J’étais convaincue qu’elle ne parlait pas sérieusement. Qu’elle changerait d’avis au moment où je partirais, qu’elle pleurerait à la porte une fois que je l’aurais fermée. D’ailleurs, j’ai attendu dans la voiture. Rien.
Plus tard, au moment où il convient se décider pour amener une couche, son pyjama et sa brosse à dent, je téléphone. Je suis convaincue, elle réclamera de rentrer. Je demande à la maman d’Iwan de reposer la question. J’entends alors la réponse.
- Oui, je reste dormir chez Iwan. Je ne ferai pas de bruit.
Mon homme décide d’aller déposer les affaires. Il veut y aller en vélo. Je l’en dissuade. « Ne sait-on jamais. A mon avis, quand elle te verra, elle changera d’avis. Or, il fait tard, il fait froid. Elle va s’en doute s’endormir dans la voiture. Prends plutôt la voiture ».
Que nenni. Notre amie lisait un livre aux enfants. A. était très absorbé dans cette lecture. L’arrivée de son père l’a dérangée dans cette activité. C’est lui qui a réclamé un bisou. Je ne suis même pas certaine qu’il en a bénéficié, peut-être a-t-il eu droit à un signe de la main.
Plus tard dans la soirée, j’ai à un moment sursauté et ai accouru à la porte, à la crainte que ce soit mon amie qui me rapporte ma fille. Il était +/- 21h30. Rien. Lorsque nous mettons en route le thermostat, les portes fermées font un mouvement un brin bruyant, comme si quelqu’un frappait à la porte. C’est ce qui arriva lorsque j’ai bondi du fauteuil et me suis précipitée à la porte, quelque peu affolée que ce soit mon amie qui me ramène ma fille paniquée à l’idée de dormir seule loin de ses parents, sans y avoir été préparée. Evidemment, je n’ai trouvé personne derrière la porte.
J’’ai retrouvée ma fille en pleine forme le lendemain matin.
Bref: ma fille grandit ! [émotions]
***
Ce vendredi, c’est chez Kaïs que nous passons la soirée. Un repas délicieux, avec des personnes super intéressantes. Le temps file. Fiston réclame de rentrer. La montre indique 23h30 ! Ah, quand même ! Je dis à mon fils de se mettre en pyjama. Ma fille, comme d’habitude, se dérobe en courant. Elle joue ; ne veut pas se déshabiller et se vêtir de son pyjama. Là, comme une amnésique qui a oublié l’épisode passé, je lui dis : « Bon, en tout cas, nous, on part. Tu restes dormir chez Kaïs ? »
Evidemment, je pensais que cet argument la convaincrait de nous suivre. Cela marche en principe. Mais, là, comme chez Iwan, cela lui a, au contraire, donné l’idée. « Oui, je dors chez Kaïs ». « Tu dois aller demander à K., la maman de Kaïs, si elle est d’accord ». Pas une pas deux, ma petite se dirige tout droit chez K. en pleine conversation et lui dit : « Je veux rester dormir chez Kaïs ». Mon amie me regarde. Ok ? Ok. L’affaire est bouclée. Je suis surprise, mais quand même moins abasourdie que la première fois. Et là, j’ai la foi que tout va bien se passer, puisque c’est elle qui l’a demandé et que la dernière fois, tout s’est remarquablement bien passé. Et effectivement, tout s’est déroulé à merveille. Elle et son copain ont été dormir tard, et, fait exceptionnel, elle a dormi tard le matin. Les parents ont eu droit à leur grasse mat’. Enfin, surtout K., mon amie, parce que mon homme a téléphoné à 9h30 et est tombé sur son homme…Toute la maisonnée dormait encore, sauf Nô qui a répondu au téléphone (d’après lui ; mais il serait capable de mentir par politesse).
Le matin, lorsque j’arrive pour chercher ma fille, je suis accueillie par un geste : « Non maman ! Non, tu viens me chercher tout à l’heure ! »
Ah, l’amitié à un âge si jeune, j’avoue, cela m’épate et m’émeut énormément ! Quel signe de confiance en des adultes autres que sa famille ! Je suis également impressionnée par cette confiance.
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Tags : autonomie, amitié, déloger, nuit, Iwan, Kaïs
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