• Après la naissance de notre petit bout, mes parents nous ont révélé nous avoir crus embarqués dans une secte...tout cela parce que nous avions refusé de donner une date exacte d'accouchement pour ne pas subir de pression à l'approche du terme.  Cette stratégie s'est révélée désastreuse.  Notre fils ayant été encouragé (de manière naturelle) à quitter mon ventre après 17 jours de la période annoncée (nous avions notifié à notre famille l'accouchement pour  la fin août-début septembre).  Cette crainte de mes parents était également nourrie par notre décision d'accoucher en maison de naissance, loin de la panoplie d'actes médicaux non nécessaires.  Je n'ai par exemple subi mon premier T.V. pour accéler les choses (sauge, huile de ricin) que quelque jours avant un déclenchement à l'hôpital prévu fin de la semaine.    

    Comme on a souvent peur de ce qu'on ne connaît pas...mieux vaut peut-être chercher à connaître.  Alors, une maison de naissance, qu'est-ce que c'est?

    Mon but ici n'est pas d'expliquer en théorie ce qu'est une maison de naissance.  Donc, je résumerais ainsi, pour faire simple: une maison de naissance est un lieu où les femmes peuvent accoucher dans le respect de leur projet de naissance.  Un projet de naissance est une réflexion couchée sur papier des gestes médicaux désirés et surtout non désirés lors d'un accouchement (la fameuse péridurale, épisotomie, ventouse, bébé lavé dès la sortie du ventre, et des meilleurs);  de l'ambiance souhaitée lors de l'accouchement (calme; musique douce; musique tonique; silence; pas de parole, etc.).

    La maison de naissance d'Ixelles où mon fils est né consiste tout simplement  en une maison habitée par une sage-femme.  Rikke a acquis la propriété et a rénové le rez  où se situent une pièce qui fait office de cabinet de consultation, la chambre et la salle de bain où peuvent se dérouler l'accouchement.  A l'étage, une cuisine et le salon de cette sage-femme sont également à disposition pour le couple qui accouche ( pour ma part, j'aime parler de la venue au monde  de notre bébé comme de "notre" accouchement, parce que mon chéri a autant participé que moi en supportant mes cris dans ses oreilles, mes ongles dans ses mains, tout mon poids sur ces genoux,...).

    Alors, pourquoi accoucher en maison de naissance?

    J'ai déjà parlé dans [2011-04-28] Trois fées pour un plaidoyer. L’éloge d’une naissance amoureuse et consciente les circonstances qui m'ont amenée à m'intéresser aux maisons de naissance.

    Dès que j'ai su que j'étais enceinte, je me suis mise en quête d'une sage-femme.   Encore plus, suite à ma 1ère et dernière visite chez ma gynécologue de l'époque.  Sans me prévenir, elle a pratiqué une échographie (à 7 semaines de grossesse, si vous voyez ce que je veux dire) alors qu'elle ne m'avait rien demandé et que je m'étais pourtant préparée à refuser.  J'ai compris ce que d'aucuns dénoncent: la situation de faiblesse et de  soumission (ne dit-on pas qu'on subit un examen médical?) qu'implique souvent la relation entre un patient et son médecin.

    Heureusement, la première sage-femme que nous avons consultée nous a informés de l'ouverture de la maison de naissance à Ixelles. 

    Je voulais une naissance respectueuse de ma physiologie et du rythme de mon enfant avec une sage-femme qui partage les mêmes valeurs que nous à propos de la médicalisation exagérée des accouchements.  Pour une première naissance, je ne me sentais pas d'attaque pour envisager un accouchement à domicile, dans notre petit appartement dont les murs étaient si mal insonorisés. 

    Et je ne regrette pas d'avoir choisi cette formule.  J'ai apprécié de pouvoir rentrer à la maison, dans un environnement plus neutre par rapport à l'accouchement.  En effet, le lieu où est né notre fils était très chargé: sa venue au monde fut un épisode particulièrement intense en émotions car difficile (peut-être que j'y reviendrai dans un autre billet j'ai écrit le récit de mon accouchement ici).

    J'aime raconter cette anecdote pour expliquer mon état d'esprit.  A une collègue qui me disait toute son admiration devant mon choix: "quel courage d'accoucher en maison de naissance!", je rétorquai tout de suite : "non, toi, quel courage d'avoir accouché à l'hôpital".  Cette collègue avait lu Isabelle Brabant, Une naissance heureuse.  Elle me l'avait même conseillé avant de connaître mon projet d'accouchement.

    Et ma réponse à cette collègue est sincère.  J'avais lu de très très nombreux témoignages d'accouchements "volés" aux parturientes à cause d'une médicalisation excessive et surtout non légitime.  J'étais prévenue de la fragilité qui traverse la femme (et l'homme) au moment d'accoucher.  Comme l'a écrit Isabelle Brabant, la femme n'est pas surhumaine.  Comment refuser la péridurale dans un environnement qui pousse à l'accepter, dans un milieu qui ne permet pas d'établir et de développer des solutions pour atténuer la douleur  et l'accueillir quand il n'est pas possible de la diminuer? 

    Vient la fameuse question: et si les choses dérapent?

    Une solution de rechange est toujours prévue: le rapatriement à l'hôpital.   J'en connais qui ont dû se résoudre à cette solution.  Quant à nous, nous y avons échappé in extremis.  C'est justement quand il fut décidé de partir pour l'hôpital que la force du désespoir (me retrouver dans un lieu rempli de malades, avec  le risque de tomber sur des médecins qui ont oublié la dimension humaine de leur travail) a débloqué une situation qui stagnait depuis des heures.

    Accoucher à domicile ou en maison de naissance ne signifie pas inconscience. Au contraire, les couples qui optent pour cette solution sont amenés à beaucoup y réfléchir.  Ils sont suivis par une sage-femme qui les accompagne lors de la grossesse.  Ce travail d'accompagnement prénatal est indispensable et permet de prévenir et d'éviter nombres de gestes médicaux intrusifs non nécessaires. 

    Avec notre sage-femme, Aline JEANDENANS, envers qui j'ai énormément de gratitude, et sa coéquipière (les sages-femmes travaillent en binôme), Marloes  SIJBENGA, les consultations duraient le temps nécessaire pour un dialogue constructif et  pour l'élaboration d'une véritable relation de confiance (entre une heure et deux).  Nous avons abordé tous les sujets inimaginables tant sur la grossesse que sur l'accouchement (j'avais terriblement peur de la douleur).  L'après-accouchement relevait pour moi encore de la fiction tant que j'étais enceinte. 

    Au contraire donc de l'inconscience, disais-je, car tous les aspects ont pu être abordés sans tabou.  

    Ceci étant dit, le plus important n'est pas tant le lieu de naissance.  Pour moi, l'essentiel est que le femme qui accouche ait le choix.  Qu'elle puisse prendre une décision en connaissance de cause.  Accoucher à l'hôpital, c'est, pour certaines, plus de sécurité.   Je n'encouragerais jamais une femme qui ne se sentirait pas en sécurité d'accoucher autre part qu'à l'hôpital à tenter l'expérience. 

    Pour d'autres femmes, comme moi, l'hôpital, c'est au contraire courir plus de risques.  Dans mon cas, si j'avais opté pour l'hôpital et  pour un suivi classique, d'abord, l'accouchement aurait été déclenché, peu de médecins auraient laissé mon bébé se décider tout seul (certes avec un petit coup de pouce, mais tout à fait explicable vu les circonstances).  Ensuite, si l'accouchement que j'ai connu s'était passé dans une structure hospitalière, il est certain que j'aurais subi une césarienne (vous noterez le vocabulaire "subi").

    Alors, oui, je le répète, le choix de la maison de naissance est une choix éclairé, conscient et mûrement réfléchi.


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  • Ce petit billet tout simple pour partager mon état de bonheur. 

    Depuis quelques semaines, je me sens heureuse tous les jours.  J'aime m'arrêter et constater que je me sens à ma place, dans un environnement qui me plaît avec des personnes que j'apprécie et que j'aime, entourée de personnes qui m'aiment.  Tout mon petit monde est en bonne santé, point de vue boulot, je suis contente, mon bébé dort bien la nuit (non négligeable du tout!) et déborde d'énergie...Bref, je me sens bien.


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  • http://www.racontemoitonterroir.be

    Voilà, on m'en a parlé tout récemment.  Je viens de le visiter en vitesse.  J'aime l'écriture de ce blog, poétique avec un vrai questionnement philosophique sur notre manière de consommer qui se traduit concrètement par le défi posé. 

    En plus, les infos racontées sont intéressantes et très concrètes: du safran belge, de l'huile de colza belge (les auteurs du blog ont renconcé à l'huile d'olive, non belge), visite de l'entreprise belge Spa...


    Un blog à suivre...

    MAJ du 28 mai '13 - l'adresse du site n'est valable...Que sont ces gens devenus?


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  • L’alimentation bio, je n’y croyais pas vraiment.  Bien que mes lectures m’avaient amenée à m’intéresser au bio, mon alimentation, quant à elle, et surtout, ma manière de l’envisager, n’avait pas viscéralement changé. Bien sûr, j’achetais bio en grande surface quand cela était possible, et quand l’envie me prenait.  Certes, je savais que c’était mieux, important, etc.  Mais, l’info ne percutait pas dans mon cerveau comme elle l’a fait plus tard.  Le monde du bio, pour moi, cela a commencé avec la cosmétique, puis les produits d’entretien, puis le matériel pour bébé…

    C’est avec la diversification de mon fils que je me suis sérieusement penchée sur la question.  Partant du principe qu’un enfant ne peut pas comprendre et accepter un message si les parents eux-mêmes ne le respectent pas.  Il nous fallait donc changer nos habitudes alimentaires.  Qu’est-ce qui a été déclencheur ?  Sûrement une série de choses. 

    La meilleure façon de manger pour les enfants.  300 aliments à la loupe d’Angélique Houlbe[1].  Si ce livre n’a pas été LE déclencheur, en tout cas, dans mon souvenir, il est associé à mes premières réflexions sérieuses sur la diversification de mon enfant.  La découverte (relativement récente) des écrits de Taty a ensuite très certainement été un élément essentiel dans mon cheminement.

    Toujours est-il que - cela saute aux yeux - mon approche relevait de la santé.  Je souhaitais que mon bébé, et nous-mêmes, ses parents, mangions bio pour des raisons de santé. 

    Depuis, d’autres lectures et centres d’intérêts à approfondir sont venus s’immiscer dans ma vie. 

    Je me rappelle de cette discussion que j’avais eue avec une amie.  Nous étions arrivées à la conclusion que manger bio ne signifiait pas être écolo.

    Maintenant que mes réflexions me conduisent à remettre en cause notre modèle de société liée à la consommation, cette conclusion résonne en moi comme un non sens.  Du coup, j’ai identifié trois raisons qui peuvent pousser à manger bio.

    1.  Pour sa santé

    Pour moi, il ne fait plus de doute que je souhaite manger des fruits, légumes, et autres, sans pesticide, sans adjuvent, sans colorant, bref, avec le moins de produits toxiques pour la santé.

    2. Pour l’environnement

    Pour des raisons évidentes, l’usage de pesticides, engrais chimiques nuit àl a Planète, sans parler des cochonneries que l’on donne à manger aux animaux, aux bêtes que l’on considère comme des produits et non plus comme des êtres vivants. 

    Olivier De Schutter (ODS) l’a très bien écrit dans son plaidoyer pour l’agroécologie.  Voy. dans le Soir d’aujourd’hui, une pleine page consacrée à ce professeur et rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (article non trouvé sur le site) + voy.  Le bio peut-il nourrir toute la planète? et Le bio peut-il nourrir toute la planète? (suite)

    3.  Par solidarité avec le Sud et avec les agriculteurs locaux, comme acte politique

    Depuis mon inscription dans un Gasap, initiée dans le cadre d’un projet alternatif (garde de bébés, j’en parlerai dans un prochain billet), j’ai réfléchi au sens d’une telle action.  Cette réflexion a été alimentée par d’autres lectures.  Mais clairement, Olivier De Schutter aura beaucoup influencé ma pensée.

    Pour ma part, si je prône le bio, c’est, certes, pour ces trois raisons combinées.   Ma raison initiale fut clairement pour des raisons de santé.  Mais si manger bio implique de polluer plus, c’est un NON SENS total !  Pour moi, manger bio de la grande distribution est un non-sens pour l’environnement lorsque les légumes ou fruits bio sont emballés à la pièce dans du plastique.  La raison environnementale dissuade un tel achat  (mon chéri le comprend bien intellectuellement, mais il a plus de mal à concrétiser cette prise de conscience dans les faits, du coup, j'ai du mal à résister).

    Aujourd’hui, la raison première qui me guide dans mon choix relève plus de l’acte politique : la solidarité avec le Sud, avec les agriculteurs locaux. Par mon choix, je souhaite témoigner de mon encouragement pour la filière bio, et par là, exprimer mon opposition à la société de consommation actuelle qui nous invite à manger des tomates toute l’année, des fraises en plein mois de janvier, des crevettes belges épluchées sur un autre continent puis rapatriées en Belgique, de l’agneau de Nouvelle-Zélande (comme au Colr*** - emballage vu de mes propres yeux).  Manger bio sans considération pour l’impact écologique d’un tel choix n’est pas cohérent (manger un fromage blanc bio de France alors qu’en Belgique, on en fait de très bons).  Continuer à manger autant de viande même bio est également un non-sens (voy. Love meat tender)

    On revient à ce slogan devenu classique :    Penser global, Agir local

    Excellente initiative :  manger belge durant une année sur http://www.racontemoitonterroir.be/

    J'adore le style d'écriture poétique de ce blog. 
    quelques bonnes adresses dont de l'huile de colza belge, et du safran belge.

     


    [1] A. HOULBERT, La meilleure façon de manger pour les enfants300 aliments à la loupe, éd. Thierry Souccar, 2009.


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  • Entretien avec Isabelle SAPORTA, auteur du Livre noir sur l’agriculture

    Epinglé dans l’entretien :

    - Sans intervention politique massive, il y a peu de chances pour que les citoyens lambda choisissent « en masse » la filière bio ;
    « Bien sûr, celui qui a les moyens peut faire un choix, mais sans volonté politique massive, ce sera épiphénoménal par rapport à ce qu’il faudrait faire ».

    - « L’un des arguments du monde agricole pour justifier les techniques de production intensive, c’est qu’il faut bien « nourrir la planète ». Est-il est possible de nourrir le monde avec un autre modèle ? »

    Réponse d’Isabelle SAPORTA : Découvrez le dernier rapport d’Olivier De Schutter : « il écrit qu’on pourrait doubler l’offre alimentaire mondiale en même pas dix ans en faisant de l’agroécologie. Le problème de l’agriculture intensive, c’est qu’elle surproduit non pas pour nourrir le monde, mais pour que nous puissions mettre 30 % de ce qu’on produit àla poubelle. Enattendant, on demande aux pays du bout du monde de laisser tomber leurs cultures vivrières pour produire des protéines pour notre bétail, et on s’en fout qu’ils crèvent de faim, ce n’est pas notre problème. A utiliser autant de produits phytos, à foutre en l’air la ressource en eau, on ne va pas tenir très longtemps. Si on ne revient pas aux règles de l’art de l’agronomie, on n’y arrivera pas. On va droit dans le mur ».

    -          La question qui tue : «  Vous prônez un retour en arrière, vers l’agriculture de grand-papa ? »

    Réponse :  « Non, non ! Moi je ne veux pas revenir en arrière. Je veux qu’on mette autant de moyens de recherche sur l’agriculture vertueuse qu’on en met sur les phytos. C’est vrai qu’il y aura des baisses de rendement, mais aussi des augmentations de marges pour les agriculteurs qui ne devront pas mettre de produits phytos, qui sont extrêmement chers. Un : l’agriculteur gagnera mieux sa vie. Deux : le consommateur aura moins de risques pour sa vie. Trois : la facture environnementale sera largement abaissée. On voit bien qu’on est au bout du système, que celui-ci n’est pas pérenne. Mais il faut réapprendre les gestes d’antan : les rotations des cultures, les jachères, mettre des protéagineux avant du blé, ce ne sont pas des trucs très compliqués. On ne s’émancipera pas ad vitam des lois de la nature ».

    L’argument du retour en arrière semble planer comme un spectre.  Selon ma lecture de l’interview d’ODS parue dans Le Soir de ce we, il insiste beaucoup sur l’expertise et les connaissances pointues que nécessite l’agroécologie, et cela, selon mon intérprétation, pour prévenir ceux qui auraient envie de lui reprocher ce retour en arrière.

    Pour lire l'intégralité de l'interview, c'est ici:Le système agricole va droit dans le mur, Le Soir, 12 avril 2011, de B. PADOAN


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  • Dans la même veine que mon article précédent, je découvre qu'à Auckland, "[l]e conseil municipal a aussi annoncé son intention de pousser plus en avant ces mesures et de parvenir, à terme, à mettre en vigueur une interdiction totale de fumer dans tout le périmètre de la ville".

    source:

    Tahiti info
    http://www.tahiti-infos.com/L-Australie-devoile-ses-paquets-de-cigarettes-dissuasifs_a21458.html


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  • Je commence à lire ma pile de journaux en retard.

    Je tombe sur cet article concernant une nouvelle politique en Australie concernant le packaging des cigarettes.  Dès l'an prochain, l'Australie impose que les cigarettes soient vendues dans un paquet identique à toutes les marques, couleur vert-olive (une étude auprès de fumeurs ayant conclu que cette couleur était la moins attractive)  Y sera visible en grand une photo choc relative aux effets du tabac.  Seul le nom de la marque inscrit en petit permettra de distinguer une compagnie d'une autre.

    Voilà une initiative à encourager et à transposer en Europe.

    Plus d'infos:

    Site du Soir:  http://archives.lesoir.be/sante-premiere-mondiale-en-australie-tabac-des_t-20110408-01CDAM.html

    Autre article sur le même sujet : http://www.tahiti-infos.com/L-Australie-devoile-ses-paquets-de-cigarettes-dissuasifs_a21458.html

     

     

     


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