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27 mai '13 - Notre pain quotidien, mangerez-vous encore de la viande après l'avoir vu?
A voir "Notre pain quotidien" en cinq parties. Sans commentaire, sans voix off. (ci-dessous)
Dans la 1ère partie, on voit bien la marchandisation du vivant. Les animaux, surtout les poussins, sont traités comme des choses. Ils sont privés d'air frais et de soleil. Quant à l'agriculture, voyez les tomates. Quasi sans terre, sans soleil. Mais avec beaucoup de produits qui nécessitent, de la part des hommes qui vont les répandre, des déguisements de démineurs...
La comparaison avec la guerre est facile...Les pesticides viennent des restes de guerre. Voy. Solutions locales pour un désordre global. Pour quelques infos alléchantes sur le gaz moutarde: la fiche d'un laboratoire suisse.
Dans la deuxième partie, un constat s'impose en moi: toute l'eau nécessaire pour ces cultures...J'imagine que l'agroécologie développe des systèmes pour ne pas user et abuser de l'eau.
De plus, deux scènes me frappent: celle de l'accouchement par césarienne et celle des pommes dans l'eau. Pour les pommes du commerce, vous pouvez donc être sûr-e-s que les vitamines sont déjà parties. Quant à l'accouchement de cette vache, elle ne paraît pas le moins du monde concernée par la venue de son bébé qu'elle ne verra d'ailleurs pas, ne touchera pas, rien. Son petit lui est enlevé tout de suite. Pour rappel, la vache est un mammifère. Elle est censée allaiter son bébé.
A côté d'un tel accouchement, il y a l'accouchement par voie basse, "aidé par l'homme", comme la femme aidée par les forceps :
On peut aussi imaginer l'accouchement physiologique d'un veau :
Ce qui me frappe, c'est la similitude de l'attitude des accoucheurs avec ceux et celles de femmes lors de césarienne ou d'accouchement dans les hôpitaux. Cette façon de considérer que la femme qui accouche n'est pas concernée ou pas capable, je l'ai lue à de nombreuses reprises lors de témoignages de femmes et d'hommes...Et vous avez vu que dans les deux accouchements par voie naturelle, les vaches lèchent leur bébé? Rien à voir avec ce que vous visionnerez dans l'épisode 2.
Dans la troisième partie, se confirme le constat que les femmes et les hommes qui travaillent oblitèrent complètement que ce qu'elles et ils touchent ont été vivants. Admirez également le vol de l'avion! On en parle également dans Nos enfants nous accuseront. Et le cimetière qui suit...La scène de la salade a énormément marqué le collègue qui m'a parlé de cette vidéo et grâce à qui je la visionne. La vue de la traite de vaches par les machines me rappelle la bergerie de l'oncle de mon chéri. C'est toute cette machinerie que celui-ci croyait nécessaire qui le rendait sceptique quant au projet d'Antoine du Champ des Cailles de produire des fromages de brebis à partir du lait des moutons sur le champ. Or, ce fromage existe bien et est délicieux! Alors que, vous avez vu les photos, il n'y a aucune installation sauf un abri fait de palettes de récupération. Dans cet épisode, on voit également la main d'oeuvre bon marché que procure l'immigration.
Dans la quatrième partie, j'ai pleuré à la vue de ces porcelets tétant leur mère couchée dans une cellule juste assez grande pour elle et ses petits. Puis, ces deux femmes qui coupent la queue .. J'ai trouvé cela aussi sur le traitement des cochons: http://productions-animales.e-monsite.com/pages/les-animaux/les-cochons.html
C'est une honte! Nous sommes en passe de devenir végétariens...Nous réfléchissons aux alternatives à la viande à la maison...Ce genre de vidéo vous coupe l'envie d'en manger. De quel droit traite-t-on ces êtres vivants de la sorte? Cela m'évoque le film que nous avons vu dernièrement "Cloud Atlas", avec ces femmes créées pour servir ainsi que le livre "Auprès de moi toujours" qui m'a tellement ébranlée que j'ai voulu que mon homme le lise (ce qui est extrêmement rare) pour que l'on puisse échanger sur le sujet. Si vous ne comptez pas le lire, voici un résumé qui dévoile tout et qui explique bien en quoi ce roman (pas si dystopique que cela si on y réfléchit bien) est si dérangeant et marquant. Un film en est sorti sous le titre de Never let me go.
Dans la cinquième partie, on voit l'autre scène dont m'avait parlé mon collègue: Cet "aspirateur" à poules.
La scène des boeufs qui se font piquer me saisit. L'un après l'autre. Oui, vraiment, je me demande de quel droit nous traitons d'autres êtres vivants de cette façon. Je le savais, j'avais déjà vu des images, mais pourquoi ai-je pu faire comme tout le monde et m'en détourner pour continuer à manger ma viande? Que me faut-il pour me dégoûter totalement de la chair animale? Les animaux de la petite exploitation qui approvisionne notre petite boucherie (entreprise familiale sans intermédiaire: de la naissance, de l'engraissage à la vente - et la "tuerie"? à demander la prochaine fois que j'y vais. La boucherie est attenante à la boulangerie bio) sont-ils mieux traités?
En guise de conclusion...
Vous l'aurez compris. Lorsque l'industrie fait du *bio*, elle se contente de faire sans ou avec moins de pesticide. Ce faisant, elle n'a rien compris à la philosophie de celles et ceux qui défendent un respect de la terre, des animaux et des hommes. La culture et l'élevage intensifs, aussi beau bio soient-ils, sont des leurres. Quand vous achetez du *bio* dans les grandes surfaces, je crains que les légumes, fruits et viandes de votre caddie soit cultivés et élevés dans les mêmes conditions...Les oeufs *bio* de poules en batterie sont une abérration. Les légumes et fruits emballés dans un plastique individuel comme au Lion et cultivés sur le même mode de que l'industrie est une contresens.
Quant à la viande, en toute honnêteté, que faire pour s'en passer? Comment pour se départir de la substance et du goût de la viande? Vous, comment faites-vous?
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Tags : notre pain quotidien, viande, industrie, pesticide
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Commentaires
Je partage ton point de vue. Si la viande vient d'une petite exploitation, que l'animal a été bien traité, et que sa vie est respectée, je peux concevoir qu'on ne soit pas végétarien. J'ai d'autant plus de mal que dans la cuisine cambodgienne, même si on ne mange pas beaucoup de viande, celle-ci est quand même présente par petites touches.
En même temps, ce que l'auteure de les ? composent dit c'est que, pour notre petit plaisir, nous sacrifier la vie d'un être vivant. Et c'est vrai, je pense que la plupart du temps, il s'agit d'un petit plaisir. Parler de besoin de manger la viande, vu notre mode de vie sédentaire, je doute que l'on puisse réellement parler de besoin...Crois-tu que l'envie de viande traduise un besoin de viande?
Pour le moment, notre viande vient de la petite boucherie du coin, tu sais, celle attenante à la boulangerie bio près de chez nous. Ce n'est pas de la viande bio. La seule différence avec la viande bio, c'est que les animaux ne reçoivent pas d'aliments biologiques. La vendeuse m'a expliqué qu'il était difficile pour cette petite exploitation de s'approvisionner en bio, que parfois il n'y en avait pas. Mais qu'il leur arrivait de donner du bio quand ils en avaient. Puis, comme c'est une petite exploitation familiale, les certifications coûtent trop cher par rapport à ce qu'ils retireraient comme avantage. Mais, c'est sans OGM, sans antibiotique (je vais demander, mais j'imagine que c'est aussi sans vaccin?). Puis, c'est la même famille (une autre branche) qui s'occupe de l'abattage, je crois. Et la même famille (une autre branche) qui vend. C'est vraiment une petite exploitation familiale. Et les animaux naissent dans cette ferme (ce n'est pas des bêtes que les exploitants achètent ailleurs).
Mais bon, avec cela, je ne sais pas si les animaux sont traités avec respect...3Laura CheriponVendredi 31 Mai 2013 à 21:36Oui, l'auteure des ? composent parle de ce petit plaisir et tu poses très justement la question de la différence entre envie/désir et besoin. La même question peut se poser pour le fait de manger en général. Que mange-t-on par envie et que mange-t-on par besoin? je crois que la différence est très difficile à faire, et à nouvau dépend des personnes et même des moments. Parfois, je sais que je mange pour le plaisir plus que pour le besoin, parfois l'inverse.
Avec l'eau, c'est simple. Fais tu la différence entre désir/plaisir de boire et besoin de boire? Sans doute. Sens tu quand tu bois un verre pour le plaisir (sans soif) ou que tu bois par soif (souvent de l'eau)? ces sensations peuvent être explorées dans la sphère de la nourriture aussi.
Pour la viande, j'essaie de rester au plus proches de ce que je perçois comme mes besoins. Pour moi, si je commence à avoir envie de viande, à y penser de manière repétée plusieurs jours de suite, alors que ça faisait deux semaines que cette envie était absente, je pense qu'il s'agit d'un besoin. Je pense que ce rapport à la nourriture est possible, sauf dans le cas des nourritures addicitves. J'ai bu du café tous les jours pendant tout un temps et c'était super dur de ne pas en avoir le matin, mais je sentais que c'était autre chose que le besoin au sens besoin du corps pour se nourir. Plutot forme de dépendance psychologique, physique et comportementale.
J'ai lu sur le blog des ? je crois que certains pensent qu'il peut y avoir une petite dépendance à la viande. Je n'en sais rien, mais moi je ne le vis pas de ce point de vue là. Tout le monde n'a pas les mêmes rapports de dépendance non plus. Quand je vois après un mois durant lequel je n'ai pas mangé de viande sans même y penser, que j'ai envie d'un plat de viande, je sens en moi qu'il ne s'agit pas de frénésie ou de dépendance, mais de besoins du corps.
J'étais carencée en vit D (la nouvelle mode pour vendre des cachets mais bon), et donc pas envie de prendre des cachets ou des ampoules. Donc je mange plein de foie de morue et d'huile de foie de morue. Au début je pouvais te manger une boite par jour. Au fur et à mesure, j'en avais de moins en moins envie jusqu'à ne plus avoir envie de terminer la dernière boite. Là je me suis dit que mon corps n'avait plus autant besoin de cet aliment, que certaines carences étaient en bonne voie de disparition (peut être autre chose que la vit D).
Mais je sens bien que cette question de faire la différence entre besoin et envie/désir est assez présente chez nous, c'est culturel je crois.
Par ailleurs, envoir très envie de quelque chose même jugé malsain (par qui?) n'est pas une tare. Se frustrer à répétition d'un envie forte peut avoir des répércussion desatreuse sur l'état de l'humeur (on appelle ça la restriction cognitive). Donc parfois, j'ai l'humilité de comrendre que mon envie, peut être pas écolo ou pas saine, doit aussi trouver sa voie de satisfaction sinon je vais rester frustrée et ça c'est bon pour personne. Mais j'essaie bien sur au fil du temps et des habitudes, de ne pas me mettre dans une situtation ou j'ai très envie de choses que je juge pas super (du sucres, des gateaux, de la viande, de l'industriel).
Deux auteurs ont écrit des choses très intéressantes sur le fait de retrouver et re-apprivoiser, redécrypter nos sensations alimentaires : Zermatti et Appfeltorder. Ils expliquent que quand on est au plus proche de nos sensations (ça necessite un apprentissage et beaucoup d'observation de soi), nous allons naturellement vers les aliments dont notre corps a besoin. On se surprend a avoir très envie de légume vapeur par moment ou de jus fruit/légume pressé et puis parfois de frites ou de viande. Ils proposent de suivre les messages de notre corps, qui sait ce qui est bon pour lui si on prend le peine de l'écouter et de le respecter (et non de le dresser à coup de "5 fruits et légumes par jour", "2 litres d'eau", "protéines féculent légume" pour un repas complet et autre dictats dietétiques).
Merci Laura pour ces précisions.
On voit aussi beaucoup ce message de laisser l'enfant manger ce qu'il veut.
Je suis quand même sceptique quand je vois que mon fils, si on le laissait, veut du jus de pomme dans des berlingots (parce qu'à l'école, des potes à lui reçoivent ce conditionnement), peu importe ce qu'il y a dedans tant que c'est sucré, tout ce qui contient un max de sucres, ou de la viande. Peut-être que nous devrions le laisser aller jusqu'au bout, à se rendre malade, et qu'après, il passerait à d'autres choses?
En fait, c'est drôle, c'est un message de l'ordre de "faisons-nous confiance". Et c'est ce que je prône pour l'accouchement. Seulement, je conviens qu'il est terriblement difficile de se faire confiance si Grand-e Manitou-je-sais-tout explique comment accoucher. Et que tout est fait pour accoucher de la manière voulue par Grand-e Manitou-je-sais-tout. Se faire confiance, dans ces cas-là, et résister, s'apparente à de l'héroïsme. Rester à l'écoute de ce dont on a besoin, résister et tenir bon, et la tête à l'entourage, aux injonctions de l'environnement, cela me paraît extrêmement courageux, requiert une force de caractère considérable, et exige une excellente connaissance de soi.
Si l'on était dans notre petite monde, sans la pub, sans les grands-parents, oncles, tantes et amis à proposer à tout bout de champ des choses malsaines pour la santé, je pense que cela serait possible pour plus de monde, que de distinguer en soi ce qui est besoin de ce qui est envie.
Oui, la différence entre envie/besoin est culturelle car, je pense, que beaucoup de choses dans notre société nous pousse à parer une envie des habits du besoin. Et que malheureusement, les choses dont on nous pousse à envier sont malsaines pour la santé. Dans la forête amazonienne, c'est déjà plus difficile de nous donner envie de burger d'un animal élevé dans des conditions atroces puis massacré d'une manière tout autant irrespectueuse. Du coup, avoir envie de quelque chose dans la campagne profonde coupé de tout, par exemple, ne revêt pas les mêmes conditions ni les mêmes conséquences quand dans notre milieu inondé de pubs et de sollications de toute part. Sauf que l'on voit, avec la mondialisation, la mac'donaldisation ou la disneylandisation du monde, que les envies prennent le dessus partout. J'ai vu quelques émissions de "En terre inconnue", on y observe bien comme les envies du "progrès, du moderne" supplantent l'envie des jeunes de conserver le mode de vie de leurs parents.
Laura, tu te connais bien et tu sais distinguer ce qui est envie et besoin chez toi. Peu de gens parviennent à arriver à cet équilibre. Et quand bien même, une fois que l'on a distingué son besoin de l'envie, il est trop tentant de se laisser aller à l'envie.
Pour ce qui est de la restriction cognitive...voilà un argument à utiliser avec des pincettes. Il légitime la femme qui continue à fumer (pendant la grossesse). Cet argument, de l'irritation conséquente et nocive à une frustration, est parfaitement connu et répandu dans la population. Malheureusement, il est utilisé à toutes les sauces actuellement pour ne pas différer son plaisir, pour ne pas subir la frustration...En tout cas, pour en revenir à la viande, pour ma part, il ne s'agit pas de prôner le végétarisme pour le végétarisme. L'homme est omnivore, n'en déplaise aux végétariens. La question que je pose est : comment pouvons-nous continuer à manger de la viande quand on sait comment ont été traités les animaux?
Pour moi, manger de la viande d'un animal qui a été élevé avec tendresse et compassion n'a pas du tout le même sens que manger la viande industrielle. J'ai bien aimé l'idée de connaître le prénom de l'animal que tu manges. Peut-être que tu l'as même vu vivant en visitant son lieu de vie avant qu'il ne soit sacrifié? Du coup, j'y ai beaucoup repensé, je veux bien recevoir plus d'infos sur les GAC et GASAP dont tu fais partie.
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J'avais décidé d'être totalement végétarienne suite au visionage à l'époque de "We feed the world". Je le suis restée plusieurs années avant qu'au sixième mois de grossesse mon corps réclame de la viande rouge, et que je mette plusieurs semaines à répondre à ce besoin pressant. Me renseignant beaucoup à l'époque (Taty, groupes sanguins, paléo nutrition etc), je me suis rendue compte que les besoins en viande varient en fonction des individus et des périodes de la vie et qu'il est donc très délicat de penser que le végétarisme est l'idéal pour tous et tout le temps.
La nuance et le juste milieu ainsi que le respect de la singularité de chacun sont importants pour moi et c'est cette nuance et cette humilité que je ne trouve pas chez des militants comme "les ? composent" et tant d'autres écolo acharnés ou/et extrèmes. Au fur et à mesure j'ai appris à accepter humblement qu'être humain ça peut aussi signifier parfois de se nourir d'animaux et donc tuer pour se nourir.
Après quelques années grossesse et post grossesse ou j'ai mangé beaucoup de viande (j'avais parfois de vraie besoins criants de viande rouge, crue si possible!), mon besoin s'est progressivement atténué et aujourd'hui je n'en ai presque plus jamais envie ni besoin, je ne me dis pas végétarienne mais je ne mange presque plus de viande.
Cependant, depuis, la viande que je mange, je me la procure autant que possible via les filières gasap qui en plus d'être bio très engagé, sont des petites productions, dans certains cas, le producteur nous donne même l'histoire et le nom de l'animal qu'il nous vend...! Je peux vous donner les coordonnées si vous le souhaitez.
Je pense que ne plus manger de viande pour le respect des animaux est absolument admirable, mais si cela passe par un non respect de soi, ça n'a pour moi, pas de sens. Ou encore : éviter la violence faite aux animaux en n'hésitant pas à se faire violence à soi même ou à d'autres êtres humains en leur disant qu'on sait mieux qu'eux ce qui est bon pour eux. C'est donc une question personnelle, dans laquelle je trouve que le prosélytisme est toujours assez violent et ne respecte pas les besoins de l'autres, besoins qu'il est seul à pouvoir définir... encore puisse-t-il le faire dans une démarche consciente... c'est que je souhaite à chacun.