• Voici un livre magnifique!  Découvert vers le début de ma grosesse, ce bouquin m'a ouvert des portes vers des réflexions.  Il m'a surtout rassurée sur ce que pouvait être un accouchement, physiologique ou non.  Je cherchais des récits, des témoignages bruts, expurgés de tentatives d'enjoliver ou d'omettre les détails, surtout ceux qui sont les moins glamours, ceux dont on ne parle jamais.

    Cet ouvrage a répondu à cette envie.  J'ai admiré ces femmes de s'être livrées ainsi, après coup, pour raconter leurs émotions, leurs peurs, leurs espoirs aussi.  Il y a de tout, de l'accouchemement "idyllique", à celui qui finit à l'hôpital, de l'enfantement à la maison ou en maison de naissance à des centaines de kilomètres du domicile, d'un accouchement par les pieds, de dépassement de terme, de papas présents, de papas absents, bref, les récits offrent une magnifique panoplie des possibles en terme d'accouchements réfléchis et conscients (que j'oppose aux accouchements subis; c'est souvent le cas quand le personnel hospitalier parle de médecin qui accouche alors qu'entre nous, soyons clairs, c'est toujours la femme qui accouche; de non réflexion sur le sens de la douleur, sur la portée de créer un petit être et de le mettre au monde, etc.).

    Pour vous mettre l'eau à la bouche, découvrez quelques extraits du bouquin sur le site officiel (malheureusement guère alimenté depuis longtemps).

    Référence: Juliette et Cécile COLLONGE, Intimes naissances.  Choisir d'accoucher à la maison, Barcelone, éd. La Plage, 2008.


     



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  • Une prêterie à Bruxelles?  Ou un "freecycle" pour des objets en prêt.  Voilà ce dont j'aurais besoin.  En effet, ce n'est pas la première fois mais ici, j'ai décidé d'agir.  Je possède des objets dont je n'ai pas/plus/pas encore l'usage mais que je souhaite conserver.  Ce fut,  à une époque, le cas d'un canapé.   Aujourd'hui, c'est essentiellement du matériel pour bébé devenu trop petit pour mon fils que je désire garder pour le(s) suivant(s).

    Alors, si des copains, amis, connaissances passent par ici et si ces objets peuvent leur servir, qu'ils me contactent...

    - stérilisateur pour biberon

    - chaise haute bébé [marque suédoise] en plastic (bien moche mais bien pratique)

    - chaise haute bébé en bois (prêté à L&N)

    - berceau (qui veut un berceau? MAJ 28-09-12)

    - table à langer [marque suédoise]: sert pour les plantes et outils de jardinage de mon homme

    - baignoire bébé shanta**: pour notre princesse

    - babycook sans bisphénol (prêté à JL)

    - chauffe-biberon (prêté à N&M pour les aider à se débarasser de leur four à micro-ondes)

    [Il me semblait qu'il y en avait plein, mais là, je sèche.  Liste à revoir donc!]

    09-08-2012

    màj: 26-07-2012

    màj: 28-09-2012


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  • Un Cambodgien que je connais bien, c’est le moins que je puisse dire, décrit dans son livre témoignant de sa vie sous les Khmers rouges, J’ai cru aux Khmers rouges, l’accouchement la naissance [erreur-lapsus relevé par mon chéri] de sa fille sous le chapitre « Tu enfanteras dans la douleur »[1].  Hé hé, ceux qui me connaissent savent combien ce livre me touche directement.

    Bref, au moment de chercher un titre pour le récit de mon premier accouchement, c’est cette phrase de la Bible qui m’est revenue, et par là, le souvenir du bouquin cité plus haut.

    La douleur qui fut la mienne fut surtout émotionnelle.  L’émotion était intense.  Tellement qu’il m’aura fallu près de deux ans pourla digérer.  Aujourd’hui, je consens à replonger dedans pour livrer ici mes souvenirs de cette tranche de vie.  Je m’étais toujours promis de me soumettre à cet exercice.  Voilà qui sera chose faite d’ici quelques heures. 

    J’espère que mon homme se pliera à ce même exercice afin de recueillir par écrit sa vision des événements et de pouvoir laisser un tel témoignage à son fils.

    Télécharger « 20110803 tu enfanteras dans la douleur.pdf »

     


     

    Eté 2009.  Le soleil nous gratifie de sa présence.  Les températures sont généreuses.  Passé le choc du triple test, ma grossesse se déroule à merveille.  Lorsque j’apprends qu’une collègue a travaillé jusqu’à une semaine avant son terme prévu et que c’est le lendemain de son dernier jour que son bébé a décidé de pointer son bout du nez, les neurones s’agitent en moi.  Je suis imprégnée des lectures d’Isabelle Brabant, Vivre sa grossesse et son accouchement (un incontournable pour sortir des Pernoud, Ruffo et autres), de Trois fées pour un plaidoyer ainsi que des magnifiques témoignages de naissance parues dans Intimes naissances.  Choisir d’accoucher à la maison (sous la dir. de Juliette et Cécile Collonge).  Je prends donc la décision d’arrêter bien avant le congé de maternité prénatal obligatoire (une semaine avant terme).

    Me voilà en congé dès le 10 août.  Je profite calmement du quotidien qui se présente.  J’ai une peur bleue de la douleur de l’accouchement et ne manque pas de relever le paradoxe entre, d’une part, cette peur qui m’effraie au point de repousser mentalement le moment d’accoucher et, d’autre part, ma détermination pour un accouchement en maison de naissance, donc, sans péridurale. 

    Au fil des journées, ma sérénité est perturbée.  C’est que, par choix, nous n’avons pas donné d’indication sur la date médicale du terme.  Or après une ou deux semaines de repos, mes rencontres sont ponctuées d’entrée de jeu par la question qui (me) tue : alors, pas encore accouché ?

    Rien n’y fait.  Ces questions ne changent en rien le fait que mon ventre demeure rond. 

    Après un certain temps, l’énervement est de mise. J’en viens à refuser tout contact avec l’extérieur, tellement je me sens harcelée de ne pas encore avoir accouché.  C’est une période très dure.  Si pendant les deux semaines qui dépassent le terme, je conserve toute ma confiance et ma sérénité par rapport à moi-même, à ma grossesse et au petit que j’abrite, à mon homme, à mes sages-femmes, Aline et Marloes, j’évite le plus possible les autres qui me pressent.  Je multiplie les parties de scrabble, je joue contre moi-même.  J’ai lu dans un livre (Isabelle Brabant ou naissance intime) qu’une femme avait effectué son travail en jouant calmement au scrabble.  J’aime beaucoup cette image.

    Toutefois, la plupart de ma famille s’inquiète. N’ayant pas donné d’indication sur le terme et refusant toute communication à ce niveau, je suis soupçonnée de refuser le médical au point de mettre ma vie et celle de mon enfant en danger.  Comme écrit dans mon article sur le choix on-ne-peut-plus conscient de l’accouchement en maison de naissance, mes parents me croient embrigadée dans une secte.

    Or, si on peut s’attendre à ce qu’une donnée biologique, comme le délai de gestation d’une femme, soit universelle, une simple comparaison entre les « normes » belge et française étonne.  En effet, en Belgique, on situe le terme à 40 semaines d’aménorrhée (SA), là où en France, il est poussé à 41 semaines[2]. On considère qu’avant 42 SA, il n’est nulle raison de s’exciter.  Or, après le 15 septembre, j’atteins ce stade fatidique.

    J’entretiens des contacts quotidiens avec Aline.  On est lundi.  Elle m’indique qu’elle va réserver une salle à l’hôpital pour mon accouchement vendredi.  Elle signale qu’avec un peu de chance, la clinique n’aura pas de disponibilité avant lundi, ce qui me laisserait deux jours supplémentaires pour éviter tant les couloirs d’une clinique que le déclenchement d’un enfantement que je désire sans artifice.

    J’avale de l’huile de lin, j’ai droit à mon premier toucher vaginal (TV) depuis le début de ma grossesse.  Aline procède à  un décollement des membranes du placenta, histoire de signifier à mon petit qu’il est temps de sortir de son antre.  Elle procède également à des frictions d’huile essentielle de sauge.  Et je suis invitée à me mouvoir, monter, descendre des marches, marcher et marcher…

    C’est ce que nous faisons, mon homme et moi.  Je le prie de ne pas se rendre au travail et de rester auprès de moi  Mon moral décline sérieusement lorsque la 42ème SA est atteinte.  Je ne dors plus bien.  D’ailleurs, lui non plus.  Nous savons que notre vie se trouvera bouleversée sous peu, mais nous ignorons quand.  L’attente est longue.

    En ce jour où Aline m’annonce son intention de réserver la salle d’accouchement, j’ai une conversation avec la tante de mon chéri, médecin généraliste, laquelle nous a énormément soutenus pendant ma grossesse, notamment suite à l’épreuve du triple test.  Elle se dit inquiète.  Elle aussi.

    Cette conversation me touche énormément.  La nuit même, je me réfugie dans la salle-de-bain pour offrir mes larmes à la lune.  Des larmes de colère, d’impuissance et aussi de peur.  Je dialogue avec mon enfant.  Je le sais particulièrement à l’écoute.  C’est que, dès le début de ma grossesse, je l’ai prié de rester le plus longtemps possible dans sa bulle, afin de soigner les détails de son être.  Maintenant que nous sommes à la limite du « plus longtemps possible », je l’invite à nous rencontrer.  Je sais que je suis intiment influencée par la peur de le voir sortir de moi, car, avec mon accouchement, je serai fixée sur son nombre de chromosomes (voy. l’épreuve du triple test).  Je me sens nulle car ce que le déclenchement de sa naissance induit chez moi est le sentiment d’être incapable d’accoucher sans assistance médicale sans l’assistance de l’arsenal médical d’un médecin qui, à mes yeux, est présumé se croire tout-puissant (vu mon expérience du triple-test, mon image des médecins est pour le moins écornée).  Et si tous ceux qui me « harcèlent » avaient raison ?  Et si je n’étais pas capable d’accoucher sans les médecins ?

    Bref, un torrent de larmes coule dans la nuit de mardi à mercredi.  Ce monologue et ce tête-à-ventre sont déterminants.  Des contractions se font plus présentes dès le lendemain.  Elles ne présentent pas les signes d’une accélération du travail mais elles annoncent que cela bouge, à l’intérieur de mon corps.  La journée est consacrée à déambuler, essentiellement pour atténuer les effets de la douleur, aussi pour faire quelque chose d’autre que de tourner en rond à la maison.  Nous arpentons le parc du Cinquantenaire,la Rue des Tongres, les rues avoisinant notre appartement.  Et, il n’y a pas photo, le mouvement réduit sensiblement le mal que je peux ressentir à chaque contraction.

    Vient quand même le moment où nous avons envie de rentrer.  Je décide de visionner Princesse Mononoké.  Ce n’est pas mon favori de Myazaki.  Je préfère de loin Mon voisin Totoro, mais je viens de le (re)regarder quelques temps avant.

    A peine le dessin animé commencé, voici que mes contractions se font pressantes.  Je calcule (pour autant que mes capacités mathématiques me l’autorisent) et constate que celles-ci sont rapprochées.  J’hésite à réveiller mon homme qui sommeille, lui dont les nuits sont perturbées depuis quelques jours.  Au bout d’un moment – il est plus ou moins seize heures-, je me décide à lui suggérer que la fin approche, ou plutôt qu’une nouvelle aventure commence.  Nous appelons Aline qui nous demande si nous préférons continuer le travail ici ou investir la chambre à la maison de naissance.  J’opte pour cette dernière solution. 

    Nous voici en route.  C’est l’heure de pointe.  Quelle malchance !  Il nous faut plus d’une demie-heure pour relier un chemin qui, en d’autres circonstances, se parcoure en quinze minutes.  J’ai le temps de vivre trois vagues dans la voiture.  Si je crie lors de la première, je décide de laisser venir les autres sans nous imposer mes cris.

    L’accueil d’Aline à la maison de naissance me marquera :  « Bonjour Aline. Cela fait mal ».  « Oui, Den, cela fait mal ».  Enfin, c’était un échange de cette trempe.

    Quelle douleur assourdissante !  J’atterris rapidement dans la baignoire.  Je suis très concentrée, déjà dans ma bulle.  Quelqu’un, Aline, mon homme, moi ?, observe, après bien dix minutes, qu’il serait opportun d’enlever la dernière chose qui orne mon anatomie : ma montre.  Aucun des deux autres ne sait comment s’y prendre.  Entre deux contractions, je retire donc ce bijou qui prend l’eau.   Je suis contrariée de cette sortie de ma bulle.

    A mon chéri, Aline demande s’il a mangé.  Devant sa réponse négative, Aline est sans appel : « S., va manger ».  Voici un conseil que mon amoureux souhaite prodiguer à tout père qui participe à la naissance de son enfant : remplir son estomac.

    Je serre les dents à chaque contraction, j’imagine la vague qui arrive et je peste contre cette image de vague (sans doute lue chez Brabant) qui me parait à mille lieues de la douleur que je ressens.  « Un peu de douceur pour ton bébé, Den ».  De la douceur pour mon petit, je lui en foutrais, de la douceur.  Il me fait MAL, ce petit.  Je veux que cela s’arrête.  Aline se veut rassurante « tu fais cela très bien ».   Ouf, au moins, c’est déjà ça de bien fait.  Aline souhaite procéder à un TV. Je m’y oppose.  La douleur est trop forte, je ne vois pas comment envisager une intrusion dans mon corps.  Je désire abandonner la baignoire.  Je mesure combien la douleur ressentie dans le bain s’apparente à une simple tapette comparée à ce qui m’anime à la sortie de l’eau. 

    Sur le lit, je claque des mains sur ma cuisse chaque fois qu’une contraction s’annonce, intimant à Aline de me masser les pieds.  Ces massages simultanés à mes contractions atténuent le mal qui m’habite, qui envahit tout mon corps. Je me concentre sur le ressenti du massage, ce qui me détourne de la tempête qui envahit mon être.  Au bout d’un temps, je m’endors.  Là, sur le lit, sans crier gare, sans rien demander.  Mon homme en est surpris (il m’avouera, quelques jours après, en avoir été inquiet). 

    Marloes arrive.  Il est peu avant minuit.  Aline la rejoint pour lui expliquer la situation.  Alors que je suis seule avec mon chéri, je me réveille avec l’irrépressible besoin de pousser.  J’ai beau avoir lu que le réflexe de pousser ressemble à l’envie de d’aller à la selle, j’ai la tête dans le gaz et demande à mon chéri de m’accompagner là où, en principe, même le roi va seul.

    A son retour, Aline demande depuis combien de temps, je ressens cette envie.   Depuis combien de temps ?  Aucune idée.  Ici, le temps n’existe plus. Seule la douleur hante mon corps et ma tête. 

    Je change de nouveau de pièce pour rejoindre le pied du lit.  Et là, accroupie, je prends appui sur les genoux de mon héros qui doit supporter et mon poids,  mes cris dans ses oreilles et mes ongles dans sa main que je malaxe à chaque effort.  Le doppler vérifie très très fréquemment le cœur de mon bébé.  J’ai l’impression que ces vérifications incessantes sont signes d’une inquiétude.  Aline m’expliquera plus tard qu’il n’en était rien.  Qu’elles sont courantes lors de tout accouchement.    Certes, je sens que la situation glisse.  Aline me signale que cela fait plus deux heures que je pousse.  « Seulement ».  Ce « seulement » signifie : « quoi, seulement.  J’ai l’impression que cela fait une éternité que je suis dans cette situation ».  « Il y a quelque chose de bloqué entre mes jambes, Aline ».  « Ce quelque chose, c’est ton bébé, Den ».  Pfff.  C’est bien ce que je dis.  Qu’il sorte, celui-là.

    La fatigue est prégnante.  La chambre respire la tension.  C’est que le moment de la poussée dure.  S’éternise même.  Or, la tête de mon bébé butte.  Elle est bloquée et refuse d’avancer au-delà du pubis.  Marloes, Aline, les deux ?, suggère(nt) de changer de position.  La position gynécologique pourrait aider dans le cas présent.  Je ne veux pas bouger.  Mais me laisse convaincre.  Aline me persuade aussi qu’il pourrait être opportun de rompre la poche des eaux.  Cela pourrait m’aider, accélérer la venue de mon petit.  C’est ainsi que, sans que je ne ressente rien, Aline rompt la poche des eaux.  J’apprendrai plus tard la présence de méconium.  Heureusement, sur le moment, je ne me rends compte de rien.  Cela aurait été complètement inutile de me donner cette information qui n’aurait pas manqué de me faire paniquer.

    Après bien deux heures et demie de poussée, je suis maintenant suspendue à l’espalier, suivant ainsi la suggestion de mon super héros.  Aline m’invite à envisager un transfert à l’hôpital.  Je ne veux pas.  Mon chéri me demande de le regarder dans les yeux.  Il m’explique qu’il convient maintenant de rassembler mes dernières forces et de les mettre à contribution de manière efficace.  Aline insiste aussi. 

    C’est que Bébé ne bouge pas d’un iota.  Or, le temps avance.  Je suis de plus en plus épuisée, mes poussées manquent d’efficacité.  Bref, peut-être qu’il suffira d’une petite aide, comme les ventouses, pour venir à bout de cet accouchement.  Je commence à paniquer.  Dans quoi me suis-je embarquée ?  Quel risque démesuré ai-je pris ?  J’accepte contre mon gré l’idée de me rendre à la clinique.  Mais lorsque je prends conscience de ce que cela implique concrètement, autrement dit, il s’agirait de me rhabiller, de marcher jusqu’à la voiture garée juste devant la maison, de m’allonger dans l’auto, de sortir de celle-ci, d’entrer dans une maternité, de voir des visages et lieux inconnus, je pousse une fois de toutes mes forces, la poussée du désespoir, suivie d’une plus petite poussée.  Deux poussées qui délivreront mon bébé de mon corps.  J’entends un « poc ».  « Aline, il y a quelque chose, là.  Y a quelque chose ».  « Mais, Den, c’est ton bébé ».   Mon chéri pleure d’émotions.  D’un coup, ce petit est arrivé ; son père en est tout bouleversé.

    Voilà, c’est ainsi, après trois heures de poussée, mon enfant a quitté son premier giron pour rejoindre mes bras. 

    Il est tout petit, ne bouge pas.  Tout de suite, mon bébé est repris par Aline.  Marloes s’en occupe.  Il est bleu.  Il ne respire pas.  Vite, il faut lui aspirer le méconium.  J’apprendrai plus tard comme mon bébé a bien fait les choses en ne respirant pas.  S’il l’avait fait, il aurait sans doute aspiré du méconium, ce qui aurait engendré des complications sévères.  Marloes appelle Aline à l’aide. 

    J’ai peur.  Mon chéri a peur.  A deux pas du lit où s’activent Aline et Marloes, il est près de moi, ses mains recueillent le sang qui s’écoule de moi.  Il veut en déterminer la quantité.  J’en perds beaucoup.  On craint une hémorragie.  Ma mère a eu une hémorragie.  J’ai peur de mourir.  J’ai peur pour mon bébé.  Je veux me rhabiller.  Je veux aller à l’hôpital. 

    Cette scène ne dure que quelques secondes mais qu’elles me paraissent longues !  Aline, en deux trois mouvements, permet à notre enfant de respirer.   Mon chéri a retiré son T-shirt maculé de sang pour déposer notre bébé sur son torse (peau à peau) tandis que les deux sages-femmes s’affairent autour de moi, à vérifier la nature de cette mare de sang qui s’écoule de mon corps.  Rien de grave, en définitive.  Plus de peur que de mal. 

    Je n’en reviens pas.  Je suis comme hors du réel.  Ce petit bout, c’est celui qui était dans mon ventre ?  Mes premiers mots s’adressent aux deux sages-femmes : « il est trisomique ? ».  Elles répondent toutes les deux parla négative.  J’entends Marloes  : « apparemment, non, il n’en a pas l’air, en tout cas ».  « Ce n’est pas grave » est la phrase que je murmure à mon enfant à cette nouvelle qui me soulage pourtant.

    On me suggère de m’installer sur la chaise pour allaiter mon nouveau-né.  En voulant me lever, je perds conscience.  Il paraît que cela n’a duré que quelques secondes.  Mais à mon retour, j’ai l’impression d’être partie longtemps. 

    La suite sera plus classique. Mise au lit, mise au sein, etc.

    Ceci dit, la fatigue, le stress, l’émotion, les relations conflictuelles qui ont suivi l’accouchement sont des ingrédients explosifs qui ont miné les premiers jours avec notre enfant.  Le début de l’allaitement fut compliqué.  Qui l’imaginerait quand on voit mon fils me réclamer la tétée à son réveil ?

    Près de deux ans plus tard, la description de ces jours ne m’inspire plus du tout la même émotion que celle qui m’animait il y a encore quelques mois.

    Je ne regrette pas cet accouchement.  Je sais qu’à l’hôpital, on ne m’aurait pas laissée aller jusqu’au bout.  On m’aurait ouvert le ventre, comme on a ouvert celui de ma maman pour me séparer d’elle.

    Le long du travail, je n’ai eu aucune pensée pour mon enfant, tant j’étais accaparée par ma propre douleur.  Quel soulagement que de savoir qu’Aline n’a jamais perdu la foi que ce bébé arriverait bien au monde ; qu’elle était restée connectée à lui.  Je lui en suis reconnaissante d’avoir veillé sur lui, le temps pour moi de m’extraire du rôle de maman bienveillante pour celui de la femme qui accouche sans égard pour autrui excepté elle-même. 

    Mon seul regret est de m’être soumise au triple test.  Car il est certain que la crainte d’un enfant trisomique a hanté la fin de ma grossesse et mon accouchement au point de le retarder le plus possible, et ce, jusqu’au dernier instant.  Ce n’est qu’au moment de me visualiser en route vers l’hôpital que j’ai lâché prise, que j’ai lâché « le morceau ».  Par conséquent, que mon enfant est né.  Aujourd’hui, ce dernier partage autour de lui sa joie de vivre avec cette spontanéité qui caractérise tant les enfants.

     

     

    [2011-08-06] Tu enfanteras dans la douleur
    Pesée de notre bébé.  Une des rares photos à la "maison de naissance"
    (plutôt, le domicile de R., sage-femme, qui mettait à disposition son domicile pour les naissances)

     licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 Belgique

     

     


    [1] Ong Thong Hoeung, J’ai cru aux Khmers rouges, Paris, Buchet/Chastel, 2003, pp. 171-190.  En khmer, on énonce d’abord le nom de famille, ensuite le prénom. De sorte que s’il fallait l’appeler à l’occidental, il y aurait lieu de dire : Thong Hoeung Ong.  Voy. son blog : http://ongthonghoeung.over-blog.com/

    [2] Voy. la fiche consacrée au dépassement de terme par le site AlterNatives.  Voy. aussi R. Maillet, « Dépassement de terme : pour l’expectative armée »,  J.T.A., 2001, disponible ici.


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  • Nous venons de passer une après-midi super agréable avec mon beau-père.  Je le sais réticent à l'allaitement long.  Je viens de lui écrire ce que je pensais de sa réticence.  En effectuant quelques recherches, je suis tombée sur plusieurs documents.  Je partage ici quelques-unes de mes trouvailles.

    La première est une thèse de doctorat en médecine:  Allaitement maternel et médecine générale

    La deuxième est une autre thèse de doctorat en médecine dont j'ignore le titre (Universtié de Rennes).

    La troisièpme concerne les croyances sur l'allaitement.  Je ne l'ai pas lue, mais vaguement parcourue.  Je ne sais pas ce que cela vaut.  Je vous laisse donc apprécier.

     


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  • Une discussion avec E., la gardienne de mon fils, m'a appris le mois dernier qu'une toute jeune fille souhaitait ouvrir une crèche ONE près de chez elle, à la chaussée de Tervueren.  La nouvelle crèche reprendrait le local des Minimoys.  J'avais visité les Minimoys peu avant notre déménagement dans ce coin-ci de Bruxelles.  Je n'avais pas été convaincue.   

    Ceci dit, E. m'avait dit que cette jeune femme était intéressée par les couches lavables et le bio.  Je souhaitais la rencontrer.  J'avais demandé à E. de me communiquer les coordonnées de la jeune femme.  Dans l'intervalle de temps, cette dernière a inséré une post annonçant l'ouverture de sa crèche en automne prochain sur un des forums que je fréquente de temps en temps.

    J'ai ainsi appris que la crèche s'appellera Mélimômes, sans doute, un clin d'oeil à la jeune femme qui arbore le doux prénom "Mélissa".

    Je l'ai rencontrée pendant une heure trente mardi 2 août.  J'ai vu le local.  J'ai surtout discuté avec elle.  je la sais disponible suffisamment pour rencontrer les parents qui le souhaitent, donc, n'hésitez pas à la contacter si vous le souhaitez.  Par la contacter, c'est ici.

    Elle souhaite approvisionner sa crèche de produits bio; les légumes proviendraient directement de la ferme, le reste de bi*pl**et.  Elle a entamé une réflexion sur les produits ménagers, est favorable aux couches lavables.  Bref, pas mal de points positifs. 

    En revanche, qui dit ONE dit batterie de vaccins. 

    Enfin, on a surtout discuteé des côtés pratiques (local, nourriture), et malheureusement, très peu du projet de crèche (projet pédagogique). Je n'ai pas lu ce qu'elle a mis sur internet car elle m'en a parlé.

    A suivre donc...


    [maj 06/09/2011]  C'est une maman passiflorienne qui me l'a appris l'autre jour.  Le temps plein chez Mélimômes est de 750 euros *! J'ai ouvert les yeux grand comme ça

    Et attention, cela ne signifie pas que la journée coûte 150 euros.  Autrement dit, un mi-temps coûtera plus cher que 375 euros, trois jours semaine reviendra à plus de 450 euros... re-

    *lu sur le site à la page ROI, point 5, a):

    a)   Contribution financière des parents:

     Pour un temps plein => 750 euros par mois  (Par jour ou par jour supplémentaire en cas de dépannage=> 50 euros) 


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  • Marloes Sijbenga
    Rue Peter Benoit 44/3
    1040 Etterbeek
    0498/807.896
    msijbenga@gmail.com

    • Accouchement à domicile
    • Accouchement dans l'eau
    • Accouchement en maison de naissance
    • Allaitement / alimentation des nouveaux-nés
    • Consultations postnatales
    • Consultations prénatales
    • Deuil périnatal, césarienne et prématurité (aide)
    • Nutrition de la femme enceinte /allaitante
    • Préparation globale à la naissance
    • Soins à domicile après la naissance
    • Soutien à la parentalité
    • Soutien lors d'une grossesse geméllaire ou plus
    • Suivi du travail à domicile

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  • Seigneur!  J'en venais à me demander si je ne l'avais pas rêvée, voire fantasmée, cette  nana, prof. de droit, aux préoccupations proches des miennes (mais à propos de quel aspect du maternage ?).

    J'avais beau encoder sur les moteurs de recherche « professeur en droit », « maternage », et autres verba (verba = verbo au pluriel) comme « juriste », impossible de remettre le clic dessus.  Ce matin, de fil en aiguille, à partir d’une rapide recherche sur l’accouchement à domicile*, je l’ai retrouvée !

    Voilà.  Elle s'appelle Martine HERZOG-EVANS.  Elle est professeure de droit à l'Université de Reims, accessoirement oserais-je écrire ?  Car à titre principal, du moins, tout aussi principal, elle est mère de 5 enfants (alors, là, chapeau bas !).

    Auteure de Allaitement maternel et droit, elle a créé un  blog qui « a pour objet d'apporter des informations quant à l'actualité des aspects juridiques de l'allaitement maternel. Il vient en complément de l'ouvrage "Allaitement maternel et droit" [qu’elle a] publié en 2007 aux Editions l'Harmattan ». 

    Une visite sur son site professionnel vaut aussi le détour  http://herzog-evans.com

    J’admire.  Afficher ses convictions et mettre ses compétences au service des questions de maternage telles que l’allaitement…Vraiment, j’admire ! 

     


    *   Martine Herzog-Evans : « Le droit d’accoucher à domicile, élément de la vie privée au sens de l’article 8 de la Convention EDH », commentaire de l’arrêt CEDH, Ternovszky c. Hongrie, 14 décembre 2010, req. n° 67545/09, in : AJ Famille, février 2011, p. 104.   Je ne l’ai pas encore lu.  Il faut d’abord que je le trouve en bibliothèque, cet article.

     



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  • Accouchement à domicile :  l'Etat doit adopter un cadre légal et institutionnel le rendant possible

     par Nicolas Hervieu

    Une femme enceinte a souhaité accoucher à son domicile. Toutefois, en Hongrie, aucune législation spécifique et en vigueur au moment des faits n'organise cette possibilité. Surtout, des sanctions sont prévues par un règlement (« Government Decree ») contre les professionnels de santé qui prêteraient leur assistance à un accouchement dans ces conditions.

    Saisie de cette intéressante affaire, la Cour européenne des droits de l'homme condamne la Hongrie pour violation du droit au respect de la vie privée (Art. 8). Cette solution, acquise à une majorité de six juges contre un, recèle de nombreux apports. Mais elle n'épuise pas toutes les questions entrevues lors de l'examen des trois points successivement tranchés par la juridiction strasbourgeoise.

    Premièrement, la qualité de "victime" au sens de l'article 34 (requête individuelle) est rapidement reconnue à la requérante car, même si aucune mesure particulière ne fut adoptée à son encontre, "elle était enceinte au moment de l'introduction de la requête et souhaitait accoucher à domicile" (§ 21). Ainsi, elle pouvait se plaindre de l'existence même de la législation (au sens large) litigieuse. La Cour n'a donc pas été sensible au risque d'une conception trop large de la notion de "victime" pointé par le gouvernement défendeur qui voyait dans la démarche de la requérante une "actio popularis" (v. également l'opinion dissidente du juge Popović ; sur la qualité de "victime", v. not. Cour EDH, 2e Sect. 27 juillet 2010, Aksu c. Turquie, Req. n° 4149/04 et 41029/04 - ADL du 28 juillet 2010 ;  Cour EDH, Dec. 3e Sect. 14 septembre 2010, Alois Farcaş c. Roumanie, Req. n° 32596/04 - ADL du 4 octobre 2010 (2). Voir catégorie "article 34").

    Deuxièmement, afin d'admettre l'existence d'une ingérence au sein du droit garanti à l'article 8, la Cour poursuit sa démarche d'enrichissement du concept de "vie privée". Toujours sous les auspices de "la notion d'autonomie personnelle" (Cour EDH, G.C. 29 avril 2002, Pretty c. Royaume-Uni, Req. n°2346/02 , § 61) et après avoir rappelé que relevaient de ce droit au respect de la vie privée les "décisions de devenir ou de ne pas devenir parent" (Cour EDH, G.C. 10 avril 2007, Evans c. Royaume-Uni, Req. n° 6339/05, § 71), la Cour affirme désormais que ce "droit relatif à la décision de devenir parent inclut le droit de choisir les circonstances dans lesquelles on devient parent" et que "les circonstances de l'accouchement constituent incontestablement l'une des fractions de la vie privée" (« the right concerning the decision to become a parent includes the right of choosing the circumstances of becoming a parent. [...]  the circumstances of giving birth incontestably form part of one's private life for the purposes of this provision » - § 22). En conséquence, et puisque "le choix d'accoucher à domicile implique normalement la participation de professionnels de santé", la législation litigieuse qui dissuade ces derniers de fournir leur assistance constitue une ingérence au sein du droit au respect de la vie privée (§ 22). Dans le second temps de son raisonnement, la Cour aborde un point central : le lien entre le droit de choisir d'accoucher à domicile  et l'assistance de professionnels de santé. Ceci apparaît également dans l'ultime étape du contrôle européen.

    Troisièmement, en effet, la Cour estime que l'ingérence ainsi identifiée ne répond pas aux exigences prévues au paragraphe second de l'article 8. Plus précisément, la violation est constatée dès le premier critère de conventionalité de l'ingérence - "prévue par la loi" (§ 23) - et ce, sans que ne soient abordés les deux autres critères - la légitimité du but poursuivi par l'ingérence et sa nécessité dans une société démocratique. Les juges strasbourgeois commencent par rappeler que "lorsque les choix relatifs à l'exercice d'un droit au respect de la vie privée s'effectuent dans un domaine règlementé par le droit, l'Etat doit fournir une protection juridique adéquate à ce droit en adoptant un cadre règlementaire, notamment en s'assurant que ladite législation est accessible et prévisible, permettant ainsi aux individus d'ajuster leur comportement en conséquence" (§ 24). Or, "dans le contexte de l'accouchement à domicile, considéré comme relevant d'un choix personnel de la mère, ceci implique que la mère ait droit à un environnement juridique et institutionnel qui favorise son choix, sauf si le respect d‘autres droits rend nécessaire une limitation de ce dernier" (§ 24 - « In the context of home birth, regarded as a matter of personal choice of the mother, this implies that the mother is entitled to a legal and institutional environment that enables her choice, except where other rights render necessary the restriction thereof. »). Dès lors, "le droit de choisir en matière d'accouchement inclut la certitude qu'un tel choix soit légal et qu'il n'emportera pas de sanctions, directes ou indirectes" (§ 24). Or, aux yeux de la Cour, le droit hongrois ne répond pas à ces exigences car il comporte des contradictions (une loi reconnaît le droit "du patient à l'autodétermination dans le contexte des traitements médicaux" alors que la réglementation litigieuse prévoit des sanctions de professionnels de santé au sujet des accouchements à domicile - § 26) et n'encadre pas "l'assistance des accouchements à domicile" (§ 26 - v. cependant une législation de 2009, non encore entrée en vigueur - § 10). "La question de l'assistance des professionnels de santé lors d'accouchement à domicile est [donc] entourée d'une incertitude juridique propice à l'arbitraire", situation qui affecte le libre choix des futures mères (§ 26). Partant, l'ingérence litigieuse n'est pas suffisamment prévisible au regard de "la loi" et la Hongrie a donc violé le droit au respect de la vie privée (§ 27).

    Le raisonnement mené ici par la Cour n'est pas sans susciter quelques questions. Tout d'abord, et comme évoqué plus haut, il semble qu'ait été déduit d'une liberté - celle d'accoucher à son domicile - une obligation étatique d'action - prévoir une législation suffisamment prévisible pour exercer cette liberté. Cette corrélation peut sembler, de prime abord, assez paradoxale. Mais elle est éclairée par l'opinion concurrente des juges Sajó et Tulkens. Par une analyse remarquable, ceux-ci soulignent qu'au regard du système social actuel et en particulier dans le contexte médical, même l'exercice d'une liberté et d'un choix personnel nécessite une action de l'Etat. En effet, ce droit au choix ne peut pas être effectif s'il est réalisé dans un environnement juridique source d'incertitude. Si l'on peut souscrire à cette analyse, riche de virtualités multiples, force est de constater qu'elle laisse en suspens une importante question. En effet, en demeurant sur le seul terrain de la prévisibilité de la loi, la Cour n'a pas pu indiquer clairement si la liberté d'accoucher à son domicile créait à la charge des Etats, en plus d'une obligation de réglementation juridique, une obligation positive de fournir l'assistance médicale nécessaire à un accouchement dans ces conditions. Le fait qu'il pèse sur les Etats parties une obligation de protection de la vie et de l'intégrité physique (Art. 2 et 3 - v. par exemple : Cour EDH, 2e Sect. 14 septembre 2010, Dink c. Turquie, Req. n° 2668/07 - ADL du 19 septembre 2010 et catégorie "obligation positive") plaide en faveur de cette position. Mais si tous les ferments d'une telle idée sont présents dans l'arrêt d'espèce, la Cour semble s'en garder et même les juges Sajó et Tulkens refusent d'y voir "une libéralisation de l'accouchement à domicile" en tant que tel. Outre bien sûr la charge financière que devraient alors supporter les Etats, cette réticence est sans doute liée à une donnée dont la Cour affirme être consciente : "est débattue dans le milieu médical [la question de savoir] si, d'un point de vue statistique, l'accouchement à domicile comporte des risques significativement plus élevés que la naissance à l'hôpital" (§ 24 - v. le guide pratique de l'Organisation Mondiale de la Santé - point 2.4 cité § 11). En conséquence, et comme tendent à le suggérer les juges Sajó et Tulkens, "la charge née du droit de la mère de choisir [d'accoucher à domicile]" doit être limitée et contrebalancée par l'état des "connaissances médicales, la santé de la mère et de son enfant [et] la structure des services de santé publique".

     

    Ternovszky c. Hongrie (Cour EDH, 2e Sect. 14 décembre 2010, Req. n° 67545/09) - En anglais uniquement

     

    Actualités droits-libertés du 14 décembre 2010 par Nicolas HERVIEU

    Les lettres d’actualité droits-libertés du CREDOF sont protégées par la licence Creative Common


     Voy. aussi Martine Herzog-Evans : « Le droit d’accoucher à domicile, élément de la vie privée au sens de l’article 8 de la Convention EDH », commentaire de l’arrêt CEDH, Ternovszky c. Hongrie, 14 décembre 2010, req. n° 67545/09, in : AJ Famille, février 2011, p. 104.
     


     

     

     

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