• 16 janvier '15 - Une école à la maison

    Ce matin dans la voiture

    Ma fille: Je ne veux pas aller à l'école!  Je ne veux pas aller à l'école !!

    Moi: Bon, nous avons un problème, ma chérie.  Comment va-t-on faire?  Tu dois aller à l'école. 

    Elle: On rentre à la maison et tu ouvres une école à la maison.

    CQFD happy

    Moi: mais comment je vais faire?  Il faut que je travaille.  Pour payer les factures?

    Mon fils: J'ai une idée, maman.  Toi ou papa, vous devenez instituteur de l'école à la maison.  Vous travaillez pour l'école à la maison, quoi.

    CQFD bis he

     

    ***

    La pédagogie Steiner est très axée sur les contes et légendes, les fées et les lutins.  Nous savions que nous aurions des différends avec l'école à ce propos.  En particulier au moment de Noël.

    Cela n'a pas manqué en décembre avec la Saint-Nicolas...

    Lundi, mon fils m'apprend que la chanson qui dit qu'une étoile (l'étoile du berger) reste dans la ciel ne dit pas la vérité.   En réalité, l'étoile du berger qui scintille dans le ciel est la planète Vénus .  Je dis à mon petit chéri qu'il pourra le dire à Olga.  Réponse:

    - A l'école, on dit parfois des choses pas vraies. 

    Silence.

    - Oui, mon chéri, mais tu pourras le dire à Olga.

    - Non, c'est toi.  Parce que l'autre fois, quand elle a parlé de Saint-Nicolas, j'ai dit que St-Nicolas n'existait pas, elle m'a dit que non, ce n'était pas vrai, qu'il existait...

    arf  Pas chouette, je trouve...Il reçoit donc le message qu'à l'école, on peut raconter des mensonges...

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  • Commentaires

    1
    Louise
    Vendredi 16 Janvier 2015 à 11:47

    Hello, 

     

    intéressant cette idée que Saint-Nicolas est un mensonge ou pas... ici des articles qui temporisent (je ne suis pas sûr d'être d'accord avec tout, mais c'est intéressant) :

     

    http://www.psychologies.com/Planete/Societe/Noel/Articles-et-Dossiers/Ces-parents-anti-Pere-Noel

     

    Quand l'enfant comprend que Saint-Nicolas n'existe pas : "Faites-le plutôt entrer dans le « monde des grands » en lui confiant que, maintenant, il est au courant d’un secret. Ainsi, vous permettez à votre enfant de faire un petit pas de plus vers le monde des adultes, tout en lui proposant d'être aussi un peu le gardien de ce mythe merveilleux. Il pourra ainsi, intuitivement, comprendre que cette histoire de saint Nicolas ou de père Noël a une fonction qui n'est pas celle d'un mensonge, dans le sens de dissimuler une vérité, mais celle d'un mythe qui donne à rêver." - Le Ligueur

     Et aussi 

     http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_133005/fr/il-faut-sauver-saint-nicolas?part=1

     Nous avons décidé avec Lucien de jouer le mythe, la magie de Saint-Nicolas. Nous avons tout les deux un bon souvenir de ces moments. 

     

    Une petite anecdote rigolote (enfin j'avais pas rigolé sur le moment):

     

    En 3e maternelle, mon institutrice nous dit en classe "les cloches de pâques vont venir déposer les oeufs dans les jardins". Je réplique, sûre de moi et contente d'en savoir plus que mon institutrice : "mais non, c'est les parents qui déposent les oeufs". Du coup, pour ne pas gâcher le mythe aux autres enfants, et c'est là qu'à mon avis elle n'a pas bien réagit, elle me dit "mais non c'est pas vrai". Je réplique "si c'est ma maman qui me l'a dit." "Ta maman s'est trompée alors" (!!!). Du coup évidemment grosse crise de larmes (elle remet ma maman en question !), l'institutrice m'a pris à part et m'a expliqué que oui ma maman avait raison, mais que il fallait alors garder le secret (ce qu'elle aurait du me dire tout de suite).

     

    Après cet épisode, rentrée à la maison, j'ai évidemment fait le lien avec Saint-Nicolas, et demandé à mes parents si c'est aussi les parents qui déposaient les cadeaux. Et j'étais très fière de l'avoir découvert ! Genre enquêteuse. Je n'ai jamais pensé que ma maman m'avait "menti" sur ce coup là. C'était le jeu de "faire semblant" en quelque sorte. D'ailleurs je connais des enfants qui n'y croient plus mais ne le dise pas clairement, car ils continuent à vouloir que leurs parents "fassent semblant".

     

    Et puis, je me pose la question, n'est-ce même pas intéressant de se rendre compte que tout n'est pas vrai, même ce que les parents disent ? de pouvoir remettre en question les dire et croyances, même celles des parents ?Que les croyances/idées des parents peuvent être discutées ou remises en question ?

     

    Bon, tout ça c'est pour Saint-Nicolas. Je n'ai pas d'avis sur les lutins et autre légendes. Un mythe me suffit ! pour le reste on dit (notre) vérité à Lucien !

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    2
    Lundi 19 Janvier 2015 à 13:51

    Rahhhhhh, cette fameuse question de St-Nicolas/Père Noël, qui soit dit en passant, seraient la célébration du même personnage historique.
    J'avais déjà "rédigé" quelques billets qui renvoyaient à des articles:

    http://den.eklablog.fr/2011-12-06-faire-croire-ou-non-a-saint-nicolas-ou-pere-noel-a25690327

    http://den.eklablog.fr/27-decembre-13-le-pere-noel-selon-levi-strauss-a105489750

    L'article de Levi-Strauss est disponible ici

    (adresse générique : http://classiques.uqac.ca/classiques/levi_strauss_claude/pere_noel_supplicie/pere_noel_supplicie.html)

    " Il est bien certain que rites et mythes d’initiation ont, dans les sociétés humaines, une fonction pratique : ils aident les aînés à maintenir leurs cadets dans l’ordre et l’obéissance. Pendant toute l’année, nous invoquons la visite du Père Noël pour rappeler à nos enfants que sa générosité se mesurera à leur sagesse; et le caractère périodique de la distribution des cadeaux sert utilement à discipliner les revendications enfantines, à réduire à une courte période le moment où ils ont vraiment droit à exiger des cadeaux. Mais ce simple énoncé suffit à faire éclater les cadres de l’explication utilitaire. Car d’où vient que les enfants aient des droits, et que ces droits s’imposent si impérieusement aux adultes que ceux-ci soient obligés d’élaborer une mythologie et un rituel coûteux et compliqués pour parvenir à les contenir et à les limiter? On voit tout de suite que la croyance au Père Noël n’est pas seulement une mystification infligée plaisamment par les adultes aux enfants; c’est, dans une très large mesure, le résultat d’une transaction fort onéreuse entre les deux générations. Il en est du rituel entier comme des plantes vertes – sapin, houx, lierre, gui – dont nous décorons nos maisons. Aujourd’hui luxe gratuit, elles furent jadis, dans quelques régions au moins, l’objet d’un échange entre deux classes de la population : à la veille de Noël, en Angleterre, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle encore, les femmes allaient a gooding c’est-à-dire quêtaient de maison en maison, et elles fournissaient les donateurs de rameaux verts en retour. Nous retrouverons les enfants dans la même position de marchandage, et il est bon de noter ici que pour quêter à la Saint Nicolas, les enfants se déguisaient parfois en femmes : femmes, enfants, c’est-à-dire, dans les deux cas, non-initiés."

     

    Petit sujet de réflexion...sur les fables, le passage, le rite et l'initiation...
    Pourquoi la plupart des parents aujourd'hui ont-ils abandonné la fable des choux et des cigognes des nouvelles-nées et nouveaux-nés? 

    Par contre, il semble que les cloches de Pâques et la petite souris pour les dents soient maintenues...Lorsque la légende permet d'apporter un cadeau qui est laissé à l'appréciation des parents....la fable est maintenue...Pour une maman enceinte, le bébé va arriver (si tout se passe bien) et ce fait ne dépend pas du comportement de l'enfant.  Or, pour les chocolats de Pâques, le cadeau de la souris, du PN/SN, on peut laisser entendre à l'enfant que s'il/elle n'est pas sage, elle/il ne recevra rien.

     

    Il y a aussi ce fameux passage de Catherine Dumonteil-Kremer:

    "pour moi le fait de croire ou pas au père noel n'a rien à voir avec une opinion, il n'existe pas... Si quelqu'un croit en son existence ici je comprendrais qu'il la transmette à son enfant, mais là c'est très différent, nous sommes un groupe d'adultes qui ne croyons pas plus au père noel depuis longtemps, nous savons qu'il est une fable, et nous faisons ou pas passer ce message à nos enfants. 

    Quand ma dernière fille Claire doutait de son existence parce que son institutrice lui disait que le père noel existait bien, j'insistais dans l'autre sens, parce que ce n'est pas une opinion que je donnais, c'était une vérité tangible. Quand je parle à mon enfant de la vie après la mort ou de l'absence de vie après la mort, pour moi je formule une opinion, une croyance. Mais sur le père noel ça n'en est plus une.   

    Quant à la magie, je trouve la vie en soi pleine de magie.  Elle est suffisamment magique.  Elle est elle-même suffisamment pleine de croyance et de foi, je ne ressens pas le besoin de rajouter ce que je considère comme une magie artificielle pour rendre un moment joyeux.  Souvent les parents disent combien ils ont du plaisir à maintenir la fable, ce qui indique bien que la fonction du PN ne sert pas que pour l'enfant mais aussi pour les adultes.  Ce qui n'est ni mal ni bien en soi à mes yeux.  Je le précise.


    Bref, comme il n'y a pas une seule façon d'éduquer un-e enfant, je suis arrivée à la conclusion qu'il n'y a pas UNE seule bonne façon de faire avec le P.N.

    Je conçois aujourd'hui que d'autres parents ne partagent pas mon avis.  Je demande seulement que les autres parents et adultes respectent le fait que mon homme et moi ne partageons pas leur manière de faire.  Et répondre à un enfant "ce n'est pas vrai" alors que l'adulte sait pertinemment que cela est vrai que SN ou PN n'existe pas, c'est un déni terrible.  J'aurais préféré de loin que l'adulte prenne l'enfant en aparté et lui explique que lui sait que SN n'existe pas mais que les autres ne le savent pas encore et de lui demander de maintenir le secret. C'est d'ailleurs ce qu'a fait la maman de deux petites filles du jardin d'enfants de mon fils.  Et ce dernier a tout à fait compris le message.  Mais le déni, non merci!  La conséquence est que mon enfant se dit qu'à l'école, on n'y raconte pas que la vérité.  Je le trouve un peu jeune pour demander de lui qu'il ait un esprit critique...

    Pour les souvenirs de soi enfant...Je pense qu'ils influencent.

    Par exemple, moi, je n'y ai jamais cru vu qu'au Cambodge, il n'y a pas ni PN ni de SN.  Donc mes parents ne se sont jamais inscrits dans cette fable occidentale.

    J'ai vu ma petite soeur morte de trouille à la vue de SN en visite à l'école lorsqu'elle était en maternelle.  Encore aujourd'hui, alors que mon fils a 5 ans et qu'il sait que SN n'est qu'un homme déguisé, Fiston en a peur; il est littéralement paniqué à l'approche de SN.  Pareil pour ma fille.   Alors, dans ces conditions, où est le plaisir de maintenir une magie qui fait peur ?

     

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