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Par Den le 19 Novembre 2011 à 21:47
Je ne suis pas une habituée des manifestations, ni des grèves bien que je reconnaisse complètement l'importance des syndicats. Si je travaille, à ma manière, dans les droits de l'homme, j'ai toujours pris soin de ne pas participer à tout, histoire que le "tout" ne devienne pas un engagement pour "rien".
J'aurais donc pu fermer les yeux sur ce qui s'annonce le 2 décembre. Toutefois, ce que je lis dans la presse ces derniers temps sur les banques, les actionnaires qui s'en sortent, les patrons aux super bonus, le tout au détriment de...nous, pauvres cons de la classe moyenne et de la classe défavorisée (quel euphémisme! disons-le franchement, des sans-sous, des démunis, des pauvres, des sans-rien). Je dis qu'on est con car, sincèrement, quand on lit tout ce qui se passe, comment se fait-il que l'on recueille toutes ces nouvelles sans broncher plus haut que le bruit d'un pet? Bon, je deviens quelque peu vulgaire. C'est que je suis extrêmement remontée.
En bref, je vous invite à vous mobiliser et à marquer votre solidarité au mouvement qui se tiendra à Bruxelles le vendredi 2 décembre prochain. Le trac ci-dessous ou à télécharger ici: mobilisation contre l'austérité du 2 décembre 2011
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Par Den le 19 Novembre 2011 à 20:30
Voici un sujet qui me taraude depuis notre aménagement dans notre maison. La cuisine et la salle-de-bain sont, certes, fonctionnelles mais, dieu! qu'elles sont l'une et l'autre laides. Du moins, ne sont-elles pas dans notre goût. Je vous laisse juger par ces quelques photos.
Le carrelage mural Le carrelage du sol
Quand nous avions aménagé, nous étions persuadés que nous procéderions à des travaux endéans les trois mois de notre venue dans la maison. Puis, le temps est passé. La question a mûri. Quelle est la rénovation la plus écologique qui soit? Celle qui n'est pas. Surtout quand la rénovation envisagée est purement esthétique. Ces deux pièces sont fonctionnelles. Elles sont surtout démodées, laides, OBSOLETES, à nos yeux. Alors comment concilier notre envie de jouir d'une cuisine et d'une salle-de-bain agréables pour nous tout en restant conformes à nos convictions, dont celles qui visent à dénoncer les modes et l'obsolescence?
Nous avons pas mal retourné la question dans tous les sens. Finalement, nous avons quand même décidé de rénover ces deux pièces, importantes, d'un foyer. Le défi, dans ce cas, sera de trouver des solutions écologiques (de seconde main?) et peu coûteuses...Fameux défi qui est loin d'être évident, au vu de mes recherches sur le net.
MAJ du 26 avril 2013: Les rénovations n'auront pas lieu de si tôt. Je m'en explique là: 26 avril '13 - Si vous pouvez vous le permettre, tant mieux? A part ça, vous partez en vacances?
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Par Den le 19 Novembre 2011 à 20:24
J'ai appris aujourd'hui l'existence d'un habitat groupé près de la Place Jourdan, soutenu par la commune. Il s'agit de Abbeyfield. Plus d'infos? Visitez le site belge: http://www.abbeyfield.be/fr/
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Par Den le 19 Novembre 2011 à 12:45
Paru aujourd'hui dans Le Soir:
Les germes ont colonisé la maternité
Et rentrer à l'hôpital en bonne santé et en sortir malade...quelle réjouissance!
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Par Den le 18 Novembre 2011 à 14:04
L'édito d'hier du Soir vaut un petit moment de lecture. C'est ici. Si certains croyaient encore en notre politique, qu'ils admirent. Moi, à force de lire des trucs de ce genre, j'avoue, je suis devenue MEGA HYPER sceptique/pessimiste. Même s'il paraît que l'optimisme rend heureux. Je n'y peux rien. Je ne peux plus y croire.
Puis, mince! Tant pis pour les droits d'auteur...copier-coller ci-dessous. Visez la dernière phrase. Vive la Belgique! Vive la démocratie! (bon, je me suis lâchée dans les tags de cet article. Parfois, cela fait du bien).
L'Etat en aime certains plus que d'autres
BEATRICE DELVAUX
jeudi 17 novembre 2011, 06:11
ÉDITORIALISTE EN CHEF
L'Etat va donc devoir sortir 1,5 milliard pour indemniser les coopérateurs du groupe Arco, qui succombe à son tour à l'affaire Dexia. Il en coûtera en fait à chaque Belge quelque 135 euros pour permettre au coopérateur d'Arco de sauver sa mise. Par les temps budgétaires qui courent, c'est déjà extrêmement choquant. Mais ce deal, par son côté caché, non équitable et politisé, est en plus scandaleux.
Arco, groupe financier central au pilier chrétien ne vole rien à personne : c'est le gouvernement qui lui a accordé cette garantie d'indemnisation, il y a quelques semaines à peine. Mais l'histoire est plus compliquée et plus malsaine car c'est sous la menace que les négociateurs ont cédé. Les mouvements sociaux-chrétiens, qui ont retrouvé la sagacité financière et le pouvoir de négociation perdus durant tous ces mois de présence dans les instances de Dexia, ont menacé le gouvernement s'il ne s'exécutait pas de voir les coopérants d'Arco retirer tous leurs avoirs de Dexia Banque.
Cette garantie accordée va être largement contestée par les actionnaires lambda qui ont tout perdu, sans espoir que le Père Noël vienne remplir leurs poches. Et les défenseurs de leurs intérêts vont arguer, à raison, que les parts de coopérateurs d'Arco sont des actions, point à la ligne.
Ce qui est pire peut-être est qu'on constate chez Arco, comme au Holding communal, ce manque d'humilité, cette absence de reconnaissance d'une faute. Arco, de plus, n'a pas l'excuse du manque d'habitude en ces matières – leurs administrateurs sont des professionnels de l'accompagnement de participations – ou du manque d'informations. Sa directrice Francine Swiggers, baptisée « femme d'affaires la plus importante du pays », était non seulement administratrice de Dexia Banque Belgique, du groupe Dexia mais siégeait aussi au comité stratégique du groupe et au comité d'audit de DCL, la filiale française.
Le meilleur pour la fin : la garantie octroyée à Arco serait la contrepartie du sauvetage par l'Etat de la compagnie Ethias en 2008. Moralité : en Belgique, il ne faut être actionnaire que d'un assureur socialiste ou d'un holding chrétien. Hors de ces deux cas de figure, pas de salut.
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Par Den le 14 Novembre 2011 à 15:49
A priori, on y sera...
Source: http://www.entransition.be/doku.php/agenda/cdpculturesentransition
« Cultures en transition »
Une tournée autour du film, une vision positive pour nourrir les sols et les villes !
En présence du réalisateur, Nils Aguilar
Cultures en transition (aka Voices of transition) est un documentaire indépendant et auto-produit sur la souveraineté alimentaire et le mouvement mondial des Initiatives de Transition.
Ce film témoigne de changements majeurs en cours, alors que les politiques agricoles peinent à s'adapter aux défis que représentent le changement climatique, le pic pétrolier ainsi que les crises à répétition. Comment réorganiser nos sociétés pour les préparer à mieux résister ?”
Une (r)évolution paisible
La transition dont parle ce film n’a rien d’une révolution violente. Elle s’apparente davantage à une évolution, collective et conviviale, où les citoyens ordinaires s'inspirent de leur propre histoire pour trouver de nouvelles voies.
...vers plus de résilience locale.
A l’échelle d’un balcon-potager ou de l’agriculture d’un pays tout entier, les pratiques montrées dans « Cultures en transition » permettent de reconstruire de la résilience, c’est à dire de transformer nos sociétés afin qu'elles puissent traverser sans trop de dommages les chocs à venir. Ces pratiques favorisent les économies locales, fortifient les liens de voisinage et encouragent la diffusion libre des savoirs. L’avenir aura beau être plus sobre au niveau énergétique, il sera néanmoins préférable au présent !
La production locale de nos aliments apparaît comme une véritable clef de voûte de la Transition, mais elle n’est que la première étape vers un changement plus vaste, impliquant tous les autres domaines de la vie collective (habitat, transports, énergie, organisation sociale, économie, etc.).
Synopsis
Le film nous emmène en France, en Angleterre et à Cuba, où la transition culturelle en cours se manifeste à différentes échelles : au niveau de villes ou d'une nation toute entière. Les solutions envisagées excellent par leur bon sens, leur simplicité, leur faible coût, ainsi que par leur intégrité écologique.
En France, des agriculteurs et des chercheurs en agronomie nous montrent le potentiel énorme des techniques dites d’agroforesterie, qui s’inspirent du fonctionnement des écosystèmes naturels. Pour ces chercheurs, nos champs de monoculture seront de nouveau truffés d’arbres avant longtemps…
En Angleterre, le mouvement naissant des “Villes et initiatives de Transition” connaît un développement extraordinaire. Il prouve que la production alimentaire n'est pas la seule affaire des agriculteurs en zone rurale, mais qu'elle peut se déplacer au cœur même des cités : les citadins ne se limitent plus au rôle de simples consommateurs, mais prennent activement part à la transformation de leurs communautés. Le défi est résolument positif : au lieu de subir un changement involontaire lors des crises à venir, il s’agit d’entamer un changement volontaire, ici et maintenant. Anticipons pour améliorer notre qualité de vie !
A Cuba, la chute de l'URSS en 1990 ainsi que l'embargo américain ont provoqué une sorte de “pic pétrolier avant l'heure”. La pénurie de ressources a incité les Cubains à employer des solutions innovantes apportant un regain d’autonomie et d’autosuffisance alimentaire. Elles comprennent l’abandon de la monoculture industrielle, le soutien de l'agriculture urbaine et de la polyculture biologique, la décentralisation des structures décisionnelles ainsi que le renforcement des liens communautaires.
L'auteur
Nils Aguilar est un réalisateur franco-allemand autodidacte de talent. Sociologue de formation, il a pris consciences des enjeux évoqués dans le film en étant confronté à la pratique de la permaculture en France. Le livre de Claude et Lydia Bourguignon « Le sol, la terre et les champs » l'a conforté dans son sentiment d'urgence à s'engager sur ce sujet. Ce film est le fruit de quatre années de travail passionné, qui a bénéficié de l'aide de bénévoles aux quatre coins du globe. Deux bourses (1) ainsi qu'un cofinancement citoyens auront également permis de mener ce projet à bien.
A sujet de la transition, il déclare : « J'ai pu voir que les Initiatives de Transition formaient un magnifique réseau mondial de solidarité. De nombreux bénévoles ont manifesté leur désir de participer à ce projet, notamment pour transcrire les interviews (Canada, Espagne, Angleterre, France, Allemagne), pour créer les sous-titres en langue étrangère (nous en sommes à six traductions, nous en compterons bientôt huit ou dix), pour le mixage-son également… Vivent les villes en Transition ! ».
(1) Un « défi Jeune » ainsi qu'une « Initiative Jeunesse Européenne »
Informations pratiques
Cultures en transition (Voices of transition), réalisateur : Nils Aguilar, 65 minutes, www.milpafilms.org , Bande annonce française : http://vimeo.com/12691088
Une initiative du réseau Transition Wallonie-Bruxelles (Transitie Wallonie-Brussel).
Contact presse :
josuedusoulier [at] gmail.com ou 068 75 11 21. Plus d'informations à propos des lieux, dates et organisateurs locaux sur entransition.be
Sept dates de projection
suivi d'un échange avec la salle en présence du réalisateur, du 18 au 24 novembre 2011 :
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Vendredi 18 novembre à 19h30 au Centre Culturel Arrêt 59 à Péruwelz (Org: Les Amis de la Terre Hainaut , l'ASBL Le Verts Tiges et la Maison du Parc Naturel des Plaines de l'Escaut)
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Samedi 19 novembre à 20h à l'école du Clown à Grez-Doiceau. Place Gustave Baugniet 1B à 1390 Grez-Doiceau. (Org : Grez en transition)
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Dimanche 20 novembre à 15h45 (début du film à 16h00) au cinéma l'Ecran. Site Burbant, rue du Gouvernement, 7800 Ath (Org. Ath en transition)
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Lundi 21 novembre à 19h30 au Mundo à Namur. Rue Nanon, 98 à 5000 Namur (Org. Les Amis de la terre-Belgique)
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Mardi 22 novembre à 19h30 aux Ateliers Mommens. 37, rue de la Charité à 1210 Bruxelles (Saint-Josse Ten Noode), à proximité de Madou (Org. Ixelles et Schaerbeek en transition)
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Mercredi 23 novembre à 20h au cinéma Le Parc (rue Carpay, 20 - 4020 Liège) à Liège (Org. Liège en transition)
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Jeudi 24 novembre à 20h00 au cinéma Plaza-art à Mons, rue de Nimy 12, 7000 Mons (Org. Les Amis de la terre-Mons et les objecteurs de croissance-Mons)
Inscriptions pour la projection de Bruxelles
inscrivez-vous à la mailing liste ici. La recette se fera au chapeau. Il y aura un bar. Ouverture à 19h30.
dossier :
Des exemplaires du dossier spécial de la revue Imagine ”Voyage au coeur de la transition” peuvent être achetés au format pdf et seront disponibles pour achat au prix de 2€ lors des soirées de projection.
Les partenaires
La tournée est soutenue par les Amis de la Terre-Belgique.
projections/débats : Ath en transition, Barricade, Bruxelles en transition, Grez-Doiceau en transition, Le Parc Naturel des Plaines de l'Escaut, Les Amis de la Terre-Belgique, Les Grignoux, Les objecteurs de croissance, le Verts Tiges, Liège en transition.
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Par Den le 14 Novembre 2011 à 15:44
Gratuit...Une conférence dont le panel des intervenants vaut vraiment le détour! Admirez plutôt et, surtout, allez-y. Pour ma part, je zieute sur un autre événement qui aura lieu la veille (projection de "Cultures en transition"), donc pas sûre que j'y sois.
Source: http://ledroitalaparesse.blogspot.com/
L'auditoire comporte 300 places assises : l'inscription préalable n'est pas nécessaire. Entrée gratuite, évidemment. Contact
COLLOQUE
interdisciplinaire, international
Le droit à la paressenécessaire, urgent ?!
Auditoire UA2.220 GUILLISSEN
Plan d'accès au square Groupe G
Campus du Solbosch de l'ULB, 50 avenue Franklin Roosevelt, 1050 Bruxelles
Avec le soutien du Fonds National de la Recherche scientifique et de la Faculté de Philosophie et LettresÉtudiants, chercheurs, travailleurs, chômeurs, de toutes générations sont bienvenus
Programme8h 30 : Accueil des participants – Documentation, exposition
9 h : Pique Nique sur une tombe, de Maurice Taszman (Bruxelles, Paris, Berlin - Volksbuhne etc.) Création de l'Atelier théâtral de l'ULB : des hommes et des femmes enterrent le Travail.
9h30 : Michel Majoros, historien (ULB) : Lafargue, Marx, aliénation, temps de vie
« Vivre en travaillant » devenait, pour les salariés de l'essor du machinisme, l'alternative : vivre et mourir pour travailler, ou mourir de faim. Le Droit à la paresse de 1880 ne représentait pas qu’une Variété , un désir de loisir. Les briseurs de machines des débuts de la révolution industrielle, les émeutiers de Liège et de Charleroi, les manifestants du 1er Mai de Chicago et de Fourmies, aux heures de vie disloquées et abruties par le surtravail sans bornes, voulaient respirer et retrouver leur vie. Tandis que diverses théories, utopies, ou magies projetaient un monde meilleur, Le Droit à la paresse participa a une stratégie, sur le terrain de l’entreprise, pour reconquérir la maîtrise de notre temps.
10 h Corinne Gobin, politologue (ULB) : Le droit à la paresse au coeur du droit politique au salaire
Le droit à la paresse est une urgence destinée à créer une rupture indispensable avec l’exploitation et la domination des êtres humains par le travail subordonné à l’activité capitaliste. Il ne peut être bien entendu un principe absolu car abolir le travail humain en tant que tel détruirait automatiquement toute société humaine vu que nous sommes nécessairement des êtres sociaux, dépendants les uns des autres pour nous organiser. Si nous définissons le travail comme l’activité reconnue utile par tous afin que la société organise épanouissement et émancipation et que nous décidons que cette richesse produite soit valorisée monétairement, dès lors l’enjeu se déplace : une autre revendication voit le jour, le droit universel au salaire à partir de la majorité civile et politique.
10h 30 : Nathalie Burnay, sociologue (UCL/FUNDP) : Le droit à la paresse face aux transformations normatives du travail :
À partir de l’enquête européenne sur les valeurs de 2010, notre contribution montrera à la fois que le travail continue de structurer nos vies et de définir nos identités, mais aussi que l’on assiste aujourd’hui en Belgique à une transformation normative intéressante : le travail semble en effet être en perte de vitesse dans certaines catégories de la population. Ces résultats confirment d’autres résultats européens. « Ainsi, près de la moitié des Britanniques, des Belges et des Suédois souhaiteraient que le travail prenne moins de place dans leur vie » . Cet apparent paradoxe peut notamment s’expliquer par un nécessaire recadrage du travail dans d’autres sphères jugées tout aussi importantes, par la difficulté croissante à trouver du temps pour concilier ces différents pôles identitaires et par la dégradation des conditions de travail ces dernières années. Des différences importantes existent au sein de la population et trouvent leur origine davantage dans des caractéristiques intrinsèques au travail : ainsi, elles se marquent dans le fait d’avoir un emploi de qualité et dans la satisfaction que l’on éprouve vis-à-vis de celui-ci. Ces résultats renvoient de manière indirecte à ceux formulés par C. Baudelot et M. Gollac en France : satisfaction au travail rime avec bonheur dans les professions les plus valorisées, les mieux rémunérées et les plus stables. Dans ce sens, c’est le contenu même du travail qui procure une forme de bonheur.
11 h : Esteban Martinez, sociologue (ULB) : Disponibilité au travail, démesure du temps
Les temps ont bien changé depuis l’époque où le travail était strictement délimité par des durées et des horaires collectifs assurant la synchronisation de l’ensemble des temps sociaux. Ces dernières décennies sont marquées par le ralentissement, voire l’inversion, du processus de réduction collective du temps de travail et par une flexibilité croissante des horaires de travail. Si bien qu’à présent les variations du temps de travail sont banalisées.L’histoire de la régulation du temps de travail ne s’apparente en rien à un long fleuve tranquille. [...] L’organisation sociale du temps qui prédomine dans les sociétés développées a été façonnée par la discipline du temps issue de l’industrialisation. [...] La réglementation du temps de travail est dès lors devenue l’enjeu central du rapport salarial et une source majeure de conflits sociaux pour la maîtrise du temps. On assiste à présent à la déstabilisation de cet ordre temporel qui se marque à travers une diversification des durées et de l’organisation du temps de travail. La catégorie du temps est mise en cause dans sa fonction d’évaluation du travail et comme instrument de protection des travailleurs. Ce mouvement historique qui va de la mesure à la démesure du temps amène à appréhender l’engagement professionnel des salariés moins en termes de règles formelles que sous l’angle de la disponibilité temporelle. Les rapports entre temps et salaire tendent à se polariser autour de deux modèles contrastés. Lorsque le travail du salarié n’est plus mesuré en temps, mais soumis à des obligations de résultat, le temps de travail n’est plus qu’un produit corollaire des fluctuations de l’activité. L’entreprise n’a plus à se soucier d’économiser cette ressource puisqu’elle ne lui est plus portée en compte. [...] Dans les organisations flexibles, la coordination de l’activité repose ainsi sur la disponibilité temporelle des salariés. [...] A l’heure où la perspective d’un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée n’est envisagée qu’à long terme à travers des comportements de renoncement et de retrait, ciblant particulièrement les femmes, il convient de réhabiliter le temps de travail en tant que condition de travail ayant des impacts au quotidien sur la qualité de vie, de le considérer comme une dimension contingente du travail donnant prise à des actions préventives et objet central de la négociation sociale.11 h 45 : Eduardo Sartelli, historien (Universidad de Buenos Aires) - Lafargue contra la ideologia del trabajo en America latina
Le droit à la paresse contient la conclusion logique du Capital et constitue l'apogée et la fin de l'économie politique. Il implique l'extinction de la loi de la valeur, qui s’exprime dans la montée en puissance du travail humain par la technologie: le règne de la nécessité cède à celui de la liberté. Cette découverte scientifique nous permet la confrontation idéologique avec le capital, qui propose, comme solution à la crise actuelle, plus de travail. En fait, la solution du problème est de travailler moins. Travailler tous, travailler moins, conduit à une réduction radicale des heures de travail, un processus portant en germe toute une révolution sociale, qui se profile désormais sous la forme de rébellion mondiale de la population excédentaire. Les Piqueteros argentins, le Mouvement des Sans-terre brésilien, les paysans boliviens, les masses vénézuéliennes, la génération à 1000 €/mois, les indignés européens et nord-américains, la population excédentaire du monde, tous sont confrontés à un dilemme mortel : le chômage capitaliste ou le temps libre par le socialisme. Notre intervention discutera de ce processus et de ces perspectives en Amérique latine, avec l'espoir qu'il contribue à penser le processus européen en cours.Eduardo Sartelli parlera en espagnol ; une traduction écrite sera à la disposition des participants
12 h 15 : Apéritif et déjeuner
14 h 00 : Guillaume Paoli, philosophe (Schauspiel, Leipzig) : Postface urgente au Droit à la paresse
Dans le pamphlet de Lafargue se mêlent des éléments pour le moins hétéroclites: satire et argument théorique, nostalgie de l'âge pré-industriel et mythe de la machine libératrice, diatribe contre les esclaves volontaires et appel au prolétariat, discours révolutionnaire et éloge du consumérisme. Cette ambivalence n'est pas seulement due à l'intention polémique de l'auteur; elle révèle les contradictionsnon-résolues de la doctrine socialiste de l'époque. Instruits par l'expérience accumulée depuis lors, nous pouvons mieux discerner les impasses et angles morts de l'exposé. Mais ces contradictions nous "travaillent" encore aujourd'hui, et il est aisé d'en trouver des traces dans diverses entreprises se voulant anti-capitalistes. Par ailleurs, "l'étrange folie"stigmatisée par Lafargue est une question des plus brûlantes au moment où s'effondre le système qu'elle soutient. Aussi critique que doive être le regard porté sur le Droit à la paresse, celui-ci n'en reste pas moins fidèle à son objet primordial: que puisse s'épanouir le libre jeu des passions humaines.
14 h 45 : Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE (Centrale Nationale des Employés CSC) : L'emploi contre le travail : un siècle d'effort pour le droit à la paresse.
(Pause éventuelle)
15h 30 : Daniel Tanuro, agronome : Le droit à la paresse, l'impossible capitalisme vert et l'alternative au productivisme
16 h : Isabelle Cassiers, économiste (UCL) : Droit à la paresse et redéfinition de la prospérité De l’avoir à l’être. Prospérité en quête de sens. Entretien avec Isabelle Cassiers
16h 40: Isabelle Stengers, philosophe (ULB) : Le droit à la paresse, une revendication cruciale
Le caractère délibérément absurde du pamphlet de Lafargue, les ouvriers assoiffés de travail, tout comme ce qui, pour lui, répondait à l’avenir, la machine libérant l’homme du travail, éclairent curieusement notre actualité. Plus de trente ans après le fameux « travailler deux heures par jour », une armée de petites mains s’appliquent à faire désirer aux sans emploi un job, n’importe lequel. Quant aux machines, elles font désormais partie non de la solution mais du problème car la question de leurs exigences sociales et écologique n’a pas progressé d’un pas depuis les analyses de Polanyi. Le droit à la paresse se dit aujourd’hui désertion, objection de croissance, réponse logique à la guerre économique tous azimuts. Nous souvenant de ce qu’écrivait Rosa Luxembourg pendant la première guerre mondiale, il est sans doute crucial que ceux qui ont un travail défendent les droits de ceux qui le refusent.
17h 15 : Discussion générale et conclusions provisoires : Matéo Alaluf, sociologue (ULB)
Attestation à produire auprès de votre employeur
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Par Den le 10 Novembre 2011 à 14:57
A diffuser largement...début: le 18 novembre
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