• Cela faisait des mois et des mois que les faces de la boîte étaient finies.  Il "suffisait" de les assembler.  C'est chose faite depuis 2 jours.  Ceci est une commande pour une amie, sur la même idée que les premières boîtes que j'avais créées pour la fête de Noël à Tervueren.disais tout le temps, le vélo, c'est casse-pied; et maintenant que je sais rouler, je veux rouler tout le temps!".  Je vous laisse deviner le fil conducteur.


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  •  24 juin

    Tao écrit quand cela lui chante. Parmi les sons "inhabituels", il connaît le "ou".


    Hier, je l'entends, concentré à son pupitre, répéter inlassablement "ratatouille", avec un crayon dans sa main.  Il en est à RATAT, et essaie le "ouille". Il ne cesse de répéter "ouille".

    coup, comme une mère qui ne réfléchit pas (alors que j'avais réfléchi, mais après coup, je me demande encore POURQUOI je suis intervenue), je lui ai dit: "Chéri, tu sais, le "ouille", de Ratatouille, c'est un peu compliqué. Par contre, "Rata", c'est..."


    Coupure et riposte immédiate d'un petit garçon vexé: "Je ne veux pas écrire "Ratatouille" mais "ratatrou"".


    Fin de l'histoire: fiston a écrit: "RATATROU" (il maîtrise les lettres capitales pas les cursives).

    Bien fait pour moi!  Quand est-ce que je comprendrai à ficher la paix à mon fils quand il est occupé et qu'il ne me demande rien ?

    ***

     

    7 juillet 2015

    Fiston est à Andenne où est passé le Tour de France.

    Ce matin, il m'appelle: "maman, tu dois demander à papa d'écrire sur internet "chute tour de France", tu vas voir, c'était une chute terrible! Terrible! Vraiment terrible!"

    Comme si, moi, je ne pouvais pas écrire moi-même cela sur internet winktongue

    Cela m'apprendra à souvent lui répondre: "on va demander à papa".

    ***

     

    7 juillet 2015

    Fiston est à Andenne où est passé le Tour de France.

    Ce matin, il m'appelle: "maman, tu dois demander à papa d'écrire sur internet "chute tour de France", tu vas voir, c'était une chute terrible! Terrible! Vraiment terrible!"

    Comme si, moi, je ne pouvais pas écrire moi-même cela sur internet winktongue

    Cela m'apprendra à souvent lui répondre: "on va demander à papa".

    ***

    Le 17 juillet marque le début à 2 roues de mon fils. 

    Il avait déjà tenté sur un vieux vélo chez mes parents.  Sous prétexte qu'il avançait un tour de vélo sans petites roues, il a jugé qu'il savait rouler à vélo.  Le dimanche qui suit, soit 2 jours après, nous nous rendons au marché.  Nous décidons qu'il est temps d'enlever les petites roues au vélo de Fiston.  Il croit savoir rouler...C'est plutôt raté.  Sur la piste cyclable boulevard du Souverain, il ne cesse de répéter: "c'est casse-pied, le vélo". Il pleure de rage de ne pas y arriver.  Nous formons deux équipes.  Les filles vont acheter les fruits au marché, la maman sur son vélo électrique et la fille sur sa draisienne, tandis que les garçons s'occupent de leur côté.

    Quand je reviens vers 15h, après avoir laissé les hommes 4 heures, mon fils m'annonce fièrement qu'il sait rouler!  Je ne le crois pas vraiment.  N'avait-il pas déjà prétendu précédemment savoir rouler à vélo?  Je cherche confirmation auprès de son père.  Ce dernier avalise l'info.  Je peine toutefois à y croire tant que je ne l'aurai pas vu de mes propres yeux.  Peu après le repas frugal, nous sortons 5 minutes, Fiston et moi, pour une petite démonstration avant la sieste.  A la vue de mon fils sur 2 roues, je laisse éclater ma joie!

    J'apprends et crois enfin quand mon homme et mon fils me racontent le cours des événements. Peu de temps après notre départ, Petit Prince a commencé en étant tenu une fois, 2 fois. Puis, rapidement, sur sa propre demande insistante, nous évitions de tenir la selle ou le vélo. Et une fois, ainsi, par hasard, il s'est lancé et a continué, très loin, sur la piste. Il m'a expliqué qu'il ne voyait plus rien, tellement il avait pleuré.  Son papa et moi lui avons expliqué que c'était des larmes de joie.  Mon garçon était fier!  Mais fier comme un paon.  Il a gonflé son estime en lui pour les mois à venir.

    Et pour nous, quel plaisir!  J'ai ressenti beaucoup d'émotions à le voir rouler ainsi à deux roues (du même ordre que quand j'avais découvert qu'il avait capté les rudiments de la lecture).  Nous savions qu'il n'était pas loin.  L'an dernier, en draisienne, il maîtrisait parfaitement l'équilibre.  Mais on n'avait complètement laissé les 2 roues (draisienne ou vélo) une année durant.  On a été acheté dare-dare un vélo à Pâques me semble-t-il, pour le stage psychomotricité/multi-sport à l'Autre Ecole.  Nous avons très mal choisi le vélo. Il avait des petites roues sur le côté; ce n'est donc que maintenant que nous nous sommes rendu-es compte qu'il ne disposait pas de pied pour tenir en équilibre debout seul.  Le phare a cassé dès le 1er jour où il a roulé.  Il n'y a pas de porte-bagage pour les fontes.  Bref, nous avions veillé exclusivement à la taille et au style du vélo pour qu'il plaise à Fiston. 

    Ma fille, quant à elle, ne voulait pas de nouvelle draisienne.  Celle dont elle avait hérité de son frère avait le pneu avant crevé depuis 2 ans.  Pourtant, elle n'en démordait pas, elle persistait avec celle-là.  A son anniversaire, toutefois, elle a roulé sur la draisienne de son pote Kaïs (j'avais recommandé la version métallique; après avoir eu la version en bois, ma conclusion était que la version métallique disposant d'une plate-forme pour déposer les pieds étaient plus appropriées; bien que ma fille range ses pieds le long des roues, soit dit en passant).  Et elle a adoré.  Ma belle-mère a cru qu'elle était malheureuse et lui a donc choisi une draisienne.  Personnellement, si elle nous avait demandé notre avis, nous aurions penché pour une vélo à pédale, car nous la savons prête.

    Ce jour-là, lors de notre promenade digestive du soir, nous avons croisé un papa qui apprenait à rouler à 2 roues à son grand fils (voir photo ci-après).  Je l'entendais répéter inlassablement: "doucement".  Je n'avais qu'une envie: lui dire"au contraire, vite, plus vite!".  Le matin-même, avant de quitter les garçons pour le marché je n'avais eu de cesse d'expliquer à Fiston que, si la vitesse pouvait l'effrayer, elle était pourtant nécessaire pour tenir en équilibre, et que tout le défi était d'accepter d'aller vite, même si cela pouvait lui faire peur, car c'était justement le fait qu'il aille vite qui lui permettrait de tenir en équilibre sur le vélo.  Sur la photo, on voit le père qui tient le vélo de son fils.  Je pensais à mon petit chéri qui refusait, au contraire, qu'on lui tienne le vélo, lui qui pleurait de rage et répétait alors à l'envi: "le vélo, c'est casse-pied".  D'ailleurs, après avoir su rouler, il racontait que : "c'est drôle, ce matin, je ne savais pas rouler, je disais tout le temps, le vélo, c'est casse-pied; et maintenant que je sais rouler, je veux rouler tout le temps!".

     

    Depuis, il s'est rendu une fois chez mes parents via l'allée verte.  Et déjà quelques fois sur la piste cyclable menant à la Place Wiener, et une fois au magasin japonais près de la place Keym.  Il est fier car il sera sans doute dans le groupe"grenouille" au stage de multi-sports (rejoignant ainsi son grand ami Félix) alors que jusqu'à présent, il préférait rester avec sa petite sœur dans le groupe "têtard". 

     

     


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  • Début avril

    Après la surdité psychologique, voici la dyscalculie émotionnelle de ma fille.

    Elle sait compter jusque 5 depuis belles lurettes, au-delà, elle connaît peut-être les chiffres mais je ne suis pas sûre qu'elle comprenne, quoique l'autre jour, elle m'a corrigée lorsque je comptais que nous étions 5 (T., A., Adélia et Félix et moi dans la pièce) en me précisant : "6, avec papa" (qui, lui, était dans le jardin). Bref, je crois qu'elle capte les chiffres,  tout cas jusque 5, voire 6.

    Ceci a son importance pour la suite.

    A table, il y a 2 jours, ma princesse demande des noix de cajou (qu'elle adore).
    moi: Tu en veux combien?
    elle: 5.
    Je lui en mets 5 devant elle.
    Elle: non! Il y en a 4.
    Moi: 4? Comment ça, 4? Compte-les.
    Elle: 1, 2, 3, 4, 4.
    Moi, pliée de rire avec mon homme, à table avec nous: bon, recommence un peu à compter, là.
    Elle, on ne peut plus sérieuse: 1, 2, 3, 4, 4.
    Moi, morte de rire devant son ton très sérieux: enfin, A. Tu rigoles ou quoi? Recompte.
    Elle: 1, 2, 3, 4, 4
    ...
    Je ne sais pas quoi faire devant cette mauvaise foi. Le temps que je m'interroge et que je me concerte avec mon mari et mon fils aussi à table avec nous, elle en réclame 9 en fait.

    ***

    Au mois de mai, lors de la brocante annuelle dans le quartier de K.,  ma fille et son ami prennent leurs aises sur des chaises de brocanteurs.  L'un d'eux, très affable et très gentil, épluche une pomme en laissant les épluchures choir sur le sol.  Sur ce, ma fille, manifestement scandalisée, s'exclame:

    "NON! Tu ne peux pas faire ça!"

    Moi, plus loin, je réprime un fou rire!

    ***

    Ma fille qui ne veut pas dormir hier soir alors que tout le monde tombe de sommeil à la maison:
    "Il y a 3 solutions. 1 (en montrant un doigt), tu me mets au lit et tu me fais un câlin; 2° (en montrant un 2ème doigt) tu me mets au lit de force ; 3° (en montrant un autre doigt), je vais avec toi en bas; 4° je vais avec toi dans ton lit. C'est comme ça, il y a 3 solutions (sic). Tu choisis quoi?"
    Moi: la 1ère solution: je te mets au lit avec un câlin.
    Elle: non, moi, je choisis d'aller avec toi dans ton lit.

    ***

    Le 31 juillet, mon homme annonce une surprise de mon fils dans la salle-à-manger.  Là-dessus, ma fille se précipite en bas, toute excitée, et demande à son frère: "il est où, mon emballage?"

    he  Pour ma fille, une "surprise", c'est soit un délice à se mettre sous la dent, soit un cadeau.

    En fait, la surprise de mon Prince était le fait qu'il avait fini de ramasser la poussière que j'avais balayée et que j'avais laissée en plan dans la salle-à-manger parce que ma fille m'avait sollicité à l'étage. (les joies d'être parent: commencer qqch et ne pas pouvoir aller au bout de son activité).


    ***

    Dans l'après-midi, ma fille a confondu "surprise" avec "secret".
    Moi- Chérie, M. est arrivée en bas.  Elle a un secret à partager. 

    Ma fille se précipite en bas.  Et demande directement à M.: il est où mon cadeau?

    C'est que souvent, à la maison, les cadeaux sont des cadeaux surprises (les enfants imitent d'ailleurs bien ce principe en confectionnant des dessins qu'il et elle cachent jusqu'à les offrir en guise de cadeaux-surprises/secrets. 

    Du coup, ma fille a éludé et entendu "cadeau surprise (et donc secret) lorsqu'elle a entendu "secret".  Le secret entendu ne fut pas à la hauteur de son envie. Pourtant, quel secret!

    ***

    Mardi 28 juillet, ma fille me rejoint dans le lit où je somnole.  Les garçons sont déjà en bas.  Je tente de me faire oublier de ma chérie et tente de me rendormir.  J'entends ma fille babiller à côté de moi.  Elle babille son prénom sur tous les tons, dans toutes les gammes: rapidement, lentement, fort, doucement. Tout y passe. 

    A un moment, ma fille me demande:

    - Maman, dans "Alia", il y a un "LI"?

    Moi, me réveillant de ma torpeur, je réalise que ma fille commence à comprendre les rudiments des la lecture (du moins les syllabes).  Impressionnée et joyeuse, je m'allonge sur ma fille (du moins, je fais mine de):

    - "Bravo, ma chérie, oui, dans "Alia", il y a un "lit", du coup, je me couche sur le "lit" d'Alia.

    he  Il y a 1 mois ou 2, ma fille remplissait des pages entières de "A" de toutes les tailles.  Elle avait découvert qu'elle savait écrire les "A", 1ère lettre de son prénom qu'elle connaît depuis longtemps.  C'est l'accueillante de la halte-garderie qui m'avait fait remarquer qu'elle connaissait cette lettre.  Elle nommait ainsi le A à la vue de la lettre "A" en jouet.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

     

    photo rarissime: ma fille dessine sur une feuille he.  En général, ce sont les coussins, les livres et le sol qui arborent ses gribouillis dont voici quelques extraits:

    les fameux A déclinés sous toutes les tailles.  Ce dessin date de juin.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

     

    Les deux suivants d'avril: 

    Les bonhommes commencent à avoir des jambes et des cheveux

     

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

    Et quand je lui demande où sont les bras (question très anti-psychologique, et très anti-Steiner, soit dit en passant - mais, moi, je suis trop curieuse, puis j'aime échanger avec ma fille), elle me répond sur un air ultra détaché qu'elle les a oubliés.  Puis passe à autre chose, le moins du monde perturbée, troublée ou ennuyée par ma question.

    Ci-après, un dessin plus sophistiqué.  Je ne sais pas comment elle a réussi à dessiner le pingouin!  En réalité, souvent, elle gribouille, puis après avoir gribouillé, elle détermine ce que c'est. Ici, selon la dictée de ma fille:
    "un pingouin sur une banquise et un requin qui va le manger", 7 mars 2015.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

    voici son grand frère venu inspecter que tout va bien.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo

     

    ***

    Deux jours après, m'adressant à ma fille:
    - Chérie, tu as dit à papa qu'il y avait "Li" dans "Alia"?

    - Je n'ai pas dit un "li", j'ai dit un "i".  Il y a un "i" dans Alia.

    A peine dit-elle "Alia" que je vois la figure de ma fille changer.  Je l'entends répéter pour elle-même:
    - A-LI-A.  A-Li-A.  Alia.

    S'adressant à moi, comme si elle confessait le truc: "oui, il y a un "li" dans Alia.

    ***

    Au mois de mai, dans le train menant à la mer; ma fille me rétorque lorsque je lui réclame un câlin:"NON, il n'y a plus de câlins dans mon cœur!"

    ***

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo de ma fille

     

    ***

    Ma Princesse est très pipi, caca, zizi et zézette (terme héritée de la halte-garderie) depuis des mois. Elle adore observer le pénis de son grand frère. Et montrer qu'elle n'en a pas (hum hum).

    Il y a deux jours, dans le bain, mettant un jouet devant son sexe:
    - c'est mon zizi.

    Là-dessus, son grand frère rétorque:

    -Alia, tu n'as pas de zizi. Moi, j'ai un zizi.

    Je renchéris.

    - Oui, ma chérie, tu n'as pas de zizi, tu as un clitoris, une zézette. Et T., lui, a un zizi. mais tu sais, T., lui, a un zizi, il est un garçon, donc il ne pourra jamais, même s'il le voulait, avoir de bébé dans le ventre. Papa non plus. Papy non plus, Lok Ta non plus. Willy non plus, Tonton Olivier non plus.

    T.: Pourquoi?

    Moi: Parce que vous n'avez pas les organes nécessaires, vous n'avez pas ce qu'il faut pour avoir un bébé dans le ventre.  Vous n’avez pas d’utérus, ni de vagin – le trou - par où faire sortir le bébé, par exemple.

    Plus tard, dans la chambre:

    Ma fille revient sur cette affaire de zizi qu'elle n'a pas.

    T. à sa soeur: Tu sais, A., oui, moi, j'ai un zizi, moi, toi, tu as de la chance, tu sais, parce que moi, je ne pourrai jamais avoir un bébé dans le ventre.

    Là, je souris intérieurement. Mon petit chéri intègre les différences. Il a un zizi. Ce n'est pas mieux que de ne pas en avoir. La fille a une « zézette ». Et plus tard, pourra donner naissance à un bébé.

    (Ma fille adore dire qu'elle a un bébé dans le ventre.)

    →  De l'importance de ne pas rester sur le "c'est vrai, tu n'as pas de zizi", surtout que plus petite, A., très sûre d'elle, et certainement plus juste que la plupart des adultes, avait déjà rétorqué, geste à l'appui, que "si, [elle avait] un zizi, un petit zizi".

    Il est plus juste de préciser que si les filles n'ont certes pas de pénis/zizi, elles ont un clitoris/une zézette/une petite lune (nom plus poétique que j'aurais adopté si le vocabulaire de la halte-garderie ne s'était pas implantée). Elles n'ont pas juste "pas de zizi". Les garçons, eux, n'ont pas de clitoris.

    Il me semble que ces petits mots font la différence dans la représentation du corps. Parce que je déteste, je ne supporte pas, la théorie freudienne que la fille est "un être en manque"; un "être imparfait", l'être parfait étant le garçon qui a un zizi que la fille cherche à acquérir. C'est une vision tellement patriarcale! Tellement misogyne! Dire que pendant des années, bien que choquée, j'ai admis cette théorie comme étant acquise! ""C'est comme ça, parce que Freud l'a dit " (Biesse que j'étais). 

    Là, à Flagey, ma fille s'amuse à faire semblant de faire pipi debout.

    1er août 2015 - Des bons mots à gogo de ma fille


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  • En septembre prochain, fiston rentre en 1ère primaire. Il se réjouit de cette rentrée, d'apprendre à lire, écrire et compter.

     

    Il apprécie beaucoup Fabienne, son institutrice.  Celle-ci a déjà eu des attentions pour ses futur-es élèves.

     

    Elle venait de temps en temps en classe.  Mon homme et moi avions déjà un jour rencontré "officiellement" Fabienne lors d'une réunion à 3.  Fiston avait eu l'occasion de nous voir discuter à 3.  Rien de spécial.

    En revanche, je puis certifier que c'est depuis que Fabienne a remis une carte à chacun-e de ses futur-es élèves, que mon Prince voue une affection sincère pour son institutrice de primaire.

     

     

     

    Mon fils a immédiatement souhaité répondre à Fabienne.

     

     

     

    J'ai réalisé la force que cette attention a eue son mon fils en écrivant le message qu'il me dictait à destination de Fabienne.  Le "je t'embrasse bien fort" de fin de message était d'une telle spontanéité...J'en suis encore émue de voir comme un-e enfant peut s'attacher si vite à un-e adulte.  Cette confiance en l'autre dont peut témoigner un-e enfant me touche beaucoup.

     

     

    Au verso, voici le dessin pour Fabienne:

     

     

    Pour le dire autrement, mon petit chéri se réjouit de sa rentrée. Il sait qu'il va apprendre à lire, écrire, et calculer. Du coup, il m'a demandé ce matin ce qu'il ferait après la 1ère primaire et ce qu'il apprendrait en 2ème primaire...

     

    La preuve qu'il compte...la preuve aussi qu'il n'est pas encore au point he  Beaucoup d'enfants écrivent ainsi en miroir.

     

     

    Bref, autant Fiston est préparé psychologiquement, autant je tâche de l'être aussi.  Simultanément, je m'occupe aussi de la préparation matérielle.  Fabienne nous a transmis une liste de matériel à acquérir.  La voici commentée ici.

     

     


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  • Fin de l'année scolaire scolaire, nous avons reçu la liste de matériel pour la rentrée en 1ère primaire de Fiston.

    - cartable:  Celui de Fiston lui a été offert, en partie avec des sous de mes parents, lors d'un voyage au Japon que les 2 hommes de la famille ont effectué au mois de mai.  Mon Grand chéri adore les cartables japonais; il a donc acquis avec un plaisir non dissimulé un tel objet en cuir d'une valeur équivalente à 2 voire 3 fois ceux que j'aurais acheté si j'en avais acheté (à Cassse-Noisette).  Au départ, je comptais lui coudre un cartable.

    Celui-ci est en cuir, fabriqué en Japon. La fermeture est en-dessous.  La pluie glisse sans aucune chance de mouille le contenu.  C'est fiston qui a choisi la version noire.

     - trousse pour les pastels en cire.   Fiston avait craqué sur la version avec les chouettes de chez Betty , mais j'avais décidé de la coudre moi-même.  Du coup, mon fils a choisi le tissu.  Je n'ai pas suivi à la lettre le modèle donné par Fabienne.  Il m'est très difficile de suivre à la lettre une recette, un modèle, etc.  Je ressens toujours le besoin d'y apporter ma note personnelle.  En cuisine, cela ne me réussit pas vraiment.  En couture, ça va.  De toute façon, je suis incapable de faire autrement. Pour la trousse, je me suis inspirée des mesures de ma 1ère trousse.  Rappelez-vous (photos ici)

     

    Recto

    Verso 

    Et quand on l'ouvre:

    L'intérieur est en feutrine de laine.  De différentes couleurs car j'ai utilisé des chutes.  Du coup, ce fut du bricolage, mais le résultat très coloré me plaît.

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

     

    Avec le rabat de protection:

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    - les petits objets pour compter.  Ils doivent être assez similaires, mesurer entre 1 à 2 cm et ne pas rouler.  Nous avons profité de quelques jours à la mer pour ramasser des beaux coquillages.  J'en ai sélectionnés une cinquantaine, comme demandé, à cette fin.  Ici, les coquillages sont déjà rangés dans leur trousse.  Je tenais à ce que ce ne soit pas des objets achetés (j'avais pensé à des dés - à acheter, ou des pinces à linge - un brin trop grands).

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    - bâton de colle: je l'achète sur Sebio car sans solvant

    - petite paire de ciseaux: on en a déjà une paire

    - tablier: je vais prendre une chemise adulte obtenue gratuitement en fin de brocante, en parfait état.  C'est celle que mon fils avait déjà chez Olga.

    - paire de bottes: Je profite des brocantes pour dénicher à mon fils des paires de bottes Aigle à quelques euros.  J'en dispose de différentes tailles.  L'hiver dernier, je lui ai acheté des bottes fourrées pour l'hiver, en solde au magasin Aigle, dans la galerie Louise.  Un achat que je ne regrette pas vu la qualité des bottes). Il avait aussi des moonboots achetées en brocante.

    - paire de chaussons souffles pour l'eurythmie: je prendrai ceux qu'il a déjà.  Nous les avions achetés l'année dernière au salon Valériane, à une artisane française.  Malheureusement, elle ne m'était pas très sympathique...Mais le cuir est local et la fabrication locale également (allez, française...c'est pas en Belgique, mais bon, je n'en connais pas sur la Belgique, bien que des fabriquant-es de chaussons belges existent, j'en suis convaincue).

    - sac en coton pour contenir les chaussons. J'ai épuisé le tissu choisi par fiston pour le sac de chaussons. 

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    Je suis particulièrement fière des finitions -internes, donc, celles qu'on ne voit pas - que j'ai soignées, pour une fois.

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison



    - set de table et petite serviette, j'en ai à la maison qui proviennent de brocante.  On en trouve souvent en brocante

    - bol de soupe/petit bol/cuillère à soupe/cuillère à café/verre : je prendrai ce qu'on a à la maison. 

    - gourde: Je prendrai celle qu'on a à la maison. 

    - boîte de mouchoirs en papier: je les achète chez Sebio.

    - essuie de vaisselle: je donnerai ce que j'ai à la maison, ou bien j'en achèterai un en brocante

    - essuie-main: je prendrai ce que j'ai à la maison si je n'en trouve pas une jolie en brocante

    - bocaux en verre: j'adore les acheter en brocante. 

    - tisane aux choix: j'ai quelques plantes que j'ai séchées l'année dernière.  Si je devais en acheter, j'en achèterais chez mon amie Anja: Herbae (www.herbae-online.com) ou chez l'herboriste Desmecht

    - chinoisettes: on achète nos fruits secs en vrac aux Tanneurs, car en vrac, bio et le moins cher qu'on ait trouvé: http://terrabio.be/

    - collations saines: épicerie bio ou au Tanneurs:

    - petit coussin : je dois encore coudre housse jaune ou orange.  MAJ du 13 août 2015.  Ca y est, j'ai cousu la housse jaune, avec un rabat.  Confectionné dans un tissu de récup.

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison

    - le livre de contes: en brocante ou dans une librairie indépendante, style Le Rat Conteur ou L'UOPC.

    le classeur et le cahier de liaison: j'en ai récupéré un de la maison, et j'ai acheté un cahier Atoma en brocante.  Il me faut encore le recouvrir, je compte le faire avec de la feutrine de laine.

    MAJ du 2 septembre, voici le cahier recouvert

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison - màj 2 septembre

     

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison - màj 2 septembre

    4 août '15 - Matériel de Fiston pour la 1ère primaire - qq réalisations maison - màj 2 septembre

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  • Dernièrement, le Bois des Rêves s'est distingué par une attitude grotesque.

    Amélie Neveu, une maman allaitant son enfant de 16 mois dans la pataugeoire s'est vue intimer l'ordre de quitter ce petit bassin. 

    La jeune femme narre sa mésaventure sur fb comme suit.  (Si vous l'avez déjà lue, sautez cette étape en allant directement ).

    Vendredi 17/07/2015, à la piscine du Bois des Rêves d’Ottignies en Belgique, l’on m’a sommé d’arrêter d’allaiter mon petit garçon en publique. L’on m’a humiliée et l’on a attaqué un de mes droits fondamentaux et de ceux de mon fils.

    Alors que j’étais en train de répondre à un besoin primaire de mon fils en lui donnant le sein, j’entends des paroles me gifler les oreilles : « Elle a pas bientôt fini de sortir ses nichons celle-là ?! »

    Un saut d’adrénaline me submerge en un instant. Un sentiment instinctif de défense envers mon fils prend possession de moi. Je réponds « pardon ?! »
    - « C’est vraiment dégueulasse ce que vous faites ! Vous ne pourriez pas faire cela ailleurs ? »
    - « Si cela vous dérange, vous pouvez partir,regarder autre part. J’ai le droit d’allaiter mon fils ».
    - « Ce n’est certainement pas moi qui partirai ».
    - « Et bien très bien, moi non plus. »

    Je me retourne vers mon fils,choquée et blessée de ce qui vient de m’être dit mais voulant m’apaiser et passer à autre chose. J’entends alors « j’ai une grande gueule et je vais pas me laisser faire ».

    Deux minutes après, se dirige vers moi une jeune fille habillée dans l’uniforme des surveillants de la piscine. Je comprends directement qu’elle veut me demander de partir. Je la regarde - et je pense que je me lève - tout en disant « c’est une blague, vous venez me demander d’arrêter d’allaiter mon fils ? »
    La personne me rétorque que je dois partir de là, que je n’ai pas le droit de faire « ça » à cet endroit que je dois le faire plus loin, à l’écart. Lorsque je lui demande si c’est parce que je sors mon sein que cela pose problème elle me dit que non mais qu’il y a des enfants autour et c’est également rien que pour le fait qu’il pourrait tomber (sous-entendu, mon fils … Je comprends qu’elle était prise au dépourvu et ne savait que me répondre).

    Je lui réponds « vous vous rendez compte que c’est pour ce genre d’injustice que nous, mères allaitantes, nous battons constamment! Le droit de pouvoir nourrir notre enfant où et quand il en a besoin. » Je lui manifeste également mon incompréhension face à l’aberration de ses arguments. Je lui dis que je suis scandalisée par ce qu’elle vient me demander et qu’il est clair que je ne vais pas rester dans cette enceinte.

    Ma voix tremblait. Alors que je m’étais faite attaquée gratuitement, insultée dans l’intention des propos par une femme, l’on vient cautionner cet acte en me priant d’arrêter mon comportement pervers : nourrir et apaiser mon garçon. Je venais tout bonnement de me faire expulser de la piscine, devant tout un publique, en sous-entendant que j’étais une exhibitionniste…

    Au fur et à mesure que j’avance, les larmes montent, m’agrippent la gorge et me submergent. Un grand sentiment d’humiliation, de gêne profonde dominait. Je me sentais discriminée, comme un paria.

    Mon frère, qui m’accompagnait m’expliquera plus tard qu’à ce moment-là, une rage pris le pas sur le sentiment d’énervement qu’il ressentait juste avant. Il alla tout d’abord demander à l’étudiante son nom (inscrit en fait sur son badge) et lui fit comprendre qu’il allait voir la direction. Ensuite, il alla demander un règlement et c’est là qu’il rencontra la « sous-responsable » des lieux. L’étudiante qui m’avait expulsée avait déjà devancé mon frère pour protéger ses arrières en allant la trouver. La sous-responsable donna comme excuse, à mon frère, qu’il était écrit dans la loi que l’on devait se couvrir en publique pour allaiter.

    Je suis, ensuite, moi-même allée à sa rencontre. Je lui dis que j’entends bien qu’elle pense que c’est interdit par la loi mais qu’elle se trompe totalement. Elle maintient que si, c’est écrit. Elle me dit que l’allaitement est quelque chose de bien mais que la liberté d’une personne s’arrête là où commence celle des autres. Je lui dis que justement, c’est cela qui n’a pas été respecté. Elle me dit qu’il faut respecter la pudeur de chacun, les religions, ... Je lui dis que dans ce cas-là, ils devraient aussi demander aux femmes de couvrir leurs épaules.

    Je lui dis que c’est une atteinte à mes droits fondamentaux. Je lui explique que je fais partie d’un groupe de mères allaitantes et que je suis sur le groupe de La Leche League et que je raconterai ce que l’on vient de me faire vivre, que cela leur fera de la mauvaise publicité.

    Je lui dis que l’on a tellement fait la promotion du biberon durant le 20e et 21e siècle que l’on a oublié que l’allaitement est tout ce qui a de plus naturel. Elle me dit que cela n’a rien avoir avec la promotion du biberon mais qu’il faut cacher et que pour cela il y a des tissus ou alors se mettre dans un endroit à l’abri des autres.

    Je dis que c’est tellement triste que les lieux publiques soient comme cela au lieu de sensibiliser à ce qu’il y a de plus naturel et changer les mentalités. Elle me répond alors que si on laisse faire cela on va en arriver à tous les débordements et qu’une femme aura le droit de faire une fellation à son mari !

    STUPÉFAITE, SCANDALISÉE et profondément ATTERRÉE par le parallélisme qu’elle vient de faire, je m’esclaffe en lui faisant part de mon sentiment. Elle hoche la tête avec vigueur montrant qu’elle est intimement convaincue du lien qu’elle vient de faire, de sa véracité.

    Je décide alors de ne pas m’attarder plus longtemps dans des échanges si stériles… Je pars…

    Mon frère finira la conversation avec la personne en lui résumant tous les arguments que l’on nous a sortis les uns à la suite des autres pour justifier le fait de ne pas pouvoir allaiter à la piscine : Tout d’abord ce n’est pas un problème de sein à l’air mais que mon fils risquerait de tomber, ensuite c’est parce qu’il ne faut pas choquer les autres personnes et enfin parce que ce serait interdit par la loi. Mon frère demandera alors « Vous dites qu’il faut le faire dans l’herbe, plus loin mais pas dans la piscine pour ne pas choquer les gens. Et si d’autres personnes étaient venues tout de même se plaindre en la voyant allaiter dehors, dans l’herbe, ne seriez-vous pas également venue lui sortir es mêmes arguments ? Non ? Donc en fait ce n’est qu’un problème d ’eau dans lequel l’on se met pour allaiter ? »

    Je m’interroge : Et si un parent avait crié sur son fils, l’avait fessé, giflé en publique serait-on intervenu de façon si violente ou aurait-on plutôt jugé que c’est un problème de famille ? Je doute, malheureusement que l’on aurait choisi la première option… La parentalité bienveillante est encore malheureusement trop tabou… Trop de mères en font encore et toujours les frais…

    Il est sale d’être mammifère. Il est sale de ne pas voir le sein que comme un objet destiné à exciter la gente masculine. Il est sale d’utiliser sa poitrine pour sa fonction première : NOURRIR sa progéniture.

    « Neveu Amélie, mère allaitante et militante »

    Les journaux 7/7 et La Capitale rapportent l'incident.

    Le passage le plus surprenant de l'affaire réside dans les justifications données à Amélie Neveu:

    La personne me rétorque que je dois partir de là, que je n’ai pas le droit de faire « ça » à cet endroit que je dois le faire plus loin, à l’écart. Lorsque je lui demande si c’est parce que je sors mon sein que cela pose problème elle me dit que non mais qu’il y a des enfants autour et c’est également rien que pour le fait qu’il pourrait tomber (sous-entendu, mon fils … Je comprends qu’elle était prise au dépourvu et ne savait que me répondre).

    Si j'ai pu être choquée de cette phrase dans 7/7, j'avoue être revenue sur ce choc:

    Amélie a été priée d'allaiter son fils ailleurs parce qu'elle se trouvait dans la pataugeoire des enfants, un endroit, il est vrai, peu approprié pour nourrir un bébé.

    Après coup, je dois reconnaître que l'endroit est inhabituel. 

    Toutefois, il est surtout inhabituel en ce que les femmes qui allaitent, en général, se tiennent à l'écart, et beaucoup veillent à "cacher" leur sein.

    L'incident est choquant dans le déroulement des événements et dans les arguments avancés.  La violence du jugement de la dame par qui tout a commencé:

    « C’est vraiment dégueulasse ce que vous faites ! Vous ne pourriez pas faire cela ailleurs ? »

    Une telle critique est totalement inappropriée.  Et ce qui est révoltant, c'est que les autorités du lieu a cautionné cette insulte, en y ajoutant d'autres clichés.

    Alors, certes, certaines personnes pourraient répondre que personne ne donne son biberon dans la pataugeoire.  Peut-être.  Mais, une personne aurait-elle été jusqu'à insulter un papa ou une maman qui donne ainsi un biberon?  La direction aurait-elle cautionné que des insultes puissent se dérouler dans son enceinte sans intervenir?  Pour une femme allaitante et militante, une telle insulte ne peut être le dernier mot.

    Si la direction du Bois des rêves avait réagi en expliquant qu'on ne nourrit pas son bébé dans la pataugeoire, que ce soit au sein ou au biberon, ou à la cuillère, une telle interdiction pourrait encore se justifier.

    A ma connaissance, la direction n'a à aucun moment évoqué les questions d'hygiène.  Pour la nourriture dans l'eau, on comprend aisément.  Sans entrer dans le débat, je pourrais avancer qu'apporter 2 gouttes de lait maternel dans l'eau chlorée n'allait pas dégrader l'hygiène de l'eau (les pipis et cacas des couches le font suffisamment pour que l'eau supporte 2 gouttes de lait maternel).

    Le souci vient des arguments complètement rétrogrades et conservateurs qui furent avancés:

    1- les soucis de sécurité (l'enfant pourrait tomber) qui n'ont aucun sens.  Aucun parent ne pourrait jamais tenir son enfant dans l'eau vu le danger potentiel de laisser son enfant s'échapper de ses bras.

    2- la pudeur. 

    Du coup, on en vient à cette question de pudeur.

    La femme pudique qui se couvre, c'est son choix.  Les autres qui ne veulent pas voir une femme qui allaite détournent le regard, c'est leur choix.  Sous prétexte de ne pas choquer les autres personnes, une femme allaitante devrait se couvrir est un argument du même ordre que sous prétexte qu'une femme qui sort sans soutien-gorge s'expose davantage et risque de mettre mal à l'aise, ou une femme qui met une mini-jupe et risque donc de mettre mal à l'aise, ou une femme qui se maquille à outrance et risque donc de mettre mal à l'aise, etc., devrait mettre un soutien-gorge, mettre une jupe plus longue (mais attention, pas trop longue, histoire de ne pas se faire refouler de l'école.  Rappelez-vous de cette jupe ostentatoire!), devrait ne pas se maquiller trop au goût de certaines personnes.  Si les personnes ont un souci avec ce qu'elles considèrent comme l'impudeur d'autres, elles détournent les yeux, n'en pensent pas moins, et continuent leur vie. Point.

    Mais, ce qui est intéressant, c'est que ce n'est pas tellement l'endroit (la pataugeoire) qui pose problème.  A la lecture du témoignage d'Amélie Neveu, on conclut que si une dame s'était offusquée de l'allaitement dans l'herbe, à savoir, un peu plus loin, la réaction aurait été la même.  Ce parallèle surréaliste avancé confirme cette intuition:

    "si on laisse faire cela on va en arriver à tous les débordements et qu’une femme aura le droit de faire une fellation à son mari !"

    Il s'agit clairement de comparer une femme qui allaite à une femme qui gratifie son mari (pas son amant ou son concubin, ou son petit ami, admirez le choix des mots) d'une fellation.  Ben voyons.  Et c'est là que tout l'événement révèle l'attitude anti-allaitement. 

    SI la direction avait simplement voulu que la femme allaite plus loin, elle aurait pu s'excuser de réagir face à l'attitude anti-allaitement de l'autre femme.  Ensuite, elle aurait pu inviter la maman de prendre place sur une chaise à quelques mètres de la pataugeoire.  Le tout en douceur, et le tout en s'excusant du désagrément d'une telle demande.  Les événements n'auraient pas pris une telle tournure. On aurait pu alors pester sur l'argument d'hygiène complètement foireux, mais c'est tout.

    Autre remarque concernant la pudeur envers les enfants...

    A force de pudeur dans la société...

    Un enfant de 4-5 ans, venu chez moi et me voyant allaiter mon bébé s'inquiétait et ne comprenait pas ce que je faisais. Il était abasourdi, incrédule de découvrir qu'un bébé pouvait recevoir du lait du sein de sa maman (sa mère l'avait biberonné, ainsi que son petit frère).  Cet incident m'a choquée et j'y pense souvent quand il est question d’allaitement. 

    Trouve-t-on normal qu'un-e enfant ne sache pas qu'un-e enfant puisse être nourri-e par le lait de sa maman?  C'est du même ordre, si pas pire, qu'un-e enfant qui croie que les poissons sont carrés et panés (une fillette de 6 ans venue il y a 1 semaine à la maison ne connaissait pas le mot "arête" et ne savait pas qu'il y avait des arêtes dans un poisson - donc, cette croyance sur les enfants "ignorants de certaines réalités " est loin d'être un mythe).

    Enfin, j'aime cette conclusion d'Amélie Neveu:

    "Je m’interroge : Et si un parent avait crié sur son fils, l’avait fessé, giflé en publique serait-on intervenu de façon si violente ou aurait-on plutôt jugé que c’est un problème de famille ? Je doute, malheureusement que l’on aurait choisi la première option… La parentalité bienveillante est encore malheureusement trop tabou… Trop de mères en font encore et toujours les frais…


    Il est sale d’être mammifère. Il est sale de ne pas voir le sein que comme un objet destiné à exciter la gente masculine. Il est sale d’utiliser sa poitrine pour sa fonction première : NOURRIR sa progéniture."

    Au-delà du choc à la lecture de ce témoignage, il m'a fallu du temps pour analyser les faits.  Les railleries lues sur internet sur l'attitude d'Amélie Neveu, et ma propension spontanée à soutenir cette dernière m'ont conduite à décortiquer ce qui, dans l'événement, était inacceptable.

    Les commentaires sont affligeants.  Et détail intéressant, l'enfant allaité a 16 mois. Du coups, d'autres, qui se déclarent certes favorables à l'allaitement, ne peuvent se retenir d'émettre des réserves vu l'âge de l'enfant.  Certaines commentatrices ou certains commentateurs dénient à l'enfant le statut de "bébé".  "A 16 mois, on n'est plus un bébé".  En filigrane, on pourrait lire "A 16 mois, un-e enfant ne prend plus la tétée".  Donc, une mère qui allaite en public son enfant de 16 mois est indigne et mérite de se faire insulter.  Et là aussi, ressurgissent tous les clichés  sur l'allaitement.  Tout cela parce que la société intime une mère allaitante à le faire dans la discrétion.

    Par la suite, refusant d'en rester sur un sentiment d'injustice, j'ai introduit auprès de l'Institut pour l'égalité des hommes et des femmes, une plainte portant sur cet incident.  Il s'agit, à mon sens, d'une discrimination indirecte visant la femme.  Une mère allaitante s'est faite insultée, avec la bénédiction de la direction du Bois des Rêves, et après avoir connu une telle humiliation publique, cette femme ne pouvait que quitter les lieux pour protester contre l'insulte indirecte subie (fellation, exhibitionniste).  La discrimination est indirecte car elle ne vise pas en tant que telle la femme.  Mais, de fait, seule une femme ne pourra jamais allaiter.  Un homme ne risque donc jamais de subir pareille humiliation et insulte de la part du Bois des Rêves.

    Voici la teneur de mon signalement à l'Institut pour l'égalité des hommes et des femmes, dont j'ai reçu l'accusé de réception aujourd'hui.  Je veillerai à compléter mon premier message envoyé par le billet que vous venez de lire:

    Bonjour,
    Une dame allaitant son bébé dans la pataugeoire du Bois des Rêves, le 17 juillet, s'est vue intimer l'ordre de quitter la pataugeoire pour cause d'indécence.

    Après avoir prétexté des raisons de sécurité (l'enfant, voyez-vous, aurait pu tomber dans l'eau), après avoir comparé l'allaitement à une fellation ("si on acceptait ça, on acceptait tout, même une femme qui ferait une fellation à son mari !"), la mère a dû quitter la piscine, humiliée.

    Dans un article de 7/7, la journaliste est "un endroit, il est vrai, peu approprié pour nourrir un bébé".

    Un père devrait-il se cacher pour donner un biberon? Serait-il soupçonné de risquer de faire tomber son bébé?

    A mon sens, cette attitude touchant à l'interdiction d'allaiter s'apparente à une discrimination indirecte fondée sur le sexe, loin de la problématique de l'exhibition sexuelle de l'allaitement que le Bois des Rêves veut imposer.

    Dans l'attente de vos nouvelles, vous trouverez ci-dessous des liens dans des articles de presse.

    J'inviterai également la maman concernée de porter plainte par elle-même.

    Bien à vous,

    A suivre...

    Pour les questions juridiques, lire l'ouvrage de [2011-07-28] Martine HERZOG-EVANS, Allaitement maternel et droit, Paris, L'Harmattan, 2007 

    Ce livre concerne la France mais les propos juridiques valent pour la Belgique. Rapidement, parce que je ne me suis pas encore penchée sérieusement sur ces questions:
    Il n'existe aucune interdiction d'allaiter "en public" son enfant.  De même, la loi n'impose nullement le port d'un voile pendant l'allaitement.  L'interdiction d'exhibitionnisme ne s'applique pas au cas de l'allaitement.  Celui-ci ne rentre pas dans les situations d'exhibitionnisme visées.  Enfin, il serait curieux qu'allaiter soit condamné sous prétexte d'outrage aux bonnes mœurs.  

    ***

     


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  • Mona CHOLLET (que je ne connaissais pas) a accordé une interview à Libération.  J'ai eu le plaisir de découvrir le sujet de son dernier livre. Il a l'air passionnant: Chez soi: une odyssée de l'espace domestique, éditions Zones, 250 p., 16 €, paru le 23 avril 2015.

    4 août 2015 - Mona Chollet, Chez soi: une odyssée de l'espace domestique, Zones, 2015.

    A défaut d'avoir encore lu le bouquin, je réagis et commente les propos qu'elle a tenus lors de l'interview que vous pouvez lire ici.


    "Si vous dites que vous avez des vacances et que vous ne partez pas en voyage, personne ne vous comprend. Les gens sont très vite un peu ­ironiques et condescendants."

    Partir en vacances est une telle norme que ne pas partir exige, de manière douce mais ferme tout de même, qu'on explique ce choix à son interlocuteur-trice.  Il est plus facile de dire qu'on est parti, que de répondre "non, on ne part pas".  L'autre ne sait plus quoi répondre et du coup, souhaite savoir pourquoi (pas de budget?  d'autres plans à la maison? pas envie?  etc.); tandis que quand on part, c'est facile, l'autre demande si c'était bien, etc.  Il m'est plus facile de dire que je suis partie qq jours à la mer (même si ce n'est que 3 jours sur 2 mois de vacances) pour parler longuement de ces 3 jours à la mer, plutôt que de dire que non, nous sommes resté-es à la maison.  C'est ancré, cette histoire de vacances loin de chez soi (ce qui, bien sûr, fait du bien aussi, de temps en temps).


    "On associe facilement les gens casaniers à des personnes manquant de curiosité…

    J’ai eu envie de déconstruire cette idée un peu simpliste. Rester beaucoup chez soi n’est pas forcément le signe d’un manque d’intérêt pour le monde : on déploie sa curiosité tout autant, mais de manière ­différente."

    Sortir de chez soi n'est pas signe de curiosité en soi.  Cela peut aussi être témoignage d'une envie de consommer (consommer de beaux paysages, une cuisine différente, etc.).  L'adage dit que ce n'est pas l'homme qui fait un voyage mais le voyage qui fait l'homme.  Disons que prendre sa voiture ou un taxi, s'engouffrer dans un avion puis installer ses affaires dans un hôtel 3*, demi-pension ou all inclusive, faire 2-3 excursions aux alentours, c'est dépaysant mais bon, c'est loin de mon idée de ce qu'est un voyage.  Ce genre de vacances peut être intéressant et ma foi, utile, pour se reposer. 

    Le pire, tout de même, pour moi, reste les touristes qui ne s'assument pas touristes et se targuent de vivre la vie des personnes locales.  Je me demande souvent si un-e étranger-ère serait passionnée de se lever le matin, se dépêcher pour amener les enfants à l'école, aller au travail, faire ses courses au supermarché, chercher les enfants, aller au parc Seny ou à la forêt de Soignes, aller à la piscine du coin, bref, voir une vie de BXL sans voir la Grand Place, Mannekenpis, l'Atomium.  Une personne traverserait la moitié de la surface de la terre pour voir la forêt de Soignes, le champ des Cailles, etc.? (nous, on est un peu bizarre.  On a un jour amener une amie venant du Japon dans la forêt cueillir des champignon; on a amené des Genevois-es voir le champ des Cailles, négligeant totalement le centre Ville; les étrangers-ères ont visité le centre ville de leur côté). ). 

    "Quand un sujet comme le travail ménager est à ce point méprisé, ça met la puce à l’oreille. Pourquoi le méprise-t-on autant alors qu’il est essentiel – et qu’il peut être agréable quand il est fait dans les bonnes conditions, qu’on a du temps pour le faire, et qu’il est équitablement réparti entre les membres du foyer ? Il y a une sorte de sagesse à faire son ménage ­soi-même. En revanche, lorsque celui-ci est un emploi, cela devient un travail pénible, mal vu, méprisé socialement et physiquement usant. Je cite une femme de ménage qui dit de son travail : «Tout ce que je produis, c’est de la paresse.» Pour ma part, je ­préfère imaginer un modèle de société où on travaillerait moins et on prendrait en main son propre ménage." 

    Tout est dit.  Ce mépris pour une activité pourtant essentielle est assez délirant.  Quand on ajoute à cela que le ménage et sa tenue sont une des sources les plus fréquentes de discorde entre 2 personnes qui vivent ensemble lorsque les  balises ne sont pas clairement posées (que ce soit pour un couple ou une co-location ou autre), le silence des études scientifiques envers ce sujet laisse pantois.

     

    Enfin, voici une des parties qui m'a le plus ravie:

    Et puis, il y a l’image, pernicieuse, de la femme au foyer.

    C’est un mélange d’idéalisation et de mépris. Dans Métiers de femme, Virginia Woolf écrit que lorsqu’elle a commencé à être journaliste, il lui a fallu tuer ce qu’on appelait à l’époque «l’ange du foyer», cette vision idéalisée de la fée du logis. Sinon, «c’est elle qui m’aurait tuée», écrit-elle. Elle explique que cela n’a pas été simple: «Il est beaucoup plus difficile de tuer un fantôme qu’une réalité.» Et c’est vrai que c’est un idéal puissant et séduisant, qui se renouvelle depuis le XIXe siècle. On encourage les femmes à fonder des familles, à fonder leur foyer et leur petit paradis domestique, mais derrière cela, il y a ce mépris, dont parlent, par exemple, toutes ces femmes qui sont à la maison et à qui on demande, dans les dîners, ce qu’elles font dans la vie. Lorsqu’elles répondent «je suis au foyer», les regards se détournent aussitôt… Pour sortir de cette assignation, la revendication féministe du salaire ménager, et aujourd’hui celle du revenu garanti, offrent des pistes intéressantes.

    ***

     


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  • Silence radio pendant 4 mois et demi...D'autres projets m'ont tenue loin de mon blog.  D'abord un article scientifique sur la condamnation de la fessée en France par le Comité européen des droits sociaux que je me suis défiée de rédiger. Puis, la flemme de me mettre devant l'ordinateur le soir et le we.  Cela fait donc plus de 4 mois que je n'ai pas alimenté mon blog.

    Quelle nouvelle?  Comme annoncé, j'ai cessé de chercher un nouvel emploi.  J'ai repris mon temps plein le 1er mars.  Sans crier gare, la G.C. (pour grande cheffe) m'a réintégrée dans mon ancienne direction.  Ma place n'est plus dans cet environnement et j'espère de tout cœur pouvoir le quitter bientôt.   Je vous tiens au courant dès que mon voeu est réalisable.

    A priori, je compte sur la rentrée de septembre pour entamer un nouveau cycle de formation.  La devinette, pour moi aussi, remarquez, consiste à identifier le sujet de ma future formation.  Je suis indécise et les formations que j'ai en tête ne commencent pas avant longtemps. 

    Pour l'heure, je clôture ici ma série "journal d'une chercheuse d'emploi".

     


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