• [2012-08-19] Quelques nouvelles du post-partum : le baby blues

    Dans un article précédent, j'expliquais ne pas ressentir de sentiment de culpabilité à concevoir un petit frère ou une petite soeur à mon enfant.  L'arrivée de ma Princesse a induit, non pas de la culpabilité, mais une énorme tristesse, empreinte d'ambivalence.

    D'un côté, j'étais heureuse de voir cette petite fille, en bonne santé, d'humeur égale et paisible.  D'un autre, je la trouvais si petite, si minuscule, si fragile, si vulnérable, si dépendante, malgré ses 3 kg 490 gr de naissance.  Je n'avais qu'une hâte: qu'elle grandisse.  Aujourd'hui encore, je me suprends à attendre avec impatience la fin de l'allaitement exclusif.  Pour, notamment, pouvoir confier ma Princesse une journée (sans tirer mon lait) et partager une journée-plaisir mère-fils.

    Avec la naissance de mon bébé, c'est comme si je me réveillais.  Mon fils avait pris un coup de vieux.  Il n'était plus le petit bébé.  A voir sa corpulence sur la table à langer après des mois où je ne le changeais plus qu'occasionnellement, mon Petit Empereur m'est apparu grandi.  Il réclamait, et réclame toujours, beaucoup son père, a passé/passe énormément de temps avec lui.  J'ai versé beaucoup de larmes en réalisant qu'avec ma grossesse, j'étais passée à côté de chouettes moments de complicité avec mon enfant unique par manque de force et d'énergie.  J'étais trop fatiguée pour le regretter pendant les 9 mois de gestation. 

    Après l'accouchement, que je qualifierais d'accouchement bisounours tellement tout s'est bien passé, sans heurt (pour le récit, c'est ici), j'irradiais la joie et le dynamisme.  Le jour de mon accouchement, à 5-6 cm d'ouverture, je mettais du linge à laver; le lendemain de la naissance, je remplissais le tambour de la machine avec les affaires salies par l'accouchement.  J'ai fait tourner machines après machines.  Me pencher, me relever, faire sécher le linge.  J'étais tellement en forme, et heureuse de ne plus avoir ce gros ventre, que lorsque mon fils a fait un cauchemar, le 2ème jour de ma fille, j'ai descendu et monté les escaliers avec Petit Prince dans les bras.  J'ai payé très cher cette hardiesse.  Mal au périnée le lendemain, accompagné d'une baisse des hormones.  Je me suis ramassée un baby blues carabiné.

    Je ne comprenais pas.

    Après mon 1er accouchement, je pensais que mon état résultait d'une fin de grossesse stressante et d'un enfantement douloureux (voy. ici le récit de naissance de mon 1er).  J'étais convaincue que c'était la fatigue et les émotions de l'accouchement qui expliquaient mon état déprimé, et particulièrement stressé.  J'attribuais également mon anxiété à la peur de ne pas y arriver ("y" étant très vague, et ne correspondant à rien de précis), de ne pas parvenir à prendre soin d'un enfant.  Le poids des responsabilités qu'implique une famille m'est apparue particulièrement lourd. J'ai eu l'impression que je n'"y" arriverais pas. 

    Après mon 2ème accouchement, je me suis rendue à l'évidence.  Les circonstances de l'accouchement importent bien peu.  Malgré un accouchement doux et facile, j'ai quand même été gagnée par une déprime post-natale difficile.

    L'ambivalence régnait en moi.  Contente de cette deuxième, mais que d'heures non passées avec mon fils, pendant la grossesse et après l'accouchement!  Et pourquoi avoir voulu un autre enfant?  Nous avions atteint un équilibre agréable.  Fiston grandissait bien, acquérait de l'autonomie.  Nous dormions la nuit, pouvions confier notre progéniture la journée pour passer du temps pour nous.  Pourquoi mettre un terme à tout cela? 

    Certes, mon fils était la plus belle illustration que nous pouvions nous occuper d'UN enfant, mais quoi?  Là, nous prétendions pouvoir prendre soin de DEUX enfants.  Cette mission m'apparaissait impossible, comme il m'était paru insurmontable après la naissance de notre premier que nous parviendrions à l'élever correctement.

    Là, j'ai compris comment certaines mères pouvaient éprouver un sentiment de culpabilité vis-à-vis d'un aîné pour avoir mis au monde un deuxième. 

    Pour ma part, il ne s'agissait pas tant de culpabilité que d'une profonde tristesse et d'une énorme vague de nostalgie.  Elles m'ont gagnée longtemps. 

    Après la naissance de l'Empereur 1er, mon baby blues s'était éternisé.  Je mettais cela sur le compte des émotions liées à l'accouchement.  J'ai donc été très surprise de constater que, cette fois-ci aussi, malgré une naissance facile, ma déprime post-natale s'est aussi installée quelques semaines.  Dur dur.

    Les débuts d'allaitement se sont déroulés sans heurt majeur, contrairement à la première fois, excepté le muguet qui m'a fait souffrir dès les 1er jours (je pondrai un article à ce propos prochainement).  Ce candida et les blessures aux seins qu'il a entretenues ont alimenté mon spleen.

    Ce n'est qu'au bout de six semaines, sans doute plus, que le blues s'est envolé, pour laisser place aux plaisirs d'une vie en mode farniente.  Nous y goûtons tous les 4 encore aujourd'hui.  Un petit boulot de mon homme fin août est le 1er événement qui chamboulera cet équilibre durement acquis pendant 3 mois.  Ensuite, la rentrée scolaire le 3 septembre impliquera également la recherche d'un nouvel équilibre.  Après, c'est le retour à la vie professionnelle de mon chéri qui imposera un nouvel équilibre.  Etc. 

    Au final, la vie se résume peut-être à cela: la recherche d'un équilibre?

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