• Laurence, de la Maison des Potentiels, a lancé une série web sur Luckas à l'école. Le projet de l'instruction à domicile à la Maison des Potentiels ne démarre pas.  Son fils a émis le souhait de rentrer à l'école. 

    J'ai regardé deux vidéos.  Dont celle-ci que je partage: Notre rentrée

    J'ai bien aimé car j'aurais pu aussi partager mon article sur la rentrée de mon gamin en deux: sa rentrée et la mienne. 

    Sa rentrée des classes est très douloureuse pour moi, car mon image et mes souvenirs de l'école sont très très négatifs.  C'est donc avec beaucoup d'émotions que je me sens contrainte de replonger sur le terrain scolaire...


    votre commentaire
  • "Certains sont choqués d'apprendre qu'on va mettre notre enfant dans une école classique, comme si le fait que l'on mange bio, que l'on ne vaccine pas le petit, etc., impliquait automatiquement une école à pédagogie alternative". 

    J'avoue, j'avais moi-même été choquée et peu enthousiaste quand cette maman m'apprit qu'elle mettrait son enfant dans l'école du coin, à 5 minutes à pied de sa maison.  Je me rappelle avoir pensé que pour nous, quoi qu'il nous en coûterait, notre fils irait dans une école alternative.  A l'époque, mon gamin allait sur ses deux ans, ET était fils unique.  Un an plus tard, cette phrase me revient souvent...

    En particulier, aujourd'hui, jour de la 1ère rentrée de mon fils.  J'y ai pensé 10 000 fois...Lorsque mon fils refusa de lâcher ma main pour me laisser partir ce matin, lorsqu'il me supplia de rester ou de le prendre.  Je n'ai pu réprimer mes larmes.  Ce fut une véritable épreuve.

    Le choix de l'école a fait l'objet d'âpres et houleuses discussions à la maison.  Pour des raisons idéologiques, et également pratiques, j'ai renoncé à forcer/tenter l'inscription de mon enfant dans une école à pédagogie alternative.  L'école Steiner de Tervueren (trop loin, enseignement en néerlandais), l'Autre Ecole ou l'école Saint-Joseph...Balayées...pour l'école communale du coin, à cinq minutes à pied de la maison.

    Cinq minutes à pied, c'est le pied pour s'y rendre!  Chaque fois que je parcours ce chemin, je me le répète.  La proximité est le principal point fort de l'école choisie, avec ce que cela signifie en terme de copains habitant dans le coin. Le second atout est le cadre.  Il est magnifique.  Verdure, plaine de jeux sur du sable, un coin tranquille, un bout de campagne, des airs d'école du village.  Elle est petite, ne reçoit que les maternelles, donc, les enfants de 2 ans et demi à 5-6 ans.  C'est clairement une école de quartier. 

    Nous l'avons préférée à une autre école, située sur le trajet pour se rendre à pied au métro (station située à 7 minutes de la maison).  Cette dernière offre un environnement peu plaisant, avec une porte à front de rue.  Puis, surtout, je m'y étais baladée lors de sa fancy-fair, il y a un an. J'avais tout simplement été effarée.  Le thème de l'année avait été : la TV.  Bon, ok, on peut faire de l'éducation aux médias.  Mais là, ce n'était pas le cas.  Quand j'y pense, je suis indignée...au souvenir de ces banderoles et dessins d'enfant des logos des chaînes de télévision.  Les enfants avaient consacré des heures de cours pour dessiner et colorier des logos de chaînes de tv !  Hallucinant!  Ce simple constat m'avait convaincue de la non-pertinence de cette école.

    Nous avons donc privilégié l'autre petit établissement tout tout proche de chez nous.  Cette école est reliée à une autre (on dit que l'école jouit de deux implantations). L'autre implantation a meilleure presse parmi les parents "alternatifs" (des enfants ayant fréquenté la crèche où Petit Prince s'est épanoui pendant 10 mois).  Pas très loin mais suffisamment pour que le trajet jusque là doive se faire en vélo...Or, pour une école dont la pédagogie ne nous correspond pas, nous n'étions pas prêts à consentir à cet effort.

    Mais, mon dieu, ce matin...!  Je n'en menais pas large.  J'ai haï le système scolaire.  J'ai haï de ne pas avoir inscrit mon enfant dans une école comme celle de Steiner à Tervueren, avec des institutrices dont j'avais une certaine assurance qu'elles avaient réfléchi à la manière de concevoir l'école et leur rôle...J'ai détesté cette maîtresse qui a appelé mon fils "chouchou", qui lui disait "chhhh" parce qu'il pleurait...la même qui, je l'apprendrai au moment de reprendre mon enfant, a donné le dessert que recevaient ceux qui avaient le repas chaud servi par l'école, parce que mon fils en voulait un, alors qu'une des raisons pour lesquelles j'ai délibérément exclu les repas chauds concerne les desserts.  Quelle aberration que de servir un dessert à chaque repas. Pas mieux pour rendre les petits accros au sucre que de leur servir un sucré à la fin de chaque repas (voy. Gavés de sucre de Cash Investigation, une émission qui me réconcilie un petit peu avec la TV).  Je vais donc avoir du mal avec cette institutrice-là (elles sont deux en classe pour une quinzaine d'enfants)...

    Soyons clairs, ce n'est pas le fait que mon enfant pleure qui me causait problème, c'est de le savoir avec des personnes dont je doutais de la capacité à accueillir ces pleurs...J'ignore si ces personnes connaissent Filliozat ou Dolto (pour ne citer que les plus connues). J'ignore comment elles pensent la discipline.  Si elles crient sur les enfants, si elles exigent le silence, si elles exigent l'immobilisme sur une chaise. 

    Comment vont-elles réagir devant mon fils, particulièrement bavard?  Lorsque j'étais en troisième maternelle, l'institutrice relevait mon bavardage en disant qu'elle me couperait bien la langue, tellement celle-ci était longue.  Elle ne m'a jamais punie en raison de ma volubilité.  Jamais sur toute l'année.  La seule mise au coin que j'ai subie pendant mon enfance vient de l'institutrice qui fut chargée de s'occuper des élèves de ma maîtresse, un demi-jour d'absence de cette dernière.  Cette dame ne m'a eue dans sa classe qu'une matinée.  En ce laps de temps relativement réduit, elle m'a administrée le seule mise au coin de ma vie.  Inutile de préciser qu'il s'agit là d'un mauvais souvenir qui renforce ma défiance vis-à-vis de l'école.  D'où cette question: si mon fils est aussi bavard en classe qu'il l'est dans la vie, comment vont réagir ses institutrices (car parfois, son flot de paroles continu est "extrêmement fatigant", et ceci est une formulation polie)?

    Devant mon air contrit, mon homme m'a proposé de retourner à l'école, incognito, pour observer notre petit bout, à son insu.  Comme j'avais oublié la peluche que Fiston appelle Doudou (et qui porte bien son nom quand mon petit dort autre part que chez lui ou chez ses grands-parents), ce fut une excuse toute trouvée pour ma tendre moitié d'enfourcher son vélo à destination de la classe de notre progéniture.  Il y a échangé quelques mots avec une des deux instit', a observé notre enfant qui courait dans un coin de la pièce.  "Il explore les lieux", dixit la maîtresse.  Il paraît que les larmes n'ont pas duré. 

    Ce soir, je suis plus apaisée.  Une des manières de me consoler (outre le fait que mon fils, à la fin de l'école, semblait content) est de me répéter que l'instruction n'est pas obligatoire avant 6 ans (j'écris bien "instruction" car l'école n'est jamais obligatoire, c'est l'instruction qui l'est).

    On verra demain.  Il paraît que le plus dur est le deuxième jour.  Sans doute parce que les enfants réalisent que ce n'est pas une blague, l'école, mais bien une nouveauté amenée à s'installer.

    A suivre donc.

    Et vous, votre rentrée la première rentrée de votre enfant, elle était comment? 

     

     




    5 commentaires
  • Une dame, d'un certain âge: Je cherche un cadeau pour ma petite fille.  Que me conseillez-vous?

    Le marchand: Je vous recommande ce jeu.  C'est un jeu éducatif.  L'enfant apprend à ...

    La dame: - non, je ne veux pas d'un jeu éducatif.  Je veux offrir un jeu pour jouer.  Sans autre but que de jouer.  J'en ai marre de voir partout des "jeux éducatifs".

    Voilà une conversation saisie au marché, un vendredi après-midi, il y a à peu près trois ans.  Ce dialogue m'est resté.  J'étais enceinte ou venais d'accoucher.  Jusque là, j'étais hyper favorable aux jeux éducatifs.  Quant à jouer, autant que le jeu "serve" à quelque chose, "serve" à apprendre "quelque chose d'utile" (croyance naïve qui devrait amorcer également la question des "choses utiles").

    Puis, cette réplique de la dame.  Il n'y a plus que des jeux éducatifs.  Que l'on laisse les enfants jouer pour le plaisir de jouer.  Quel beau plaidoyer!  En quelques mots, j'ai basculé.    Ben, oui, laissons les enfants s'amuser pour la gratuité de s'amuser, sans autre but, sans autre dessein caché de la part des adultes qui proposent ou offrent un jeu/jouet.

    Dans un article précédent, j'expliquais avoir pris distance avec le choix de mes parents pour la course à l'excellence.  Peut-être que ce court dialogue maraîcher fut l'un des premiers catalyseurs pour me démarquer de cette fameuse course à l'excellence...(décidément, il suffit parfois d'un rien, de trois mots, pour ouvrir la porte de nouveaux possibles.  voy. notamment comment j'ai découvert le concept des Maisons de naissance ici, en deux, trois phrases, un autre monde s'est offert à moi).

    Oui, me suis-je dit, en entendant cet échange entre la dame et le marchand.  Oui, elle a mille fois raisons.  Si les enfants jouent, laissons les jouer pour le simple plaisir gratuit de jouer. Point.

    Je m'étais donc promis de ne jamais (du moins, de l'éviter autant que faire se peut) verser dans les "jeux éducatifs".  Même Montessori que j'adore, je trouvais les activités de cette pédagogie trop éducatives à mon goût.  Vive les jeux libres!

    Puis, puis....

    Un petit garçon qui ne cesse de compter: un, deux, trois, quatre, cinq, six, huit, neuf, dix ou un, deux, trois, quatre, neuf, huit.

    Les chiffres sont apparus avec insistance dans les jeux et les dialogues de mon fils. 

    Influencés par Montessori, nous, ses parents, avons pensé: période sensible.  Viiiiite, lui trouver des activités pour répondre à son envie d'apprendre les chiffres (pfff, que nous étions à côté de la plaque).

    Pendant des semaines, je ne trouve pas le temps de me rendre à la librairie du coin pour acquérir Les chiffres à toucher de Balthazar (pas envie, pas l'énergie de les faire moi-même).

    Il y a deux jours, excédée, je prends quelques minutes sans les enfants pour m'évader.  Et que fis-je pour me changer les idées?  Déguster un jus en terrasse?  savourer une glace dans un parc?  Que nenni!  Je file à la librairie pour acheter le fameux livre.  Puis, tant que j'y suis, je fais craquer le porte-feuille (j'étais vraiment excédée...Or, dépenser relève encore des réflexes que je mets en place pour me soulager, pour me changer les idées...oui, je sais, paaaas bien.  Je me soigne).  J'achète aussi deux autres jeux en lien avec les chiffres:   les anneaux et un jeu de dominos.   J'ai ainsi découvert une marque intéressante proposant des jouets en bois...Bref.

    La facture s'élève à presque 3 chiffres...Je rentre satisfaite à la maison.  Mon fils pourra s'occuper, et apprendre à compter en jouant.  Je pense à Montessori.  Saisir la balle au bond.

    Mais qu'ai-je donc fait?  Mon fils ne prête qu'un bref regard à ces nouveaux jeux, juste parce que c'est nouveau...

    Compter?  Quand je corrige mon enfant, il me répond qu'il sait déjà.  Bref, en réalité, il n'a pas envie que je lui apprenne quoi que ce soit.  Du moins, pas de cette manière.  Assis, à écouter et à faire semblant de jouer.  Les quelques fois que j'ai tenté une approche, au bout de 5 minutes polies, il me dit qu'il "veut jouer maintenant".

    Qu'est-ce qui m'a donc poussée à vouloir que mon fils sache compter?  Il sait compter jusque 2, et comprend parfaitement le concept de UN et de DEUX.  Il vient d'acquérir celui de TROIS.  Comme cela, sans que nous n'ayons rien fait, sans que nous l'ayons poussé à comprendre ces chiffres.  Le 3, si, peut-être que j'ai un peu forcé...la veille de ces achats débiles mais qui m'auront beaucoup appris sur moi, et sur mon fils, je n'ai pas manqué une occasion de le faire compter jusque 3. 

    Pourquoi donc ai-je espéré, à un moment, qu'il apprenne sagement à compter?  Moi qui souhaiterais qu'à l'école maternelle, il n'y ait pas (trop) de jeux éducatifs, jutement, je les apporte à la maison. 

    Montessori, c'est génial comme éducation.  Mais (parce qu'il y a un "mais"), si l'enfant ne vient pas spontanément demander pour apprendre, je ne vois pas comment appliquer cette pédagogie face à un enfant qui ne souhaite pas apprendre les chiffres, par exemple.

    Cet épisode m'enseigne la sagesse de l'humilité, et de la nécessité de réfléchir à certains réflexes...Alors même que le sujet (comme l'éducation au savoir) semble avoir été longuement discuté (surtout avec moi-même). 

    Résultat:  j'adore les jeux éducatifs que j'ai achetés pour mon fils.  Lui, par contre, en fait peu de cas.  Me reste à attendre qu'il manifeste l'envie de manipuler les hochets, plaquettes en bois et les chiffres rugueux...Il n'a pas encore 3 ans, et je voulais déjà lui donner "une leçon de mathématiques"...C'est tout simplement à l'anti-thèse de ce que je plaide et de ce qui me parle, en terme d'éducation.  Quelle similitude avec mon histoire, avec mes parents qui ont voulu, très tôt, m'enseigner les chiffres, et les tables de mulitiplication (j'en ai déjà parlé dans un autre article). 

    A ce propos, lire l'excellent ouvrage: Qui a peur des mathématiques? [2012]

     

    édit du 11 mai '14 - mon fils daigner jouer avec.  Une fois, comme ça, après deux ans de mise au placard.  D'autres photos du jouet ici.

     

    [2012-08-29]  Les jeux éducatifs ou comment j'ai voulu faire ma maligne

     

     


    2 commentaires
  • Sur les conseils de M'fi, je l'ai acquis et dévoré en quelques minutes, pendant mes congés prénataux.  Mon homme l'a lu intégralement...C'est dire comme il est "lisible"même par un homme récalcitrant à ce genre de lectures...

    Verdict: Je recommande vivement!


    2 commentaires
  • Madame Patricia Donck

    Directrice de l’Autre école

    Place Govaerts, 1

    B- 1160 Bruxelles

     

     

    Bruxelles, le 21 mars 2012.

    Juste pour le fun, voici la lettre que j'adressais la veille de la soirée d'info à l'Autre école.  J'ai gommé toute donnée d'identification nous concernant. 

    PS: la mise en page word n'est pas respecté ici, mais on n'en a que faire, n'est-ce pas?


     

    Concerne : inscription de notre fils, Prince n°1, en 1ère maternelle en septembre 2012

     

     

    Madame Donck,

     

    Prince n°1 avait 6 mois la première fois que je suis venue à vos séances d’information.  L’année dernière, il avait 1 an et demi le 28 mars, lorsque mon compagnon et moi-même avons re-visité votre école.  Et cette année, notre fils aura 2 ans et demi demain, lorsque nous serons des vôtres à 20h30. 

    Le 4 avril dernier, nous adressions un courrier à votre prédécesseur, Monsieur Paul Absil, pour témoigner de notre intérêt et motivation pour l’inscription de notre fils à l’Autre école (voy. en annexe).  Il nous a été recommandé de réitérer cette initiative cette année.  La présente vise à rencontrer cette requête.

    Nous sommes conscients que les places sont rares.  Lors de notre rencontre à la conférence-débat sur les écoles actives, qui s’est déroulée le 7 décembre 2011 (dont j’ai rédigé une sorte de compte-rendu que vous trouverez en annexe également), vous m’indiquiez qu’il n’y avait plus de place.  Nos espoirs reposent donc sur un désistement.

    Au cours d’une conversation téléphonique avec Danièle Massoz, cette dernière m’a conseillée de contacter Charles Pepinster.  Ce que j’ai fait. J’ai eu l’occasion de le saluer lors de cette même conférence où je vous ai rencontrée.  Finalement, lorsqu’il s’agit de réfléchir l’école et les pédagogies dites alternatives, ce sont bien souvent les mêmes personnes qui sont à l’œuvre.

    Nous nous permettons d’insister pour faire montre de notre souhait que notre Prince n°1 intègre votre établissement lors de la prochaine rentrée.

    En effet, nous ne nous reconnaissons pas ou peu dans les projets pédagogiques des écoles classiques.  La perspective de tenir un discours en porte-à-faux avec celui de l’école nous fatigue déjà à l’avance.  L’idée que la concurrence et les notes, via la politique de l’école, prennent des proportions importantes dans le quotidien scolaire de notre enfant ne nous enchante guère. 

    De plus, nous comptons sur la cohérence pédagogique d’un établissement afin de donner une approche conforme à nos convictions éducationnelles, au lieu de compter sur la chance de tomber, par hasard, sur un instituteur ou une institutrice ouverte aux pédagogies dites alternatives.

    Enfin, comme indiqué dans notre lettre de l’année dernière, nous avons la chance d’habiter à moins de 20 minutes à pied de l’Autre école.  Cet élément de proximité est également cohérent avec notre choix de vie de nourrir le lien de voisinage qui doit permettre à notre fils, à terme, de se rendre seul à l’école à pied.

    En espérant que ce courriel vous aura convaincue de notre motivation et en attendant de vous rencontrer demain, nous vous prions d’agréer, Madame Donck, l’expression de notre considération distinguée.

    signature

     


    Voici la suite donnée : [2012-05-03] Réponse de l'Autre Ecole de ce jour - no comment

    et voici mon opinion personnelle depuis la saga inscription en maternelles: [2012-03-23] Un décret inscription pour la maternelle?

    La lecture du numéro consacré à l'école par la Revue Politique m'a convaincue de lâcher le morceau avec les écoles spécifiques à pédagogie active.   Comme répété à plusieurs occasions, je recommande la lecture de cette Revue dont je parle ici:  [2011-12-15] Conférence-débat: au-delà des écoles actives


    3 commentaires
  • Je découvre via le Soir d'hier que deux écoles secondaires vont ouvrir sur Bruxelles: l’établissement Marguerite Yourcenar près du canal (info sur le site de la Ville ici) et l’Ecole des Etoiles à Haren (lien vers le site ici).  La première est à pédagogie active: "La Ville recrute une nouvelle direction ainsi que des professeurs habitués à la pédagogie active".

    D'après le même article, deux autres projets d'école se concrétiseront pour septembre 2013:

    "deux projets du réseau Felsi sont en passe de voir le jour. L’ASBL « L’école active » a abandonné son projet sur le site de l’internat de Forest et aurait trouvé un autre lieu à la frontière de Forest et Uccle. A Auderghem, l’association « De l’autre côté de l’école » est également en négociation pour un immeuble de bureaux près du métro Beaulieu. Toutes deux visent une ouverture pour septembre 2013".

    Pour rappel: [2011-12-15] Relevé des initiatives sur Bxl de création de nouvelles écoles alternatives


    votre commentaire
  • Ma mère tenait un journal de bord lorsque j'étais toute petite.  Un jour, il y a peut-être un an, elle l'a ressorti.  Elle y écrivait en khmer des événements me concernant.  Je ne sais pas lire le khmer.  Donc, c'est ma mère qui a lu quelques passages.  Puis, au fil d'une page, l'écriture a changé.  C'était mon père qui s'était épanché.  Il s'interrogeait:

      " Ma fille ne sait toujours pas compter jusque 10. Je ne sais pas ce que j'ai raté dans son éducation, ce qui ne va pas chez elle."

    Enfin, c'était un truc du style...

    J'étais abasourdie.  Mon père s'était sincèrement posé cette question et ce constat, alors que... j'avais à peine 3 ans!

    Cet épisode témoigne d'un abîme d'absurdité qui ne cesse de m'émouvoir chaque fois que j'y pense.  Je ne peux m'empêcher de ressentir de la compassion pour cette petite fille que je fus et qui a grandi sous les yeux d'un père qui ne trouve pas "normal" que son enfant ne connaisse pas les chiffres...à trois ans...

    Cette anecodte a mis en exergue un autre événement de ma vie qui réveille en moi un torrent de colère et d'incompréhension.  Je n'étais pas encore en primaire.  Autrement dit, au mieux, je viens d'atteindre 6 ans, au pire, je suis plus jeune.  J'habite le building à appartements, Drève de Nivelles. Ce sont les grandes vacances.  Ma mère me laisse enfin sortir profiter du beau temps.  Poussée par un désir de lui faire faire plaisir, d'être la "gentille petite fille obéissante", je lui montre que, même en pause, je ne suis pas insouciante.  Je descends les 2 étages qui me séparent de la pelouse collective de l'immeuble en récitant tant bien que mal (et bien fort, pour que ma mère, restée à l'intérieur, m'entende) mes tables de multiplication!  J'ai tout au plus 6 ans et je passe mes vacances d'été à apprendre des multiplications!

    Ce souvenir très net m'en rappelle un autre.  Ce même été, je suis à la poste, au supermarché ou je ne sais dans quel magasin.  Je récite mes tables de multiplications.  Je les connais.  Je les connais par coeur.  Toutefois, du haut de mes 6 ans, je n'en comprends nullement le sens. Si on me demande 2x2, je sais que cela fait 4.  Toutefois, pour les réciter, il faut comprendre qu'après 1x 2, c'est 2x 2, puis 3x 2, puis 4x...Bref, je ne comprends pas ce que signifie multiplier. Je ne comprends pas ce qu'est une table de multiplication, je ne saisis pas qu'après avoir multiplié le chiffre qu'on veut multiplier, il faut le décliner jusque 10, de 1 à 10.  Bref, je récite sans rien comprendre.  Je me souviens très bien ne pas comprendre comment les autres savent ce qu'il y a après 2x, ou après 3x...Et j'ai un souvenir très net de ce petit?, grand? garçon qui, dans la file du magasin, m'entend hésiter sur la suite à donner à la table de multiplication que je tente de réciter d'une traite et qui me souffle qu'après 2x X, c'est 3x X...Personne n'avait pensé à me l'expliquer (quand je dis personne, je devrais dire : ma mère).  Et moi, je suis petite, et n'ai aucune envie d'étudier, ni de comprendre des tables de multiplication pendant l'été.

    Ce souvenir mobilise chez moi un flot d'émotions négatives, une colère sourde contre cet acharnement.  Ces souvenirs témoignent de la place essentielle des études et du "savoir" dans l'optique éducative de mes parents.  

    Si, en 4ème année secondaire, le titulaire de cours tire la sonnette d'alarme sur mon état et mon moral, que je qualifie, avec le recul, de déprime, la seule préoccupation de ma mère à la sortie de cet entretien avec ce professeur dénué de tout tact psychologique est de voir mon humeur et mon moral se relever, afin de redresser la barre au niveau de mes notes peu reluisantes.  Cette observation et ce souci maternels n'ont de cesse de revenir à mon bon souvenir lorsqu'il est question de scolarité et d'épanouissement d'enfants.  [D'autres vivent cet acharchement autrement: Voy. ici, le blog de Tevouille]

    Cet épisode des tables de multiplication est longtemps resté à l'état de "mauvais" souvenir pour me rappeller l'absurdité d'un apprentissage précoce.  Je lui prête un autre sens depuis la lecture de Qui a peur des mathématique?  (que je suis en passe de terminer). 

    Quelques extraits en lien avec les multiplications:

    "Ainsi, les tables de multiplication constituent un obstacle particulièrement difficile à contourner, même pour les élèves qui parviennent à faire illusion et à donner satisfaction avec des notions qu'ils n'ont pourtant pas assimilées, réussissant leurs exercices en mobilisant leur mémoire, leur sens de l'observatio et leur désir de bien faire (faire est le seul mot mis en exergue par l'auteure elle-même; les autres mises en gras ou en italique viennent de moi).

    On ne peut feindre de connaître les tables de multiplication. 

    Cela constitue à la fois leur grande difficulté et leur immense intérêt. Par les souvenirs concernant l'apprentissage des tables de multiplication, on arrive souvent, d'emblée, dans le vrai blocage.

    C'est ainsi que beaucoup d'élèves arrivent au collège et même au lycée en n'ayant jamais conquis les tables de multiplication: même s'ils atteingent par la suite le degré de maturité permettant d'accéder à l'apprentissage des tables, le mal est fait.  Les tables, arrivées trop tôt, sont inscrites comme des connaissances inaccessibles." (p. 172)

    "Lorsque j'aborde ce point ("Vous rappelez-vous comment s'est passé votre apprentissage des tables de multiplication?"), bien souvent, les souvenirs douloureux commencent à resurgir.  L'élève et ses parents découvrent alors que le 'blocage', jusque-là attribué à l'entrée au lycée, ou à tel professeur du collègue avec qui la rencontre s'est mal passée, est en réalité bien antéireur à tous ces épisodes".  (p. 170)

    Pour l'auteure,

    "la multiplication prendra sens à un certain degré de maturité - degré qui, d'après mon expérience auprès d'élèves souffrant des mathématiques, n'es tpas systématiquement atteint par les enfants de CE2 (classe longtemps choisie pour l'abord de la multiplication), et très rarement avant".  (p. 171)

    Pour les Belges, CE2 correspond à 3ème primaire, soit 8 ans...

    Quand je repense à cette anecdote, je ne peux le mettre en lien avec le titre du chapitre dans lequel Anne SIETY aborde le blocage en multiplication: la question du temps volé. 

    On en revient toujours à cette folie: aller vite, faire vite, apprendre vite. 

    Quels ne sont pas les parents qui pressent leur enfant à se tenir vite assis, à marcher, à parler, à être propre?  

    Anne SIETY parle de la propreté et du forcing idiot pour faire acquérir la propreté, car l'école "impose" la règle de la propreté, là où la physiologie de l'enfant laisse beaucoup plus de temps.

    En félicitant les enfants qui parvenaient à une continence précoce, on mettait finalement en valeur la méconnaissance de leur propre corps, et l'usave détourné qu'ils en faisaient: dès lors, on applaudissait malheureusement la perte d'un point de départ crucial pour leur intelligence.

    A ce point de départ - le rythme naturel, logique, de la croissance - on substituait...la demande de l'adulte aimé: 'il faut...'  " (p. 151).

     

    En conclusion, cette incursion dans deux épisodes de mon passé explique sans peine mon désir de penser l'école et la place du savoir et de l'"intelligence" dans l'éducation que je souhaite vivre au quotidien dans ma famille.  On dit que devenir autonome, c'est se dégager des principes de ses parents, faire siennes les valeurs auxquelles, en conscience, on adhère, et rejeter les autres qui ne nous parlent pas.  Il s'agit de se questionner pour ne pas répéter l'éducation reçue comme un automatisme, mais également pour ne pas éduquer dans l'opposition de ce qu'on a vécu juste pour "faire l'inverse".  Dans mon parcours réfléxif, si je garde certains éléments du discours parental, il en est beaucoup avec lesquels je prends une distance assumée.  La course à l'excellence fait partie de ceux-ci. 




    votre commentaire

  • 2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique