• Avez-vous vu le documentaire Alphabet? 

    Tout le monde m'en parlait.  De sorte que j'ai fini par aller à l'avant-première au Bozar, le lundi 15 septembre.  Mon impression?  J'ai perdu 11 euros.

    D'abord le film.  Très très décevant.  Lent...Noir...Je n'ai pas compris les choix des images, de la manière de filmer surtout sous forme d'interviews...Je n'ai pas compris l'angle d'attaque, la manière de présenter les faits. Je n'ai pas aimé.  Je n'ai pas aimé que la seule alternative à l'école noire et décriée soit l'exemple des Stern.  Quand on voit leur maison, quand on voit l'atelier d'André Stern, on a déjà compris comme il est facile de démonter ce cas singulier...Contrairement à ce que dit l'un des Stern, ce n'est facile de déscolariser un enfant, encore faut-il pouvoir ne pas travailler...

    Pourquoi ne pas avoir montrer d'autres initiatives d'école, voire même de déscolarisation, qui sortent des sentiers battus?

    Je n'ai visionné aucun autre documentaire de ce réalisateur.  A vrai dire, son nom ne me disait rien.  Certes, j'avais vaguement entendu le titre "We feed the world", mais je ne sais même pas de quoi cause ce film.  Le moins que l'on puisse conclure c'est que j'ai été extrêmement déçue par Alphabet.  J'avais imaginé un film qui associerait les idées de "Laissez les enfants tranquilles", et de "Ces écoles qui rendent nos enfants heureux" et du documentaire "Le paradigme de l'éducation".  Il aurait fallu creuser et approfondir la réflexion de ce dernier documentaire. 

    Ensuite...le débat...Cerise sur le gâteau...Le débat qui a suivi le film documentaire.  J'ai pris sur moi. J'ai voulu voir si la pauvreté des propos et de la réflexion s'enrichiraient au fur et à mesure du débat.  Du tout.  Fait rarissime: j'ai rassemblé mes affaires et j'ai quitté la salle avant la fin du débat. 

     


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  • Je l'avais annoncé dans un billet précédent, il y a un bail: un couple de Bruxellois, de Woluwé-Saint-Lambert (quartier Georges-Henri, exactement), visait à mettre en place au moins une classe de jardin d'enfant à orientation Steiner. Il s'agit de EOS: école à orientation Steiner (Eos étant également une divinité grecque; je vous laisse surfer sur internet).  

    Un projet monté en quelques mois

    C'est assez incroyable.  Le projet a démarré, à la grosse louche en mars, et en 3 mois, il et elle ont trouvé un lieu, l'épine sur lequel toutes celles qui avaient le même projet avant eux bloquaient (cf. l'initiative Main tenant les enfants qui ne trouvait pas de lieu. J'ai l'impression que ce projet est mort. Nous avions assisté à une des réunions à l'aurore de cette entreprise. Chouette initiative mais comme je le disais, beaucoup de blablas et peu d'actes concrets; et surtout des grands projets, de grands plans: tout de suite une grande école...).

    J'ai peu suivi les développements du projet EOS.  En mars, j'avais d'autres casseroles sur le feu.  Puis, des réunions pour créer une école, j'en ai mangées avec Ellen. Nous nous réunissions quasi tous les 15 jours pour discuter interminablement sur la création d'une école Steiner.  Pour que finalement, tout le monde se retire du jeu...aussi brusquement que prévisiblement [bon, ce mot n'existe pas, mais il dit bien ce qu'il veut dire happy).

    Ce n'est qu'en juin, lorsque j'ai entendu par d'autres parents que le projet était assez avancé que j'ai été à une conférence.  Et là, bonne nouvelle, les initiatrices/teurs avaient des vues sur deux bâtiments: l'un à Georges-Henri, pas la porte d'à côté, mais à Bruxelles et surtout accessible en métro; et l'autre à Pétillon, c'est-à-dire à quelques stations de métro de chez nous.  Je vous passe les détails, mais un jour où, rare!, je me rendais en ville en métro, en passant par Pétillon, je formule une petite prière pour que le site retenu soit Pétillon.  Et voilà-t-il pas que le soir-même, nous recevons la bonne nouvelle. Ce sera Pétillon!

    Comment des personnes qui débarquent un peu dans le milieu de Steiner ont-elles pu être aussi efficaces?  Peut-être justement parce qu'elles débarquent et n'ont peur de rien.  L'homme, David, est méga efficace, pragmatique et consciencieux.  C'est sans doute lui, mais rien n'est moins sûr - un cliché que je véhicule, à vérifier, mais comme c'est lui qui a pris la parole pour tous les aspects pratiques et financiers lors des deux réunions auxquelles j'ai assisté, j'en ai déduit cela - qui a assuré tous les contacts avec les banques (Crédal) et autres fondations pour obtenir des subsides.  

    David a l'air pragmatique, peu au fait avec la pédagogie Steiner mais très au courant des réalités de ce pays. Un bobo (dans le bon sens du terme, voy.  La République des Bobos) qui connaît ses droits et sait frapper à la porte du politique quand cela s'avère nécessaire.  Pas des aternatifs qui palabrent à longueur de soirée sans poser aucun acte efficace (je me mets dans le sac).  

    Il y aussi, à mon avis, le fait qu'ils n'ont pas tellement le choix s'ils veulent absolument du Steiner près de chez eux, et en français (il n'existe pas d'école Steiner francophone à Bruxelles - pour celles et ceux qui ne connaissent pas notre beau pays, pour rappel, Bruxelles est bilingue)...Certes, ils avaient une place pour leur fille à l'école Singelijn*.  

    L'homme est méga pragmatique.  La femme, Anne-Bénédicte; elle, suit la formation à Namur pour devenir enseignante Steiner.  Elle est elle-même professeure dans le secondaire (enseignement conventionnel), actuellement en pause-carrière si j'ai bien compris.   

    C'est via elle que Steiner a pénétré dans leur vie, sa famille ayant toujours été ouverte à cette pédagogie.

    Deux jardinières Steiner déjà engagées

    L'un et l'autre sont très pragmatiques.  Dès le départ, contact avaient été établi avec deux jardinières d'enfants Steiner vivant toutes les deux à Bruxelles mais travaillant loin de la capitale.  Elles aspiraient, je l'imagine, à professer dans leur ville.  

    L'une s'appelle Florence.  Elle vient de l'école Steiner de Cour-Saint-Etienne.  Je l'avais trouvée douce lors de la 1ère conférence. Une amie ex-passiflorienne dont le fils est à l'école de C-S-E la regrette.  Elle aurait voulu que son fiston bénéficie de la bienveillance de Florence l'année qui vient.  

    L'autre jardinière (en pédagogie Steiner, on parle de jardinier/-ière) s'appelle Olga.  Une passionnée.  Elle travaille au jardin de Bois-de-Villers, bien qu'elle habite près de chez nous...

    Dans un premier temps, elles assureront, chacune à mi-temps, une classe dont fera partie mon fils.  happy  En novembre ou janvier, une deuxième classe ouvrira, avec les plus petit-es.  Ma fille profitera alors de la pédagogie Steiner.  Re-happy

    Si des demandes sont suffisantes, le pouvoir organisateur a un instit primaire sous le coude pour une classe verticale (1ère et 2ème).  Pour l'instant, les demandes ne suivent pas.  Et il reste encore des places, d'après le site internet.  C'est que le prix est conséquent.  Nombre de parents attendent l'année prochaine que les choses soient mises en place et que le prix diminue, j'imagine.

    En même temps, si aucun parent ne s'investissait cette année, l'école ne pourrait ouvrir les portes et donc demander des subventions l'année prochaine.  Il faut donc des parents dévoués...ou qui veulent s'assurer d'avoir une place pour leur(s) gamin-es.  Cela a un coût.  

    Des coûts élevés pour cette 1ère année

    L'école ne sera pas financée par la Communauté française, du coup, les frais scolaires sont élevés:  350 euros par mois.  Oui, vous avez bien lu.  350 euros pendant 10 mois. A cela s'ajoutent les frais d'inscription: 100 euros par enfant.  C'est que, comme je viens de le préciser, l'école ne reçoit aucune subvention de la Communauté française.

    Ceci dit, les sommes réclamées ici me paraissent gérables, d'autant plus qu'elles diminueront dès l'octroi de la reconnaissance et donc des subventions.  Le minerval et frais d'inscription sont de loin plus envisageables (du moins, pour nous. On fait un effort pour cette année) que Montessori, à Montgomery. Pour fréquenter cette école, les parents doivent débourser la coquette somme de 11.400 euros par an (10 mois), autrement dit: 1.140 euros par mois pour 5 matinées et 4 après-midi.  A cela s'ajoute 500 euros de droit d'inscription, non remboursables.  

    On est loin des 100 euros demandés par EOS en tant que frais d'inscription [ logiquement, si EOS reçoit de l'argent l'année prochaine, cette somme ne pourra plus être réclamée puisqu'il s'agit d'un minerval, ce qui est interdit par la loi], et des 350 euros/mois.  Certes, c'est cher, mais on ne peut pas, à ce stade, comparer EOS avec des écoles subventionnées par l'Etat.  

    D'une part, ces dernières reçoivent des sous à titre de frais de fonctionnement qui couvrent une partie des frais. Pas tous les frais, d'où cette réalité dans toutes les écoles libres où les parents sont mis à contribution, officiellement, sous forme de libéralités (dons) à l'association de parents. Il ne peut s'agir de dons à l'école (qui existe juridiquement sous forme d'asbl, et qu'on appelle communément le pouvoir organisateur, le PO).  D'autre part, les écoles subventionnées bénéficient du payement des salaires des enseignant-es.  L'Etat verse directement l'argent aux instits.  Pour cette année, rien de tout cela. Tout est à charge des parents.

    Par ailleurs, pour nous, la douloureuse sera peu conséquente, parce que si notre fille ne rentrait pas à cette école, elle continuerait à fréquenter la halte-garderie où pour 4 jours par semaine, 6 heures par jour, avec des horaires difficiles (9-15h), nous payons 300 euros par mois.  C'est donc une différence de 50 euros par mois, pendant une demie-année, quasi indolore parce que l'école prévoit une rabais lorsque plusieurs enfants d'une même fratrie la fréquentent.  Ceci dit, il est certain qu'à partir de septembre 2015, nous ne tiendrons pas ce rythme financier qui équivaut, pour les deux enfants, à un peu moins de mon salaire net à temps plein.

    En l'état d'EOS, sans reconnaissance par la Communauté française, les enfants sont sous le régime de l'enseignement à domicile.  Pour les maternelles, aucun souci, puisque l'instruction n'est pas obligatoire. Par contre, dès 6 ans, l'instruction est obligatoire...Mais, on se trouve à Bruxelles, par conséquent, la Communauté française n'a aucune compétence (j'en parle ici).  En même temps, j'ai l'impression que cette année, il y a peu de chance pour que la classe de primaire s'ouvre...Donc, cette question ne se pose pas.

    A orientation Steiner

    Revenons à l'école.

    Cette école s'appelle EOS, comme école à orientation Steiner.  Il y a deux mots importants (en sus de "école").  

    1° Steiner

    2° orientation

     

    A " Orientation "

    L'école s'inspire / est orientée par la pédagogie Steiner.  Cela me plaît, cette ouverture;  Délibérément, le PO a voulu pouvoir s'écarter de la pédagogie Steiner, en précisant "orientation".  

    En même temps, je me souviens avoir été "heurtée", déçue lorsqu'au cours d'une discussion avec David, j'avais demandé si ce serait bio.  Il m'a répondu qu'il n'aimait pas être obligé de quoi que ce soit, du coup, ne voulait pas à son tour obliger.  Mouai...C'est quand même passer à côté de la pédagogie Steiner, initiateur de la biodynamie.  Ne pas faire du bio la norme dans une école Steiner...pour moi, cela perd un des avantages clairs d'une telle école.  

    Que c'est reposant de se dire que dans l'école Steiner, tous les parents veillent à nourrir avec des produits bios.  D'autres considérations pratiques sont également reposantes.  Pas de wifi, pas de micro-ondes, des produits écologiques, des matières écologiques, de la sobriété dans les vêtements (les déguisements de super-héros sont réservés pour la maison).  Partager un tel cadre à l'école, je trouve cela reposant.  Je serais déçue que ce ne soit pas le cas...Ceci dit, cela m'étonnerait que ce ne soit pas le cas...Entre David qui débarque dans la pédagogie et les jardinières d'enfants, des mises au point naîtront.  

    En tout cas, cette précision de "l'orientation" est bénéfique à mes yeux et a l'avantage de me rassurer, moi qui suis, dès le départ, très suspicieuse envers un certain dogmatisme de la pédagogie Steiner2.  Je reste toujours vigilante par rapport à ce point.  Ceci dit, j'ai déjà échangé avec d'autres mamans. Le dogmatisme, on le trouve aussi chez certain-es instits Montessori. 

     

    ..."Steiner" - Quelques points forts de cette pédagogie

    En même temps, il s'agit bien d'une orientation vers la pédagogie Steiner.  Or, après y avoir goûté pendant un an, j'avoue qu'abstraction faite de quelques points que je détaillerai plus loin, beaucoup d'aspects de cette pédagogie me séduisent.

     

    • L'enfant, un tout, et l'instit, un-e guide bienveillant-e

    L'enfant y est considéré comme un tout. La pédagogie vise à prendre en compte : et l'émotionnel, et le psychomoteur et le cognitif.  En principe, les enseignant-es Steiner ont en tête que l'enfant apprend non pas de ce que lui apprend l'instit, mais de ce qu'elle ou il est.

    • Cycle et rythme naturels

    La nature et le cycle des saisons sont primordiales dans la pédagogie Steiner.  Celle-ci est empreinte de rythmes cycliques, comme les saisons qui défilent.

    • Pédagogie très cadrante/stricte

    Contrairement à d'autres pédagogies, celle-ci est très très cadrée.  A chaque jour, son activité.  Alors que dans Freinet ou Decroly, un enfant peut ramener quelque chose ou une question, et la classe pourra travailler un jour, une semaine sur cette chose ou question, rien de tout cela, a priori, dans la pédagogie Steiner.  A chaque jour, son activité.  Pour cette année écoulée, c'était: lundi: cire; mardi: pain; mercredi: peinture; jeudi: salade de fruits ou soupe, et vendredi: ?  (Fiston a été très peu le vendredi).

    Les règles "strictes" portent aussi sur l'alimentation (bio), sur les jouets (tous en matière naturelle, et figurant, pour ce qui est des animaux, des êtres vivants locaux que l'enfant pourrait rencontrer- pas d'animaux exotiques), etc. 

    • L'art et le jeu libre, centraux dans cette pédagogie

    J'aime cette idée que le jeu libre ainsi que l'art sont des éléments déterminants dans la pédagogie Steiner.  L'art y est libre.  Il ne s'agit pas de colorier dans les lignes...ni de copier un dessin, mais de laisser libre cours à son imagination, d'expérimenter.  

    Le beau est très présent.  Que ce soit dans les déguisements, dans le mobilier, dans les jouets...l'art est prégnant.

     

    Crèche La Maison dans les arbres, d'inspiration Steiner  Cèche d'Ellen, La maison dans les arbres, d'inspiration Steiner .  Le mobilier ressemblait à celui de l'école de Fiston.

     

     

    • La musique et le mouvement

    Les chansons et les rondes accompagnent toutes les activités.  Le mouvement est omniprésent.  A la maison, Fiston a pris le pli car il ne cesse de chantonner le son (même, et peut-être surtout, à table et en dessinant - pas les paroles, il n'a pas encore intégré la langue néerlandaise), à la plus grande exaspération de son père qui aspire souvent au calme.

    Je sais, par exemple, que pour l'apprentissage des lettres, à partir de 7 ans, les enfants "vivent les lettres avec leur corps".  Ils jouent avec une lettre à la fois.  

    • Pas d'enseignement formel avant 7 ans/pas de cognitif avant 7 ans

    Ce n'est pas à l'école Steiner que mon fils développera ses connaissances sur l'alphabet et les chiffres, du moins pas avant ses 7 ans.  Ce point me convient.  Il y "travaille" (autrement dit, il dessine) minutieusement à la maison, à son rythme, quand et comme il veut (gare à nous si nous voulons l'orienter ou le guider...il se fâche et nous corrige et ne veut rien entendre). 

    • Des sorties quotidiennes par tous les temps, et une sortie hebdomadaire en forêt en lieu de psychomotricité

    "Il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements."  Proverbe finlandais.  

      A l'école, restent à demeure des bottes de pluie    (de neige en hiver), un pantalon imperméable (de  ski en hiver).  Les enfants doivent être équipés  pour sortir en tout temps (chapeau en été).

     

     

     

    Des  chaussons restent également à l'école, 
    et les  enfants les enfilent dès leur arrivée le matin. 

    En outre, une fois par semaine, les enfants sortent et se défoulent en forêt.  Ils y trouvent les instruments de jeux: tronc, arbres à grimper, glands, feuilles et bâtons à ramasser, etc.  Cette sortie en forêt fait office de séance de psychomotricité.  En plein air.  En jeu libre.  A l'école de Tervueren, située près du parc et des bois de Tervueren, les enfants pouvaient y aller tous les jours, par période.  Ils prenaient leur sac et y pique-niquaient.

    Pour l'école à Pétillon, le PO doit encore organiser cette sortie hebdomadaire en forêt. Le plus pratique serait que celle-ci ait lieu le mercredi (jamais de garderie le mercredi) et que les parents déposent et reprennent leur(s) enfant(s) directement à la forêt.    

    • Le repos quotidien

    En maternelle (en primaire, je ne sais pas), les enfants font la sieste (et les jardinières-iers aussi).  S'ils ne dorment pas, les élèves restent néanmoins couchés.

    A Tervueren, chaque enfant disposait de son matelas ramené de la maison. Ici, il s'agira sans doute d'une peau de mouton.

    • Classes verticales et petit groupe 

    Pour moi, ce point est vraiment un avantage énorme.  Les classes sont verticales.  De sorte que les grands aident les petits.  Les petits imitent les grands...Les grands apprennent à aider les autres.  Les petits apprennent l'autonomie par les pairs.

    En outre, les classes sont composées de petits groupes.  

     

    • L'eurythmie en néerlandais

    D'après mes informations, il se peut qu'une femme venant de Flandre prenne en charge les séances d'eurythmie, et ce, en néerlandais.  Ce serait génial pour Fiston. Il garderait un lien avec cette langue.

    Les points qui me plaisent moins

    1) Clairement, l'anthroposophie, je n'ai pas envie que mes enfants soient embarqués dans ce mouvement.  Dans la même veine, le dogmatisme et le fondamentalisme me rebutent (voy. plus haut).

    2) J'avais des réticences avec les lutins, fées, autres créatures de la forêt.  Je préfère parler d'énergie, d'esprit de la forêt...mais bon, à la limite, j'ai fini par accepter ce fait.  J'ai toutefois veillé à préciser à Fiston, qui déborde d'imagination, au point parfois d'être sous l'emprise de celle-ci, qu'il ne risquait pas de rencontrer un jour "visuellement" un nain, un lutin, une fée ou un ange.  Du moins, il n'allait pas le/la voir réellement comme il nous voit...Après tout, s'il a la chance d'expérimenter une chouette rencontre psi (pour rappel, je suis en train de lire ce bouquin qui traite des expériences "paranormales"), pourquoi pas?

    3) Je ne raconte jamais de contes de fée à mes enfants. Je les trouve très misogynes et sexistes (une petite recherche sur notre "ami" et surveillant G°°gle vous renseignera).  Or, les contes de Grimm sont très présents dans la pédagogie Steiner.  

    4) Contrairement à Freinet et à Decroly, pas d'initiation à la démocratie participative dans les écoles Steiner. Du moins, en maternelle. Après, je ne sais pas.  A Decroly, dès le plus jeune âge, un-e capitaine de classe (qui n'est pas chaque fois le/la même) va en réunion de capitaines.  Ici, rien de tout cela.  frown

    5) Le prix peut être rebutant.  Ainsi que l'implication colossale des parents pour la logistique de l'école. Mais peut-être que David et Anne-Bénédicte nous en dispenseront ?  Ils ont l'air tellement organisé-es.

     

    Quelques considérations pratiques

     

    Localisation exacte

    L'école est localisée au 101, Boulevard Louis Schmidt, à Etterbeek, tout près de Pétillon. Il s'agit d'un grand bâtiment, avec de larges espaces permettant un accroissement du nombre d'élèves les années à venir.  

    Pour septembre, il s'agit de rénover la maison au fond de la cour et de transformer cette dernière en jardin.

    Horaires

     Accueil entre 8h30 et 8h40.  

    Fin de la matinée à 12h (retour des enfants qui ne restent pas toute la journée).

    Repas vers 12h30. Chaque enfant amène sa boîte de déjeuner.  Les parents, à tour de rôle, apportent 2 litres de soupe servie lors du repas.  

    Sieste après le repas.

    Fin: 15h15.

    Si assez de demandes des parents, garderie à organiser, et à payer en sus.

    Pour conclure

    Trêve de papote. J'attends de voir.  Et nous nous réjouissons de découvrir les lieux,et de davantage rencontrer l'équipe pédagogique.

    Intéressé-es?  Visitez le site de la nouvelle école et contactez l'équipe: info@ecolesteinerbruxelles.net

     

    Enfin, dernière remarque: Anaïs, l'auteure du blog Bruxelles-les-oies, a pondu un article, avec photos de la dernière réunion, sur le même sujet.  Vous pouvez le découvrir ici. 

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    1.  Les échos que j'ai sur cette école sont mystérieux, si je puis dire. Par un phénomène étrange, si tu téléphones et que tu t'appelles de Goyave, une place peut éventuellement se libérer pour ton enfant.  Par contre, si tu t'appelles Ahmed, par un curieux tour de passe-passe, l'école est remplie, même si tu as contacté la directrice 3 jours ou 3 mois avant.  L'énigme reste entier.  Bref. En tout cas, en ce qui nous concerne, nous n'avons pas voulu assister à un tel tour de magie.  

     

    2.  Antonella VERDIANI, dans Ces écoles qui rendent nos enfants heureux (p. 35) a très bien formulé ce à quoi je sais que nous devons rester vigilant-es:

    "Les critiques se focalisent sur le poids donné à ce que Heiner Ullrich appelle la 'néo-mythologie occulte de l'éducation' véhiculée par l'anthroposophie.  Elles mettent en garde contre les risques d'endoctrinement qui en découlent, comme le souligne également une enseignante interviewée par Yolanda Raminez: 'Le danger dans notre pédagogie [...], c'est le dogmatisme et le fondamentalisme [...] ce sont deux choses qui vont d'ailleurs souvent ensemble [...], c'est-à-dire d'essayer de tirer des règles absolues, strictes et définitives, des préceptes, des recettes et aussi de l'enseignement de Steiner' ".

    Yolanda Raminez a mené et achevé une thèse de doctorat en décembre 2006 intitulé: L'enseignement en tant qu'art dans le curriculum Waldorf, consultable à l'adresse suivante: http://www.steiner-waldorf.org/actualite/enseignement-art.pdf

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  • L'école de mon fils...C'est de l'implication de la part des parents...Et des découvertes de ma part pour des débuts de passion ...comme les fleurs (voy. ce post)...Pour la fête de la Pentecôte fêtée ce jeudi à l'école, on doit amener des fleurs séchées à l'école.  Elles seront lancés sur des couples d'enfants...  Pour une fois, je m'y suis prise à temps.

    C'est joli, hein?

    Les pétales jaunes sont des pétales de tulipes d'un bouquet reçu à l'occasion de l'ami qui nous a hébergés pendant nos vacances au Sud de la France.


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  • La pédagogie Steiner-Walodorf demeure un mystère pour moi...dans le sens où je suis toujours aussi inculte en cette matière, indépendamment du fait que mon fils fréquente une école de ce genre.

    J'ai tout de même une interrogation suite à l'entretien individuel que mon homme et moi avons eu avec une des instits de mon fils (elles sont deux à partager un mi-temps dans la classe de Fiston).  Nous avons bien passé une heure à discuter des soucis liés aux crises de rage de mon chérubin.  L'instit' a précisé qu'elle parvenait à garder son autorité à l'école mais qu'il fallait absolument mettre des limites.  Et si mon enfant attire négativement notre attention, il convient de ne pas lui prêter d'attention, justement.  Pour qu'il comprenne que cette manière de vouloir attirer notre attention n'est pas la bonne.  Par contre, "quand il se comporte correctement, qu'il fait de bonnes choses, il faut le féliciter...".  L'instit' a regretté de si peu maîtriser le français (pour rappel, l'école est en zone néerlandophone, on y parle donc néerlandais; mais l'entretien a vite switché en français, mon néerlandais étant trop pauvre), car cela l'a contrainte à parler de manière directe sans les mots qui permettent d'adoucir ses propos. 

    Après cet entrevue, j'ai quand même été choquée.  Pas sur le moment, même si je sentais une boule dans mon ventre, mais surtout, en y repensant après.  L'instit' a donné pléthore de conseils et recommandations sur le mode de fonctionnement familial...comment coucher l'enfant, à quelle heure...Et les points positifs se sont résumés à 2 phrases: sinon, pour le reste, pour le psychomot', tout va bien.  Et sinon, c'est un gentil garçon.  Un peu court...

    Son conseil de ne pas prêter à l'enfant en pleine crise de rage, c'est tellement à mille lieues de ce que raconte Filliozat...En même temps, Filliozat, je dois bien l'avouer, ses propos ne nous permettent pas de faire en sorte que le comportement de notre fils devienne plus correct socialement.  Ex: ne pas me hurler dessus, ou hurler sur ses figures d'attachement les plus proches, voire même sur les parents de ses potes qu'il connait bien...

    Heureusement, l'autre instit' m'avait déjà fait part de certaines observations, notamment sur ses dessins et les couleurs...

    Je trouve dommage que l'entretien n'ait tourné qu'autour du point le moins glorieux de mon fils, comme s'il était résumé à ces crises...Même si, j'en conviens, ces hurlements et ces réactions brutales ont déjà des répercussions très réelles, dont celles que son entourage immédiat (mon homme, moi, sa soeur, ses grands-parents, ses tantes aussi sans doute) éprouve moins de plaisir à s'occuper de lui, du moins une certaine appréhension à être en sa compagnie tant il peut éclater si abruptement...

    Un des traits qui le caractérise tant a été très peu évoqué, même s'il a plané en filigrane lors de tout l'entretien.  Il s'agit de son imagination débordante, qui l'envahit depuis qu'il est tout petit, de sorte qu'il est habité par des peurs terribles et d'une angoisse prégnante.  Le récit de ses cauchemars est assez terrible...pour un petit gars de 4 ans et demi. 

    1er juin '14 - Notre 1er entretien avec l'instit de Fiston et mon dépit devant les conseils reçus

     

     


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  • Soyez OR-GA-NI-SE-E !  Trop facile!  Ce soir, c'est ma maman qui vient garder les enfants.  Heu, à quelle heure?  Vers 18h, dans ces eaux-là.  On doit partir à quelle heure, heu, 19h.  Dans ces eaux-là.  Tranquille.  On va manger et attendre calmement l'arrivée de maman.  18h30, je propose à une amie de venir avec nous puisque nous décidons de prendre la voiture, mon homme m'a certifié que ce sera plus rapide que d'attendre les métros, puisqu'il pleut des cordes en plus et que nous sommes à la bourre pour être là-bas à 19h30. 

    18h35, notre amie nous apprend que la conférence commence à 19h!  Panique.  Ma mère n'est pas encore là.  Je n'ai pas encore mangé! 

    Bref, vous le lisez, ma soirée commence bien...Stress total.  Voiture.  Embouteillage.  Parking à Arts-Loi et fin du trajet en métro.  Vive la voiture! (ça, c'était l'auto-flagellation dans la rubrique: faites ce que je dis, pas ce que je fait; voir ici: la Belge n'est pas dans le trafic, il est le trafic)

    Bref...Nous arrivons avec 40 minutes de retard.  Et là, surprise dès l'entrée, Isabelle (je vais l'appeler ainsi, non pas parce que je suis familière avec elle, mais pour le simple plaisir de la nommer par son prénom) est tranquillement assise à dédicacer des livres.  Ouf.  Premier soulagement.  La conférence n'a pas encore démarré.  Le temps de retrouver les copines, de chercher Aurore, de visiter les sanitaires, nous voilà assis: 4 femmes, 1 homme (le mien).  Une des organisatrices prend la parole.  Émue.  Elle n'a pas l'habitude de parler devant 300 personnes, précise-t-elle.  Nous sommes donc largement 300 personnes (puisqu'il y a des retardataires).

    En parlant de retardataires, tiens, voilà, Aurore!  Oh, quelle surprise! money Elle, d'habitude extrêmement ponctuelle!  Elle qui doit bien être celle qui a dû fouler le moins de mètres pour arriver jusqu'à bon port, elle débarque après nous.  Hihi, encore un problème d'OR-GA-NI-SA-TION!  Ok, j'arrête avec cette blague pas drôle intello1

    Isabelle prend enfin la parole.  Première mise au point.  Il y a beaucoup de femmes enceintes.  Beaucoup de nourrissons.  Oui, c'est vrai, le nombre de bambins en porte-bébé est impressionnant.  Même à la conférence d'Isabelle Brabant, les nouveaux et nouvelles né-es n'étaient que 3.  Ici, les 10 doigts de la main ne suffisent pas. 

    Isabelle manipule son I-pod, sa tablette, enfin, ce truc qui lui sert de téléphone.  Et elle l'éteint devant nous.  Héhé.  Merci Isabelle!  Et elle de préciser de l'éteindre ou de mettre notre téléphone sur le mode avion.  Bref, sans onde.  Car le mode silencieux ne protègerait pas toutes les femmes enceintes ni les bébés présents.  Merci Isabelle d'avoir sensibilisé le public en 3 phrases sur  la nocivité des ondes GSM (plus d'infos, voir ici ou ici).

    La voilà qui aborde son sujet.  En fait, quel est-il?  Ah, oui, la parentalité positive.  En fait, on vient surtout écouter Fillioziat nous parler éducation, peu importe, au final, l'intitulé de la conférence.

    Les émotions...Il y a celles de nos enfants.  Il y a les nôtres.  Comment faire pour concilier les deux?  J'éclate de rire: "Avant d'avoir un parent, nous sommes tous d'excellents parents!" clame Isabelle.  Et celle-ci de citer ces parents parfaits : " nous, quand nous serons parents, nous ..."  A vous de choisir: "nous ne laisserons jamais notre enfant faire une telle crise", "nous ne permettrons pas à notre enfant de faire ça ou ça", "nous obligerons notre enfant à ..."  Inutile d'expliquer davantage.  Nous avons tous connu cela, soit nous-mêmes avant de devenir parents, soit d'une tierce personne sans enfant qui s'est permis un commentaire.

    Ensuite, Isabelle annonce d'emblée la couleur.  Il n'y aura pas de séance de questions-réponses. Parce que ce sont toujours les plus courageux, ou les moins timides, qui osent prendre la parole.  Du coup, toute la conférence se tiendra sous forme de questions-réponses.  Jusque là, ok.  Puis, là, surprise!  La salle semble avoir reçu un coup de cloche.  Isabelle nous invite à nous regrouper par 6 et d'élaborer en 7 minutes chrono, 1 question (pas 2 ni 3, UNE) avec indication de l'âge des enfants et d'autres précisions si elles sont pertinentes (fille/garçon).  L'oratrice recommande de choisir une question qui intéressera les autres. 

    J'adore!   Devant un public de 300 personnes, elle ose les inviter à se rencontrer, elle ose initier des rencontres entre parfait-es inconnu-es venu-es a priori uniquement pour l'écouter.  Elle permet à ce que son public en vienne à échanger en petit groupe sur ses préoccupations éducatives du moment.  Sa proposition me rappelle tout de suite Thiagi.  Vous connaissez Thiagi ?  Ses jeux-cadres2 m'inspirent beaucoup lorsque je suis amenée à enseigner ou à dispenser une formation (parce que, si, si, il m'arrive de faire autre chose que de glan(d)er sur internet).

    Les questions sont récoltées et atterrissent dans deux boîtes.  Isabelle tire au sort une question dans une boîte.

    Autant prévenir, les questions ne sont que prétexte pour aborder les thèmes qu'Isabelle a l'habitude de développer en long et en large dans ses livres et lors de ses interviews.  Ici, contrairement à l'adage, ce ne sont pas tant les questions qui sont intéressantes que les réponses et les pistes proposées par Isabelle.  Et un étonnement de ma part: autant à l'écrit, les filles sont prises en compte, autant à l'oral, cette prise en considération dans les exemples ne m'a pas sauté aux oreilles. 

    En bleu ci-après ce qui relève, selon moi, d'un résumé des propos tenus par Isabelle.

    1ère question: comment gérer les rivalités/compétitions entre frère et sœur - 6 et 3 ans?

    Ha oui, question classique.  Comment réagir quand mes enfants se disputent LA voiture rouge, LE livre, quand ils veulent tous les deux être le/la premier-ère à recevoir leur assiette remplie ? 

    On voudrait que nos enfants s'aiment, qu'ils ne se disputent pas.  Mais cela ne se passe ainsi dans la réalité.  Arrive toujours un moment où les enfants se chamaillent, se disputent.   Comment faire pour canaliser cette énergie, développer les qualités favorables pour l'intelligence sociale et profiter de la présence du frère ou de la soeur pour éduquer?

    1ère étape: respirer.  Marquer un temps d'arrêt.  Je respire.  Dans certains de ses livres, elle recommande d'aller aux toilettes.  Ayant appris ce truc, mon homme s'était un jour exclamé: "ha, c'est pour ça que tu t'enfuis toujours quand surgit la crise?"  "Non, je n'avais pas retenu cette recommandation, c'est parce que j'ai souvent vraiment besoin d'aller aux toilettes"  Ceci dit, à bien y réfléchir, peut-être que mon besoin est moins lié à ce qu'on y fait que le besoin de me retrouver seule avant de m'occuper de la situation qui nécessite mon intervention...

    2ème étape: me questionner.  Pour quelle raison sont-ils en rivalité?

    On désigne souvent la jalousie.  Avec notre tendance adulto-centrique (ça se dit, ce mot?), on croit que c'est par rapport à nous, que les enfants sont jaloux par rapport à nous, parents.  Or, le monde des rivalités entre frères et sœurs s'étend au-delà du paysage des parents.  Il ne se résume pas à la jalousie.  Celle-ci n'est pas la cause de toutes les rivalités dans les fratries. 

    Ainsi, il peut arriver qu'un enfant désire le jouet de l'autre pour une raison physiologique.  Nous sommes tous dotés de neurones miroirs.  Quand un enfant voit un autre enfant jouer avec un objet, il éprouve les mêmes sensations que l'enfant qui joue.  Du coup, il veut que la situation corresponde à ce qu'il éprouve.  Il ne veut pas tant l'objet pour ce qu'il est, mais il désire l'objet qui lui procure la sensation qu'il éprouve lorsqu'il voit un-e autre enfant jouer avec cet objet.  Vous saisissez la nuance?

    L'adulte dira: "tu veux toujours ce que veut ton frère!" Ben, oui. 

    De plus, le grand frère est un dieu à imiter.  Le petit frère ou la petite sœur souhaite faire comme son grand frère. Quant au grand, il possède également des neurones miroirs.  Or, il arrive que trop de contacts avec des petits le mettent dans une position inconfortable, parce qu'il éprouve les sensations de petits alors que son souhait à lui est d'être grand. 

    Donc, lorsque surgit une dispute entre frère et soeur, rapidement identifier s'il est question de jalousie ou si le noeud réside pas plutôt dans les effets des neurones miroir.  Dans ce dernier cas, si les enfants sont  suffisamment grands, il convient d'expliquer ce qui se joue.  Si les enfants sont trop petits, Isabelle préconise d'intervenir.  Pas dans le sens de "toi, tu prends cela, et toi, tu prends ceci."   Mais intervenir pour changer d’atmosphère: "je vais jouer avec vous".  Exemple: on va jouer sur le lit, mais pas tous en même temps.  Chacun son tour.  Pendant ce temps-là, l'autre reçoit une mission, tenir le chrono par exemple.  Isabelle évoque le bouquin qu'elle a parlé dans une émission de "La vie du bon côté" (quand j'allais chercher mon fils à 3 heures, je tombais sur cette émission radio dans la voiture)  que j'aimerais lire un jour: Qui veut jouer avec moi?  de Lawrence Cohen

    Une autre piste concerne la question de territoire.  Comment apprendre aux grands à faire respecter ses limites?  Quand le petit frère vient l'asticoter et réclame de jouer avec lui, intervenir en demandant: "ce que ton frère veut, à ton avis, c'est quoi?" et "Qu'est-ce que tu serais prêt à faire avec lui?".  Il s'agit d'enseigner aux enfants à parler, à échanger, à identifier ce dont ils ont besoin et dont les autres ont besoin.  Bref, à communiquer, je dirais.

    Ok ok.  Je comprends le concept.  Mais...Mais si on n'a pas envie de jouer avec avec ses enfants au moment où ils se chamaillent.  Exemple (tout à fait hypothétique, n'est-ce pas?)  Si je suis en train de préparer le repas du soir, pour lequel je suis déjà complètement en retard, parce qu'il est déjà 19h et que j'aimerais qu'ils soient au lit théoriquement à 19h mais au pire à 20h, si je suis moi-même fatiguée et si je n'ai qu'une envie, c'est qu'ils mangent, qu'ils fassent leur toilette puis qu'ils aillent au lit, comment je fais? 

    Que j'aimerais qu'Isabelle soit là lorsque mes enfants se chamaillent, histoire de la voir à l’œuvre avec mes enfants.

    Ah, que ce désir est encore plus pressent quand Isabelle lit la deuxième question.

    2ème question: comment asseoir l'autorité parentale d'égal en égal avec un enfant de 5 ans?

    Quelle question bizarre! s'exclame Isabelle.  D'abord, on parle d'autorité.  Qui dit autorité dit hiérarchie.  Et cette question: comment l'asseoir?  Et dans la même phrase, on parle d'égal à égal.  

    En tant que parents, nous sommes toutes et tous des figures d'autorité.  Nous incarnons déjà une autorité pour nos enfants.  Nous ne sommes donc pas d'égal à égal.  Nous sommes égaux à nos enfants en ce que, comme eux, nous sommes humains, mais l'enfant n'est pas l'égal des parents. Ici, dit Isabelle, j'ai une certaine autorité sur vous, je suis sur un podium et vous êtes venus pour m'écouter.

    Dès le matin, les ordres fusent: "tu te lèves, tu t'habilles, tu te brosses les dents, tu prends ton petit-déj', tu prends ton sac de sport, puis on y va".

    Quand on revient, on voit que l'enfant ne s'est pas levé, ou s'il s'est levé, il n'a enfilé qu'une chaussette.  L'enfant ne brave pas l'autorité parentale.  Lui dire, lui répéter ou crier "habille-toi" ne va pas asseoir l'autorité parentale car le problème ne s'inscrit pas dans une question d'autorité.  Le cerveau d'un enfant de 5 ans a besoin d'être activé constamment.  Au lieu de donner une rafale d'ordres, plus pertinent serait le parent qui intervient régulièrement par des :" slip", "chaussette", "pantalon", etc.

    Quand nous accusons un problème d'autorité, il est souvent davantage question d'un ordre inapproprié à l'âge de l'enfant.  ex: range tes jouets; ne pas traverser.

    3ème question: [ je n'ai pas noté la question mais en gros, voici l'idée] comment faire pour qu'un enfant reste couché quand on le change? 

    L'âge n'est pas précisé mais, au vu du rire que déclenche cette question, c'est que tous les parents sont confrontés à cette problématique.  A partir du moment où tous les enfants ont le même comportement à un certain âge, il peut être pertinent de se demander si ce comportement n'est pas normal.

    C'est souvent vers 1 an, quand l'enfant sait se tenir debout.  Il a envie d'être debout.  Il vient de découvrir la position debout.  L'obliger à se maintenir couché, c'est pour lui, le mettre dans une position où il est sans pouvoir.  Il convient de lui permettre de se mettre debout et de lui assigner une tâche pendant que je le change ainsi.  "Et maintenant, tu lèves la jambe".

    4ème question: [ je n'ai pas noté la question mais en gros, voici l'idée] comment donner le cadre tout en appliquant une éducation non -violente (ENV) - enfant de 2 ans?

    Isabelle dit recevoir souvent cette question comme si cadre/les interdictions et ENV étaient contradictoires.  C'est vrai que le cadre incite à la transgression, comme les interdictions ressemblent à des provocations envers l'enfant. Essayons, tiens.  Vient le moment de l'exemple de la girafe, un classique: "Surtout ne pensez pas à girafe.  Surtout, n'y pensez surtout pas".  "Ah, je vous retiens, vous y avez pensé!  Vous ne m'avez pas obéi!"

    A deux ans, c'est certes la période du non, mais également des règles. 

    Si on dit: "Mets tes bottes", l'enfant pense: "zut, je vais encore devoir mettre mes sandales".  Car l'enfant de 2 ans ne veut pas être soumis, il ne veut pas d'ordre.  A deux ans, il est plus approprié de donner des choix: "quel temps il fait dehors?  Il pleut? Qu'est-ce qu'on met quand il pleut"  " Des bottes!".

    Le cadre, en réalité, ce sont les règles de fonctionnement dans la famille.  Trop souvent, on confond les limites avec les règles.

    Bon, ça, c'est joli. Et théorique.  Parce que dans la real life comme disent les jeunes, cela ne fonctionne pas chez moi.  Je ne cesse de répéter à ma fille, 2 ans dans 9 jours, non pas :"tu ne dessines pas sur la table, ni par terre, ni sur la porte, ni sur ton visage, ni sur ton ventre " (ce qu'elle fait allègrement), mais " Si tu veux dessiner, c'est sur du papier" Et je lui donne du papier --> règle énoncée de manière positive. Ou l'autre version:
    - Tu veux dessiner?
    - Oui
    - Ah, et où peux-tu dessiner?

    Pourquoi ma fille désobéit-elle quand même?  Pourquoi malgré la répétition de la règle et la variation ("tu peux dessiner sur ce papier ou cet énorme papier, et même celui-là"  [poster XXL sauvé de la benne devant une école]), pourquoi continue-t-elle malgré tout à dessiner sur la table, sur ses sourcils et son ventre?  Où ai-je foiré?

    5ème question: [ je n'ai pas noté la question mais en gros voici l'idée ]  A 1,5 - 2 ans, elle demande une réponse immédiate sinon elle pique une crise.  Comment faire? Exemple: Manon à sa maman : Maman, dessine-moi un escargot maintenant.  Si la maman ne s'exécute pas tout de suite, Manon pique une crise.

    Une enfant de 2 ans est dans le présent.  Peut-être qu'elle est en train de dire "je pense à l'escargot".  Un enfant fait une crise quand on lui refuse quelque chose, c'est réagir à un stress.  La crise est une réaction à ce stress.

    Elle se met dans l'image du plaisir que va lui procurer la scène de sa mère dessinant l'escargot.  C'est une marque d'attachement.  Pour elle, la marque d'attachement ne se résume pas à l'escargot mais au fait que la maman va s'arrêter, prendre le temps, répondre immédiatement à son envie et lui dessiner ce qu'elle demande. 

    Quand l'enfant dit "maman, j'ai faim" "maman, donne-moi un gâteau", le "j'ai faim" peut signifier "joue avec moi", "montre-moi ton attention". 

    Le parent est un porte-avion, la base de sécurité.  L'enfant est un avion. Elle prend du carburant sur le porte-avion.  Quand son réservoir est suffisamment rempli, elle fait un tour. 

    Scène: l'enfant joue seul depuis un moment.  La maman décide de profiter de ce calme pour téléphoner à son amie.  Il suffit qu'elle s'asseye pour bavarder pour que l'enfant cesse de jouer et vienne réclamer quelque chose à sa mère.  Qui n'a pas déjà répondu?  "Moi, aussi, j'ai besoin de prendre soin de moi!"

    Or l'enfant n'a pas besoin de comprendre que l'adulte éprouve ce besoin.  Ce qu'il constate, lui, c'est que le porte-avion est déjà occupé, en l’occurrence, par une copine au téléphone, or il veut remplir son réservoir. Il a besoin d'attachement.  La maman aurait intérêt à déposer le combiner et à consacrer quelques minutes à son enfant qui réclame que son réservoir soit rempli.  A son amie, la mère dira: "tu permets, je reviens dans 5 minutes".

    La crise en réalité se base sur un prétexte, ici, l'escargot que Manon demande à sa mère de dessiner.  Face à un stress, trois attitudes sont possibles: attaquer, fuir, se figer.  La crise, c'est une réponse à un stress.

    Il convient de distinguer la crise de rage de la colère.  Cette dernière est dirigée, alors que la crise va dans tous les sens.  L'amygdale du cerveau sonne l'alarme.

    Isabelle projette cet extrait de documentaire concernant l'empreinte et l'attachement (extrait de L'Enfance, pas à pas, Arte, 2006) :

    Suit cet autre extrait, au cours duquel j'ai versé quelques larmes, j'avoue.

    L'attachement est une interaction permanente. L'enfant ne réclame pas son parent pour l'embêter.  Il est vital pour l'enfant de répondre à une demande d'attachement, il est au service de ses propres besoins d'attachement, et non au service d'une mission qui aurait pour objectif d'ennuyer sa mère (ou le père, mais force est de constater que la figure d'attachement principale est, aujourd'hui, la mère. Même si ce fait change).

    Et cette demande d'attachement n'est pas facile pour tous les parents.  Ceux à qui, enfants, les parents n'ont pas répondu à leur propre demande d'attachement, ne disposent pas de la capacité de fournir une réponse adéquate.  On a fait des tests sur des adultes qui entendent des enfants pleurer.  Automatiquement, les adultes produisent de l'ocytocine, cette hormone de l'amour.  Enfin, pas tous les adultes.  Chez certains parents, c'est le circuit de stress qui s'allume.  La zone lymphatique paralyse la pensée, empêche de prendre soin, empêche l'attachement.  Ces parents sont des adultes qui, enfants, ont été rejetés, humiliés, ceux qui ont souffert et ont vécu dans le stress.

    Ces parents qui s'énervent lorsque l'enfant est en demande d'attachement ne sont pas des mauvais parents.  Ce sont des parents qui sont en état de stress, auquel trois solutions s'offrent à eux: attaquer, fuir ou se figer. 

    Il convient de les regarder avec un immense respect, une immense tendresse.  Le regard est primordial.  Et ce regard doit être non-jugeant.  Certains parents ne disposent pas des ressources dont nous disposons.  Ce qu'il faut, c'est produire dans leur cerveau de l'ocytocine, cette hormone de l'amour.  Comment?  En donnant du contact.  20 secondes de contact dans les bras, par exemple, est suffisant pour que se sécrète de l'ocytocine.  Si l'adulte envoie balader sous prétexte qu'il n'est pas câlin, c'est sa manière à lui de se protéger : "je n'ai pas reçu cela enfant, j'ai été obligé de faire sans.  Si je ressens de la tendresse, je risque de réveiller de la douleur".  Si un contact physique est impensable, reste le regard: le regard dans le non-jugement.  Ce simple regard non-jugeant déclenche aussi de l'ocytocine.

    Pour en revenir à l'enfant, lorsqu'il déborde, c'est comme le lait qui déborde, lui mettre un couvercle dessus ne va pas faire en sorte que le lait cesse de déborder.  Il faut éteindre le gaz.  Pour un enfant, l'idée est similaire.  Il s'agit de trouver la cause.  Pourquoi l'enfant se comporte-t-il ainsi.  Où est la cause?  Les problèmes d'attachement traduisent que le réservoir est vide. La réponse pertinente consiste à remplir ce réservoir.  S'offre à l'enfant deux solutions: soit réclamer de l'attachement auprès de ses figures d'attachement, soit augmenter son respect pour lui-même.  Ce qui, à l'école, peut signifier devenir rebelle, être puni. Cela est particulièrement vrai pour les garçons.  Parfois, il tient jusqu'à voir sa figure d'attachement.  Dès qu'il la voit, l'enfant lâche la tension et fait une crise, ce qui est, pour lui, une solution pour se calmer, pour évacuer l'accumulation de stress qui doit être déchargé. 

    Une autre piste de lecture mérite également notre attention.  Il s'agit de l'alimentation, en particulier le sucre.  En outre, Isabelle lit un avertissement d'un emballage d'un bonbon: "...peut avoir des effets sur l'activité cérébrales".  L'Union européenne a imposé l'inscription de cet avis pour l'utilisation de certains additifs et colorants.  Isabelle indique que l'hypoglycémie peut expliquer également certaines crises.  La psychologue d'insister sur l'impact indéniable du sucre sur les enfants.  Elle renvoie à son livre: Bien dans sa cuisine.  J'attends qu'il sorte en poche pour l'acheter et suis impatiente de le découvrir!

     

     

    Enfin, en guise de conclusion, Isabelle met en garde en ce qui concerne les appels à plus d'autorité.  L'ambiance générale de nos sociétés n'est pas, comme certain-es le prétendent, à plus de permissivité, mais au contraire, elle est très autoritaire.

    Fin de son speech.  Elle nous renvoie à nos petits groupes pour pêcher une question du public et y répondre en petit comité.  Après quelques minutes, le rideau tombe.  Isabelle nous salue.  La soirée continue avec les dédicaces.  Nous n'y résistons pas, malgré notre résolution de rentrer tôt pour libérer ma mère.  Nous achetons la suite de J'ai tout essayé, à savoir: Il me cherche!  Comprendre ce qui se passe dans son cerveau entre 6 et 11 ans

    14 mai '14 - Isabelle Filliozat pour une parentalité positive

    Avec cette dédicace qui sera le maître-mot d'Isabelle de la soirée:
    L'amour n'est pas une récompense, c'est un carburant.

    Alors, qu'en retenir? 

    Sa conclusion, je la partage totalement.  Notre société est loin d'être kid-friendly.  Un regard objectif sur l'état de la société et de nos infrastructures ainsi que la lecture de Le mythe de l'enfant-roi '(que je n'ai pas encore lu intégralement et déjà en très grande partie) remettront les pendules à l'heure.

    Par ailleurs, un petit mot sur ce fameux du non-jugement est très à la mode.  Comme le mot "bienveillance", je l'entends à toutes les sauces et partout.  Il s'agirait de ne pas juger.  Je suis très ambivalente avec cette notion.  Je la comprends tout en m'interrogeant tout de même.  Je n'oublie pas des cas extrêmes comme Eichmann qui refusait de juger les ordres qu'il recevait...

    Je compte écrire un billet un de ces quatre sur ce concept de "non-jugement".  Je le comprends dans le cadre des thérapies...En théorie. Mais je ne parviens pas à concilier ce dogme actuel en développement personnel de non-jugement avec l'existence niée du préjugé, qui n'est pas mauvais en soi et dont on use tous (si on ose aller en rue, c'est qu'on pré-juge que les gens respectent le code de la route, pour prendre un exemple à la noix), et également avec la nécessité de maintenir dans la tête des gens un sens de jugement du bien et du mal...

    Évidemment, mon expérience personnelle et mes recherches dans le domaine des crimes contre l'humanité ne sont pas étrangères à cette ambivalence face à cette consigne d'être dans le non-jugement. La relativisme a ses limites face à un adulte qui, dans notre société, maltraite un autre adulte, et le cœur se serre encore plus lorsque c'est un enfant qui est maltraité...vaste débat.    A développer à l'occasion.  Tout ce laïus pour préciser que je ne suis pas encore au clair avec ce credo de non-jugement, ma crainte étant que le commun des mortels perde le sens du jugement3.  Et du coup, la capacité de se révolter, de se mettre en colère et de s'indigner.  Tiens, tiens, la colère...Vous comprenez pourquoi c'est dur de lâcher la colère?

    Parlons d'autre chose.  Ok, si l'enfant n'en a cure de savoir que l'adulte a besoin de prendre soin de lui, ok, mais si le réservoir de l'adulte est vide?  S'il a lui aussi besoin de téléphoner à son amie pour, justement, un peu remplir son réservoir?  Comment fait cet adulte dont le réservoir est vide et qui ne parvient pas à l'alimenter?

    De manière générale, j'adore les messages d'Isabelle et adhère à nombre d'entre eux.  Toutefois, mon homme m'a partagé sa déception.  Il est resté sur sa faim.  Pour ma part, j'en suis arrivée à la conclusion que je n'avais pas appris grand chose, ayant déjà lu et relu ses livres (j'en ai une flopée de Au coeur des émotions de l'enfant (génial!), au Il n'y a pas de parent parfait (à lire et relire aussi!) en passant par le Je t'aime je t'en veux (très bouleversant, 1ère découverte de l'auteure), Fais-toi confiance (moins extraordinaire) ; visionné et revisionné ses émissions...

    Moi aussi, je suis également restée sur ma faim.  Tout cela me paraît tellement théorique, tellement difficile à mettre en œuvre, tellement irréalisable.  Nous sommes tellement démunis avec notre fils, en ce moment (j'en parlais un peu ici).  Soit il est un cas pathologique...enfin, je veux dire, soit nous serions avisés de consulter parce que c'est un cas qui le mérite vraiment, soit, notre fils est un enfant qui a une attitude "normale" d'enfant de son âge, mais alors, pourquoi les conseils qu'Isabelle dispense ne permettent-ils pas de restaurer un climat serein à la maison.  Quelque chose cloche.  J'hésite donc.  La prochaine fois, au lieu d'assister à une conférence, je devrais m'inscrire à un atelier pratique.  Je m'en suis toujours gardé jusqu'à présent parce que les prix m'effraient.  Mais, je crains qu'une autre conférence théorique ne m'apporte rien de neuf.       

    ***

     

    1Plus sérieusement...Violaine Guéritault descend l'argument: organise-toi mieux.  Voy. La fatigue émotionnelle et physique des mères, livre sur le burn-out maternel recommandé par Isabelle Filliozat dans Il n'y a pas de parent parfait (p. 130 de la version Marabout).

    Juste pour le plaisir:

    "Le burn-out n'est pas dû à une quelconque fragilité de la femme.  Il n'est pas dû au fait qu'elle aurait un passé plus douloureux qu'une autre, mais résulte de l'interaction avec son entourage.  Inutile de lui donner des médicaments: ce n'est pas elle qui est à soigner, mais son environnement est à repenser.  Ce n'est pas non plus une pathologie réservée aux femmes.  Une pédiatre suisse a démontré que les pères vivent exactement les mêmes états quand ce sont eux qui restent à la maison pour s'occuper de leur bébé." (p. 131 de Il n'y a pas de parent parfait). 

    Isabelle en parle dans une des émissions, je pense que c'était "La vie du bon côté" sur Vivacité.  Elle demande quelle mère n'a pas vécu cette situation où tout est prêt pour le départ lorsque c'est ce moment-là où le petit a fait la grosse commission dans sa couche?

    Voici le témoignage très parlant d'une maman, tirée du livre La fatigue émotionnelle et physique des mères (p. 89 du livre de Poche).

    "L'autre jour, je m'apprêtais à quitter la maison pour aller faire des courses.  Le réfrigérateur était vide, et il était urgent de le remplir.  J'ai mis Nicolas et Arthur dans la voiture quand le téléphone a sonné.  J'attendais un coup de fil important et j'ai donc répondu.  Il s'agissait en fait d'un représentant dont j'ai eu un mal fou à me débarrasser.  De retour à la voiture, je n'ai eu que le temps de m'asseoir avant de me rendre compte qu'Arthur avait sérieusement besoin d'être changé.  Je le sortis de son siège et grimpai les escaliers de la maison quatre à quatre, le changeai en vitesse et le ramenai en voiture.  Une fois Arthur sur son siège, c'est Nicolas qui se mit à pleurer.  Son biberon s'était ouvert, et son contenu s'était renversé sur lui. Il était trempé, la banquette de la voiture aussi!  Je suis donc retournée à la maison avec Nicolas pour changer ses habits mouillés.  Je voyais le temps passer, ma patience était à bout, et j'avais beaucoup de mal à rester calme.  Finalement tout le monde était au sec et dans la voiture.  Je m'apprêtais à sortir du garage lorsque j'ai regardé ma montre.  Avec tout ce temps perdu, il était déjà midi moins le quart.  Dans moins de trois quarts d'heure, ce serait l'heure du déjeuner, et l'expérience m'avait appris que faire des courses avec des enfants qui ont le ventre vide relevait de l'inconscience.  J'ai donc sorti tout le monde de la voiture, direction la maison.  Je me suis assise sur une chaise de la cuisine et j'ai pleuré..."

     

    2 Bruno Hourst, Sivasailam Thiagarajan, illustration de Jilème, Modèle de jeux de formation.  Les jeux-cadres de Thiagi, éd. Eyrolles, 2ème éd. 2007.

     

    3 Je pense à Eichmann car c'est un des cas les plus notoires, notamment grâce à Hanna Arendt. 

    "Les activités de penser et de juger sont essentielles, non seulement pour la construction d’un monde commun, mais également pour tenter de prévenir son effondrement. À ce propos, Arendt explique que ce qui était exigé, lors des procès d’après-guerre, était « que les êtres humains soient capables de distinguer le bien du mal même lorsqu’ils n’ont que leur propre jugement pour guide et que ce jugement se trouve être en contradiction totale avec ce qu’ils doivent tenir pour l’opinion unanime de leur entourage » [49]. Les rares personnes qui se sont montrées capables de distinguer le bien du mal l’ont fait de leur propre initiative et ont jugé par elles-mêmes chaque cas à mesure qu’il se présentait, « car il n’y avait pas de règle pour ce qui est sans précédent » [50]"

    source: Aurore MREJEN, "Absence de pensée et responsabilité chez Hanna Arendt. À propos d’Eichmann, publié le 6 mai 2013 sur  raison-publique.fr dans un article intitulé [consulté le 14 mai '14]

     

    ***

    Ce compte-rendu, à l'instar de tous ceux que je rédige, est partiel et partial.

    ***

    Félicitations à toi, lecteur-lectrice, d'être arrivé-e au bout de ce texte qui n'en finissait pas. he

    *** Et pour le fun, cette vidéo m'a fait beaucoup rire (impossible de la mettre ici) ***

     

     


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  • Une école Montessori à Gesve ouvrira ses portes en avril.  Plus d'infos?  Graines de vie, c'est ici.

    Pour les Wallons du coin...En général, les Montessori sont des écoles qui fonctionnent de manière totalement privée, la méthode ne se prête pas aux exigences de l'Etat.  Ce que j'approuve.  Malheureusement, le prix est en conséquence du coup!


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  • Nouveau projet d'école Steiner à Bruxelles. Initiative que je ne peux qu'encourager vivement.  Le projet est à ses balbutiements.  Une réunion devrait se tenir dans le courant de février-mars.  L'école Steiner de Tervuren va prendre contact avec l'initiateur et l'initiatrice.

    Peu d'infos sur le site, mais la dame répond volontiers par mail.

    http://www.ecolesteinerbruxelles.net/

    info@ecolesteinerbruxelles.net

     


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  • Je remets cette vidéo que j'avais postée il y a peu, car Filloziat parle très bien de mon ambivalence par rapport à l'obéissance, dont je faisais état ici: [2012-02-03] Daniel MARCELLI, Il est permis d'obéir [2011].

    PMon ambivalence est revenue, malgré cet excellent ouvrage de Marcelli.  Parce qu'en ce moment, c'est dur avec mon grand (qui est encore petit).

     

    [Edit du 10 août: voici un lien vers une des ses interview: http://www.les-supers-parents.com/interdits-frustrations-et-limites-ne-donnent-pas-un-sentiment-de-securite-interview-isabelle-filliozat/]


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