• Cela flottait dans l'air depuis quelques temps. 

    Depuis un peu moins d'un an, Fiston ne réclamait "plus que" deux tétées, le soir et le matin.  Il avait abandonné celles du retour du travail. Puis, un beau jour, il a cessé de demander celles du soir.  Il continuait à revendiquer la tétée matinale dans la mesure où, dès son réveil, nous avions pris l'habitude de l'installer dans notre lit.  C'était notre moment tendre du matin.  Evidemment, il finissait (ou, plutôt commençait) par demander à téter. 

    Mais, il y eut certains matins où j'étais partie très tôt, il y en eut d'autres où le premier geste fut de descendre au salon et non de se rendre dans le lit parental.  De fil en aiguille, il a oublié la tétée du matin.  Même, lorsque les we, il nous rejoignait dans notre chambre.  De quotidiennes, les tétées se sont raréfiées.  Au début, 3-4 fois par semaine, ensuite, 1 fois. 

    Le mois dernier, en raison de mon état, de mes maudites nausées, je lui ai demandé une trève, tout en négociant, en lui exprimant le souhait d'arrêter, puisqu'il grandissait, et que, moi, je n'en avais plus vraiment envie (histoire d'avoir un moment de répit avant l'arrivée de Numéro 2).  Il a compris, et a marqué son accord.  Il y a eu quelques "rechutes".  Mais depuis quelques semaines maintenant, c'est fini.  En tout cas, les rares fois où il exprime cette envie ("zai envie la tétée"), je rétorque que, pour ma part, je n'en ai pas envie.  Alors, il passe à autre chose.  La page allaitement semble tournée.  Entre nostalgie, contentement et soulagement...


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  • Voici un sujet qui me taraude depuis notre aménagement dans notre maison.  La cuisine et la salle-de-bain sont, certes, fonctionnelles mais, dieu! qu'elles sont l'une et l'autre laides.  Du moins, ne sont-elles pas dans notre goût.  Je vous laisse juger par ces quelques photos.

    [2011-11-19] Rénover une cuisine et une salle-de-bain tout à fait fonctionnelles mais moches?          [2011-11-19] Rénover une cuisine et une salle-de-bain tout à fait fonctionnelles mais moches?

    Le carrelage mural                                          Le carrelage du sol

     

    [2011-11-19] Rénover une cuisine et une salle-de-bain tout à fait fonctionnelles mais moches?            [2011-11-19] Rénover une cuisine et une salle-de-bain tout à fait fonctionnelles mais moches?                

         

    Quand nous avions aménagé, nous étions persuadés que nous procéderions à des travaux endéans les trois mois de notre venue dans la maison.   Puis, le temps est passé.  La question a mûri.  Quelle est la rénovation la plus écologique qui soit?  Celle qui n'est pas.  Surtout quand la rénovation envisagée est purement esthétique.  Ces deux pièces sont fonctionnelles.  Elles sont surtout démodées, laides, OBSOLETES, à nos yeux.  Alors comment concilier notre envie de jouir d'une cuisine et d'une salle-de-bain agréables pour nous tout en restant conformes à nos convictions, dont celles qui visent à dénoncer les modes et l'obsolescence? 

    Nous avons pas mal retourné la question dans tous les sens.  Finalement, nous avons quand même décidé de rénover ces deux pièces, importantes, d'un foyer.  Le défi, dans ce cas, sera de trouver des solutions écologiques (de seconde main?) et peu coûteuses...Fameux défi qui est loin d'être évident, au vu de mes recherches sur le net.

     

    MAJ du 26 avril 2013: Les rénovations n'auront pas lieu de si tôt. Je m'en explique là: 26 avril '13 - Si vous pouvez vous le permettre, tant mieux? A part ça, vous partez en vacances?

     


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  • J'ai appris aujourd'hui l'existence d'un habitat groupé près de la Place Jourdan, soutenu par la commune. Il s'agit de Abbeyfield.  Plus d'infos?  Visitez le site belge: http://www.abbeyfield.be/fr/

     


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  • Paru aujourd'hui dans Le Soir: 

    Les germes ont colonisé la maternité

    Et rentrer à l'hôpital en bonne santé et en sortir malade...quelle réjouissance!


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  • L'édito d'hier du Soir vaut un petit moment de lecture.  C'est ici.  Si certains croyaient encore en notre politique, qu'ils admirent.  Moi, à force de lire des trucs de ce genre, j'avoue, je suis devenue MEGA HYPER sceptique/pessimiste.  Même s'il paraît que l'optimisme rend heureux.  Je n'y peux rien.  Je ne peux plus y croire.

    Puis, mince!  Tant pis pour les droits d'auteur...copier-coller ci-dessous.  Visez la dernière phrase.  Vive la Belgique!  Vive la démocratie! (bon, je me suis lâchée dans les tags de cet article.  Parfois, cela fait du bien).


    L'Etat en aime certains plus que d'autres

    BEATRICE DELVAUX

    jeudi 17 novembre 2011, 06:11

    ÉDITORIALISTE EN CHEF

    L'Etat va donc devoir sortir 1,5 milliard pour indemniser les coopérateurs du groupe Arco, qui succombe à son tour à l'affaire Dexia. Il en coûtera en fait à chaque Belge quelque 135 euros pour permettre au coopérateur d'Arco de sauver sa mise. Par les temps budgétaires qui courent, c'est déjà extrêmement choquant. Mais ce deal, par son côté caché, non équitable et politisé, est en plus scandaleux.

    Arco, groupe financier central au pilier chrétien ne vole rien à personne : c'est le gouvernement qui lui a accordé cette garantie d'indemnisation, il y a quelques semaines à peine. Mais l'histoire est plus compliquée et plus malsaine car c'est sous la menace que les négociateurs ont cédé. Les mouvements sociaux-chrétiens, qui ont retrouvé la sagacité financière et le pouvoir de négociation perdus durant tous ces mois de présence dans les instances de Dexia, ont menacé le gouvernement s'il ne s'exécutait pas de voir les coopérants d'Arco retirer tous leurs avoirs de Dexia Banque.

    Cette garantie accordée va être largement contestée par les actionnaires lambda qui ont tout perdu, sans espoir que le Père Noël vienne remplir leurs poches. Et les défenseurs de leurs intérêts vont arguer, à raison, que les parts de coopérateurs d'Arco sont des actions, point à la ligne.

    Ce qui est pire peut-être est qu'on constate chez Arco, comme au Holding communal, ce manque d'humilité, cette absence de reconnaissance d'une faute. Arco, de plus, n'a pas l'excuse du manque d'habitude en ces matières – leurs administrateurs sont des professionnels de l'accompagnement de participations – ou du manque d'informations. Sa directrice Francine Swiggers, baptisée « femme d'affaires la plus importante du pays », était non seulement administratrice de Dexia Banque Belgique, du groupe Dexia mais siégeait aussi au comité stratégique du groupe et au comité d'audit de DCL, la filiale française.

    Le meilleur pour la fin : la garantie octroyée à Arco serait la contrepartie du sauvetage par l'Etat de la compagnie Ethias en 2008. Moralité : en Belgique, il ne faut être actionnaire que d'un assureur socialiste ou d'un holding chrétien. Hors de ces deux cas de figure, pas de salut.


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  • Voici un EXCELLENT extrait d'un article du Ligueur des parents, dans le numéro du mois d'octobre consacré à la transmission des valeurs du parent à l'enfant (belle thématique que celle-là. D'ailleurs, ce numéro est très intéressant dans son entièreté.  Je le recommande).  La ligue des familles est, de manière générale, très "classique" dans ses idées (même si j'observe que chaque numéro critique doucement mais fermement le consumérisme ambiant, ambiant notamment à l'école).  Mon commentaire suit la citation.

    "0-7 ans: le bien et le mal

    Partager, vraiment?  Dans cette transmission de valeurs, il y a un grand piège: certains voudraient par exemple que l'enfant apprenne celle du partage.  Mais, pour y arriver, il faut qu'il prenne conscience du sens de la propriété.  Si, le parent décide à la place de l'enfant qu'il doit partager sa petite voiture, celle-ci ne lui appartient déjà plus.  La voiture devient l'objet de l'adulte puisque celui-ci a tout pouvoir sur l'objet.  On ne peut partager que ce qui est à soi.  Le partage est une valeur importante qui se déclinera plus tard en solidarité, mais elle ne peut s'acquérir que si on a transmis la valeur de la propriété.  Sinon, on obtient l'effet inverse et on développe l'égoïsme chez l'enfant qui voudra protéger ce qui lui appartient."  Propos recueillis par Michel Torrekens auprès de la psychologue Diane DRORY.

    1ère remarque: concernant le "Il faut"

    Dès lors que l'on s'intéresse au développement personnel, que l'on découvre la littérature liée à la psychologie, à la communication efficace, non violente, on est invité à prendre conscience des automatismes: gestes automatiques (la claque qui part sans réfléchir), des phrases automatiques (le "attention, tu vas tomber" prononcé par réflexe), voire des phrases-poison que l'on se dit à soi-même (t'es nulle, t'es grosse) que l'on n'énonce pas toujours clairement verbalement mais qui se présentent souvent furtivement dans notre tête dans certaines circonstances.  Parmi ces phrases automatiques, il y a le fameux: "il faut", "tu dois".  J'ai une pensée particulière pour A. à l'heure de penser et d'écrire ces lignes.  Nous avons récemment discuté sur ces quelques mots qui peuvent parasiter notre langage...même lorsque nous sommes conscients que notre communication se verrait améliorer sans eux.

    Exemples: "il le faut bien", "il faut tout manger", "il faut bien travailler à l'école", "il faut dire merci", "tu dois m'obéir",  " tu ne dois pas pleurer", "tu dois répondre quand je te pose une question (à côté du: on ne répond pas quand je parle), "tu dois aller dormir", "tu dois mettre ton manteau dehors", "tu dois me tenir la main dans la rue", etc.  Sans oublier le fameux: "il faut partager", "tu dois partager".

    Alors, s'il est bien deux expressions qui, chez moi, actionnent des sirènes d'alarme, ce sont ces fameux: "tu dois" et "il faut".  Dans la majorité des cas où ces mots affleurent mes lèvres, je m'abstiens, entame une rapide réflexion et tente de reformuler : qu'est-ce que je veux dire?  Comment le dire autrement? 

    Souvent, cela prend plus de temps.  Mais je préfère prendre plus de temps que d'empoisonner ma communication avec des "il faut" et "je/tu dois". 

    2ème remarque: le partage

    Voilà un sujet qui m'intéresse beaucoup.  J'avoue que je me suis souvent sentie impuissante, démunie lorsque mon fils se disputait un jouet avec un autre enfant, que l'objet de leur conflit appartienne à mon petit, à son camarade ou à aucun des deux (comme à la Maison verte, ou à la crèche).  Comment faire?

    Il est facile de faire la leçon: "il faut partager".  J'entends souvent cette phrase dans les bacs  à sable des plaines de jeux.  Est-ce si évident qu'il faille partager?

    Je me suis souvent demander si la maman* qui sermonne de cette façon apprécierait que j'exigeais d'elle son GSM, son I-pod, son manteau, le livre ou le magazine qu'elle occupée à lire, la pomme qu'elle est en train de manger,  etc. , sous prétexte qu'"il faut partager". 

    Le partage, au même titre que la solidarité, est une valeur que, j'imagine, la majorité des gens souhaite transmettre à leurs enfants.  J'appartiens à cette majorité.

    Cela ne m'empêche pas de m'interroger et de rester perplexe quand, dans le bac à sable, je vois une mère* qui dicte à son très jeune enfant, comme une vérité, énoncée parfois sévèrement, parfois avec douceur: "il faut partager".  Et alliant le geste à la parole, ne voilà-t-il pas ce parent qui prend l'objet convoité par l'autre enfant pour le lui remettre. 

    Quelque chose m'a toujours chagrinée, et choquée, dans cette certitude d'adulte.  L'extrait reproduit plus haut a réussi à exprimer en des mots très simples et très clairs l'ambiguïté et le non-sens de cette "vérité" (attention, cela est vrai pour une certaine tranche d'âge, plus tard, le raisonnement devrait être plus argumenté):

    "Si, le parent décide à la place de l'enfant qu'il doit partager sa petite voiture, celle-ci ne lui appartient déjà plus.  La voiture devient l'objet de l'adulte puisque celui-ci a tout pouvoir sur l'objet.  On ne peut partager que ce qui est à soi.  Le partage est une valeur importante qui se déclinera plus tard en solidarité, mais elle ne peut s'acquérir que si on a transmis la valeur de la propriété.  Sinon, on obtient l'effet inverse et on développe l'égoïsme chez l'enfant qui voudra protéger ce qui lui appartient."

    Quand mon enfant et un autre lutin se disputent un jouet, je continue à me sentir quelque peu démunie, mais un peu moins que par le passé.  Il semble établi sous nos latitudes que l'antériorité de la possession implique un droit premier sur la chose (principe que, déjà en soi, je questionne.  Mais bon, j'ai fini par me lasser de vouloir remettre cela en question, c'est ainsi que cela se passe ici.  Point).

    Pour le formuler plus simplement: le premier qui touche un jouet, qui s'amuse avec, paraît être celui qui est légitime d'en réclamer la jouissance immédiate.  Au deuxième arrivé d'attendre son tour.  Si un enfant arrache le jeu des mains du mien et que mon petit ne dit rien, je n'interviens pas.  Après tout, s'il ne dit rien, et ne manifeste pas son mécontentement, je n'ai pas à intervenir. 

    Par contre, si mon chéri pleure, crie, ou exprime à sa manière, qu'il n'est pas d'accord qu'un autre lui dérobe ce qu'il tenait, je réagis.  Mon premier geste est de dire à mon loulou qu'il peut lui-même signifier à l'enfant "voleur" qu'il n'est pas d'accord.  Quand il ne parlait pas, je lui disais de crier, voire de pleurer.  Maintenant qu'il sait parler et dire "pas d'accord", je l'invite à aller dire à l'autre "pas d'accord quand tu prends mon jouet".  Si mon fils ne veut pas (souvent parce qu'il est trop en colère, ou parce qu'il est intimidé), c'est moi qui y vais. Je joue au messager: "Tu entends mon fils?  Il dit qu'il n'est pas d'accord que tu prennes le jouet avec lequel il était en train de jouer".   Je peux aussi lui dire, en mon propre nom, que je ne suis pas d'accord par sa méthode.  Il peut demander à jouer avec l'objet, mais je ne suis pas d'accord qu'il l'arrache des mains.  Je récupère souvent le jouet sans souci.  Si le geste de rendre l'objet n'est pas volontaire, je demande à mon enfant s'il veut vraiment ce jouet.  Si oui, je préviens l'autre que je vais prendre l'objet de ses mains pour le rendre à mon enfant.  En même temps, je négocie avec mon fiston et lui demande s'il est prêt à le passer quand il aura fini de jouer.  Souvent, c'est oui.  Dans ce cas, je suis soulagée.  Si c'est non.  Ben, c'est non.  Et là, j'attends de voir comment va réagir l'autre.  Souvent, les choses font que la crise passe d'elle-même.  Parfois, il est nécessaire de négocier plus âprement.

    Dans l'autre sens, si mon enfant désire jouer avec un camion avec lequel s'amuse déjà un autre petit, ou même avec un camion posé là tout seul, à côté d'un gamin, je propose à mon fils de demander à l'enfant que l'on suppose être le propriétaire s'il peut emprunter le jouet.

    J'estime que l'autre est en droit de refuser de prêter SON jouet (si le jouet n'appartient à personne, c'est différent).  Dans ce cas, soit je négocie plus sérieusement, soit j'explique à mon enfant que le propriétaire ne souhaite pas partager.

    J'ai parfois peur de donner l'impression à mon loulou que son souhait de prendre un jouet est secondaire, passe après le désir d'un autre petit.  Car je demande très souvent à mon fils s'il veut VRAIMENT l'objet.  Souvent, je lui demande d'attendre un peu, histoire d'éviter une bagarre.  J'espère qu'il n'en retient pas que son envie est secondaire à celui d'un autre enfant.  Mon intention n'est pas de cet ordre. 

    La première raison est très pragmatique. Il m'est tout simplement plus facile de demander à mon fils que je connais et dont j'apprécie la patience de patienter, plutôt que de le demander à un enfant inconnu. 

    Il s'agit aussi pour moi, de faire comprendre que la patience permet parfois d'obtenir ce que l'on souhaite, un peu plus tard, certes, mais avec moins de conflit, en mobilisant moins d'énergie.  En effet, il arrive souvent que l'envie  ne vaille pas la peine d'un grand conflit, d'une longue dispute, de crise de larmes de la part de l'autre, de cheveux tirés, de morsures, de tapes, etc.  Il suffit parfois de quelques minutes de patience et de frustration... 

    Enfin, je le reconnais.  Tout simplement, en toute humilité, je ne sais pas comment faire autrement.  Que de compter sur la chance que la situation se règle par elle-même, parfois au gré d'un flottement, d'une distraction...

     


     

     

    *car, avouons-le, ce sont surtout des mères qui fréquentent les plaines de jeux avec leur petit.  Stéréotype ou pas, il me semble que cela soit une réalité.


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  • Le temps est maussade.  L'envie nous prend de passer du temps dans une librairie où un espace convivial est prévu pour les enfants.  On y trouve notamment des trains sur rail que les petits peuvent manipuler à leur guise.

    A notre arrivée devant le plateau, placé à hauteur des petits, un enfant de 6-7 ans (appelons-le Elliot.  Précision: je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam, ni aucun des personnages dont je parlerai ci-après), actionne un train composé de plusieurs wagons.  Un autre en dispose de 2 ou 3.  Il en reste un dernier, esseulé, sur le plateau de jeu.  Mon fils s'en empare.  Je le vois y aller prudemment.  Il s'approche du grand convoi. J'ai le sentiment qu'il souhaiterait avoir 1 ou 2 autres wagons.  Il ne le dit pas et ne le manifeste pas clairement, mais c'est mon impression, à le voir tourner doucement autour du long convoi.

    Se succèdent plusieurs interactions avec d'autres enfants qui arrivent.  J'en relèverai 3 que je relate ici, pas forcément dans l'ordre chronologique.

    1) Le plateau de jeu est entouré de toutes parts par des enfants.  Les uns possèdent un train, d'autres regardent.  Une petite fille, 6-7 ans, arrive.  Elle constate la scène: des enfants jouent. La maman de la petite atteint, elle aussi, le plateau, 2 secondes après.  Sa maman pose une question ou émet un commentaire, je ne sais plus.  Toujours est-il que la gamine explique à sa maman: "ils ne veulent pas me laisser jouer".

    2) Un garçonnet, 4-5 ans, débarque devant le jeu.  Il est à peine arrivé qu'il saisit un wagon du long convoi avec lequel Elliot joue. 

    3) Un parent parvient au plateau de jeu avec son enfant (je ne sais plus quel âge).  Ce parent prend un wagon du long convoi avec lequel Elliot joue.

    Imaginons d'autres scènes, avec des adultes cette fois.

    1)  Une dame entre dans une salle.  D'autres adultes sont affairées à écrire.  Alors que quelques personnes disposent devant leur table de plusieurs feutres, bics de couleurs, fluo, etc. , certains se contentent d'un stylo.  La dame souhaite également prendre des notes mais ne possède pas de bic.  Elle décrète tout haut : "ils ne veulent pas que j'écrive".

    2)  Un homme entre dans un de ces cafés qui mettent à disposition les quotidiens du jour.  Un client lit calmement Le Soir, tandis qu'il a également La Libre posée devant lui.  Il passe d'un journal à l'autre.  Que fait-il?  Il compare deux articles?  Il lit simultanément deux articles?  Peu importe.  Toujours est-il qu'il est occupé avec deux journaux.  L'homme qui vient de pénétrer dans ce café s'approche de ce monsieur assis.  Sans rien dire, le nouvel arrivant prend La Libre qu'était en train de consulter le client attablé. 

    3) Reprenons la scène précédente.  Cette fois-ci, ce n'est pas un homme qui entre mais deux messieurs, un petit et un grand.  Le petit indique au grand il souhaite La Libre.  Sans prononcer une parole, le grand se dirige vers la table du client en pleine lecture et prend le journal convoité que ce dernier était pourtant en train d'examiner.

    Questions: les scènes décrites ci-avant vous ont-elles choqué?  A la lecture des trois incidents relatés dans la librairie, avez-vous aussi pensé que quelque chose clochait?  Moi oui. Démonstration:

    1) Après que la fillette ait décrété tout haut que les autres enfants ne voulait pas qu'elle joue, j'ai tout de suite rétorqué qu'elle n'en savait rien, puisqu'elle n'avait pas demandé.  Si cela se trouve, les autres petits ne l'avaient même pas vue arriver. 

    Question: Apprend-on Les adultes/les parents apprenent-ils aux enfants à demander, à exprimer ce qu'ils veulent?

    2) Le petit qui a saisi le wagon du convoi d'Elliot a été interrompu dans son geste.  J'ai indiqué à Elliot qu'il pouvait ne pas être d'accord avec cet acte et j'ai "sermonné" l'enfant "voleur" en lui précisant qu'il pouvait demander avant de prendre (oui, oui, cela se fait, de demander avant de prendre quelque chose à quelqu'un, je t'assure).

    Questions:Les adultes/les parents apprennent-ils aux enfants à demander, à exprimer ce qu'ils veulent, avant d'agir, parfois au détriment d'un autre?  Et les adulte/les parents apprennent-ils à leur enfant de marquer leur désaccord si une autre personne (enfant ou adulte) pose un acte qui leur déplaît?

    3) Le parent qui a saisi le wagon du convoi d'Elliot a également été interpellé.  Je n'ai pas pu m'empêcher de dire au parent qui prenait ainsi un objet à Elliot avec lequel ce dernier était en train de jouer et qu'il avait aussi l'option de demander à Elliot s'il était d'accord de céder un wagon.  Evidemment, en posant la question, on prend le risque d'une réponse négative. Si on n'est pas prêt à prendre ce risque, on ne la pose pas: on fait comme ce parent: on prend sans demander (version barbare); ou on prévient, non sous une forme de question, mais sous la forme d'une affirmation, que l'on va prendre l'objet (ce que je fais quand je dis: "Fiston, on y va"; si je dis: "Fiston, on y va?", c'est que je suis prête à me voir opposer un refus).

    Questions: comment un adulte qui prend une chose à un enfant sans le lui demander, ou du moins, sans le prévenir, peut-il prétendre apprendre à sa propre progéniture qu'il est plus agréable, voire que la politesse implique dans notre société de demander avant de poser un tel acte qui, visiblement, risque de ne pas plaire à l'autre.  Et même question, en lien avec l'absence de réaction d'Elliot, les adultes/parents apprennent-ils à leur enfant à manifester leur désaccord ?

    Cet épisode autour du train m'a beaucoup marquée, voire choquée.  Je suis encore plus convaincue de la nécessité d'apprendre à mon enfant à communiquer avec l'autre avant de décréter que l'autre ne veut pas communiquer, à communiquer avant de poser un acte sans égard pour autrui, à moi-même veiller à faire ce que j'apprends à mon fils.


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  • Je découvre via fesse-bouc cette vidéo disponible sur un site "classique".  L'experte explique bien l'ineptie de laisser pleurer son bébé "pour ne pas en faire un enfant capricieux": http://videos.parents.fr/video/iLyROoafZoTh.html


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