• Dans une école Steiner, les parents sont amenés à participer activement à la vie de l'école.  Chacune d'elle organise sa gestion et modèle la contribution des parents selon les nécessités locales.  E l'école Steiner de Tervueren l'année dernière, la soupe était une activité hebdomadaire que la jardinière faisait en présence, voire même avec, les enfants.  A EOS, les enfants bénéficient de la soupe à chaque repas de la semaine.  Les parents doivent se relayer pour préparer de la soupe.  Il en est de même pour le nettoyage.  A Tervueren, l'école avait engagé une femme de ménage.  A EOS, un parent s'occupe de nettoyer la classe le we.

    Il y a deux we, ce fut mon tour.  J'en ai profité pour faire des photos :-)

    D'abord la cour, avec la structure pour le futur bac à sable.  Elle sert déjà, comme vous pouvez le voir.  En passant, vous pouvez admirer mon attelage.  Les jours où je suis en congé, je me déplace de préférence en vélo; les enfants derrière.  Ils adorent !

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

     

    Au fond, la porte du JdE

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

     

    De l'autre côté, un coin où sera probablement le prochain compost

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    Voici l'entrée 

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    Les enfants se voient attribuer un fruit en guise de "totem" (à Tervueren, c'était des animaux).  Mon fils a choisi le raisin en septembre, ma fille le gland en janvier.

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    Quelques cartes peintes par les enfants qui ne les ont pas reprises à Noël ornent le couloir d'entrée.

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    Dans les écoles Steiner, les enfants sortent, même quand il pleut ou qu'il a plu.  Ils sont équipés de pantalons de pluie ou de neige qui restent à l'école; il en est de même pour les bottes de pluie/neige (dans l'armoire blanche au fond du couloir).  Quand les enfants rentrent, ils et elles se déchaussent pour se mouvoir à l'intérieur en pantoufles.

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

     

    L'entrée accueille aussi le hamac à doudous...

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    et est égayée par quelques photos

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    Les travaux ne sont pas totalement achevés.  Ici le plafond...

    1er février '15 - Encore des photos d'EOS - la nouvelle classe

    La suite 


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  • Comme j'ai eu l'occasion de l'écrire, ma fille est rentrée le 5 janvier.  Ce fut un grand moment.  Très émouvant.  Elle semblait comme un poisson dans l'eau. (si les photos sont floues, c'est un peu fait exprès.  Pas que je fasse exprès de prendre des photos floues, mais au final, cela tombe bien en fait, vu le droit à l'image des personnes photographiées).

    13 janvier '15 - Ambiance douce pour la rentrée de janvier de ma fille

    13 janvier '15 - Ambiance douce pour la rentrée de janvier de ma fille

    13 janvier '15 - Ambiance douce pour la rentrée de janvier de ma fille

    Notre princesse semblait heureuse lundi, lors de son 1er jour de classe.  Malheureusement, le lendemain, déjà, elle n'était plus dans le même état d'esprit.  Le mercredi, elle m'a laissée partir sans pleurer.  Par contre, depuis, elle pleure chaque fois qu'on la dépose.  C'est vraiment un moment difficile,tant pour elle que pour nous, que de la (sa)voir en pleur lorsque nous partons.

    Vendredi fut une journée particulièrement éprouvante, remplie d'émotions...elle s'est terminée par une discussion très calme mais franche.  Celle-ci m'a rassurée et me voici confiante que ma fille s'épanouira auprès de Florence, jardinière d'enfant dont j'admire l'humilité et la capacité à reconnaître ses erreurs.  Comme me disait mon homme, je ferais bien d'en prendre de la graine!

    ***

    La veille de la grande rentrée eu lieu la dernière tétée de ma fille, grand moment aussi celui-là.  La petite s'est endormie

    13 janvier '15 - Ambiance douce pour la rentrée de janvier de ma fille

     

    13 janvier '15 - Ambiance douce pour la rentrée de janvier de ma fille

    ***

    Et dès l'ouverture du Pays de l'Epeautre, notre boulangerie bio du quartier, nous nous sommes précipité-es sur la galette des rois.  Voici la noblesse incrustée chez nous. L'un porte la couronne du commerce, tandis que l'autre est ornée de celle décorée par mon grand.

    13 janvier '15 - Ambiance douce pour la rentrée de janvier de ma fille


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  • Suite de mes posts précédents:

    Eos, enfin des photos!

    EOS au 1er septembre '14

    EOS, le 1er étage du 1er JdE

    EOS, le nouveau JdE

     

    La veille de la rentrée du 5 janvier, j'ai pu prendre l'une ou l'autre photo, en vitesse.

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

     

    La table de travail des enfants

    Sur la droite de la photo ci-dessus, la porte d'entrée dont on voit un tout petit bout.  

    Ma fille a déjà trouvé de quoi s'occuper.  Le coin ferme.

    Et voici un jeu avec lequel Fiston s'affaire énormément aux dires d'Olga.  D'ailleurs, je suis chargée de coudre des sacs de farine, froment et autres que les enfants monteront et descendront.

     Un nouveau coin "forêt" est apparu dans ce local. On le voit ici à gauche de la photo.

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15 

    Ici de plus près

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    le coin magasin

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    Vue sur la table des saisons autour de laquelle discutent Florence et Olga.  Elles étaient les deux jardinières d'enfants de la classe de Fiston.  Pour rappel, il s'agit d'une classe verticale, composée d'enfants d'âges différents, de 2 ans et demi à 6 ans

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

     

    A droite, le coin poupée.  Un drap barre l'entrée, il signifique que cet espace de jeux est fermé.  Sans le drap, les enfants sont soumis à une tentation trop forte.  

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

     Les tables au fond servent pour le repas.  Voici l'espace cuisine (pour de vrai) et peinture.  Les enfants peignent sur cette table, d'où l'accès à l'eau est facile.

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    Pour finir, quelques avant/après.

    La cuisine:

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

    Fin de la visite!

     

     


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  • Suite de mes posts précédents:

    Eos, enfin des photos!

    EOS au 1er septembre '14

    EOS, le 1er étage du 1er JdE

     

    Pour finir avec le petit jardin d'enfants (JdE), découvrons le dernier étage. Les photos datent d'avant le 1er septembre.  Rappelez de l'escalier blanc au 1er étage

    Cet escalier mène au grenier.  On y stocke le matériel de nettoyage et le matériel pédagogique de réserve.  Sur la photo, qui date des grandes vacances, on voit les étagères vides.  Elles ont très vite été comblées.

     

    Redescendons un peu.  Vue de la grande cour à partir de la fenêtre du 1er étage du petit JdE

     

    Direction l'autre local, le 2ème JdE, celui où joue depuis le 5 janvier mon fils, et celui auquel mon homme (et tant d'autres, dont David à qui je tire mon chapeau!) a consacré une partie de ces dimanches depuis septembre.  

    Il y a une grille; la seconde classe dispose aussi d'une cour, plus petite.  Actuellement (pas sur la photo), elle est occupée par un bac à sable en construction, des dalles sont enlevées pour planter des arbres.  J'ai proposé d'implanter des vignes le long du mur à gauche, orienté sud (il me semble que c'est Sud, à moins que ce soit ouest)

     

     

     

    Le local qui est actuellement le 2ème JdE.  Fiston et ses ami-e-s qui occupaient depuis septembre le 1er JdE que j'ai montré dans mes billets précédents, ont déménagé dans le nouveau JdE le 5 janvier.

     

    On entre par la porte à droite sur la photo précédente.  Et on arrive sur un couloir...Il y a du boulot!  Dans ce couloir, les bricoleurs et bricoleuses doivent installer 2 toilettes pour enfants.

    Vous voyez la porte au fond à droite....Elle débouche sur une grande pièce

    L'espace est grand! Vue vers la cour:

     

     

     Sur ce mur doit être installée la nouvelle cuisine (pour réchauffer la soupe, faire le pain, et toutes les autres préparations en cuisine), sans micro-onde, évidemment :-)

     Vous me suivez toujours?  La suite est par ici:

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15


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  • Suite de mes posts précédents:

    Eos, enfin des photos!

    EOS au 1er septembre '14

     

    Découvrons le 1er étage.  D'abord l'escalier:

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    Ce même escalier près

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

     

    Les murs sont égayés par le rose Steiner.  Et le petit sas du rez-de-chaussée accueille le hamac à doudous.

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

     

    La pièce d'en haut a déjà été repeinte.  

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    Ici, comme en bas, le sol doit encore être posé.  

    Dans la pièce attenante à cette chambre, se trouve la cuisine de l'étage, inutilisée.  

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    A côté de la cuisine, une toilette pour les besoins pendant la sieste.

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    Voyons ce que cela donne une fois l'aménagement terminé.

    Vue dès l'entrée, de la table de saison.  Elle y fut aménagée lors du 1er trimestre.  Depuis janvier, la table de saison est au rez-de-chaussée.

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

     

     

    voici l'autel pour le rituel de l'accueil. Les enfants prennent un rayon de soleil pour commencer la journée.  L'ambiance est douce.

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    Lors du 1er trimestre, l'accueil s'est déroulé à l'étage.  La table de saison y était implantée.  C'est aussi dans cette pièce que dorment les enfants.

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

     

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    Rappelez-vous de la cuisine.

    C'est là, à droite sur la photo qu'au 1er trimestre, les enfants entreposaient leur couchage.  Les petit-e-s défaisaient et enroulaient leur couchage lors de chaque sieste.  Les couchages sont composés d'une peau d'agneau, d'une couverture et d'un coussin.

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

     

    13 janvier '13 - Le 1er étage du 1er JdE

    Maintenant que ce jardin d'enfants n'est occupé que par des petit-e-s de 2,5 ans, l'étage a été réaménagé pour que les couchages restent à demeure, de sorte que les enfants (et surtout la jardinière d'enfants et son aidante bénévole) ne doivent pas défaire et ranger le couchage à chaque sieste, c'est-à-dire tous les jours (sauf le mercredi).  
    La sieste, ou temps de repos, fait partie intégrante de la pédagogie Steiner.  Elle est imposée.  Si les enfants ne dorment pas, ils et elles doivent se consacrer à un moment calme de repos (et de méditation - je peux rêver...).  

    La visite continue:
     

    13 janvier '15 - EOS, le nouveau JdE

    13 janvier '14 - EOS, le nouveau JdE aménagé pour le 5 janvier '15

     

     

     

     

     


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    Suite de mon post précédent:

    13 janvier '15 - Eos, enfin des photos!


    Le local quelques jours plus tard, le le 1er septembre

     

    Rappelez-vous: les toilettes donnaient directement sur la pièce.  Vous pouvez aussi admirer les enfants à table devant la cuisine.  Les murs ont été peints dans la couleur rose des jardins d'enfants Steiner.

     

    Il y a donc désormais une armoire-mur qui sépare les toilettes du reste de la pièce.  L'armoire était encore vide le 1er septembre, mais elle a vite été exploitée au maximum happy.

     

     

    De l'autre côté de la pièce, les différents espaces, dont ici, celui des chevaux à bascule.  

      

    Ma fille adore et essaie tout!  Début de ce mois, c'est elle qui faisait sa rentrée dans ce local. 

    A terme, sur ce mur devrait être percée une fenêtre qui apportera enfin la lumière si précieuse et rare dans cette pièce.

     

    Le même espace, avant/après
    (1ère photo, je prends la photo dos à la fenêtre; la seconde photo, mon objectif se dirige vers la fenêtre)
     

    Je n'ai pas de photos d'ensemble, les espaces "cuisine", "magasin", "ferme", "poupées" étaient couverts de tissus roses, signifiant ainsi qu'ils sont fermés.  Malheureusement.  Mais des photos de certains jouets. Ici de l'espace "ferme"

     

    Maintenant, montons!


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  • J'en parle depuis des mois.  Je dispose des images depuis le mois d'août.  Les voici enfin!  Petite visite guidée de l'école de mes enfants.  Le reportage s'étendra sur plusieurs billets, vu le nombre limité de photos par article.

    Avec des avant/après impressionnants!

    La porte d'entrée principale !

    La vue après avoir passé la grosse porte d'entrée de l'immeuble côté rue.  A gauche, un petit escalier qui mène à l'immeuble principal côté rue.  Il est occupé actuellement par des kots.  Les étages et pièces seront libérés au fur et à mesure des besoins de l'école.  Concrètement, au moins un nouveau local sera libéré pour permettre l'ouverture l'année prochaine de la classe des grands.  Sans doute qu'un 2ème local sera également réaménagé pour l'accueil d'un nouveau jardin d'enfants.  Autant dire que les parents sont constamment appelés à mettre la main à la pâte...

     

     Lorsque l'on passe la seconde porte, celle du fond dans l'image précédente, nous débouchons sur une grande cour...Pas très Steinerien, mais il y a des projets d'aménagements de la cour pour que la verdure y soit plus présente.  On rêve même de poules et de lapins. Mais bon, pour le moment, priorité aux enfants...

    Et voici notre groupe de visiteurs et visiteuses impromptues.  J'étais chez une amie quand mon homme m'a appelée pour que je vienne voir l'immeuble et lui apporte je ne sais plus quoi.  Elle m'a accompagnée.  Et au passage, la maman d'une autre petite de la crèche de ma fille nous a suivies.

     

     

     Vue de la porte que l'on vient de franchir si on la regarde de l'autre côté de cour.  Vous apercevez le grand immeuble qui accueillera à terme toutes les classes.

     

     Concentrons-nous sur le 1er jardin d'enfant, celui que mon fils a intégré le 1er septembre, et où ma fille a effectué sa première rentrée en janvier (les enfants qui occupaient alors ce local ont alors migré vers l'autre classe).

    La véranda ouverte.  

     

     

    L'entrée vers la classe se trouve à droite

    Vue d'ensemble sur l'entrée vers la classe

    Vue de l'intérieur sur la porte d'entrée

     

     A l'intérieur, tout reste à faire...ou presque!  Incroyable d'imaginer que ce local sera occupé quelques jours plus tard par un jardin d'enfants Steiner!

     

    Mon chéri s'est occupé d'une des petites toilettes.  Du coup, mon fils privilégiait toujours cette toilette, en hommage à son papa qui l'avait peinte.  

    13 janvier '15 - Eos, enfin des photos!

    La porte ouverte à droite de mon homme, c'est l'escalier qui mène à l'étage, où se trouvait la table de saison de septembre à décembre, et où dorment les enfants.

     

     


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  • Dans une magnifique chanson, Linda Lemay dont les textes m'émeuvent beaucoup traduit le désarroi d'une mère qui gifle sa fille.  "Je hurle comme une folle.  Qu'elle me laisse donc tranquille"...J'ai repensé à cette chanson il y a quelques semaines quand, sans crier gare, sans énervement exprimé, quand, dans un calme apparent, j'ai levé la main sur ma fille.  Comme très souvent en ce moment, celle-ci ne voulait pas obtempérer.  Pourquoi étais-je contrariée?  Je ne le sais même plus. Peut-être était-ce une histoire de chaussettes qu'elle ôte de manière systématique, ou peut-être était-ce son manteau qu'elle ne voulait pas mettre alors que nous devions partir...

    Mon homme n'en pouvait plus.  Moi, j'étais excédée.  J'étais d'humeur terriblement excédée.  Ma fille se dérobait pour la millième fois quand "mon bras s'envole" non pas sur sa peau mais sur sa cuisse.  Pas une fessée, j'aurais utilisé le mot "tapette" si je n'avais lu l'article de l'elfe sur les Questions composent qui dénonce ce vocabulaire qui "euphémisme" la violence des gestes.   Très mesurée et contenue mais franche et nette.  Ma claque sur sa cuisse a fait l'effet d'une bombe.  

    Ma fille a pleuré.  M'a hurlé que je ne pouvais pas, sitôt rejointe par son frère venu à la rescousse de sa sœur.   Elle et lui se sont mis à me frapper à leur tour, en guise de protestation de mon geste.  Et je n'avais même pas honte.  J'étais là, à me trouver des excuses et aussi à ne pas trop comprendre pourquoi je n'étais pas dans un état d'énervement avancé.  En fait, je n'étais pas énervée.  J'étais excédée, et fatiguée.  J'en avais ras-le-bol. J'aurais voulu tout envoyer promener.  J'étais en mode "fonctionnement", je subissais. 

    Évidemment, je me suis empressée de demander pardon, de bien appuyer le propos de mes chérubins qui m'affirmaient, comme je le leur avais appris du reste, qu'effectivement, je ne pouvais pas frapper. Et chaque fois que je me retrouve à demander pardon à mes enfants, je ne peux m'empêcher de penser à ces adultes qui se montrent doux comme des agneaux après avoir violé ou frappé leurs enfants ou leur épouse.  Ces hommes ou ces femmes dont je juge les actes hautement plus dangereux et plus violents que les miens, certain-es respirent certainement la même sincérité et le même désir de repentir, de volonté d'effacer le geste.  Qu'est-ce qui me distingue d'elles et eux?  "Moi qui jetais le blâme sur ces idiots en rogne qui disent aimer leur femme et qui du même coup la cognent"

    Toujours est-il que cet événement m'a suffisamment frappée pour qu'il déclenche chez moi une réflexion sur les raisons qui amènent un parent à élever la main sur son enfant. 

    Il y a trois jours, ce fut pire.  Alors que nous dormions, nous fûmes réveillés en sursaut par mon petit chéri qui s'installa dans notre lit (ce qu'il avait fait pendant plusieurs nuits précédentes en raison de cauchemars et de place, vu que mon homme s'était quelques fois réfugiés au grenier pour dormir sans être réveillé).  Sans réfléchir, encore endormi-es dans un 1er temps, mon  homme et moi qui nous sommes légué-es pour renvoyer notre fils dans son lit dans une ambiance pleine de violence.  Lorsque mon fils resta muet, puis parti dans une crise de nerfs, nos esprits se sont un peu réveillés, et nous avons appliqué des méthodes détestables.  La violence s'était invitée dans notre chambre.  Elle était physique (maintien ferme, claquettes sur les joues - on pensait à un état de terreur nocturne - ) mais surtout psychologique (menace de gifles).  Lorsque Fiston s'est réfugié dans son lit, en pleur, la honte nous a submergé-es.  J'ai de nouveau pensé à ses bourreaux qui demandaient pardon lorsque, à plusieurs reprises, j'ai tenté de renouer le contact avec mon petit chéri.  Je tenais à ce qu'il sache combien il était en droit d'être en colère et de nous rejeter, qu'il sache aussi que nous avions complètement dérapé. 

    Cet épisode m'incite à m'interroger sur les facteurs qui conduisent des parents à dégénérer.  Ces temps-ci, beaucoup de nos résolutions sur l'éducation bienveillante sommeillent au placard.  Les menaces et chantages ont surgi, et ce, au quotidien avec ma fille.

    Les parents parfaits sont ceux qui n'ont pas d'enfant.  Pour notre part, il est certain que notre capacité à appliquer une éducation positive et bienveillante s'est dégradée à mesure que notre fils grandissait.  La naissance d'une deuxième enfant fut également accompagnée d'une envie jusqu'alors inédite.  Certes, j'avais déjà vécu un sentiment de ras-le-bol vis-à-vis de mon fils, mais j'ai mesuré la violence qui germait en moi lorsque mon fils risquait de réveiller sa petite sœur, alors nourrisson.   Mes 1ères envies fortes d'infanticide sont apparues.  J'avais envie qu'il cesse de jouer, de crier ou de pleurer.  Et plus je voulais qu'il cesse, plus il faisait du bruit.  C'était infernal, je sentais monter en moi des envies d'une violence inouïe. 

    Avec les enfants, le plus dur, je commence à le comprendre, est de surmonter la frustration.  La frustration de manque de temps, la frustration de ne pas disposer de son temps comme je l'entends, la frustration de ne pas pouvoir démissionner, abandonner cet état (je suis maman et le resterai toute ma vie, quoi qu'il arrive). 

    C'est dire comme j'ai été marquée par cet extrait d'une interview de Jacques Lecomte dans Les Grands dossiers des Sciences Humaines n° 35, de juin-juillet-août 2014 (p. 29).  Ce numéro est consacré au Bonheur:

    Est-ce qu'avoir des enfants rend heureux à coup sûr?

    Nous abordons ce qu'on appelle le paradoxe de la parentalité.  Quand on demande aux gens si le fait d'avoir des enfants les rend heureux, ils répondent oui.  Mais des études convergentes sur les différents niveaux de bonheur montrent que des résultats plus surprenants. Les gens les plus heureux sont en couple...mais sans enfant.  Les plus heureux sont mariés sans enfant, ensuite viennent les concubins, et ensuite seulement les couples avec enfants, devant les solitaires qui n'ont pas choisi de vivre seuls.  Que peut-on en conclure?  Que les enfants donnent du sens à la vie, mais peuvent rendre le quotidien difficile.  La satisfaction du couple rebondit d'ailleurs de façon spectaculaire après le départ des enfants!   Quelques parents souffrent du nid vide, mais la majorité soufflent un pue, en savourant d'avoir réussi à élever leurs enfants.  En plus, les crises de l'adolescence sont finies...Les relations conjugales se resolidifient.  Au final, oui, avec des enfants, on est heureux, mais pas de la même manière.

    Je me retrouve complètement dans ce constat.  Sans enfant, je n'aurais pas été pleinement satisfaite.  Il m'aurait manqué ces vies pour me sentir en accord avec mon projet de vie. Mais, avec mes enfants, je dois faire l'impasse sur tellement de possibilités, dont la liberté, que je suis constamment habitée par un sentiment tenace de frustration.  Et celui demeure bien que nous avons réussi à mettre en place un dispositif pour bénéficier d'un relais structurel 1 we sur 2.  Mais, que je rêve de pouvoir vivre 1 semaine sans enfant, pour voir, pour regoûter à ce semblant de liberté !

    Ces considérations, a priori éloignées de mon sujet de départ, ne sont pourtant pas sans lien.  Si la frustration, l'exaspération ou/et parfois la fatigue règnent dans certaines maisons, je comprends mieux, alors que jusqu'il y a peu je refusais de comprendre, comment certains adultes en viennent à battre leur(s) enfant(s).  Pourtant, il est évident pour tout le monde que ce n'est pas à eux ni elles à subir cette frustration ou exaspération ou fatigue, du moins, pas sous cette forme.

    Je reste convaincue que la violence ordinaire est insoutenable.  Quelle que soit les justifications que les adultes pourront avancer.  Alors, même si la loi ne résout pas tout.  Le fait que la Loi interdise les châtiments corporels a une valeur, d'abord symbolique, puis, je l'espère qu'à l'instar de l'exemple finlandais, pratique et éducative.

    Je vous invite donc de signer cette pétition visant à promouvoir l'éducation non-violente en inscrivant dans la Loi l'interdiction des châtiments corporels. La pétition que vous pouvez signer ici (https://secure.avaaz.org/fr/petition/Promouvoir_leducation_nonviolente/?launch) est initiée par l'asbl Défense des enfants.

     

     

     

     


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