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Par Den le 7 Octobre 2014 à 23:24
Il est facile d'être solidaire quand on n'est pas dans la misère...
C'est en gros l'enseignement que je tire du film Deux jours, une nuit.
Sandra a souffert d'une maladie de longue durée. Son absence s'est fait sentir. Ses collègues ont été amené-es à travailler davantage (3 heures supplémentaires par semaine). Puis, Sandra revient. Son employeur demande alors à ses employé-es de voter. Soit Sandra conserve son emploi et personne ne touche la prime de 1000 euros, soit tout le monde touche sa prime mais Sandra est licenciée.
Le film commence un vendredi. Le vote décisif a lieu lundi matin. Sandra a deux jours pour convaincre ses collègues.
A la lecture de ce résumé : soit on garde une collègue et on n'a pas sa prime; soit on licencie une collègue et on a sa prime, j'étais imprégnée de jugements faciles et hâtifs.
Allez, quoi, on sait déjà où va le / la gentil-le: c'est celle / celui qui accepte de renoncer à un gain par solidarité.
Sauf que les Dardenne montrent comme ce choix n'est pas aisé lorsqu'on cumule les petits boulots au noir, ou lorsque sa femme est au chômage et que 1000 euros, cela paie le gaz et l'électricité pendant un an...
J'ai pleuré du début à la fin. Je n'osais pas regarder mon homme, de peur qu'il se demande pourquoi les larmes ne cessaient de tomber (il sait comme je suis vite prise dans l'émotion d'un film / livre)...alors qu'autour de moi, j'ai eu l'impression de peu d'émotions. Mon chéri m'avouera plus tard qu'il était dans le même état que moi (sauf que je ne l'ai pas entendu se moucher, lui).
Dès les premières minutes du film, j'ai été happée par l'émotion et la fragilité de Sandra. Elle se croit nulle, pas à la hauteur. Son mari, soutien indéfectible, la corrige: tout le monde aurait craqué dans sa situation. Tomber malade (de dépression en plus), se soigner, revenir au travail et quasi recevoir son C4, c'est d'une violence telle que tout un-e chacun-e aurait craqué. Elle, Sandra, tient le coup (à coup d'anti-anxiolytiques certes, mais), elle est debout et agit pour sa cause.
Evidemment, la violence de la décision du film a fait écho avec la violence dont j'ai été victime. Elle m'a donc frappée en pleine figure. Pour le reste, nos situations de vie sont très différentes, si ce n'est la présence et le soutien d'un mari courageux et bienveillant.
J'ai aussi beaucoup aimé le choix du personnage de Sandra. Marion Cotillard campe une héroïne fragile, peu sûre d'elle-même, découragée, dépressive...loin du cliché de la syndicaliste pleine de hargne et de conviction. Sandra elle-même, on le comprend à son comportement, aurait hésité devant un tel choix. Elle comprend d'autant mieux ses collègues, que dans leur situation, elle n'aurait peut-être pas opté pour la solidarité.
Ce film rappelle aussi comme chaque voix compte. Et, surtout, comme une voix peut être source d'espoir. Alors que le désespoir la gagne au plus haut point, le soutien d'une personne provoque chez elle un déclic net; une conviction que le combat vaut la peine d'être mené.
La morale des frères Dardenne réside en cette leçon: au final, c'est cela qui compte; le fait de conduire cette lutte. Sandra en retirera une fierté et une force telles qu'on l'imagine y puiser l'énergie nécessaire pour continuer son chemin de vie.
Enfin, pour une critique plus complète, je vous renvoie à cet article de alterinfo.net Je partage l'étonnement de cette critique face à l'absence de voix syndicale. En même temps, je tempère. Dans les petites sociétés, j'imagine sans peine que les syndicats sont, la plupart du temps, inexistants.
Pour ma part, je m'étonne du peu de remise en question de l'attitude du patron qui a clairement fait le choix d'imposer une choix impossible à ses salariés.
Un film à voir et à commenter! Il mériterait d'être suivi d'un débat circonstancié sur les conditions de travail des salariés.PS [édit du 10 octobre 2014]: Je ne partage pas l'interprétation de la critique d'alterinfo pour qui la prime = en réalité à la rémunération des heures supplémentaires. Ce n'est pas ma lecture du film. La prime de 1000 euros pour tous, sauf pour un qui est le dernier à avoir été engagé, est un bonus, un supplément du salaire. Si le combat portait sur la rémunération des heures payées, il eut fallu être encore plus radical! Les heures prestées doivent être payées! Et Sandra doit conserver son emploi! Un tel chantage (la rémunération des heures supplémentaires ou Sandra) n'a pas lieu d'être. Il n'a pas le droit d'être. Ici pour la prime, le bonus, à partir du moment où l'entreprise est en difficulté, sa "légitimité" peut encore être discutée, selon moi.
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Par Den le 8 Août 2014 à 01:02
Un peu de pub, une fois n'est pas coutume...
Le marché du dimanche sur le champ s'étoffe...Depuis peu, les maraîchers ont décidé de vendre au marché les légumes non récoltés par les membres qui, à défaut, pourriraient. En ce moment, c'est la foire aux courgettes que l'on peut même récolter pour l'hiver (dérogation à la consigne de l'auto-récolte pour une consommation fraîche et personnelle). Venez donc sur le champ pour acheter des légumes, du yaourt et fromage, les plantes médicinales d'Anja ...
...ainsi que du savon!
Il s'agit d'une fabrication artisanale bruxelloise d'un savon (saponification à froid): Belle bulle. Désormais, ce savon remplacera notre savon d'Alep. Certes, il coûte cher: 5 euros le savon. Cela prouve comme il est difficile de s'accommoder de la valeur des produits dès lors qu'ils ne sont pas low cost. Difficile de revenir en arrière, au temps d'avant la globalisation et de la délocalisation.
Comme Anja connaît l'artisane qui fabrique ces savons, je lui demanderai de les recevoir sans emballage. C'est aussi un des avantages de connaître la productrice!
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Par Den le 30 Juillet 2014 à 03:04
J'ai enfin compris comment les autres obtenaient de belles photos. J'ai découvert: http://www.fotor.com/ Et c'est génial! Démonstration en images.
Pour cette occasion, je vous amène à Woluwé-Saint-Lambert, à la découverte de sa give box. (vu les effets du logiciel, où est le réel?)
La give box est nichée dans le parc des Sources, derrière la déchetterie, dans un vrai coin de verdure. Contrairement à sa soeur de Watermael, la give box de WSL exige que le/la passant-e s'écarte de la voie publique pour la gratifier d'une visite de courtoisie.
De dos:
Les incroyables comestibles y sont aussi, du moins, officieusement:
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Par Den le 28 Juillet 2014 à 03:19
Je me trouve trop grosse. Ces derniers temps, mes ourlets me sautent aux yeux. Cela n'a pas toujours été le cas. Il y a encore quelques mois, je n'éprouvais aucun malaise à ce propos. Puis, ces derniers temps, j'ai vu mon ventre et ma taille enfler.
Ce n'est pas à cause des grossesses, je ne vais pas mentir. J'ai toujours eu du bide. Enfin, non, pas lorsque j'ai rencontré celui qui partage ma vie. Quand je suis amoureuse, je ne mange plus. A ce moment-là, j'avais une belle taille. Depuis, la différence avec maintenant est de taille.Ce qui me remonte le plus, c'est que je milite pour que les femmes aiment leur corps tel qu'il est, telles qu'elles sont. Et même avec leurs poils.
Mais ces derniers temps, rien n'y fait, je trouve vraiment que mon ventre rend ma silhouette disgracieuse quelle que soit ma tenue.
Alors comme un échos à mon rejet de mon corps du moment, voici un texte auquel je souscris...tout en mesurant combien le prescrit "aime ton corps" est difficile dans un contexte où nous sommes mitraillé-es d'images photoshopées. Deux clips permettent d'ouvrir les yeux: Try de Colbie Trayat et Nouveau parfum de Boggie.
Le combat est inégal. Nager à contre-courant, à l'encontre des canons de beauté est un combat perdu. C'est ce livre, dévoré sur la plage en 2007, qui m'a ouvert les yeux à ce propos.
J'ai prêté ce bouquin donc je ne peux vous livrer d'extraits parlants. Si le sujet de la beauté vous intéresse, si la sociologie vous parle, allez-y, consacrez quelques heures à cette étude, elle en vaut la peine.
Sur le sujet des poils, et du poids de la société, jugez par vous-même: une photo sur un compte instragram censurée. Petra Collins était-elle à poil? Que nenni, elle portait un bikini. Instagram regorge de filles en bikini (883 628 images de maillots de bain sur Instagram (c'est le nombre d'images marquées # bikini -)
Alors, pourquoi censurer cette photo? Y faisait-elle l'amour? Se masturbait-elle? Non, la réalité est irréelle. Elle s'est photographiée sans retouche. Entendez, avec ses poils pubiens. Indécent, selon Instagram. Un incident qui en dit long sur notre soumission au diktat de la mode, même pour les plus militantes.
Dans le même ordre d'idées, c'est une peinture qui a été censurée dans un musée. La toile honnie découvrait une partie du pubis poilu. Il a été remplacé par un-e autre nu-e.
Ce qui fait dire à la photographe censurée: «On dirait que la clientèle de la Mall Galleries peur supporter les nus, tant que le modèle est le récipiendaire passif et inoffensif du regard du spectateur errant, écrit la journaliste. L'implication est claire: à la minute où une femme est vivante et libre de bouger, un agent actif de sa propre sexualité, elle devient une menace pour la société.» (source: Le Figaro)
Pourtant, malgré cette inégalité engendrée par la beauté, par essence, culturelle, malgré ce constat de Jean-François Amadieu selon lequel "l'un des facteurs les plus insidieux de discrimination sociale de reproduction des inégalité" s'incarne dans l'apparence physique, malgré cela, je reste convaincue qu'il convient de résister. Et de militer.
Certes, le militantisme ne renverse pas la tyrannie de la beauté passive et soumise. Il la dénonce et certain-es distillent même des doutes...à petites doses.
Julia Roberts en robe avec des poils bruns sous les aisselles (pas facile du tout à assumer, je sais de quoi je cause).
L'artiste Daniel Soares dénonce les pubs photoshopées.
Ce n'est pas parce que je sais que le combat est perdu que j'avalerai ces couleuvres sans protester. Après une année poilue, je repasserai par la case épilateur prochainement, supporter le regard boulot...un pas de trop. Bien que ma patronne soit un brin moustachue, remarquez. Osez vous aussi.
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Par Den le 23 Juillet 2014 à 03:25
Dernièrement, j'ai eu l'occasion de visionner un reportage sur Arte+7 relatif au commerce équitable. Edifiant! Max Havelaar, commerce équitable et supermarchés...Je vous invite à le regarder si ce documentaire, intitulé Le business du commerce équitable, devient un jour accessible sur le net.
En clair, privilégiez la proximité, aux producteurs que vous pouvez rencontrer plutôt qu'à des labels.
En voici un extrait:
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Par Den le 23 Juillet 2014 à 00:16
Quel est le dernier film que vous avez visionné?
Pour notre part, nous pouvons rester 10 mois sans regarder un seul film puis coup sur coup, visionner deux films deux soirs d'affilés, comme hier et avant hier. Je n'ai même pas idée du titre du premier. Hier, c'était The counselor... (avis mitigé, fin décevante. Bref).
Pourquoi cette question?
Parce que je viens de découvrir le test de Bechdel grâce à Causette, magazine que j'apprécie beaucoup, même si je n'épouse pas toutes ses convictions - ce n'est pas le but - et dont j'ai parlé ici.
Le test de quoi? Bechdel.
Kesakoi?
Démonstration. Les explications suivront.
Pensez au dernier film que vous avez vu. J'espère qu'il est encore frais dans votre tête.
Le test: 3 questions superficielles, limite idiotes. Vraiment, limite idiotes.
1) pouvez-vous citer deux personnages féminins identifiables avec le nom et prénom? (allez, si pas, seulement le nom)
2) y-a-t-il au moins une scène où des femmes identifiables parlent ensemble, sans personnage masculin avec elles?
3) y-a-t-il au moins une scène où des femmes identifiables parlent ensemble d'un sujet qui ne se rapporte pas à un personnage masculin?
Alors, cela donne quoi?
Pour le film d'hier, réponse à 1, 2 et 3: NON
Pour le film d'avant-hier: réponse à 1, 2 et 3: NON.
Si je prends Titanic, ou Le Prénom (film que je recommande), de mémoire, je dirais:
Q1: oui
Q2: Oui pour Titanic (mère et fille); Non pour Le prénom (sauf si au téléphone).
Q3: Non
Que veut montrer ce test?
Non pas qu'un film pour lequel vous répondez par la négative aux questions est sexiste, mais vise à interroger sur la visibilité des femmes à l'écran. Ce test ne prouve rien sur le sexisme (mmmoui, et encore, quand c'est à de telles proportions statistiques...Cela signifie quand même quelque chose). Plus simplement, il montre que la majorité des films ne passe même pas ce simple test.
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Par Den le 29 Juin 2014 à 23:13
Pour celles et ceux qui ne comprennent pas le problème avec Caca-Cala, voici un reportage didactique.
Il y a aussi celui-ci
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Par Den le 12 Juin 2014 à 23:26
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