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[2011-04-28] Trois fées pour un plaidoyer. L’éloge d’une naissance amoureuse et consciente
de Brigitte DOHMEN, Corinne GERE et Christiane MISPELAERE
Voici un livre qui me tient particulièrement à cœur. Ma lecture date donc, ce que j’écrirai ici est vraiment les idées qui m’ont marquées, celles qui me servent de repère.
J’ai découvert ce livre dans un rayon de librairie alors qu’une très bonne amie souhaitait un enfant. Curieuse par le sujet, je l’ai acheté. C’était en août 2008. Mon chéri et moi avions décidé depuis peu de nous marier. Je lui ai parlé du livre, en particulier, du chapitre consacré au désir d’enfant. Du coup, nous avons convenu que notre enfant viendrait quand il aurait envie de venir, à partir de cet instant, puisque nous étions décidés à nous marier.
Je constatait autour de moi ce que les auteures du livre dénoncent. En gros, trop de femmes (et d’hommes) pensent qu’avec la contraception, il est possible de décider quand on aura un enfant. En réalité, la contraception permet de décider quand on ne veut pas d’enfant. Sauf erreur, accident, cela fonctionne assez bien. Par contre, personne ne peut décider quand l’enfant viendra. Personne n’est maître de cela, si ce n’est maintenant ceux qui recourent aux nouvelles techniques de procréation assistée (et encore, cette affirmation est discutable, on connaît nombre de programmes de procréation assistée qui n’aboutissent pas).
Beaucoup, disent les auteurs, attendent le mariage, ou d'être bien installés ou d'avoir un boulot, d'avoir du temps, etc. Une fois mariés, les amoureux se disent prêts pour leur progéniture. Seulement, il arrive que celle-ci tarde. Au moment de lire ces lignes dans le livre, cette situation était assez fréquente dans notre entourage. Nous apprenions les difficultés que traversait tel ou tel couple pour concevoir leur premier enfant. C’est suite à ce livre que ma moitié et moi avons opté pour laisser notre bébé venir quand il le désirerait. Sur ce coup-là, il nous a vraiment surpris.
Le jour où je m’étais décidée à commander ma robe de mariée soit le 30 novembre 2008, par acquis de conscience, avant de débourser une quelconque somme, j'ai souhaité m’assurer que je pourrai rentrer dans la robe, quelques mois plus tard. Bingo ! Le projet de mariage sera reporté. Pas envie d’avoir à gérer un mariage, mais envie de me consacrer totalement à une grossesse…
Il y a certainement d’autres choses très très intéressantes dans ce livre. Les auteures, une psychologue, une gynécologue-obstétricienne et une sage-femme, dénoncent l’hypermédicalisation des grossesses et des accouchements.
C’est notamment une des premières lectures qui nous ont convaincus de ne pas connaître le sexe du bébé qui occupait mon ventre, de limiter au maximum les échographies (de toute façon, mon homme était contre les échos). Je ne sais plus si c’est ce bouquin, si c’est le site Alter-Natives.be, si c’est d’autres lectures, si c’est le tout, qui m’ont persuadée de chercher une sage-femme pour le suivi…Et de chercher une Maison de naissance.
La Maison de naissance, c’est une idée qui m’avait été soufflée par une jeune maman, médecin, rencontrée chez une connaissance commune. Je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam, et n’ai échangé avec elle que trois mots :
Moi : Dans quel hôpital le petit est-il né ?
Elle : Il n’est pas né à l’hôpital.
Moi : Ah, il est né où alors ?
Elle : Dans une maison de naissance.
Moi : C’est quoi, ça ?
Elle : Un lieu qui n’est pas un hôpital où les femmes peuvent accoucher.
Moi : Oh, et pourquoi ce choix ?
Elle : Parce que je suis médecin, et je vois comment cela se passe dans les cliniques belges (ndlr : elle est Roumaine). Et je ne voulais pas vivre cela. Puis, là, mon mari a pu rester dormir avec bébé et moi.
Cette explication m’a marquée à vie. Voilà comment une conversation de deux minutes peut marquer au point d’influencer le mode de pensée futur. Les quelques phrases qui suivirent la conversation m’apprirent qu’il n’y avait pas de maison de naissance à Bruxelles. Cette rencontre eut lieu il y a bien cinq ans. Mes projets de famille ne figuraient pas encore à l’agenda. Toutefois, j’ai conservé en mémoire cette conversation. La médecin n’était guère loquace sur le sujet. Mais j’avais un mot en tête : maison de naissance.
C’est cette ouverture d’esprit à une maison de naissance qui m’a amenée à lire le bouquin dont il est question ici.
Je retiens également de ce livre que les auteures ont dénoncé le postulat 100% fiable du résultat de l’amniocentèse. Critique que j’ai également lue dans un autre livre que je compulsais dans une librairie mais dont je n’ai pas noté la référence. L’auteure est une sage-femme qui travaille dans un hôpital, me semble-t-il. Pas vraiment dans la mouvance « naturelle », mais pleine de bon sens. Avec ces critères, difficile de retrouver la référence.
Toujours est-il que je connais au moins deux cas qui m’ont été rapportés, non par le parent même mais par un proche du parent, où le bébé est né trisomique malgré le résultat négatif (donc pas trisomique) de l’amniocentèse.
Trois fées pour un plaidoyer a été le premier livre d’une longue série sur la grossesse, l’accouchement, le maternage, l’éducation. Il m’a profondément marqué. Je le recommande vivement.
Brigitte DOHMEN, Corinne GERE & Christiane MISPELAERE, Trois fées pour un plaidoyer. L’éloge d’une naissance amoureuse et consciente, Bruxelles, éd. Amyris, 2004.
Croquis magnifiques.
[2011-04-06] Un ouvrage à lire avant, pendant et après la grossesse, tant les questions soulevées sont justes et les réflexions partagées riches... C'est sûr: j'adore ce livre!
J'ai reparcouru ce livre. Le fait de l'avoir évoqué ici m'avait donné envie de le relire. Je retrouve beaucoup des idées qui sont les miennes soit que je les partageais déjà avant soit que ce livre me les a insufflées.
Ce bouquin mériterait un vrai résumé des grandes lignes qu'il défend. Je réalise que ce que j'ai écrit dessus l'autre jour est trop trop réducteur car cet ouvrage aborde tellement de sujets et de problématiques importants. En le reparcourant, je me suis répétée à maintes reprises comme il serait opportun que les femmes, médecins et sages-femmes le lisent; en particulier ceux qui ne comprennent pas les "gens comme moi" qui dénoncent l'hypermédicalisatin, qui accouchent à l'hôpital, et qui continuent à allaiter après trois mois...
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Tags : livre, maternité, grossesse, accouchement, hypermédicalisation
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