• J'ai découvert cet article via fessebouc.  Je le trouve excellent.  J'aurais aimé en écrire sur cette thématique: on devient transparent quand on devient parent...

    "Avant", tu es une femme. Puis, tu deviens mère. Alors, c'est comme si tout le monde avait oublié que tu était une femme ;-)

    C'est comme mon homme, depuis ma grossesse, surtout la fin, surtout maintenant que je ne vais plus au travail, et que du coup, ses collègues ne me voient plus, il est accueilli, très souvent par un : "Comment va ta femme?" C'était pareil pendant la 1ère grossesse. Mon chéri me dit en souriant qu'il a l'impression d'être transparent.  Bon, là, cet exemple, c'est pour le père par rapport à la femme enceinte.

    On assiste au même phénomène pour la mère par rapport au bébé dans le ventre ou au nouveau-né, puis après, à l'enfant qui a grandi. 

    Ce qui m'a marquée, c'est qu'une fois devenue mère, dans beaucoup de lieux, on ne savait pas (et on s'en fichait de) mon prénom. Je devenais "la maman de Petit Prince": à la crèche (heureusement, ce n'est pas le cas chez E.), à l'école, à la maison verte (je connais les prénoms des enfants, pas des parents, c'est dire comme je suis aussi entrée dans ce système), chez le pédiatre, etc.

    Alors, le fameux: "Toi, le parent trentenaire au bord de la crise de nerf ce n'est que rarement (genre quand tu te mets à chialer d'épuisement au téléphone) qu'on te demande si TU VAS BIEN"

    Que j'ai ri en lisant cela.  Car, oui, trois fois oui.  Cela explique pourquoi, lorsque l'on me demande si  Fiston va bien, je réponds: "oh, oui, il pète la forme, LUI".

    Et nombre de fois où j'ai ressenti de la colère car j'avais en face de moi ou de l'autre côté du fil, ma mère qui me disait: "faut pas traumatiser le petit" ; "faut pas le bousculer"...Heu, ça va, non...et moi, et nous, ses parents? 

    Depuis notre expérience personnelle, nous avons changé notre fusil d'épaule. 

    Nous trouvons que les enfants de nos amis, connaissances, etc. sont gâtés. Très gâtés. Par les parents, par la famille, par l'entourage. Gâtés, dans le sens que les parents ont toute leur attention vers les enfants.   Les grands-parents, oncles et tantes aussi, en général, sont tournés vers les enfants.

    Du coup, voici les principes auxquels j'adhère:

    1° Tu veux que le nouveau-né/le bébé soit bien, soit chouettement materné? Ben, commence par voir comment materner/soulager/aider la maman (1°) et le papa (2°). Je dis la maman en premier parce que bon, l'égalité des sexes, elle a ses limites, hein? Jusqu'à ce que des fous n'y trouvent à redire technologiquement, c'est la mère qui est enceinte, c'est elle qui subit les contractions pendant l'accouchement, puis c'est elle qui allaite.

    2° Tu veux faire plaisir au nouveau-né qui a déjà tout ce qu'il faut (berceau, baignoire, bavoirs, peluches à gogo, bodies, etc.), ben, fais en sorte que les parents soient bien, pour qu'ils soient relax et pour qu'eux soient en bonne disposition avec leur enfant. On sait tous comme les débordements, les cris, les énervements arrivent particulièrement quand les parents sont fatigués. Tu aides les parents à être moins fatigués et je t'assure, les premiers à en bénéficier, ce sont les enfants. Tout bénéf 'donc pour les enfants que d'offrir une sortie au cinéma aux parents, un resto, un massage, etc. 

    Parce que les 36 000 peluches qui sont dans un énorme sac suédois dans la cave, et pour lesquelles bébé n'a pas eu une once d'attention, soyons lucides, c'est courant de chez courant!

     


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  • Initiative géniale que je connaissais pour le maïs, pour avoir été, petite, dans des champs.  Je découvre que c'est possible pour des fruits et des fleurs, et ce, à Bruxelles.  J'adore !  J'imagine, mais je vais quand même demander, que le tout est sans pesticide. [Ajout du 11-05-2012:  j'ai demandé. Réponse: non, ce n'est pas bio mais c'est le projet à moyen terme...Du coup, je suis moins enthousiaste à l'idée de m'y promener et d'y amener mon gamin et ma petite qui aura à peine un mois...:-(]

    De quoi je parle? 

    On lit ceci sur leur site:

    Le principe ?
    Fruits : Vous recevez une barquette à l’entrée du champ que vous remplissez et pesez à la sortie.
    Fleurs : Prix soit à la pièce, soit au poids. En fonction des variétés.

    Où ?
    A Bruxelles. Anderlecht. Rue du pommier (à gauche du nr 463 – restaurant de Notelaar)

    Quand ?
    Théoriquement (la nature a ses caprices. Vérifier les disponibilités ici à droite):
    Fraises : Juin et Juillet
    Framboises : Juillet, Août, Septembre et Octobre

    Fleurs : De juin à septembre

    Heures d'ouvertures :

    De +/-Juin (fonction des fruits) à fin octobre, ouvert lu, Ma, Mer et Ve de 13H à 18H, Sam et Dim de 10H à 18H. Fermé le jeudi.

     


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  • Cela faisait un bout de temps que j'avais envie de parler du miel que nous consommons.  Quel plaisir d'imaginer que les abeilles qui ont confectionné le miel que nous mangeons se sont peut-être servies des fleurs de notre jardin.

    Apis Bruoc Sella

    asbl

    Marc Wollast

    Coordinateur

    Conférencier agréé

    mrc

     

    Rue des Passiflores 30
    1170 Bruxelles (Watermael-Boitsfort)

    Belgique

     


    Tél:  +32(0)2 672 14 27

     


    info@apisbruocsella.be
    http://www.apisbruocsella.be

     

     

    ING: 310-1911030-22

    IBAN : BE06 3101 9110 3022

    BIC : BBRUBEBB


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  • Madame Patricia Donck

    Directrice de l’Autre école

    Place Govaerts, 1

    B- 1160 Bruxelles

     

     

    Bruxelles, le 21 mars 2012.

    Juste pour le fun, voici la lettre que j'adressais la veille de la soirée d'info à l'Autre école.  J'ai gommé toute donnée d'identification nous concernant. 

    PS: la mise en page word n'est pas respecté ici, mais on n'en a que faire, n'est-ce pas?


     

    Concerne : inscription de notre fils, Prince n°1, en 1ère maternelle en septembre 2012

     

     

    Madame Donck,

     

    Prince n°1 avait 6 mois la première fois que je suis venue à vos séances d’information.  L’année dernière, il avait 1 an et demi le 28 mars, lorsque mon compagnon et moi-même avons re-visité votre école.  Et cette année, notre fils aura 2 ans et demi demain, lorsque nous serons des vôtres à 20h30. 

    Le 4 avril dernier, nous adressions un courrier à votre prédécesseur, Monsieur Paul Absil, pour témoigner de notre intérêt et motivation pour l’inscription de notre fils à l’Autre école (voy. en annexe).  Il nous a été recommandé de réitérer cette initiative cette année.  La présente vise à rencontrer cette requête.

    Nous sommes conscients que les places sont rares.  Lors de notre rencontre à la conférence-débat sur les écoles actives, qui s’est déroulée le 7 décembre 2011 (dont j’ai rédigé une sorte de compte-rendu que vous trouverez en annexe également), vous m’indiquiez qu’il n’y avait plus de place.  Nos espoirs reposent donc sur un désistement.

    Au cours d’une conversation téléphonique avec Danièle Massoz, cette dernière m’a conseillée de contacter Charles Pepinster.  Ce que j’ai fait. J’ai eu l’occasion de le saluer lors de cette même conférence où je vous ai rencontrée.  Finalement, lorsqu’il s’agit de réfléchir l’école et les pédagogies dites alternatives, ce sont bien souvent les mêmes personnes qui sont à l’œuvre.

    Nous nous permettons d’insister pour faire montre de notre souhait que notre Prince n°1 intègre votre établissement lors de la prochaine rentrée.

    En effet, nous ne nous reconnaissons pas ou peu dans les projets pédagogiques des écoles classiques.  La perspective de tenir un discours en porte-à-faux avec celui de l’école nous fatigue déjà à l’avance.  L’idée que la concurrence et les notes, via la politique de l’école, prennent des proportions importantes dans le quotidien scolaire de notre enfant ne nous enchante guère. 

    De plus, nous comptons sur la cohérence pédagogique d’un établissement afin de donner une approche conforme à nos convictions éducationnelles, au lieu de compter sur la chance de tomber, par hasard, sur un instituteur ou une institutrice ouverte aux pédagogies dites alternatives.

    Enfin, comme indiqué dans notre lettre de l’année dernière, nous avons la chance d’habiter à moins de 20 minutes à pied de l’Autre école.  Cet élément de proximité est également cohérent avec notre choix de vie de nourrir le lien de voisinage qui doit permettre à notre fils, à terme, de se rendre seul à l’école à pied.

    En espérant que ce courriel vous aura convaincue de notre motivation et en attendant de vous rencontrer demain, nous vous prions d’agréer, Madame Donck, l’expression de notre considération distinguée.

    signature

     


    Voici la suite donnée : [2012-05-03] Réponse de l'Autre Ecole de ce jour - no comment

    et voici mon opinion personnelle depuis la saga inscription en maternelles: [2012-03-23] Un décret inscription pour la maternelle?

    La lecture du numéro consacré à l'école par la Revue Politique m'a convaincue de lâcher le morceau avec les écoles spécifiques à pédagogie active.   Comme répété à plusieurs occasions, je recommande la lecture de cette Revue dont je parle ici:  [2011-12-15] Conférence-débat: au-delà des écoles actives


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  • Je découvre via le Soir d'hier que deux écoles secondaires vont ouvrir sur Bruxelles: l’établissement Marguerite Yourcenar près du canal (info sur le site de la Ville ici) et l’Ecole des Etoiles à Haren (lien vers le site ici).  La première est à pédagogie active: "La Ville recrute une nouvelle direction ainsi que des professeurs habitués à la pédagogie active".

    D'après le même article, deux autres projets d'école se concrétiseront pour septembre 2013:

    "deux projets du réseau Felsi sont en passe de voir le jour. L’ASBL « L’école active » a abandonné son projet sur le site de l’internat de Forest et aurait trouvé un autre lieu à la frontière de Forest et Uccle. A Auderghem, l’association « De l’autre côté de l’école » est également en négociation pour un immeuble de bureaux près du métro Beaulieu. Toutes deux visent une ouverture pour septembre 2013".

    Pour rappel: [2011-12-15] Relevé des initiatives sur Bxl de création de nouvelles écoles alternatives


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  • Nous sommes la semaine de la date de mon terme.  Fiston est à la crèche.  Mon homme est au bureau.  Je suis tranquille à la maison.  Il fait beau.  Le soleil inonde notre salon.  Tout est prêt.  J'ai préparé les habits pour bébé.  Les affaires pour l'accouchement sont dans un coin de la chambre.  La valise pour la maternité, pour "au cas où", repose également dans la chambre.  La maison est propre.  Tous les rideaux sont posés.  J'ai enfin fait appel à une femme de ménage qui est déjà venue deux fois.  Le congélateur est rempli de plats maison, en portion pour deux, pour une personne, pour notre rejeton. 

    On est le matin.  Alors que je lis un quelconque livre, je commence à ressentir quelques contractions par intermittence.  Je les accompagne avec grimaces.  Avec un peu d'indifférence aussi, car ce ne sont pas les premières.  J'en ai déjà ressenties quelques unes la veille ou l'avant-veille.  Mais elles s'étaient arrêtées.  Du coup, j'ai cessé de croire à l'alerte...Et me contente de les accueillir...et d'attendre de voir si elles s'intensifient.

    C'est le cas ici.  J'hésite.  Je préviens mon homme?  J'attends encore un peu.  Mais, je me rends à l'évidence, les contractions se font plus présentes.  Je téléphone à mon chéri pour lui demander de venir.  Même si ce n'est pas le vrai travail, je préfère quand même qu'il soit là.  Vers treize heures, il est évident que le travail a commencé.  Mon chéri prévient ma sage-femme pour l'informer que les choses bougent.  Il joint également mes parents pour leur demander de chercher Fiston à la crèche ce jour-là.  Et de le préparer à passer la nuit chez eux, au cas où bébé2 ne venait au monde que tard dans la nuit...

    Vers le début de la soirée, la dilatation du col est complète.  Arrive l'envie de pousser.  C'est la dernière ligne droite.   Et en quelques contractions, Bébé2 est là.  Dans mes bras...Je suis fatiguée mais non exténuée.  Euphorique.  Ce que je n'ai pas été lors de mon premier accouchement.  Prête à conquérir le monde.  Prête à fêter cet événement comme il se doit...Je déguste un verre de champagne. 

                                                            °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

    Evidemment, ceci est pure fiction.  Je n'ai aucune idée de la manière dont se déroulera mon accouchement. 

    Toutefois, je me suis plu à imaginer celui que je souhaite.  Marloes, notre seconde sage-femme, est venue hier à la maison.  Nous ne nous étions pas vues depuis deux ans, depuis la naissance de notre aîné.  Je l'ai redécouverte, en pleine forme.  Et tout en rondeur.  Elle est enceinte.  De quelques mois de moins que moi.  Quand je lui ai confié ne pas savoir si je préférais accoucher la nuit ou la jour, elle m'a dit que le jour, cela lui allait très bien, et que, depuis le début de sa grossesse, elle n'avait assisté qu'à des naissances en journée.  "Les bébés se parlent entre eux.  Et il a été décidé de me laisser dormir la nuit".  J'ai souri.  Et me suis rendue compte que, contrairement à la 1ère fois où je souhaitais un accouchement de nuit (ce que le Destin m'a concédé), pour ce deuxième bébé, je préférais qu'il vienne au monde en fin de journée, peu de temps avant la nuit...  L'avenir me dira si mon bébé a parlé à celui de Marloes et/ou si le ciel m'aura entendue...

    A suivre donc.


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  • Ma mère tenait un journal de bord lorsque j'étais toute petite.  Un jour, il y a peut-être un an, elle l'a ressorti.  Elle y écrivait en khmer des événements me concernant.  Je ne sais pas lire le khmer.  Donc, c'est ma mère qui a lu quelques passages.  Puis, au fil d'une page, l'écriture a changé.  C'était mon père qui s'était épanché.  Il s'interrogeait:

      " Ma fille ne sait toujours pas compter jusque 10. Je ne sais pas ce que j'ai raté dans son éducation, ce qui ne va pas chez elle."

    Enfin, c'était un truc du style...

    J'étais abasourdie.  Mon père s'était sincèrement posé cette question et ce constat, alors que... j'avais à peine 3 ans!

    Cet épisode témoigne d'un abîme d'absurdité qui ne cesse de m'émouvoir chaque fois que j'y pense.  Je ne peux m'empêcher de ressentir de la compassion pour cette petite fille que je fus et qui a grandi sous les yeux d'un père qui ne trouve pas "normal" que son enfant ne connaisse pas les chiffres...à trois ans...

    Cette anecodte a mis en exergue un autre événement de ma vie qui réveille en moi un torrent de colère et d'incompréhension.  Je n'étais pas encore en primaire.  Autrement dit, au mieux, je viens d'atteindre 6 ans, au pire, je suis plus jeune.  J'habite le building à appartements, Drève de Nivelles. Ce sont les grandes vacances.  Ma mère me laisse enfin sortir profiter du beau temps.  Poussée par un désir de lui faire faire plaisir, d'être la "gentille petite fille obéissante", je lui montre que, même en pause, je ne suis pas insouciante.  Je descends les 2 étages qui me séparent de la pelouse collective de l'immeuble en récitant tant bien que mal (et bien fort, pour que ma mère, restée à l'intérieur, m'entende) mes tables de multiplication!  J'ai tout au plus 6 ans et je passe mes vacances d'été à apprendre des multiplications!

    Ce souvenir très net m'en rappelle un autre.  Ce même été, je suis à la poste, au supermarché ou je ne sais dans quel magasin.  Je récite mes tables de multiplications.  Je les connais.  Je les connais par coeur.  Toutefois, du haut de mes 6 ans, je n'en comprends nullement le sens. Si on me demande 2x2, je sais que cela fait 4.  Toutefois, pour les réciter, il faut comprendre qu'après 1x 2, c'est 2x 2, puis 3x 2, puis 4x...Bref, je ne comprends pas ce que signifie multiplier. Je ne comprends pas ce qu'est une table de multiplication, je ne saisis pas qu'après avoir multiplié le chiffre qu'on veut multiplier, il faut le décliner jusque 10, de 1 à 10.  Bref, je récite sans rien comprendre.  Je me souviens très bien ne pas comprendre comment les autres savent ce qu'il y a après 2x, ou après 3x...Et j'ai un souvenir très net de ce petit?, grand? garçon qui, dans la file du magasin, m'entend hésiter sur la suite à donner à la table de multiplication que je tente de réciter d'une traite et qui me souffle qu'après 2x X, c'est 3x X...Personne n'avait pensé à me l'expliquer (quand je dis personne, je devrais dire : ma mère).  Et moi, je suis petite, et n'ai aucune envie d'étudier, ni de comprendre des tables de multiplication pendant l'été.

    Ce souvenir mobilise chez moi un flot d'émotions négatives, une colère sourde contre cet acharnement.  Ces souvenirs témoignent de la place essentielle des études et du "savoir" dans l'optique éducative de mes parents.  

    Si, en 4ème année secondaire, le titulaire de cours tire la sonnette d'alarme sur mon état et mon moral, que je qualifie, avec le recul, de déprime, la seule préoccupation de ma mère à la sortie de cet entretien avec ce professeur dénué de tout tact psychologique est de voir mon humeur et mon moral se relever, afin de redresser la barre au niveau de mes notes peu reluisantes.  Cette observation et ce souci maternels n'ont de cesse de revenir à mon bon souvenir lorsqu'il est question de scolarité et d'épanouissement d'enfants.  [D'autres vivent cet acharchement autrement: Voy. ici, le blog de Tevouille]

    Cet épisode des tables de multiplication est longtemps resté à l'état de "mauvais" souvenir pour me rappeller l'absurdité d'un apprentissage précoce.  Je lui prête un autre sens depuis la lecture de Qui a peur des mathématique?  (que je suis en passe de terminer). 

    Quelques extraits en lien avec les multiplications:

    "Ainsi, les tables de multiplication constituent un obstacle particulièrement difficile à contourner, même pour les élèves qui parviennent à faire illusion et à donner satisfaction avec des notions qu'ils n'ont pourtant pas assimilées, réussissant leurs exercices en mobilisant leur mémoire, leur sens de l'observatio et leur désir de bien faire (faire est le seul mot mis en exergue par l'auteure elle-même; les autres mises en gras ou en italique viennent de moi).

    On ne peut feindre de connaître les tables de multiplication. 

    Cela constitue à la fois leur grande difficulté et leur immense intérêt. Par les souvenirs concernant l'apprentissage des tables de multiplication, on arrive souvent, d'emblée, dans le vrai blocage.

    C'est ainsi que beaucoup d'élèves arrivent au collège et même au lycée en n'ayant jamais conquis les tables de multiplication: même s'ils atteingent par la suite le degré de maturité permettant d'accéder à l'apprentissage des tables, le mal est fait.  Les tables, arrivées trop tôt, sont inscrites comme des connaissances inaccessibles." (p. 172)

    "Lorsque j'aborde ce point ("Vous rappelez-vous comment s'est passé votre apprentissage des tables de multiplication?"), bien souvent, les souvenirs douloureux commencent à resurgir.  L'élève et ses parents découvrent alors que le 'blocage', jusque-là attribué à l'entrée au lycée, ou à tel professeur du collègue avec qui la rencontre s'est mal passée, est en réalité bien antéireur à tous ces épisodes".  (p. 170)

    Pour l'auteure,

    "la multiplication prendra sens à un certain degré de maturité - degré qui, d'après mon expérience auprès d'élèves souffrant des mathématiques, n'es tpas systématiquement atteint par les enfants de CE2 (classe longtemps choisie pour l'abord de la multiplication), et très rarement avant".  (p. 171)

    Pour les Belges, CE2 correspond à 3ème primaire, soit 8 ans...

    Quand je repense à cette anecdote, je ne peux le mettre en lien avec le titre du chapitre dans lequel Anne SIETY aborde le blocage en multiplication: la question du temps volé. 

    On en revient toujours à cette folie: aller vite, faire vite, apprendre vite. 

    Quels ne sont pas les parents qui pressent leur enfant à se tenir vite assis, à marcher, à parler, à être propre?  

    Anne SIETY parle de la propreté et du forcing idiot pour faire acquérir la propreté, car l'école "impose" la règle de la propreté, là où la physiologie de l'enfant laisse beaucoup plus de temps.

    En félicitant les enfants qui parvenaient à une continence précoce, on mettait finalement en valeur la méconnaissance de leur propre corps, et l'usave détourné qu'ils en faisaient: dès lors, on applaudissait malheureusement la perte d'un point de départ crucial pour leur intelligence.

    A ce point de départ - le rythme naturel, logique, de la croissance - on substituait...la demande de l'adulte aimé: 'il faut...'  " (p. 151).

     

    En conclusion, cette incursion dans deux épisodes de mon passé explique sans peine mon désir de penser l'école et la place du savoir et de l'"intelligence" dans l'éducation que je souhaite vivre au quotidien dans ma famille.  On dit que devenir autonome, c'est se dégager des principes de ses parents, faire siennes les valeurs auxquelles, en conscience, on adhère, et rejeter les autres qui ne nous parlent pas.  Il s'agit de se questionner pour ne pas répéter l'éducation reçue comme un automatisme, mais également pour ne pas éduquer dans l'opposition de ce qu'on a vécu juste pour "faire l'inverse".  Dans mon parcours réfléxif, si je garde certains éléments du discours parental, il en est beaucoup avec lesquels je prends une distance assumée.  La course à l'excellence fait partie de ceux-ci. 




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  • C'est ici...Un article au doux intitulé: "Accoucher dans la douceur", sans insinuation déplaisante sur les sages-femmes.  Merci La Libre Belgique!


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