• "Plus tard, j'épouserai un mari riche."

    Voilà un voeu que je formulais souvent.  Ma soeur nourrissait la même ambition.  Non seulement, nous désirions la richesse...(hum hum) mais en plus, cette richesse devait venir d'un homme !

    Mon père qui nous entendait prononcer le but de notre vie (nous marier à un homme riche) n'a jamais remis en question la volonté de devenir riche, par contre, celle d'attendre que cette opulence provienne d'un homme, bien. "Pourquoi ne voulez-vous pas, vous, devenir riches?"

    Bonne question.  A vrai dire, avant qu'il ne me la pose, elle ne m'était tout simplement pas venue à l'esprit.  Les filles, telles des princesses, se doivent d'attendre leur prince charmant, lequel, en tant que Prince, est forcément riche.

    Heu...vraiment? 

    Cette interpellation de mon père m'a beaucoup marquée.  Je restais avec mon souhait de mari riche.  Mais, sa question m'est toujours restée dans le coin de mon cerveau.

    Puis, grâce à un travail personnel suite à un échec amoureux, le déclic est tombé.  Non, nous ne sommes pas dans un conte de fées.  Les femmes ne sont pas obligées de se comporter comme les princesses (dormantes) des contes de fée qui attendent leur prince charmant, lequel les sauveront des griffes de leur méprisable quotidien.

    Que l'on songe à Blanche-Neige, à Cendrillon, Peau d'âne, Chaperon Rouge et tant d'autres...Les contes présentent la femme dans une position de passivité affligeante, en attente d'un Homme.  Ce dernier va les sauver, les sortir de leur misère, et, dans 9 cas sur 10, lui faire beaucoup d'enfants.  Ce sera tout de suite le bon: le premier et le dernier. Pas d'erreur dans les contes.  La femme ne se trompe pas, elle tombe tout de suite sur "le bon". 

    Suite à cette prise de conscience, je me suis promis d'accompagner la lecture des contes traditionnels avec beaucoup de prudence.  Et, de manière générale, je ne lis pas ce genre d'histoires à mes enfants.  Car je n'adhère pas à l'image de la femme qu'ils véhiculent.

    Ainsi peut-on lire dans "Genre et Manuels", un document de la Communauté française (page 87):

    Bon nombre de manuels utilisent des personnages ou des textes inspirés
    de contes traditionnels. Même si on ne peut que reconnaitre leur importance
    dans notre patrimoine culturel, les contes mettent fréquemment en scène des
    personnages dont les conduites vont à l’encontre de l’émancipation féminine.

    Alors, évidemment, cela peut, aux yeux de certains, paraître extrême.  On vit dans notre temps.  Tout le monde fait comme ça.  On ne va pas se rebeller contre tout, quand même?!

    Non, pas pour tout.  Nous avons encore ENORMEMENT de chemin à parcourir...Nous continuons à manger de la viande, à gaspiller trop d'eaux, à utiliser la voiture trop souvent, à donner trop d'argent aux multinationales en raison de nos achats, à crier fréquemment sur notre fils,..  Bref, nous sommes loin d'être radicaux.  (je trouve, hihi).  Il reste encore beaucoup de marge.

    Mais, les contes, c'est comme la télévision.  Je dis NON pour l'instant.  Mais, c'est certain.  Ils font partie du patrimoine culturel d'ici.  Donc, oui, forcément, on y passera.  Toutefois, le meilleur conseil que j'ai lu à ce propos réside dans la VARIETE des récits afin de présenter à mon enfant des "images complémentaires, voire contradictoires".  Le conseil vient de l'Institut coopératif de l'Ecole moderne - pédagogie Freinet qui met en ligne un dossier détaillé sur la question.  Si vous êtes intéressé-e-s par ce sujet, je vous invite, vivement, vraiment, à le parcourir ici.  Autre conseil: accompagner la lecture de commentaires!  (tout comme la télévision, l'écran, le livre est un "média", et à ce titre, les commentaires sont les bienvenues.  C'est ainsi que commence l'éducation aux médias ou celle de l'esprit critique!)

    Voici un site intéressant, proposant la réécriture de contes traditionnels: Au pays de l'Utopie.  Cette autre maison d'édition y prête beaucoup d'attention, d'après ce que je viens de lire sur internet.  Pas vérifié car lu aucun livre de cette maison d'édition.     

    ***

    PS du 4 juin '13:  Un excellent article sur la littérature genrée pour enfants: http://cultures-genre.com/2013/05/28/de-linconvenient-detre-feministe-en-librairie-jeunesse/


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  • Le plaisir de se rendre à l'école à pied, en images (photo de ce lundi 6 mai), étape par étape.

    A la sortie de notre chemin, 1ère rue à traverser pour accéder à la suite de notre venelle.  A droite, un endroit conçu pour être collectif.  Les jardins et compost collectifs ne sont plus utilisés.  Véritable gâchis.

    Lorsqu'on parvient au bout du chemin suivant, on tourne à droite, on ne peut pas faire autrement.  Là, la vue est moins sympa.  Les briques sont celles du "jardin collectif" abandonné, qui sert aujourd'hui à abriter le tracteur des jardiniers de la coopérative de la cité-jardin.

    Au bout, on débouche sur un magnifique magnolia.

    Ici, on quitte les venelles pour la route.

    Ce grand arbre n'abrite aucune vie. Voyez la pauvreté du sol qui reçoit ses aiguilles et son ombre.

    Ensuite, une belle route bordée de cerisiers du Japon, en fleur en avril-mai.

    Après avoir traversé, on emprunte un petit chemin pour arriver plus ou moins sur une place.

    On passe devant le chemin menant au champ des Cailles

    Et on parvient à la Place où se trouve l'école, notre destination.

    L'environnement est super.  Le cadre est charmant.  Et l'école est à deux minutes de chez nous, via un chemin très agréable.  Seulement, j'en suis arrivée à la conclusion que j'étais prête à me rendre plus loin, quitte à utiliser la voiture.  Le décalage entre le projet pédagogique et notre philosophie de vie est tout simplement trop important.

    Le retour se déroule avec des câlins au milieu du chemin.

    Vers le "jardin collectif" abandonné, au retour.

    La vue du chemin près du "jardin collectif abandonné" au sens inverse.

    Au bout, on tourne à gauche, et on débouche sur:

    Enfin, dernier tronçon de venelle :

    Et la vue quand on sort de notre jardin.

     


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  • Au cas où vous aviez des doutes sur mon mépris pour la "poupée" "Barbie", voici un petit condensé des raisons de la boycotter: Raciste, irréaliste, esclavagiste : 5 raisons de jeter Barbie à la poubelle, un article de Sophie Gourion pour Rue89.

    La journaliste a très bien synthétisé les arguments: le racisme, l'irréalisme et l'appel à l'anorexie, le sexisme, etc.

    S'agissant du racisme, je vous invite à découvrir cette vidéo concernant les poupées blanches et noires...A débattre largement.  

    Mon fils a deux poupées, toutes deux blanches, acquises à la même dame lors d'une brocante.  Les poupées noires sont plus rares, de même que les Asiatiques.  Si vous en trouvez en brocante, pensez à moi, les amis, achetez-la si le prix demandé est raisonnable, je vous la rachèterai.  Je donnerai/revendrai quelques-unes de la maison.  (J'en ai sauvé 2 de la décharge via les squatteurs de WB).

    Dites-moi ce que vous en pensez!

     

     


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  • Je suis refroidie par Steiner pour diverses raisons.  Toutefois, j'ai lu l'info dans le Bioinfo (je crois).  Je répercute quand même l'info.  Envie d'en savoir plus?  C'est .


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  • Apprendre en bougeant:

     


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  • Inculture(s) 2. Une autre histoire de l’éducation : « Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres ? » ou comment j’ai raté mon ascension sociale

    Conférence gesticulée par Franck Lepage

    En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l’instruction publique. Qui se souvient des autres projets d’éducation, dont celui de Mirabeau ou celui de Lepeletier de St Fargeau ? A la différence de ce dernier qui interrogeait vraiment les conditions d’une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d’élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté contournée par le recours ambigu au concept de “méritocratie”. Deux siècles et 182 ministres plus tard, on pose toujours la question : “Comment concilier égalité des savoirs et méritocratie ?” On ne le peut pas ! La méritocratie et l’égalité sont inconciliables ! Ce sont deux principes opposés et il faut nécessairement choisir, le comble de la perversité étant de choisir la méritocratie en faisant semblant de désirer l’égalité.

    « Je me suis mis au parapente parce que j’avais raté mon ascension sociale. Et que je voulais montrer à mon père que j’étais capable de m’élever. J’avais un père qui — je sais pas, vous avez peut-être eu des parents qui sont comme ça, certains d’entre vous —, j’avais un père qui voulait absolument que je m’élève en société, que je monte. Alors comme j’ai complètement raté mon ascension sociale, je me suis mis au parapente. Pour que mon père me voit une fois dans sa vie m’élever. » Franck Lepage

    Franck Lepage est l'un des fondateurs de la coopérative Le Pavé qui a donné un nouveau souffle à l’éducation populaire en France. En évoquant la mémoire de Christiane Faure, il aborde de façon critique le rôle de la culture dans la société avec un spectacle intitulé Inculture(s) 1 - L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu..., qu'il a joué plus d’une centaine de fois lors de conférences gesticulées, ni tout à fait un spectacle ni tout à fait une conférence.

    Lundi 18 mars à 20h
    La Vénerie / Espace Delvaux (Rue Gratès, 3 à Watermael-Boitsfort)
    10 € / 8 € / 8 € / 1,25 €
    Infos : 02/663.85.50. Réservations indispensables : 02/672.14.39 - www.lavenerie.be

    Une soirée organisée par La Vénerie, Centre culturel de Watermael-Boitsfort, et PAC – Présence et Action Culturelles.

    Le mardi 19 mars à 13h30, rencontre avec Franck Lepage sur le thème Education populaire vs. Education permanente : rien de neuf sous le soleil ? , animée par Yanic Samzun (PAC). Lieu : La Vénerie / Ecuries – Place Gilson, 3 à 1170 Bruxelles. Entrée : 5 € / 3 €. Réservation conseillée. Accueil dès 12h30.

    Franck Lepage présentera également Inculture(s) 1 le 20 mars à La Tricoterie (Bruxelles) dans le cadre du Festival international de théâtre-action. www.fita2013.be
    1170 Région de Bruxelles-Capitale

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  • Tout commence par une belle image de table de saison: http://www.warrenleecohen.com/luciana/2010/11/autumn-nature-table/

    Oh que c'est beau.  Bon, cela me donne envie.

    Après une promenade au parc près de chez nous

    [2012-10-04] Récolte d'une promenade au parc

    voici ma récolte: 

    [2012-10-04] Récolte d'une promenade au parc

    Pas de table de saison, mais un plateau de saison avec son mobile.  A recommencer à chaque saison, évidemment!

    [2012-10-04] Récolte d'une promenade au parc

    [2012-10-04] Récolte d'une promenade au parc

    [2012-10-04] Récolte d'une promenade au parc


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  • Je suis en train de lire ce livre, simultanément à ma lecture de celui de Sophie Bouquet-Rabhi:

    [2012-11-04] Carl HONORE, Laissez les enfants tranquilles

    J'ai lu l'un ou l'autre chapitre picoré en fonction de mon intérêt du moment, à savoir: pourquoi les enfants apprennent-ils l'alphabet et les chiffres en maternelle?  Dans mon souvenir, à mon époque (cela fait vieux de dire cela), on commençait à apprendre ce genre de choses en primaire.  Pourquoi, depuis quand, est-ce légitime de commencer ce genre d'apprentissge formel en maternel, à l'école "gardienne" comme on dit en Belgique?

    Cette question m'est venue car, à l'école de mon fils, les enfants de 2ème maternelle, 4 ans, doivent écrire leur prénom sur leur peinture.  A 4 ans, ils doivent donc savoir écrire leur prénom.  Par ailleurs, les activités scolaires de mon enfant sont hyper dirigées.  Lorsque je suis entrée dans la classe de mon enfant, à la veille des vacances de Toussaint, je n'ai pu m'empêcher d'être agacée de voir toutes ces grandes feuilles arborées du même soleil jaune serti de rayons de la même couleur...Le bricolage que mon Prince a ramené de l'école est trop propre, trop net pour être l'oeuvre d'un enfant de son âge, surtout du mien, qui aime dessiner dans tous les sens...

    Alors que je m'étonnais du fait que les enfants actuels apprenaient les chiffres et les lettres dès la maternelle, des parents avec qui j'en discutais trouvaient cet apprentissage plutôt positif.  Cette réaction m'a surprise car ces parents cherchaient une alternative à l'école.  Je me suis sentie dépourvue.  Puis, j'ai pensé à ce livre souvent vu mais jamais vraiment feuilleté.  Je l'ai acheté.  Et ai trouvé rapidement ce que je cherchais:

    "Il n'y a pas si longtemps, les années de maternelle étaient plutôt confortables.  A la maison, et même à la crèche, les enfants faisaient des choses naturelles.  J'ai passé mes jeunes années à écouter des histoires, à m'habiller, à m'essayer au dessin de façon assez anarchique et à chanter des chansons.  Je m'amusais avec mes jouets et je construisais des châteaux dans le bac à sable; je me chamaillais et je gambadais avec mes copains.  La plupart du temps, j'étais libre d'explorer le monde selon mes propres règles.  Quant à mon objectif, si l'on peut dire, il était assez modeste: arriver à mon premier jour de CP heureux, confiant et capable de m'entendre avec les autres.

    Comme tout cela est dépassé aujourd'hui.  Pour la dernière génération, les années de maternelle se sont transformées en parcours de combattant académique.  Qui donc a encore le temps de faire de la peinture au doigt ou de jouer avec des marionnettes quand il faut tracer des lettres et apprendre des chiffres? [...] " p. 90

    " Dans le même temps, les politiques ont placé l'apprentissage précoce en tête de leurs priorités.  [...]  le discours officiel recommande que les jeunes années soient consacrées à l'apprentissage des bases de la lecture et du calcul." p. 92

    "Alors que beaucoup de parents pensent que la meilleure des préparations pour l'école consiste à connaître les lettres, les chiffres et les couleurs, les enseignants ont une opinion tout à fait différente" p. 94.

    Parlant de l'école de Reggio, en Italie, l'auteur dit ceci:

    "Les maternelles de Reggio n'enseignent ni la lecture, ni l'écriture, ni le calcul". 

    En lisant cette ligne, je me suis sentie soulagée: je ne suis donc pas la seule à le désirer.

    Une petite recherche sur G°°gle avec comme question: à quoi sert l'école maternelle aboutit à ce genre de document:

    En fait, la finalité de l’école maternelle est de donner à l’enfant les clés pour réussir le cours préparatoire et la suite de sa scolarité. Le programme de l’école maternelle tourne donc autour de l’apprentissage de l’autonomie. Les enseignants vont apprendre à l’enfant à s’approprier les connaissances et les compétences. Cette mission ambitieuse est servie par toutes sortes d’activités mettant en jeu le langage, la motricité, l’art, l’image, la créativité, la découverte du monde…
    Concrètement, l’enfant va faire du sport, il va jouer, écouter et commenter des histoires, participer à des activités artistiques, faire ses premières expériences scientifiques et botaniques… Bref, il va apprendre sans s’en rendre compte, essentiellement par le jeu et l’expérimentation.

    En début d'article, on peut que "Le programme de l’école maternelle donne à l’enfant les
    repères nécessaires pour réussir sa scolarité".

    Sur le site officiel du gouvernement français, on peut lire ceci:

    Dès quatre ans, quelquefois avant, la plupart des enfants sont attentifs aux écrits qui les entourent. Ils tentent d'en comprendre le fonctionnement et, souvent, construisent des hypothèses intelligentes, même inexactes, sur les relations entre les écritures et la réalité orale du langage qu'ils connaissent bien. L'école maternelle doit les aider dans cette appropriation progressive des formes écrites du langage et du principe alphabétique qui structure l'écriture du français : la représentation du langage oral par les signes écrits (graphèmes) se fait prioritairement au niveau des unités distinctives (phonèmes) et non au niveau de ce qui est signifié.
    Cet aspect du travail de la maîtrise du langage introduit l'enfant aux apprentissages fondamentaux de manière particulièrement efficace. Il est donc au centre de la dernière année de l'école maternelle (enfants de 5 ans) mais doit se poursuivre pendant la première année de l'école élémentaire comme préalable nécessaire à une entrée explicite dans l'apprentissage de la lecture.


    Sur le site belge de la Ligue des Parents et des Educateurs, on peut y lire un article d'une Docteure en science de l'éducation qui pousse à l'apprentissage des bases de l'écriture en maternelle:


    Comment aider les enfants à entrer dans la culture de l’écrit à l’école maternelle ?
    La plupart des acteurs et des textes officiels concernant l’enseignement maternel, s’accordent sur l’idée que celui-ci est le lieu d’un épanouissement global de l’enfant tant sur le plan physique, affectif, social que cognitif, ainsi que sur le principe selon lequel l’école maternelle, même en troisième année, n’est pas le lieu de l’apprentissage formel (systématique) de la lecture et de l’écriture.  Néanmoins, il est un fait que c’est au niveau de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture que se situe la difficulté majeure des enfants au début de l’enseignement primaire.


     Ma question est la suivante: pourquoi ces apprentissages-là doivent-ils commencer en maternelle?  Pourquoi cette familiarisation à l'écriture et à la lecture ne fait-elle pas partie de l'apprentissage de cette écriture et lecture en 1ère primaire?  Pour gagner du temps, pour que l'enfant sache lire et écrire plus vite?

    Voici des propos Lucile Barberis qui me rassurent:

     

    P.d’A. : Réussir à l’école maternelle, n’est-ce pas aussi avoir acquis les compétences définies par le programme ?

     

    L.B. : Le programme de l'école maternelle définit en effet les domaines d'activités à aborder et les compétences qu'il faut avoir acquises à la fin de la grande section.

    Ce programme est très bien fait et très complet, mais on observe parfois des “dérives” dans la façon de l'interpréter, qui peuvent rassurer certains parents, mais qui ne favorisent pas forcément la réussite des élèves.

     

    P.d’A. : Quelles sont ces “dérives” ?

     

    L.B. : Une tendance à ne privilégier que ce qui concerne l'apprentissage scolaire du "lire, écrire et compter", au détriment d'autres domaines essentiels du programme, spécifiques à l'école maternelle: la création, la libre exploration, les expériences sensorielles, l'imagination, le vivre-ensemble.

    • Une tendance à accélérer les apprentissages. Or, comme je le dis souvent, "ce n'est pas en tirant sur la queue du têtard qu'on le fait devenir grenouille !" Ce n'est pas en apprenant aux enfants à lire, écrire et compter de plus en plus tôt qu'on leur permettra à tous de réussir. Au contraire, c'est ainsi qu'on laissera des enfants sur le bord du chemin. Rien ne sert d'accélérer les processus, il faut du temps, et on sait très bien que pour chaque enfant ce temps est différent.

    On sait aussi que pour réussir dans la vie, ou réussir son école maternelle, on a besoin d'avoir les expériences les plus riches, les plus colorées, les plus fortes, les plus enrichissantes (par rapport au monde, par rapport aux autres), d'avoir le temps de découvrir le monde et de vivre ensemble.

    • Une tendance à évaluer, dès la moyenne section, les compétences qui devraient être acquises en fin de maternelle, avec le risque d'identifier chez certains enfants des difficultés qui n'existeraient pas un an plus tard et de créer ainsi des difficultés pour la suite de la scolarité.

    Or, si l'on se réfère aux textes officiels, il n'est pas obligatoire de commencer, dès la grande section, à travailler les compétences du cycle suivant (CP, CE1). Cela est prévu seulement pour les enfants qui ont acquis plus vite que les autres les compétences de la fin de l'école maternelle.


    Pour ma mémoire, je mets ici le lien vers un article sur les jeux à l'école maternelle.  Cet article reste dans la logique de l'école maternelle vise à faire de l'enfant un élève...Logique, à l'école, évidemment.  Ceci dit, j'ai aimé la partie de cet article qui parle de la tromperie des adultes à présenter des jeux:

    Sauf qu’apprendre en jouant ne va pas sans une double perte :
    - perdre le sens du jeu (sa gratuité, sa fantaisie) qui ne sert que de couverture
    - ne pas discerner le sens du savoir visé.
    Il s’agit donc d’un glissement d’usage de ces jeux. Leur véritable fonction n’est pas d’amuser ou de distraire, mais d’apprendre à décoder, sous l’habillage attrayant, le véritable objet d’apprentissage, le but de l’enseignant.
     Implication de ce glissement
    L’adulte devrait avertir l’enfant, en début d’activité : ne pas se fier aux apparences de la situation, de ne pas se laisser aller au seul plaisir de la quête, de la trouvaille ou de la réussite.
    Plusieurs auteurs se sont penchés sur la question : P. Perrenoud, E. Bautier, Ditte, Roland, ils s’accordent tous sur un point : on ne peut sans dénaturer la relation pédagogique, tricher sur la nature des situations de travail proposées en milieu scolaire. Elisabeth Bautier souligne que l’élève absorbé dans le premier degré d’une activité ne voit ni le sens de l’école ni se propre mécanique d’apprentissage ; il se contente d’expédier les tâches qu’on lui présente.
    M.C. Rolland (1994): " il serait malhonnête vis-à-vis des enfants de brouiller leurs pistes : le temps des jeux est à eux, le temps de travail est sous la responsabilité du maître(…) la plupart des activités se vivent sous le mode ludique, mais ne sont pas des jeux ; il est bon que l’adulte ne dupe pas l’enfant et ne lui présente pas tout sous forme de jeu".

    Je n'en suis qu'au début de mon tâtonnement...Je suis ouverte à vos réflexions et commentaires...

      


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