• Je l'avais annoncé dans un billet précédent, il y a un bail: un couple de Bruxellois, de Woluwé-Saint-Lambert (quartier Georges-Henri, exactement), visait à mettre en place au moins une classe de jardin d'enfant à orientation Steiner. Il s'agit de EOS: école à orientation Steiner (Eos étant également une divinité grecque; je vous laisse surfer sur internet).  

    Un projet monté en quelques mois

    C'est assez incroyable.  Le projet a démarré, à la grosse louche en mars, et en 3 mois, il et elle ont trouvé un lieu, l'épine sur lequel toutes celles qui avaient le même projet avant eux bloquaient (cf. l'initiative Main tenant les enfants qui ne trouvait pas de lieu. J'ai l'impression que ce projet est mort. Nous avions assisté à une des réunions à l'aurore de cette entreprise. Chouette initiative mais comme je le disais, beaucoup de blablas et peu d'actes concrets; et surtout des grands projets, de grands plans: tout de suite une grande école...).

    J'ai peu suivi les développements du projet EOS.  En mars, j'avais d'autres casseroles sur le feu.  Puis, des réunions pour créer une école, j'en ai mangées avec Ellen. Nous nous réunissions quasi tous les 15 jours pour discuter interminablement sur la création d'une école Steiner.  Pour que finalement, tout le monde se retire du jeu...aussi brusquement que prévisiblement [bon, ce mot n'existe pas, mais il dit bien ce qu'il veut dire happy).

    Ce n'est qu'en juin, lorsque j'ai entendu par d'autres parents que le projet était assez avancé que j'ai été à une conférence.  Et là, bonne nouvelle, les initiatrices/teurs avaient des vues sur deux bâtiments: l'un à Georges-Henri, pas la porte d'à côté, mais à Bruxelles et surtout accessible en métro; et l'autre à Pétillon, c'est-à-dire à quelques stations de métro de chez nous.  Je vous passe les détails, mais un jour où, rare!, je me rendais en ville en métro, en passant par Pétillon, je formule une petite prière pour que le site retenu soit Pétillon.  Et voilà-t-il pas que le soir-même, nous recevons la bonne nouvelle. Ce sera Pétillon!

    Comment des personnes qui débarquent un peu dans le milieu de Steiner ont-elles pu être aussi efficaces?  Peut-être justement parce qu'elles débarquent et n'ont peur de rien.  L'homme, David, est méga efficace, pragmatique et consciencieux.  C'est sans doute lui, mais rien n'est moins sûr - un cliché que je véhicule, à vérifier, mais comme c'est lui qui a pris la parole pour tous les aspects pratiques et financiers lors des deux réunions auxquelles j'ai assisté, j'en ai déduit cela - qui a assuré tous les contacts avec les banques (Crédal) et autres fondations pour obtenir des subsides.  

    David a l'air pragmatique, peu au fait avec la pédagogie Steiner mais très au courant des réalités de ce pays. Un bobo (dans le bon sens du terme, voy.  La République des Bobos) qui connaît ses droits et sait frapper à la porte du politique quand cela s'avère nécessaire.  Pas des aternatifs qui palabrent à longueur de soirée sans poser aucun acte efficace (je me mets dans le sac).  

    Il y aussi, à mon avis, le fait qu'ils n'ont pas tellement le choix s'ils veulent absolument du Steiner près de chez eux, et en français (il n'existe pas d'école Steiner francophone à Bruxelles - pour celles et ceux qui ne connaissent pas notre beau pays, pour rappel, Bruxelles est bilingue)...Certes, ils avaient une place pour leur fille à l'école Singelijn*.  

    L'homme est méga pragmatique.  La femme, Anne-Bénédicte; elle, suit la formation à Namur pour devenir enseignante Steiner.  Elle est elle-même professeure dans le secondaire (enseignement conventionnel), actuellement en pause-carrière si j'ai bien compris.   

    C'est via elle que Steiner a pénétré dans leur vie, sa famille ayant toujours été ouverte à cette pédagogie.

    Deux jardinières Steiner déjà engagées

    L'un et l'autre sont très pragmatiques.  Dès le départ, contact avaient été établi avec deux jardinières d'enfants Steiner vivant toutes les deux à Bruxelles mais travaillant loin de la capitale.  Elles aspiraient, je l'imagine, à professer dans leur ville.  

    L'une s'appelle Florence.  Elle vient de l'école Steiner de Cour-Saint-Etienne.  Je l'avais trouvée douce lors de la 1ère conférence. Une amie ex-passiflorienne dont le fils est à l'école de C-S-E la regrette.  Elle aurait voulu que son fiston bénéficie de la bienveillance de Florence l'année qui vient.  

    L'autre jardinière (en pédagogie Steiner, on parle de jardinier/-ière) s'appelle Olga.  Une passionnée.  Elle travaille au jardin de Bois-de-Villers, bien qu'elle habite près de chez nous...

    Dans un premier temps, elles assureront, chacune à mi-temps, une classe dont fera partie mon fils.  happy  En novembre ou janvier, une deuxième classe ouvrira, avec les plus petit-es.  Ma fille profitera alors de la pédagogie Steiner.  Re-happy

    Si des demandes sont suffisantes, le pouvoir organisateur a un instit primaire sous le coude pour une classe verticale (1ère et 2ème).  Pour l'instant, les demandes ne suivent pas.  Et il reste encore des places, d'après le site internet.  C'est que le prix est conséquent.  Nombre de parents attendent l'année prochaine que les choses soient mises en place et que le prix diminue, j'imagine.

    En même temps, si aucun parent ne s'investissait cette année, l'école ne pourrait ouvrir les portes et donc demander des subventions l'année prochaine.  Il faut donc des parents dévoués...ou qui veulent s'assurer d'avoir une place pour leur(s) gamin-es.  Cela a un coût.  

    Des coûts élevés pour cette 1ère année

    L'école ne sera pas financée par la Communauté française, du coup, les frais scolaires sont élevés:  350 euros par mois.  Oui, vous avez bien lu.  350 euros pendant 10 mois. A cela s'ajoutent les frais d'inscription: 100 euros par enfant.  C'est que, comme je viens de le préciser, l'école ne reçoit aucune subvention de la Communauté française.

    Ceci dit, les sommes réclamées ici me paraissent gérables, d'autant plus qu'elles diminueront dès l'octroi de la reconnaissance et donc des subventions.  Le minerval et frais d'inscription sont de loin plus envisageables (du moins, pour nous. On fait un effort pour cette année) que Montessori, à Montgomery. Pour fréquenter cette école, les parents doivent débourser la coquette somme de 11.400 euros par an (10 mois), autrement dit: 1.140 euros par mois pour 5 matinées et 4 après-midi.  A cela s'ajoute 500 euros de droit d'inscription, non remboursables.  

    On est loin des 100 euros demandés par EOS en tant que frais d'inscription [ logiquement, si EOS reçoit de l'argent l'année prochaine, cette somme ne pourra plus être réclamée puisqu'il s'agit d'un minerval, ce qui est interdit par la loi], et des 350 euros/mois.  Certes, c'est cher, mais on ne peut pas, à ce stade, comparer EOS avec des écoles subventionnées par l'Etat.  

    D'une part, ces dernières reçoivent des sous à titre de frais de fonctionnement qui couvrent une partie des frais. Pas tous les frais, d'où cette réalité dans toutes les écoles libres où les parents sont mis à contribution, officiellement, sous forme de libéralités (dons) à l'association de parents. Il ne peut s'agir de dons à l'école (qui existe juridiquement sous forme d'asbl, et qu'on appelle communément le pouvoir organisateur, le PO).  D'autre part, les écoles subventionnées bénéficient du payement des salaires des enseignant-es.  L'Etat verse directement l'argent aux instits.  Pour cette année, rien de tout cela. Tout est à charge des parents.

    Par ailleurs, pour nous, la douloureuse sera peu conséquente, parce que si notre fille ne rentrait pas à cette école, elle continuerait à fréquenter la halte-garderie où pour 4 jours par semaine, 6 heures par jour, avec des horaires difficiles (9-15h), nous payons 300 euros par mois.  C'est donc une différence de 50 euros par mois, pendant une demie-année, quasi indolore parce que l'école prévoit une rabais lorsque plusieurs enfants d'une même fratrie la fréquentent.  Ceci dit, il est certain qu'à partir de septembre 2015, nous ne tiendrons pas ce rythme financier qui équivaut, pour les deux enfants, à un peu moins de mon salaire net à temps plein.

    En l'état d'EOS, sans reconnaissance par la Communauté française, les enfants sont sous le régime de l'enseignement à domicile.  Pour les maternelles, aucun souci, puisque l'instruction n'est pas obligatoire. Par contre, dès 6 ans, l'instruction est obligatoire...Mais, on se trouve à Bruxelles, par conséquent, la Communauté française n'a aucune compétence (j'en parle ici).  En même temps, j'ai l'impression que cette année, il y a peu de chance pour que la classe de primaire s'ouvre...Donc, cette question ne se pose pas.

    A orientation Steiner

    Revenons à l'école.

    Cette école s'appelle EOS, comme école à orientation Steiner.  Il y a deux mots importants (en sus de "école").  

    1° Steiner

    2° orientation

     

    A " Orientation "

    L'école s'inspire / est orientée par la pédagogie Steiner.  Cela me plaît, cette ouverture;  Délibérément, le PO a voulu pouvoir s'écarter de la pédagogie Steiner, en précisant "orientation".  

    En même temps, je me souviens avoir été "heurtée", déçue lorsqu'au cours d'une discussion avec David, j'avais demandé si ce serait bio.  Il m'a répondu qu'il n'aimait pas être obligé de quoi que ce soit, du coup, ne voulait pas à son tour obliger.  Mouai...C'est quand même passer à côté de la pédagogie Steiner, initiateur de la biodynamie.  Ne pas faire du bio la norme dans une école Steiner...pour moi, cela perd un des avantages clairs d'une telle école.  

    Que c'est reposant de se dire que dans l'école Steiner, tous les parents veillent à nourrir avec des produits bios.  D'autres considérations pratiques sont également reposantes.  Pas de wifi, pas de micro-ondes, des produits écologiques, des matières écologiques, de la sobriété dans les vêtements (les déguisements de super-héros sont réservés pour la maison).  Partager un tel cadre à l'école, je trouve cela reposant.  Je serais déçue que ce ne soit pas le cas...Ceci dit, cela m'étonnerait que ce ne soit pas le cas...Entre David qui débarque dans la pédagogie et les jardinières d'enfants, des mises au point naîtront.  

    En tout cas, cette précision de "l'orientation" est bénéfique à mes yeux et a l'avantage de me rassurer, moi qui suis, dès le départ, très suspicieuse envers un certain dogmatisme de la pédagogie Steiner2.  Je reste toujours vigilante par rapport à ce point.  Ceci dit, j'ai déjà échangé avec d'autres mamans. Le dogmatisme, on le trouve aussi chez certain-es instits Montessori. 

     

    ..."Steiner" - Quelques points forts de cette pédagogie

    En même temps, il s'agit bien d'une orientation vers la pédagogie Steiner.  Or, après y avoir goûté pendant un an, j'avoue qu'abstraction faite de quelques points que je détaillerai plus loin, beaucoup d'aspects de cette pédagogie me séduisent.

     

    • L'enfant, un tout, et l'instit, un-e guide bienveillant-e

    L'enfant y est considéré comme un tout. La pédagogie vise à prendre en compte : et l'émotionnel, et le psychomoteur et le cognitif.  En principe, les enseignant-es Steiner ont en tête que l'enfant apprend non pas de ce que lui apprend l'instit, mais de ce qu'elle ou il est.

    • Cycle et rythme naturels

    La nature et le cycle des saisons sont primordiales dans la pédagogie Steiner.  Celle-ci est empreinte de rythmes cycliques, comme les saisons qui défilent.

    • Pédagogie très cadrante/stricte

    Contrairement à d'autres pédagogies, celle-ci est très très cadrée.  A chaque jour, son activité.  Alors que dans Freinet ou Decroly, un enfant peut ramener quelque chose ou une question, et la classe pourra travailler un jour, une semaine sur cette chose ou question, rien de tout cela, a priori, dans la pédagogie Steiner.  A chaque jour, son activité.  Pour cette année écoulée, c'était: lundi: cire; mardi: pain; mercredi: peinture; jeudi: salade de fruits ou soupe, et vendredi: ?  (Fiston a été très peu le vendredi).

    Les règles "strictes" portent aussi sur l'alimentation (bio), sur les jouets (tous en matière naturelle, et figurant, pour ce qui est des animaux, des êtres vivants locaux que l'enfant pourrait rencontrer- pas d'animaux exotiques), etc. 

    • L'art et le jeu libre, centraux dans cette pédagogie

    J'aime cette idée que le jeu libre ainsi que l'art sont des éléments déterminants dans la pédagogie Steiner.  L'art y est libre.  Il ne s'agit pas de colorier dans les lignes...ni de copier un dessin, mais de laisser libre cours à son imagination, d'expérimenter.  

    Le beau est très présent.  Que ce soit dans les déguisements, dans le mobilier, dans les jouets...l'art est prégnant.

     

    Crèche La Maison dans les arbres, d'inspiration Steiner  Cèche d'Ellen, La maison dans les arbres, d'inspiration Steiner .  Le mobilier ressemblait à celui de l'école de Fiston.

     

     

    • La musique et le mouvement

    Les chansons et les rondes accompagnent toutes les activités.  Le mouvement est omniprésent.  A la maison, Fiston a pris le pli car il ne cesse de chantonner le son (même, et peut-être surtout, à table et en dessinant - pas les paroles, il n'a pas encore intégré la langue néerlandaise), à la plus grande exaspération de son père qui aspire souvent au calme.

    Je sais, par exemple, que pour l'apprentissage des lettres, à partir de 7 ans, les enfants "vivent les lettres avec leur corps".  Ils jouent avec une lettre à la fois.  

    • Pas d'enseignement formel avant 7 ans/pas de cognitif avant 7 ans

    Ce n'est pas à l'école Steiner que mon fils développera ses connaissances sur l'alphabet et les chiffres, du moins pas avant ses 7 ans.  Ce point me convient.  Il y "travaille" (autrement dit, il dessine) minutieusement à la maison, à son rythme, quand et comme il veut (gare à nous si nous voulons l'orienter ou le guider...il se fâche et nous corrige et ne veut rien entendre). 

    • Des sorties quotidiennes par tous les temps, et une sortie hebdomadaire en forêt en lieu de psychomotricité

    "Il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements."  Proverbe finlandais.  

      A l'école, restent à demeure des bottes de pluie    (de neige en hiver), un pantalon imperméable (de  ski en hiver).  Les enfants doivent être équipés  pour sortir en tout temps (chapeau en été).

     

     

     

    Des  chaussons restent également à l'école, 
    et les  enfants les enfilent dès leur arrivée le matin. 

    En outre, une fois par semaine, les enfants sortent et se défoulent en forêt.  Ils y trouvent les instruments de jeux: tronc, arbres à grimper, glands, feuilles et bâtons à ramasser, etc.  Cette sortie en forêt fait office de séance de psychomotricité.  En plein air.  En jeu libre.  A l'école de Tervueren, située près du parc et des bois de Tervueren, les enfants pouvaient y aller tous les jours, par période.  Ils prenaient leur sac et y pique-niquaient.

    Pour l'école à Pétillon, le PO doit encore organiser cette sortie hebdomadaire en forêt. Le plus pratique serait que celle-ci ait lieu le mercredi (jamais de garderie le mercredi) et que les parents déposent et reprennent leur(s) enfant(s) directement à la forêt.    

    • Le repos quotidien

    En maternelle (en primaire, je ne sais pas), les enfants font la sieste (et les jardinières-iers aussi).  S'ils ne dorment pas, les élèves restent néanmoins couchés.

    A Tervueren, chaque enfant disposait de son matelas ramené de la maison. Ici, il s'agira sans doute d'une peau de mouton.

    • Classes verticales et petit groupe 

    Pour moi, ce point est vraiment un avantage énorme.  Les classes sont verticales.  De sorte que les grands aident les petits.  Les petits imitent les grands...Les grands apprennent à aider les autres.  Les petits apprennent l'autonomie par les pairs.

    En outre, les classes sont composées de petits groupes.  

     

    • L'eurythmie en néerlandais

    D'après mes informations, il se peut qu'une femme venant de Flandre prenne en charge les séances d'eurythmie, et ce, en néerlandais.  Ce serait génial pour Fiston. Il garderait un lien avec cette langue.

    Les points qui me plaisent moins

    1) Clairement, l'anthroposophie, je n'ai pas envie que mes enfants soient embarqués dans ce mouvement.  Dans la même veine, le dogmatisme et le fondamentalisme me rebutent (voy. plus haut).

    2) J'avais des réticences avec les lutins, fées, autres créatures de la forêt.  Je préfère parler d'énergie, d'esprit de la forêt...mais bon, à la limite, j'ai fini par accepter ce fait.  J'ai toutefois veillé à préciser à Fiston, qui déborde d'imagination, au point parfois d'être sous l'emprise de celle-ci, qu'il ne risquait pas de rencontrer un jour "visuellement" un nain, un lutin, une fée ou un ange.  Du moins, il n'allait pas le/la voir réellement comme il nous voit...Après tout, s'il a la chance d'expérimenter une chouette rencontre psi (pour rappel, je suis en train de lire ce bouquin qui traite des expériences "paranormales"), pourquoi pas?

    3) Je ne raconte jamais de contes de fée à mes enfants. Je les trouve très misogynes et sexistes (une petite recherche sur notre "ami" et surveillant G°°gle vous renseignera).  Or, les contes de Grimm sont très présents dans la pédagogie Steiner.  

    4) Contrairement à Freinet et à Decroly, pas d'initiation à la démocratie participative dans les écoles Steiner. Du moins, en maternelle. Après, je ne sais pas.  A Decroly, dès le plus jeune âge, un-e capitaine de classe (qui n'est pas chaque fois le/la même) va en réunion de capitaines.  Ici, rien de tout cela.  frown

    5) Le prix peut être rebutant.  Ainsi que l'implication colossale des parents pour la logistique de l'école. Mais peut-être que David et Anne-Bénédicte nous en dispenseront ?  Ils ont l'air tellement organisé-es.

     

    Quelques considérations pratiques

     

    Localisation exacte

    L'école est localisée au 101, Boulevard Louis Schmidt, à Etterbeek, tout près de Pétillon. Il s'agit d'un grand bâtiment, avec de larges espaces permettant un accroissement du nombre d'élèves les années à venir.  

    Pour septembre, il s'agit de rénover la maison au fond de la cour et de transformer cette dernière en jardin.

    Horaires

     Accueil entre 8h30 et 8h40.  

    Fin de la matinée à 12h (retour des enfants qui ne restent pas toute la journée).

    Repas vers 12h30. Chaque enfant amène sa boîte de déjeuner.  Les parents, à tour de rôle, apportent 2 litres de soupe servie lors du repas.  

    Sieste après le repas.

    Fin: 15h15.

    Si assez de demandes des parents, garderie à organiser, et à payer en sus.

    Pour conclure

    Trêve de papote. J'attends de voir.  Et nous nous réjouissons de découvrir les lieux,et de davantage rencontrer l'équipe pédagogique.

    Intéressé-es?  Visitez le site de la nouvelle école et contactez l'équipe: info@ecolesteinerbruxelles.net

     

    Enfin, dernière remarque: Anaïs, l'auteure du blog Bruxelles-les-oies, a pondu un article, avec photos de la dernière réunion, sur le même sujet.  Vous pouvez le découvrir ici. 

     ___________________________

     

    1.  Les échos que j'ai sur cette école sont mystérieux, si je puis dire. Par un phénomène étrange, si tu téléphones et que tu t'appelles de Goyave, une place peut éventuellement se libérer pour ton enfant.  Par contre, si tu t'appelles Ahmed, par un curieux tour de passe-passe, l'école est remplie, même si tu as contacté la directrice 3 jours ou 3 mois avant.  L'énigme reste entier.  Bref. En tout cas, en ce qui nous concerne, nous n'avons pas voulu assister à un tel tour de magie.  

     

    2.  Antonella VERDIANI, dans Ces écoles qui rendent nos enfants heureux (p. 35) a très bien formulé ce à quoi je sais que nous devons rester vigilant-es:

    "Les critiques se focalisent sur le poids donné à ce que Heiner Ullrich appelle la 'néo-mythologie occulte de l'éducation' véhiculée par l'anthroposophie.  Elles mettent en garde contre les risques d'endoctrinement qui en découlent, comme le souligne également une enseignante interviewée par Yolanda Raminez: 'Le danger dans notre pédagogie [...], c'est le dogmatisme et le fondamentalisme [...] ce sont deux choses qui vont d'ailleurs souvent ensemble [...], c'est-à-dire d'essayer de tirer des règles absolues, strictes et définitives, des préceptes, des recettes et aussi de l'enseignement de Steiner' ".

    Yolanda Raminez a mené et achevé une thèse de doctorat en décembre 2006 intitulé: L'enseignement en tant qu'art dans le curriculum Waldorf, consultable à l'adresse suivante: http://www.steiner-waldorf.org/actualite/enseignement-art.pdf

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  • Depuis quelques semaines, voire un mois ou deux, je vais moins au champ des Cailles.  Pour diverses raisons. Surtout parce que, pour être honnête, je fais rien pour le champ...Je ne participe plus aux travaux collectifs depuis belles lurettes. Pour de multiples raisons que je ne vais pas détailler ici, l'une d'elles étant peu avouable (simplement, ce n'est pas mon truc, le jardinage, ça, je l'ai bien compris).  

    Les dernières photos que j'ai publiées remontent à avant l'ouverture de la saison du GASAP.  Les maraîchers ont effectué un travail remarquable. C'est juste génial d'aller au champ, de cueillir les légumes que l'on va consommer dans l'heure, au plus tard, le lendemain.  Nous adorons.  Aux dernières nouvelles, vu l'abondance, les maraîchers vont élargir le cercle des membres.  Et vendre le dimanche le surplus de la production qui pourrirait s'il n'était pas récolté.  Il est vrai que de nombreux légumes sont rapidement montés en graine faute de cueilleurs suffisants.  Je pense aux épinard.

    Pour rappel, voici le blog des maraîchers du Chant des Cailles: ici

    Ceci étant dit, il m'arrive quand même de mettre les pieds au champ. Comme dimanche dernier.

     

     

     

    Le reste des photos est concentré autour de la serre.

    Mon fils, avec un look d'enfer, avec les chaussettes de foot offertes - je le précise- par sa mamy. 

     

     

     

     

    Ce sont en principe, des fleurs comestibles. 

     

     

     

    Mon homme qui se moque souvent de mes photos...n'a pas raté sa mère, n'est-ce pas? 

     

     

    Dans la serre, il fait étouffant. Irrespirable. 

     

     

     

     

     

     

     

    Nos enfants se régalent des tomates !  Les concombres (pas de photo) sont énormes aussi.

     

    21 juillet '14 - Champ des Cailles le 13 juillet '14

    21 juillet '14 - Champ des Cailles le 13 juillet '14

    21 juillet '14 - Champ des Cailles le 13 juillet '14

    21 juillet '14 - Champ des Cailles le 13 juillet '14

     


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  • Ces dernières semaines, j'ai repris des travaux de couture en vue du marché de Noël de l'école Steiner de Tervueren.  Je m'y prends tôt pour diverses raison, dont la première: l'envie de faire quelque chose de mes mains.  Voici un aperçu de mes dernières créations. 

    D'abord quelques élastiques pour cheveux.

     

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

     

     

    Comme le cœur ne donnait pas bien...ici dans les cheveux de ma fille:

     

    Je l'ai défait pour un autre motif.

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

     

     

    Et deux couronnes qui ont un certain succès auprès des enfants.  Ça, je me dis que les enfants voudront acheter...

    La feuille, ma première broderie (autre que la simple étoile), faite à main levée, ou plutôt, je devrais dire à aiguille levée.  J'aime bien le résultat.

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

     

     

    Les couronnes sont réversibles.  Voici l'autre face.  Ici, la laine est feutrée sur le feutre de laine (feutrine en laine).

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine  

     

    La 2ème couronne. Je me suis lâchée sur les broderies.

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

    Détail de la plume:

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

     

    De l'autre côté:

     

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

    En ce moment, je couds des guirlandes, comme celles qui pendent à la porte de ma salle-à-manger.  Et je vais bientôt m'atteler à la confection de mon mobile oiseaux.  Le troisième de ce genre. Voici une photo d'une piètre qualité, pour vous donner une idée.  Je tâcherai de m'appliquer la prochaine fois que je le photographie.  Aujourd'hui, la lumière n'est pas bonne.

    21 juillet '14 - Mes dernières créations en feutre de laine

     

     

     

     


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  • Le 2 ou 3 juillet, chez mes parents, ma fille décrète, du haut de ses 25 mois: "A. veut une glace.  Et T. [son frère] aussi."

    Vérification est faite pour savoir si son frère l'a incitée à énoncer cette "demande".  Négatif...Ma fille sait toute seule ce qu'elle veut, et n'oublie pas son frère. happy

     

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

     

     

    Comme vous le voyez, je me suis remise à la couture (j'en parle ici).

     

    ****

    Les doutes d'émissaire, c'est parce qu'on l'a déjà vécu à plusieurs reprises.  La semaine dernière par exemple, c'est mon fils qui est envoyé au "front".  Il vient me voir dans la cuisine. ll me demande si Lucas, à la maison avec sa maman pour quelques jours, peut regarder un dessin animé. Je refuse, justifiant le fait qu'ils sont deux et qu'ils sont en train de s'amuser ainsi, qu'il fait beau et qu'ils peuvent jouer dans le jardin. Petit Prince retourne chez son pote et lui rapporte la réponse: "Non, Lucas, maman n'est pas d'accord que tu regardes la tv".  Réponse du frère de coeur (ils se disent frères): "Tu devais demander aussi pour toi!".

    ***  

    La semaine dernière aussi (le 13/07), ma fille regarde la serviette qu'elle vient de frotter sur sa bouche.  Sur un ton dégoûté: " Berk.  C'est pas beau, ça. Y a même du chocolat! " (elle venait effectivement de frotter une moustache de mousse au chocolat confectionnée avec amour par mon homme).

    ****

    Le même jour (13/07), à table:
    Le papa: A. [notre fille] est une coquine!
    A.: Non, A., c'est une princesse d'A. quand même ! (on l'appelle souvent "princesse")  

    Vous n'avez pas le son, du coup, cette réplique manque de charme, mais les personnes qui la connaissent se l'imagineront très bien.Nous, nous avons fondu sur le "quand même".

    Sur cette réplique, mon fils se tourne vers moi et m'enjoint avec le doigt rivé sur mon cahier: "Note" (j'étais en train de noter quelques perles dans le livre de ma fille).

     

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

    Fiston grimpe aux arbres, ma fée, elle se tâte à la balançoire.  

     

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

     

    Là, elle est absorbée par une fratrie plus loin qui reçoit des biscuits !  

    Les taches sur ses joues?  De la peinture. Quand elle ne se peint pas, elle dessine sur elle:

     

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

     

     

    ***

    L'autre jour, il y a plusieurs semaines, ma fille faisait le clown dans sa chaise.  En fait, elle faisait une grimace (elle sait que cela nous fait rire).  

    Mon fils est debout à côté de celle-ci. Il dit à son père: "Regarde ta fille" [il nous arrive souvent de dire à l'autre, à propos de nos enfants qui sont en train de faire les marioles: "regarde ta fille"].

    ***

    Dimanche dernier, au moment de coucher les enfants, mon homme explique à notre princesse: A., demain, T. va en stage et A.* va chez Lok ta et Mak yeay (grand-père et grand-mère en khmer).

    * Mon homme parle encore à la troisième personne à notre fille, comme le fait d'ailleurs son frère lorsqu'il s'adresse à elle.

    A: Non ! A. va au stage et Tao va chez Lok Ta et Mak yeay!

    Fiston a effectué un stage CEMEA la semaine dernière.  Il n'aimait pas.  Il a subi toute la semaine, malgré la présence de son copain-frère Félix (qu'il a vu plus souvent cette année, il a donc détrôné Lucas qui, avant, était son copain "le plus préféré").  

    Pour moi, ce fut une étape.  D'abord, parce que c'était la 1ère fois que je confiais Fiston en stage à des personnes que je ne connaissais pas (jusqu'à présent, les stages se faisaient avec Aurore que je connais très bien ou avec Sylvie que je connais aussi).  Et ce, en plus, dans un lieu qu'il ne connaissait pas du tout.  Heureusement, il y avait son pote, le bienheureux.  Ensuite, parce que j'ai réalisé, le lundi matin que mon fils serait confié à un homme, ce qui n'était jamais arrivé (sauf à l'époque des Passifloriens, avec le papa de Félix, justement).  Et c'est fou, comme les pensées-réflexes sont révélatrices de peurs enfouies/ancrées: la 1ère réflexion qui m'est venue est la suivante: "Flûte! Je n'ai pas pensé à rappeler à mon Fiston la nécessité de toujours s'écouter, de ne jamais se forcer à quoi que ce soit, ni forcer l'autre à quoi que ce soit.  Et de venir me parler s'il y a quoi que ce soit qui le questionne."  

    Le soir-même, ce fut agité à la maison, Félix et Lucas étaient de la partie.  Je n'ai pas pu échanger avec mon petit Prince.  Le lendemain, j'ai pris 30 secondes, juste avant un bisou pendant que j'allaitais ma Princesse, pour dire ces phrases à Fiston.   Julie, Mélissa et les histoires de pédophilie sont passées par dans l'(in)conscient belge. A cela s'ajoutent des vécus familiaux (quand les langues se délient et que les confidences sont livrées, j'ai un jour pris conscience l'ampleur du phénomène.  Colossal)   

    ****

    Fiston: J'ai faim

    Moi, tendant le bras: Viens manger mon bras!

    Fiston, sur un ton péremptoire et agacé: Non, je ne veux pas manger ton bras.  Arrête avec tes blagues, hein!  

    Il déteste ce genre de blagues que je ne peux m'empêcher de faire (manger le ventre, le bras...dans les deux sens, je mange son bras / son ventre ou lui, mange mon bras, mon ventre, etc.).  Et depuis tout petit, il m'exprime très bien qu'il a horreur de ce genre d'humour pas drôle. Mais souvent prétexte pour des chatouillis...Et ça, il aime bien.  Ouf.

    ***

    Ces derniers temps, outre les tu/je, les ton/mon, il y a les prénoms possessifs.

    La première que nous l'avons entendu, c'était un matin.  Fiston voulait aller dans mes bras.  Parfois s'envient une expression de jalousie.  Ma fille répond à son frère: "Non, maman, c'est MA mienne.  

    De fait, cela s'est confirmé plus tard, elle dit "ma mienne" au lieu de "la mienne".

    Avec notre cadette, on peut rire devant elle.  Avec Fiston, dès son plus jeune âge, 5-6 mois, peut-être avant, nous ne pouvions jamais rire devant lui lorsqu'il nous faisait rire, souvent d'attendrissement.  Il le prenait toujours mal. Bébé, il pleurait.  Une, deux, trois, quatre, cinq fois, ce sont des coïncidences, quand c'est chaque fois qu'on rigolait (pas de mais) à propos de notre fils, devant lui, nous avons dû en tirer les conséquences.  Il est méga susceptible.  Notre fille ne l'est pas.

     

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

     

    Elle a reçu des culottes de ma maman.  Je lui avais demandé d'en acheter pour ma fille.  Comme il faut chaud, on la laisse au maximum les fesses à l'air.  Et maintenant qu'elle a l'une ou l'autre culotte, on va lui en mettre une.  Si nous n'avions pas le projet de le faire rentrer à l'école en novembre, voire janvier prochain, nous laisserions courir jusqu'à l'été prochain. Mais pour diverses raisons que je détaillerai peut-être ailleurs, nous espérons qu'elle puisse intégrer la nouvelle école de son frère à ses 2 ans et demi.  Un billet sur la nouvelle école de Fiston doit suivre, un de ses 4.
    Pour en revenir à la "propreté", je pense ma fille capable de contrôle ses sphincters.  Elle réclame une couche pour faire pipi ou caca et se retient tant qu'on ne lui en a pas mise une...

     

     

    ***. 

    Dans la série, il et elle sont différents.  Voici un trait typique de la personnalité de l'une et de l'autre. 

    Fiston, aussi jeune qu'il a été capable de tenir des choses, exigeait chaque fois qu'on lui donnait un aliment, que chacune de ses mains en soit pourvue.  Il n'en voulait pas plus; on pouvait couper la même galette de riz en deux.  Ce qu'il exigeait, c'était une équité entre ses mains.  Si tu donnes à la main droit, tu donnes aussi à la main gauche.

    Ma fille, elle, aussi loin qu'elle parle, a toujours associé les choses, quelles qu'elles soient, à une famille.  Une pierre et une autre plus petite, une coccinelle et une autre plus petite, un bout de pain et un autre plus petit, deux canards, etc. Au début, c'était surtout "la maman et le bébé".  Très rapidement, maman a laissé place à " bébé et grand frère".  Lorsque la taille est frappante, c'est plutôt la maman et son bébé.  Quand les choses sont plus ou moins de la même taille, c'est "grand frère et bébé".  Dès lors qu'il y a plus que 2 éléments, la famille s'agrandit...

    Alors, question pour celles et ceux qui connaissent nos enfants. Qui est qui?

     

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14

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    rIl y a 2 - 3 semaines, Fiston et moi écoutions, au moment du coucher, Calme comme un grenouille.  Dans ce silence religieux, est sortie de nulle part, cette question: "Maman, la planète, elle est plus grande que le soleil?"

    Du coup, quelques jours plus tard, je lui ai montré cette image. Je crains qu'il n'ait pas compris.

    21 juillet '14 - Florilège des perles de mes enfants en juillet '14
    Source: Ecole Wix.

    Petits florilèges des clowneries de Fiston à l'âge de sa soeur:

     

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  • Dimanche dernier, moi à Fiston:  Tu t'es bien amusé avec Mamy? Vous avez joué au foot?

    Fiston: Oui, je m'es bien amusé [sic; il ne dit pas encore "suis" pour les verbes pronominaux].

    Blabla.

    Fiston: On a laissé le ballon de foot au champ des Cailles.

    Moi: Comment ça, vous avez laissé la balle au champ?  C'est une blague?

    Fiston: Non, ce n'est pas une blague.  Elle était toute dégonflée.  Puis, comme ça, quand on ira une prochaine fois, elle sera encore là.

    Moi, commençant à m'énerver: Comment ça, elle était dégonflée. Ce n'est pas une raison pour abandonner ses affaires comme ça!  Tu rigoles, j'espère.  Et Mamy a laissé comme ça la balle?

    Lui: Oui.  Si, elle était toute dégonflée!  On va la retrouver la prochaine fois qu'on ira.

    Moi: Pas sûr du tout qu'elle sera encore là.  Un autre enfant la prendra avant, à mon avis.  Je n'arrive pas à croire que vous ayez laissé la balle sur le terrain!

    Lui: C'est fini, maman.  Ma question [sic, au lieu de LA question] est finie. Je ne veux plus en parler.

    Moi: Non, ce n'est pas fini.  Mais enfin, qu'est-ce qui vous a pris?  On ne laisse pas ainsi ses affaires n'importe où.  N'importe quoi!

    Lui:  Ma question est finie.  On n'en parle plus!

    ***

    Il y a bien 2 mois:

    Moi: Ah oui, tu as goûté ça chez Mamy sûrement [un truc bien sucré, je ne sais plus quoi].

    Fiston: Non, tu sais bien.  Chez Mamy, je reçois des cadeaux. Chez Lok Ta, je reçois du sucré.

    ..... Comment dit-on encore?  La vérité sort de la bouche des enfants  winktongue......

     

    Fiston en route vers un nid de marsipulami, à la plaine de jeux nouvellement rénovée, près de chez mes parents.  Photo de ce samedi.  J'ai le vertige.  Mon cœur battait fort à le voir monter ainsi...Il grandit, le bougre.  Grâce à l'école Steiner où les enfants pouvaient grimper dans les arbres, il a pris de l'assurance.  

     

     Le voici en pleine action, sous l'attention de mon homme (à cette même plaine de jeux). 


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  • Il y a une semaine...

    Dans la salle-de-bain, ma fille se tient sur le tabouret devant le miroir.  Je vaque à des occupations (genre ranger l'une ou l'autre chose).  Elle saisit le petit tube de dentifrice Par°d°nt°ra+ donné par notre dentiste.  Je reviens vers ma fille et constate qu'elle chipote à ce tube.  Je m'apprête à lui ordonner de le lâcher.  Elle adore manger le dentifrice erf.  Elle ne m'en laisse pas le temps.  Avec son bras droit, elle m'écarte en m'assénant un catégorique et indiscutable : "Non, maman!  Pars, maman."

     

     Et voilà ce que fait la belle avec les capuchons de tube:

     

    Rien à voir: sur sa peau, sont apparus la semaine dernière des petits boutons.  Sur le thorax et dans le dos. Son frère a été frappé par le même symptôme. On soupçonne une aliment peu recommandable (nous avions commandé dans un resto viet-thaï deux jours avant).

    Je reste toujours vigilante lorsqu'elle tient sa brosse-à-dent tant elle aime frotter n'importe quoi avec. Là, vous voyez comment elle me regarde.  Elle sait qu'elle commet une bêtise...Pour tout vous dire, avec sa manie de tout lancer, sa brosse-à-dent a fini la semaine dans la toilette de la salle-de-bain...

    rien à voir: vous voyez, à l'arrière plan, sur le lavabo, trônent deux salières (l'une contient du bicarbonate de soude alimentaire avec de la stévia pour ma fille - recette de Bea Jonhson ; l'autre du carbonate de calcium et de la stévia - je l'utilise peu; salières chinés avec leur homologue poivrier) 

    Plus tard, je demande à ma fille de rester au lit le temps que j'accompagne son grand frère pour ses ablutions du soir.  Quand je reviens dans leur chambre, je découvre la princesse qui saute sur les matelas-trampolines (la chambre des enfants abrite 3 matelas dédiés au saut).  
    Ma fille: Non, maman peut pas.  Non, maman!

    Elle descend du matelas et me dirige vers la porte.  Je sors, amusée de me laisser guider ainsi par ce personnage de deux ans.  Et là, je ne sais plus quoi penser quand, sans hésitation aucune, la naine me ferme la porte au nez! 

    La voici à l'oeuvre avec un bandeau de cheveux qu'elle aime porter de la sorte (du coup, on le nomme "couronne").

     

     

    Rien à voir: super kimono 18 mois offert par Astrid.  Il est magnifique!  Il était trop léger aux 18 mois de ma fille. Je le lui mets donc maintenant, ce qui explique les manches trop courtes.  Et comme à la halte-garderie, ses vêtements reviennent invariablement plein de taches, j'évite de la vêtir avec de splendides vêtements lorsqu'elle va chez Anne. 

    Je descends pour raconter cet incident à mon chéri.  Encore abasourdie et le sourire aux lèvres.  Puis je remonte.  Fiston a rejoint sa soeur.  Il a sauté des petits matelas à son lit.  La princesse a voulu l'imiter mais est tombée sur l'arrête du lit, dixit le grand frère.  Je console ma chérie et m'installe sur le matelas à ressort.  Ma fille s'adresse alors à moi:  Non, maman caca*.  Pars dans ta chambre!"

     

    21 juillet '14 -  Non, maman, pars maman!  Maman caca

     

    La belle dans une tenue choisie par son conseiller styliste, j'ai nommé : son frère.  Deux jours de suite, la semaine dernière, ce fut Fiston qui se chargea de vêtir sa soeur.  Le jour de cette photo, mon fils s'est départi de son maillot de foot [je tiens ABSOLUMENT à préciser que ce n'est pas moi qui ai donné cela à mon petit chéri, mais sa Mamy qui a débarqué un jour avec ce cadeau ] pour que sa soeur le mette.

     

     

    *Vous voilà confident-e des mots d'amour que je reçois parfois.  On voit l'influence des insultes de son frère qui sortent de je ne sais où.

     


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  • Avertissement 

    Si vous entamez la lecture de ce texte, lisez-le jusqu'au bout. 

     - Je sais, c'est long. Courage. Vous n'êtes pas obligé-es.  
    Sinon, lisez au moins ma conclusion.-

    A défaut, vous risquez de passer à côté de mon message, et de ne pas comprendre mon deuxième degré, parfois.
    Par conséquent, de mal comprendre ce que je veux m'évertuer à exposer.

    *****

    J'arrive pile poil à l’heure à mon rendez-vous avec la psychologue contactée pour me faire passer un test de QI.  Le ventre vide.  La tête brouillée par une nuit trop courte.  Pour une raison qui me dépasse, je m’aventure dans des activités nocturnes sans intérêt – internet et couture - qui empiètent sur mes besoins de sommeil et qui pervertissent mon comportement avec mes proches (cris, hurlements, menaces, chantages…Bon, ok, j’arrête là mon auto-sabordage). 

    Une pensionnée passionnée par les HP 

    C’est une vieille dame qui m’ouvre la porte.  Je la savais pensionnée.  Je m’étais toutefois imaginée une jeune retraitée.  Elle est de loin plus âgée que l’animateur, retraité, de mes ateliers d’écriture.  Elle est aussi plus vieille que mes parents.  Elle consacre son temps libre à détecter les HP...de manière gracieuse, ou presque.  

    Nous nous installons dans son salon.  J’explique que je suis là parce que je me pose des questions, que celles-ci débouchent toutes sur des impasses.  Qu’après avoir retourné le problème dans tous les sens, la seule issue qui me soit venue à l’esprit pour avancer était de découvrir moi-même le test de QI, de le passer et de voir où je me situe selon ce dernier. 

    Le dialogue s’installe.  J’en viens à parler de mon parcours.  Ce qui implique des explications sur ma naissance, sur mon arrivée en Belgique, sur ma scolarité.  Je continue avec quelques mots sur mes études, ensuite sur mon état professionnel.

    Un parcours atypique  

    La psychologue souligne combien mon itinéraire est atypique, exceptionnel.  Je reçois cette remarque avec émotion.  Des larmes montent…ou plutôt, (en dé-)coulent. 

    Il est très rare qu’une personne reconnaisse d’emblée, sans que je doive l’expliciter, l’ampleur des obstacles et des efforts que j’ai du fournir pour être où je suis (être ce que je suis ?).  Mes parents ont toujours refusé de victimiser.  Le fait que je sois une déracinée n’a jamais été invoqué pour louer ou justifier mon parcours scolaire et/ou personnel (mais bien pour justifier que je doive fournir plus d'efforts que les autres pour palier les préjugés bien enracinés, ceux-là).  Ce passé constitue un fait tellement naturel, ou paraît insignifiant pour la majorité des gens, que personne n’a jamais semblé comprendre le combat intrinsèque à mon arrivée, mon installation en Belgique, ainsi que tout ce qui s’en est suivi. [Mon but n’est pas de me la jouer lyrique; ce n’est pas mon truc, hein, on est d’accord.  Pas de violon.  Juste un constat] 

    La seule fois où j’ai cru déceler une sorte de reconnaissance de cette lutte, c’était chez un ami journaliste de mon père, celui-là même à qui j’avais proposé mon texte relatant mon retour sur mon lieu de naissance, témoignage qui avait été publié une première fois dans un journal francophone cambodgien.  En chapeau de mon récit, le journaliste m’avait décrite comme « ayant passé une enfance tranquille et réussi des études brillantes ».   A moi, il m’avait exprimé son envie de montrer d’autres réalités, comme mon combat, à « ces jeunes et moins jeunes qui avaient tous le cul dans le beurre nés avec une cuillère en argent dans la bouche ».  Cet événement date de 2003.  J’avais 25 ans.  

    Onze ans plus tard, c’est à cet ami journaliste que je pense lorsque la dame en face de moi évoque mon parcours.  Il m’a conduite à subir les préjugés et le mépris des fils et filles de notables calfeutré-es dans leur confort, débordé-es de billets de banque, et se débattant avec des problèmes de nanti-es.  De mes années en maternelle jusqu’à l’université.  J’en garde une amertume encore vivace à l’égard de la classe bourgeoise, les pleins de frics aux idées courtes comme je les ai un jour qualifié-es. 

    Des faiblesses en arithmétiques 

    Dans la suite de notre dialogue, j’évoque aussi mes faiblesses notables avec les maths et les chiffres.  La psychologue me rétorque que les problèmes d’arithmétique révèlent soit une déficience intellectuelle, ce que, au vu de mon parcours, je n’ai pas, soit des carences affectives.  Je repense tout de suite à Qui a peur des mathématiques ?   d’Anne Siety[1] (je parle de ce bouquin ici et ici).  Cette explication trouve évidemment écho en moi. 

    Le WAIS III et non le WAIS IV...Flûte, l'effet Flynn! 

    Après une heure de bavardage, me voici à la table de la salle-à-manger convertie en table de travail.  Elle m’explique en 2 mots qu’elle me soumettra au WAIS III, lequel ne nécessite plus guère de calculs compliqués grâce aux tables de conversion.  A ce stade, ses explications sur les tables ne m’intéressent pas. 

    Par contre, mon esprit turbine.  Je regrette d’emblée qu’il s’agisse du III.  Une nouvelle version WAIS IV est disponible depuis 2011.  Compte-tenu de l’effet Flynn[2], à moins de me situer sur une extrémité de la courbe avec un résultat de l’ordre de 140 ou plus, je sais déjà que, à mes yeux, le résultat ne révélera rien…

    Ci-après, je me permets donc de donner parfois quelques détails des subtests puisque le WAIS III est obsolète.  Il semble toutefois que certains items soient repris dans le IV.  Quiconque veut passer le IV et ne veut pas être influencé-e devrait peut-être réfléchir à deux fois avant de lire ma belle prose qui suit.  he

    Complètement d'images 

       Le premier test consiste à identifier ce qui cloche sur des     dessins.     Mes lectures, notamment cette page très claire sur le net et le livre de Jean-Luc Bernaud, ainsi que des extraits du livre de Jacques Grégoire sur g°°gle books: L'évaluation clinique de l'intelligence de l'enfant (j'avais adoré son intervention ici) , qui ont suivi mon test me permettent de mettre un nom sur ce premier « test ».  

    Il s’agit du « subtest » complètement d’images.   Il mesure le sens de l’observation.  Ce subtest me paraît archi-simple et je ne comprends pas comment on peut oser présenter des images où la pièce manquante est si évidente.  Mes réponses fusent.  Tellement que devant une photo, prise dans mon élan, je me trompe une première fois.  Je dois dire que les réponses me semblaient si flagrantes que je n’avais pas du tout regardé l’image et avais montré la première chose qui m’était apparu, ma réponse avait jailli comme les précédentes.  Mon interlocutrice m’enjoint de me concentrer et de regarder l’image.  Du coup, je regarde plus globalement et constate effectivement une autre pièce manquante.  Flagrante.  Quelques autres images faciles plus tard, dont les réponses ont fusé instantanément, la dame me présente un test en disant : « et maintenant, ce cheval (ou la vache ou âne ou autre – je ne me rappelle plus) ! ».  Sans doute n’a-t-elle voulu rien dire de spécial, mais le fait même qu’elle ait présenté l’image avec cette information, je me suis demandée si celle-ci était dès lors plus difficile.  J’ai commencé à me poser plein de questions en tête.  Pourquoi m’a-t-elle dit que c’était un cheval ?  Tout en regardant l’image, je ne la voyais pas vraiment, j’étais plutôt concentrée sur ce qu’elle venait de me dire…bref. Il m’a fallu plus de temps pour cet item. 

    Dans la série, je bloque aussi devant une autre image.

    Immédiatement, ce qui manque saute à mes yeux, tellement que je me ravise et suspends mon doigt. Non, cela ne doit pas être ça.  On pourrait comprendre l’image autrement.  La « photo » peut avoir été prise alors que le liquide vient d’être versé ou avant que le verre ne soit de nouveau rempli.  Après tout, la cruche n’est pas transparente.  On ne voit pas où est le niveau du liquide dans celle-ci…Bref, je tergiverse.  Là-dessus, mon interlocutrice, voyant mon hésitation, m’encourage : « Allez, oui, vous le savez.  C’est parfois très évident ».  Bon, là-dessus, je reviens sur mon impression première. 

    Il ne me vient qu’une seule image sur laquelle j’ai complètement bloqué.  Aussi parce qu’en me la présentant, la dame m’a donné des explications.  « C’est une maison. Il a neigé la nuit et personne n’est entré ni sorti ».  Je ne sais pas…J’ai regardé l’image en me focalisant aussi sur les indices qu’elle m’avait soufflés. Je partais déjà dans une histoire.  C’est la nuit, il y a peut-être des gens à l’intérieur, auquel cas, vu la stupidité parfois des images précédentes – le coup de la cruche - , cela pourrait être l’absence de fumée ?  Mais non, parce qu’on peut aussi imaginer qu’il n’y a personne dans cette maison…bref.  Cela allait bon train dans ma tête.  

    En outre, je me demandais si, comme les autres fois, c’était normal qu’elle me parle, si, ce faisant, elle m’aidait, si son indice était important pour que je trouve la solution, si ..si…bref, je n’arrivais plus à regarder l’image.  Et même en la fixant longuement, je n’ai pas trouvé ce qui clochait.  Lorsqu’elle me l’a montré, cette absence de pssss (je ne vais quand même pas tout dévoiler he)  m’a évidemment tellement sauté aux yeux que je me suis demandé comment j’étais passée à côté. 

    Pour ce sous-test, j’ai le souvenir que ma seule erreur réside dans cette image de la neige. Pourtant, ma note pondérée est de 13/19*.  Ce qui se situe dans la moyenne, un petit peu supérieure…Du coup, je ne comprends pas très bien comment se situer au-delà  Est-ce que tout s’est joué sur cette image ?  L’autre explication consiste à penser que j’ai certainement séché sur d’autres images dont je ne me souviens pas.  

    De plus, comme elle m’a reprise une ou deux fois sur des images où mes réponses étaient trop précipitées, j’ai l’impression d’avoir été aidée, d’autres fois, d’avoir été « handicapée » par ces indices…Pour le dire autrement, à l’image de tout le test de QI, je peine à considérer les conditions de passation comme valables, invalidant de facto le résultat obtenu. 

    A ce stade, il convient de préciser ce que signifie cette note pondérée.  13/19 ne traduit pas 13 bonnes réponses sur 19 questions.  Loin de là. 

     

    En réalité, le test est conçu de telle sorte que l’adulte moyen obtienne une note pondérée de 10 à chaque sous-test.  En d’autres termes, les résultats bruts des questionnaires sont convertis avec une pondération de manière telle que le résultat pondéré ne reflète en rien le nombre de bonnes ou mauvaises réponses, mais traduit en fait mon niveau par rapport aux autres.  Pour le dire encore autrement, il se peut qu’un sub-test soit extrêmement facile pour l’individu au QI moyen. N’oublions pas que le test de QI vise aussi à déceler les déficiences cognitives.  Si le quidam au QI moyen réussit tout sauf peut-être une ou deux items, il aura, imaginons, 22/25.  Donc, si la moyenne des gens obtient 22/25, on attribue à la note 22/25, la pondération 10/19.  La personne qui obtient 20/25 hérite donc d’une note pondérée inférieure à la moyenne (moins de 10/19), une personne qui fait 23, 24 ou 25/25 obtient une note pondérée supérieure à 10/19.  Plus votre note pondérée approche des 19, plus vous faites partie des personnes rares qui ont donné des réponses correctes plus nombreuses que la majorité des adultes.

    Le vocabulaire 

         Après le subtest visant à mesurer mon sens de l'observation, je me souviens, en vrac [je ne me souviens plus de l'ordre], avoir passé le subtest des définitions.  Mon 1er mot fut le "bateau".  Je l'ai défini comme je l'aurais défini à mon fils, avec une image, par analogie winktongue.  Une sorte de radeau un peu plus sophistiqué.  La psychologue m'a reprise. "Bon, allez, non, qu'est-ce qu'un bateau?".  Du coup, j'ai compris qu'elle attendait de moi une définition plus académique, genre: moyen de locomotion sur l'eau; pour transporter des personnes ou des choses...

    D'après ce site, il y eut 33 mots.  Aucun ne m'a posé de problème, à l'exception d'un ou deux mots, l'un synonyme d'hypothèse, l'autre, le terme "sanction"...j'ai obtenu une belle note pondérée de 18/19*...Faut croire que j'ai un vocabulaire relativement étendu.  Le test n'a fait que confirmer ce que je savais déjà...A force de lire tout azimut, des mots finissent quand même par intégré ma noix de coco he

    Pour moi, ce subtest de vocabulaire ne mesure en rien l'intelligence, cognitive ou autre.  Il mesure le niveau de connaissance générale du vocabulaire.  Point.  pCeci dit, ce qui reste un mystère, c'est la prise en compte de la qualité des réponses données en fonction de données statistique.  Les cotes à ce subtest s'attribuent également en fonction de la "qualité" des définitions données.  Comme l'a indiqué la psychologue cognitiviste Véronique Burban, la qualité des réponses joue également.  A côté des réponses moyennes, il semble qu'il y ait des réponses typiques aux HP.  

     

    Les similitudes 

      Le subtest suivant, celui des similitudes m'a encore plus    hérissée, en particulier sur 2 items sur 19 paires de mots.  

    Il s'agissait de donner le point commun entre deux termes.    "manger et respirer": j'ai expliqué qu'il s'agissait de deux actions physiologiques du corps, dans le sens d'un besoin physique du corps (définition de "physiologique": voir ici) ou dans le sens d'une action que tout corps normalement constitué va faire pour vivre (définition du petit Larousse: "se dit du fonctionnement normal de l'organisme humain".  Je connais bien cet adjectif depuis mes recherches sur l'accouchement physiologique, mot que je préfère à "naturel"; le naturel étant souvent teinté de culturel).  Pourtant, la psychologue n'a pas retenu ma définition. Elle attendait " ce sont deux actions nécessaires pour vivre"...Ben voyons, elle n'a pas vu le terme "physiologique" dans ses papiers, et du coup, a invalidé mon point commun...Cela se discute, selon moi.  

    Je râle aussi pour cet item car je me suis souvenue que je connaissais cette question, elle fut posée à titre d'exemple par une psychologue cognitiviste (ici, vers 1h04).  

    La deuxième paire que je conteste est : laine/soie.  Pour vous, quel est le point commun?  Pour ma part, j'ai répondu qu'il s'agissait de deux textiles, isolants, appropriés en cas de froid.  Comme ma réponse semblait ne pas la satisfaire, j'ai cogité un peu plus et ai déterminé, ô évidence!, qu'il s'agissait de deux matières issues d'un animal (donc, proscrites par les vegans).  Ma réponse est juste. Pourtant, la psychologue me l'a invalidée.  Parce que je n'ai pas répondu: "ce sont des matières qui servent à fabriquer des vêtements". Heu...tellement évident que je n'ai pas pensé à le préciser avec le mot "textile".  

    Une amie, accessoirement femme, mère et psychologue, ingénieure ;-), m'indiquait que la psychologue aurait du me demander: le point commun le plus flagrant.  Cette précision ne figure pourtant pas dans l'explication du WAIS sur ce site, ni par Jean-Luc Bernaud, professeur en psychologie et auteur de Tests et théories de l'intelligence.  

    En réalité, selon la psychologue cognitiviste, Véronique Burban, les surdoués tendent à donner la réponse la plus générale.  Pour ce subtest également, la qualité de la réponse est prise en compte.  Il y a les réponses que les gens au QI moyen donnent, puis, il paraît qu'il y a les réponses typiques des HP, sur une base statistique. J'aimerais bien voir par moi-même le cahier de réponses, comme Véronique Burban fait avec les gens qui la consultent.

    Il y eut aussi cette paire: brouillard et pluie...Quelque chose du genre...je voyais très bien que la réponse penchait au niveau de l'humidité mais je ne suis pas parvenue à dire les choses clairement.  Quant au vent et à la pluie, à part dire que ce sont deux éléments de la nature en mouvement, je n'ai pas été plus précise.

    C'est sans doute ces quelques paires qui ont fait baisser ma note pondérée: 16/19*.  

    Les deux paires que je cite expressément illustre parfaitement bien une des limites majeures de ce subtest.  Qui est corrigée dans un test de créativité comme celui qu'évoque Jean-Charles Terrassier dans son ouvrage intitulé Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante, livre que j'ai emprunté et déjà rendu à la bibliothèque.  Il mentionnait cette limite du subtest de similitudes, préférant une autre consigne mesurant également la créativité: " citez-moi toutes les similitudes entre ces deux mots".  J'ai évidemment pensé à cette critique lors de mon dialogue avec la psychologue.  Bon, évidemment, si les HP citent, statistiquement, les similitudes les plus générales...mais qu'en même temps, les HP ont un esprit de créativité (la divergence)...finalement, qu'est-ce qu'un HP?

    La compréhension

      Bizarre d'intituler le subtest suivant de "Compréhension".  Il s'agit en réalité de répondre à 18 questions de connaissance générale.  J'ai tiqué sur plusieurs questions.  "Pourquoi a-t-on recours à un jury populaire?"  Vous pensez bien, moi qui ai étudié le droit, j'avais quand même abordé cette question au cours de mon cursus de 5 années + 1 année et 1/2 en spécialisation en droits de l'homme.  

    En réalité, il y avait beaucoup de questions relatives au droit: "Pourquoi y-a-t-il un âge minimum pour voter?"...Ben, avant, on votait à 21 ans, ensuite la majorité a été baissée à 18 ans dans nos contrées.  L'âge du droit de vote est une condition légitime de restriction au droit de vote, dixit les instances internationales de droits de l'homme.  J'explique que le facteur culturel est en jeu puisque de 21, on est passé à 18 ans.  J'ai pensé mais pas dit: rappelons-nous que ce n'est qu'après la seconde guerre que la femme peut voter en Belgique aux élections parlementaires...J'ai travaillé sur le droit de vote des étrangers et ai rédigé un petit texte retraçant l'histoire du droit de vote en Belgique, donc je connais un peu la matière...Autant dire que la réponse attendue: à savoir parce que sinon, plus jeunes, les individus risquent d'être influencés par leurs parents...Heu, oui, cette réponse me paraît tellement évidente, qu'elle est inintéressante en soi, parce que cette réponse fut la même pour les femmes en son temps.  Avant, on était idiote quand on était une femme. Jusque 1893, on était sous influence en tant que femme et en tant qu'ouvrier... etc. etc. 

    Autant dire que les réponses sont des réponses conventionnelles. Archi-conventionnelles. Forcément..Selon Marlène Fouchey, ce subtest "fait appel au bon sens et aux règles de fonctionnement de notre société. Il mesure le niveau de raisonnement logique verbal".  "Il mesure la capacité d'adaptation sociale et morale".  

    "Pourquoi cuit-on les aliments?" Heu, pour plein de raisons, notamment pour les rendre comestibles, parfois pour des raisons d'hygiène (moins risqué de cuire que de manger cru).  Apparemment, il fallait aussi répondre: pour une question de goût et de texture.  Ben, ça, franchement, je n'y avais pas pensé...Par contre, j'ai pensé à la tendance crudivore, aux instinctos...qui mangent des aliments crus, et peu transformés, ce qui m'a fait réfléchir, à l'époque, sur notre propension à manger des aliments cuits...

    J'ai quand même obtenu une note pondérée de 16/19*.  

    Ceci dit, ce test, de culture générale...n'est rien comparé à un véritable équivalent au Trivial Poursuit, j'ai nommé le subtest Information.

    L'information

      Ici, il s'agit clairement d'un test de culture générale.  Je me  suis toujours trouvée nulle à ce niveau.  Aucune connaissance cinématographique, musicale (de mémoire, il me semble qu'il n'y avait aucune question en cette matière)...La géographie, je confonds tout.  L'histoire, n'en parlons même pas..."La performance à ce subtest est influencée par le milieu socioculturel du répondant" (source: Jean-Luc Bernaud, p. 77). Mon intuition est avérée. Ma note frôle la moyenne: 11/19*.  Rien de surprenant.  

    En même temps, "qui a écrit Faust?", hein?  Il y a plein d'auteurs...mais là, je suis de mauvaise foi.  J'imagine que la réponse attendue était Goethe...Etonnant de voir débarquer dans un test de QI une allusion à la pédagogie Steiner (que la psychologue descend par ailleurs, comparant une école Steiner à un asile de fous. Pour ce jugement, elle se fondait sur un constat datant d'il y a une dizaine voire une vingtaine d'années...Goethe est un auteur important pour Steiner...Le savait-elle, cela, la psy? tongue  Allez, j'arrête avec ma mauvaise foi...).  

    Culture générale moyenne...Ben, à côté des gens que je côtoie, je vais être franche, je passe mon temps à cacher mon ignorance. Martin Luther King..Oui, "I have a dream"... Mais évaluer une période...J'en suis incapable.  J'ai parlé d’apartheid. Le terme exact aux Etats-Unis est "ségrégation raciale".  Bref, bref...

    Le code 

      En haut de la page, vous avez des chiffres et des codes  correspondant à chaque chiffre. Ensuite, vous avez un tableau avec plein de chiffres et une case vide sous-jacente à celui-ci. Il s'agit de remplir le plus grand nombre de cases dans un temps imparti.  Quand elle m'a donné les consignes, j'ai tout de suite pensé: "bon, facile, je recopie tous les "1", puis tous les "2".  Non, non, il faut remplir les cases dans l'ordre.  J'ai eu un stress qu'il me faille mémoriser les codes et remplir en fonction de ma mémoire des codes...Non, il s'agit d'aller du code indiqué aux chiffres et de convertir ce chiffre en code, puis de répéter l'opération.  Et ce, le plus rapidement possible. 

    J'ai mis du temps pour comprendre que ce subtest s'appelle "code".  Il vise à mesurer l'attention et la rapidité de travail sur le plan grapho-moteur.

    S'il y a bien un test pour lequel je fus convaincue, avant mes lectures, qu'aucun biais ne me paraissait possible, c'était celui-ci.  Elle ne m'a pas parlé.  Elle ne m'a pas aidée (elle n'aurais pas pu).   J'étais concentrée.  Je me disais, la note pondérée que j'obtiens à ce subtest doit me donner une indication non biaisée.  15/19*.

    Puis j'ai lu sur le site de Marlène Fouchey qu'il était important de réaliser une analyse qualitative de cet exercice, les erreurs étant source d’informations importantes.  Or, lorsque la psychologue a calculé mes notes pondérées et mon QI en 10 minutes devant moi, elle s'est juste contentée de compter le nombre de lignes que j'avais remplies, sans vérifier si je les avais correctement remplies...Test invalide à mes yeux donc! Même celui-là.  cry

    L'arithmétique 

     Ce subtest vise à poser oralement 20 problèmes mathématiques (mon cours de mesure comme nous l'appelions en primaire).  Vous savez, le coup de deux trains qui partent en même temps, mais l'un qui roule à du X à l'heure et l'autre à du Y à l'heure, sachant que l'un doit s'arrêter à tel et tel endroit.  Que l'autre doit déposer et prendre des marchandises à telle et telle gare...A quelle heure et où vont-ils se croiser?  Bref, vous vous souvenez de ce genre de problèmes?

    Rien que d'entendre les problèmes, j'avais envie de fuir. Loin loin.  Les premiers sont faciles.  Archi-faciles.  Exemple: à la fin de la journée, un boulanger a vendu X pains. L'après-midi, il en a vendu Y.  Combien de pain a-t-il vendu le matin? Bon, c'est vrai que le test vise aussi à repérer les sous-doués, ceux qui sont de l'autre côté de la courbe de Gauss. Je dois parfois demander à la dame de me répéter deux, voire trois fois l'énoncé. Une première fois pour entendre toute la problématique, une seconde fois pour saisir les chiffres importants, une troisième fois pour effectuer les calculs.

    J'ignore si le protocole permet cette répétition de l'énoncé.  Si c'est autorisé, je trouve que je me suis bien débrouillée.  Pourtant, que je peinais!  Je devais demander et redemander les chiffres pour effectuer mes calculs.  Au niveau de la résolution, pour la majorité des problèmes, la formule de résolution me sautait aux yeux.  Pour ceux-là, il me suffisait d'appliquer la méthode de calcul (une règle de trois, une soustraction, une équation simple, etc.).  Le calcul mental n'a jamais été mon fort - je passe toujours un temps fou pour calculer mentalement, tellement que je renonce parfois à vérifier si le commerçant m'a rendu le compte correct- mais je trouve que je m'en suis bien sortie.  

    Par contre, pour les problèmes dont la solution ne me sautait pas aux yeux, j'étais incapable de chercher, de réfléchir et d'élaborer une méthode de résolution, comme cela à chaud, devant quelqu'un, et ce, oralement.  Il y a nombre de fois où, après avoir demandé à la dame de répéter à plusieurs reprises, j'ai tout simplement zappé, trouvant le problème trop difficile, paniquant même à l'idée de devoir rester dessus.  C'est sans doute cela que la psychologue appelle "être envahie par ses émotions".  Pourtant, au vu du résultat, je m'en sors bien.  13/19*.  J'ai fait pire ailleurs...Ceci dit, je me souviens avoir ressenti de la colère, tellement j'ai trouvé les items archi-faciles à l'exception de l'un ou l'autre problèmes (disons, 2-3).  Je me répétais: franchement, même moi, j'y suis arrivée!  Faut croire que la différence se faisait sur ceux que j'ai laissés filer.

    Evidemment, dans mes conditions de passage de mon test, si la psychologue était autorisée à me répéter autant de fois que je voulais les énoncés, je trouvais les items encore facile. Si elle ne pouvait pas, évidemment, chapeau bas pour ceux qui réussissent.

    Rien à voir avec les subtests suivants: la mémoire des chiffres et les cubes...

    La mémoire des chiffres 

     

     S'il y avait bien un subtest où je me suis portée vaincue  avant même d'entendre l'énoncé, c'est celui-ci.  Moi, retenir plusieurs chiffres?  Impossible.  Il paraît que c'est pour calculer ma mémoire à court terme et ma mémoire de travail. Mais pourquoi des chiffres? Pourquoi pas des couleurs, des mots, une liste de courses, des animaux, que sais-je moi? Pourquoi calculer la mémoire à court terme par des chiffres? (ici un article qui me paraît pas mal conçu. Pas encore lu jusqu'au bout)

    Bref.  En fait, au bout d'un moment, j'ai compris que le son de la dame retentissait encore dans ma tête.  Il s'agissait pour moi de simplement répéter les chiffres comme un écho de son.  C'est exactement cela: un écho.  D'ailleurs, on parle de mémoire échoïque en psychologie.  Au début, je tentais de retenir les chiffres.  Ensuite, j'ai compris que je pouvais me contenter de répéter le son qui faisait écho dans mon oreille sans tenter de visualiser ni de savoir ni de comprendre ce qui sortait de ma bouche.  Simplement répéter le son qui teintait encore à mon oreille.

    Cette méthode a eu des limites. J'ai rapidement arrêté. Le pire a été au moment de répéter à l'envers.  Là, après 2 ou 3 chiffres, je n'y arrivais tout simplement plus. Je confondais tout.  Dès que l'afflux de chiffres était trop important pour moi, j'ai commencé à paniquer, limite, je me prenais la tête dans les mains.  C'était trop difficile. Je n'y arrivais pas.  Vu mes performances, j'ignore comment la psychologue m'a pondéré une note de 11/19*.

    Ah, mais c'est que la torture a continué...avec les cubes! 

    Les cubes 

     J'ai accueilli avec dégoût, scepticisme et découragement les   cubes   posés par la psychologue devant mon nez.  Mon dieu, bon, allez, faut bien y passer.  Il s'agissait de reproduire 14 dessins avec les cubes uni ou bi-colores.  

    Le premier item fut une torture.  J'entendais le tic tac de son chronomètre qu'elle avait actionné pour cet exercice.  Je n'y arrivais pas.  Le téléphone a sonné.  J'ai du coup senti la pression un peu tomber vu qu'elle ne restait pas devant moi à me regarder piétiner.  J'ai manipulé les cubes pour mieux les examiner.  Il paraît que j'ai mis 5 minutes pour parvenir à la figure n°1.  Mais comment a-t-elle pu chronométrer correctement vu que je suis parvenue à reproduire la forme alors qu'elle était eu téléphone?  

    Une fois revenue, ce fut le tour d'une autre forme. Le téléphone a sonné plusieurs fois durant cet exercice.  J'ai souvent séché. Elle m'a quelques fois aidée.  Je la sentais s'énerver un peu que je n'y arrive pas...

    Qu'est-ce que les cubes sont censé mesurer chez moi?  Mon "organisation visuo-spatiale, visuo-constructives ( nécessite la mise en référence de l'espace par rapport au sujet lui-même), l'exploration visuelle"  (source: Marlène Fouchey).  Selon Jean-Luc Bernaud, ce subtest mesure l'intelligence concrète et la coordination visuo-motrice.  Ben, j'ai toujours su que j'étais archi-nulle.  J'ai du en réussir un ou deux correctement dans un temps correct. Je me demande où elle a été pêcher le 11/19*.  A me demander très sérieusement si elle ne truque pas les résultats pour me mettre toujours un chouïa au-dessus de la moyenne?  C'est une conjecture.  Mais elle est sérieuse au vu de mon vécu.  

    Les matrices 

     

     A ce stade, je me dois de préciser que je ne me souviens plus de l'ordre de passation des subtests.  J'ai l'impression que mon recensement n'est pas complètement erroné, mais je ne saurais le certifier.  Les exercices se sont succédé sans relâche. Ceci dit, l'ordre décrit par l'auteure de ce blog  que je découvre en rédigeant ce billet, est plausible aussi (blog dont je vous reparlerai sans aucun doute puisqu'il s'agit d'une Cambodgienne née en Thaïlande en 1981, peu de temps après l'invasion vietnamienne au Cambodge).  

    Pour ce qui concerne les matrices, elles constituent l'essentiel des tests que l'on trouve sur internet, notamment les tests Mensa.  Je me suis toujours sentie archi-nulle pour ce genre d'exercices que l'on trouve partout (internet, livre pour le recrutement, etc.). Je suis donc surprise d'avoir découvert des matrices archi-simples. Je me demande même s'il s'agit des bons exercices...Ceux sur internet sont beaucoup plus compliqués.  J'ai le souvenir d'une matrice où j'ai mis beaucoup de temps.  La dame m'avait posé les dessins avec un mot d'introduction.  J'ai été déconcentrée par ses paroles, il m'a fallu beaucoup de temps pour trouver le résultat qui pourtant sautait aux yeux.  Curieusement donc, j'ai obtenu 16/19*.  Je ne parviens pas à croire que les matrices qui m'ont été présentées étaient celles du le test officiel Wais III, ou peut-être est-ce là que la mise-à-jour vers le Wais IV est le plus pertinent?  Les matrices étaient archi-simples.

    L'arrangement d'images 

     Il s'agit de remettre dans l'ordre des séries d'images.  Je cite PandaVG : "reconstituer, en un temps limité, une histoire logique à l'aide d'images. Il faut mettre les différences séquences dans l'ordre en faisant attention aux petits détails. Sert à évaluer la séquence temporelle de la personne, sa capacité d'anticipation des conséquences.  Cette épreuve nécessite de la planification et un€bon esprit de synthèse.  La créativité est un atout pour obtenir de bons résultats à ce subtest".

    Voici un subtest facile.  Pourtant, j'ai séché à 2-3 endroits, ne comprenant pas l'humour sous-jacent. En particulier, le cas du type qui prend un taxi.  N'importe quoi. La dame m'avait prévenu que l'humour valait moins que 3 balles.  J'ai obtenu la note honorable de 15/19*.

    A noter que les subtests "compréhension" et "arrangement d'images", censés mesurer l'adaptation sociale ont récemment été remis en cause par certains auteurs (source: Jean-Luc Bernaud, p. 79).

    Des subtests non passés 

    Il semble que la psychologue m'ait dispensé de deux subtests: symbole et assemblage d'objets.  Si le premier est facultatif, ce ne semble pas être le cas du second.  Alors pourquoi n'ai-je pas été soumise à ce subtest?

     

    Ce que je retiens de cette expérience 

    Selon le test que j'ai passé, avec les conditions de passation, j'ai atteint un QI un chouïa au-dessus de la limite de 130.  Autrement dit, je pourrais m'arrêter là et me considérer HP.  

    En même temps, vous l'aurez compris, je remets en cause les circonstances de passation du test, notamment le simple fait qu'il s'agit du Wais III, ainsi que le fait que je fus dispensée de passer le subtest symbole.  Par conséquent, je refuse de me fonder sur ce test pour me considérer HP. 

    Quels éléments pourraient me laisser croire que ce test est crédible?

    1)  Certaines de mes notes très moyennes pourraient laisser croire que les subtests n'ont pas été biaisés. Même si la dame m'aidait, je n'ai pas réussi au-delà de la moyenne.  

    2)  En outre, il paraît, selon la psychologue consultée, que j'ai obtenu des notes élevées (16/19*) pour deux des subtests les plus importants : matrices et similitudes...Or, pour les matrices, je n'ai nullement été aidée.  Pour similitudes, peut-être qu'il y a eu discussion sur l'un ou l'autre item...Mais, a priori, les paires dont j'ai parlé, je les ai traitées ici surtout pour contester le fait que la psychologue n'avait sans doute pas validé mes réponses (manger / respirer et laine / soie).  

    3)  Pour ce qui est des subtests de vocabulaire, je ne serais pas étonnée que, même dans le Wais IV, je sois un chouïa au-dessus de la moyenne. Après tout, les universitaires ne constituent pas la moyenne de la population.  Avec les études, j'ai sans doute acquis un vocabulaire plus riche que la population moyenne.  Aucune prétention de ma part.  Juste le constat lié non pas à une prédisposition innée mais corrélatif à mon parcours scolaire.

    Quels éléments pourraient me laisser croire que ce test n'est pas valable?

    J'ai énuméré nombre de mes interrogations face à mes conditions de passation du test.  

    1) j'ai passé le Wais III alors que ce dernier est obsolète.  L'effet Flynn plane donc sur le résultat obtenu...Et franchement, comme je suis située autour des 130, le doute est permis.

    2) je n'ai pas passé le subtest "symbole".

    3) je me suis trompée devant l'un ou l'autre item et la psychologue m'a reprise, m'a laissé une seconde chance (complètement d'images et arrangement d'images).

    4) la psychologue n'a pas vérifié si mes réponses au subtest code sont correctes.

    5) pour le subtest "cubes", je me demande comment la psychologue a pu évaluer mes performances vu les nombreux coups de téléphone interrompant le subtest.

    6) les matrices m'ont paru extrêmement faciles...Je doute qu'elles soient à jour

    7) mon dialogue avec la psychologue me donne à penser qu'elle est imbibée de stéréotypes sur les HP que l'on peut lire dans tous les bouquins vulgarisés.  Traînaient d'ailleurs "Je pense trop" et "Les surdoués ordinaires" quelques par sur l'appui de fenêtre de son salon.  Le rapport (très court, 1 page et demie) fait également état de clichés (sensibilité, manque de confiance en soi)...

     

    Hypothèse 1.  Je suis surdouée

    Si je suis HP, je ne comprends pas le foin autour de la HPitude.  Si être HP, c'est être comme moi...il n'y a pas de quoi faire couler tant d'encre.  

    Des HP qui sont mal dans leur peau...?  Il y en a comme il y a beaucoup de personnes qui sont mal dans leur peau et qui ne sont pas HP.  Comme il y a beaucoup de personnes HP qui sont bien dans leur peau.  (lire l'ouvrage "Les surdoués ordinaires"). 

    Les fora regorgent de personnes qui se soupçonnent HP parce que hypersensibles, mal dans leur peau.  Si tu en es une de celles-ci, sache qu'il existe des thérapies qui peuvent t'aider à aller mieux.  La pleine conscience peut apporter calme et sérénité également.  D'ailleurs Siaud-Facchin a consacré son dernier livre à la pleine conscience comme habitude qui peut changer ta vie, HP ou non. Le fait que tu ne te sentes pas bien dans ta vie ne trouve pas sa source dans le fait d'être HP.  Comme me disait une amie: le haut potentiel est un faux problème.  Une personne qui va consulter pour un test de QI et pour une problématique de HP  consulte en réalité pour d'autres raisons que celles liées au QI.  Le QI aura seulement été le signe d'appel...

    J'ai moi-même traversé des moments très difficiles, je me suis faite aider.  Cette main tendue pour recevoir de l'aide m'a ouvert de nombreuses portes, m'a ouvert les yeux sur des certitudes à ébranler.  HP ou non, ce n'était pas la question.

    Et moi alors, HP ou pas, cela change quoi?  Moi, j'ai surtout envie de clouer le bec à ces gens qui sont fiers de se revendiquer HP.  Je vais lire prochainement La petite noblesse de l'intelligence (interview de l'auteur ici) qui paraît être critique.

    En fait, j'ai pu me mettre dans la peau d'une surdouée.  Et je dois dire que, contrairement à ce que je pensais que cela m'apporterait, je n'ai pas revisité tout mon passé.  A quoi cela m'aurait-il servi?

    En fait, la nouvelle ne m'a fait ni chaud ni froid.  Cette réaction serait-elle la même si je passais le test dans des conditions valables?  C'est LA question.  Je dois attendre quelques mois, le temps d'oublier les questions et réponses pour passer le Wais IV.  Cette interrogation, vous le comprenez, appelle un autre test, donc un autre billet.

     

    Hypothèse 2.  Je ne suis pas surdouée

    Si je ne suis pas surdouée, le mythe persiste à mes yeux. Les surdoués restent alors un mystère pour moi.

    Je voudrais critiquer tout le chahut sur ce sujet.  Mes critiques que j'ai énoncées plus haut, j'en ai conscience, serait déforcées si je ne pouvais prétendre être moi-même HP.  J'ai l'impression que l'on pourra toujours me rétorquer que "je ne peux pas comprendre vu que je ne suis pas concernée".  Ceci dit, la lecture du livre de Wilfried Lignier (La petite noblesse de l'intelligence) m'ouvre une porte vu qu'il apporte une lecture nouvelle.  

    En clair, pour le Wais IV, je veillerai à choisir un-e psychologue dont je m'assurerai du sérieux.  Un psychologue comme Jacques Grégoire dont j'ai parlé me parait digne d'écoute.  Ses propos oraux et écrits me convainquent.  Son exposé est pondéré. Il y a des gens qui se croient très doués et qui ne le sont pas, dit-il. Il y a confusion entre cause et conséquence.  Avoir des problèmes scolaires n'impliquent pas que l'enfant est HP.  Il y a des HP qui ont de l'humour, il y en a qui n'en ont nullement.  Il y a des non-HP qui ont de l'humour, il y en a qui n'en ont pas.  Il y des HP hyper-créatifs.  D'autres HP ne le sont pas le moins du monde...

    En outre, il me paraît important de pouvoir dialoguer avec le/la psychologue après les résultats.  

    Dans mon cas du Wais III, avec la psychologue que j'ai consultée, mes mises en doute sont tellement sérieuses et nombreuses (et en plus, elle consacre son temps quasi gratuitement) que je ne me sens pas la légitimité de venir la bousculer dans ses certitudes...

    Peut-être que je devrais...Car, en attendant, beaucoup de personnes la consultent...C'est donc un mystère entier de penser que des personnes se fient au test qu'elle leur fait passer.  Où se love donc leur esprit critique?

    Une amie avec qui j'échange sur le sujet du haut potentiel m'a demandé à plusieurs reprises en quoi cela me dérange que des personnes soient indûment identifiées HP, si ce faisant, elles acquièrent confiance en elles.  Pour moi, c'est une question de connaissance de soi-même.  Ces personnes viennent pour découvrir un aspect de leur personnalité.  Se fonder sur un aspect erroné de soi-même pour acquérir confiance en soi, c'est passer à côté de soi, à côté de certaines des véritables facettes de son identité.  Si je me croie HP alors que je ne le suis pas, selon les normes actuellement en vigueur, pour moi, c'est me fourvoyer royalement sur mon être, s'accrocher une fausse croyance de moi-même alors que je pourrais faire le travail d'enterrer cette croyance et découvrir d'autres aspects de ma personne.  Il y a quelque chose de l'ordre de l'authenticité, de LA vérité, de LA réalité...Je trouve dommage d'empêcher une personne à se connaître réellement et de la laisser croire quelque choses sur elle-même qu'elle n'est pas...Vous voyez ce que je veux dire?

       

     

      


     

    [1] On peut, par exemple, lire à la page 66 de cet opus : «  […] nombre de ‘’blocages’’ en mathématiques tiennent à la façon dont celle-ci font résonner des questions intérieures, douloureuses, profondément enfouies chez les élèves ».

     

    [2] L’effet Flynn exprime la thèse communément admise selon laquelle les scores au test de QI ne cessent de s’élever au fil du temps.  En d’autres termes, le niveau du QI de la population augmente avec le temps.  De sorte que si j’ai un QI supérieur à la moyenne sur base du WAIS III, cela ne signifie pas qu’en l’état de la population, en 2014, mes résultats soient supérieurs à la moyenne des gens en 2014. 

     


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  • Aline, notre sage-femme, traverse un moment difficile.  L'occasion pour nous de lui témoigner notre gratitude infinie pour avoir sauvé notre fils, et pour nous avoir accompagnés lors de ces deux grossesses et traversées du fleuve [accouchement se dit littéralement "traversée du fleuve" en khmer).  Petit résumé des moments phares de son soutien... 

    ***********

    Bruxelles, le 2 juillet 2014

    C’est en février 2009 que nous avons fait la connaissance d’Aline Jeandenans, notre sage-femme.  Alors que nous étions encore sous le choc des résultats d’un tri-test annonçant une probabilité de 1/73 d’avoir un enfant trisomique, nous avons contacté Aline afin qu’elle assure l’accompagnement de notre grossesse et de mon accouchement en maison de naissance à Bruxelles.  Nous n’avons jamais regretté ce choix.  Et c’est donc tout naturellement que nous nous sommes de nouveau tournés vers elle lors de ma deuxième grossesse pour, pour cette fois, un accouchement à la maison.

    Aline est une sage-femme dont l’écoute est exceptionnelle.  Nous étions complètement désemparés lorsque nous sommes entrés en contact avec elle, en raison de l’annonce du tri-test.  Elle a trouvé les mots pour nous rassurer.  Elle nous a beaucoup écoutés.  Avec elle, nous avons pu explorer toutes nos craintes et nos peurs liées à l’accouchement.  Je me rappelle ainsi d’une consultation ayant duré plus de 3 heures parce que j’avais expliqué les risques de blocage qui pourraient arriver lors de l’accouchement, en raison notamment de ma peur d’accoucher d’un bébé trisomique. Je me suis sentie écoutée et soutenue, alors que jusque-là en raison de notre parcours que je vous épargne ici, nous avions été forts déçus par le manque d’écoute et d’empathie du monde médical approché lors de cette 1ère grossesse (en très résumé : une gynécologue qui me fait subir une échographie endo-vaginale sans me demander si je la souhaite, sans même me prévenir à quoi sert l’engin qu’elle enfonce dans mon vagin sans un mot d’explication, un autre gynécologue qui annonce le résultat du tri-test sur mon répondeur sans penser qu’une telle nouvelle est hyper stressante, un autre gynécologue qui annonce le sexe de l’enfant attendu lors d’une échographie alors que nous avions formulé la demande expresse de ne pas connaître le sexe de notre bébé, etc.).

    Avec un suivi médical irréprochable, Aline a toujours répondu à toutes nos questions médicales et autres.  Elle nous a toujours exposé toutes les pistes envisageables pour chaque situation.  Elle nous a expliqué l’objectif de tous les tests lors de la grossesse et lors de post-partum, et post-natal.  Elle a toujours veillé à détailler la portée de leurs résultats, les risques que nous prenions en les faisant, les risques que nous prenions en les refusant.  Ceci est indispensable pour tous les couples, mais en particulier pour nous, nous qui avions été amenés à nous soumettre au test du tri-test sans en mesurer toute la portée (laquelle consiste à se poser la question d’une interruption de grossesse). 

    Lors de mon premier accouchement qui fut particulièrement long et douloureux, j’ai eu ce luxe inouï de bénéficier à moi toute seule de deux sages-femmes aux soins pour moi.  J’ai toujours senti le soutien et l’accompagnement d’Aline qui veillait à la santé de notre bébé qui s’en venait.  J’avais besoin de temps pour me défaire de mon stress d’accoucher d’un bébé trisomique et Aline m’a accordé ce temps.  A l’hôpital, j’aurais certainement subi une césarienne.  Elle aurait été inutile puisqu’en me laissant du temps, j’ai pu accoucher d’un merveilleux petit garçon.  Lorsque notre enfant est né, il ne respirait pas.  Aline a effectué dans l’urgence les actes nécessaires pour dégager les poumons de notre bébé, obstrués par du méconium.  En une geste médical de survie, notre bébé fut sauvé grâce à la promptitude et au professionnalisme d’Aline. 

    C’est Aline qui assura le suivi post-partum, avec sa consoeur Marloes Sijbenga, également présente lors de l’accouchement.  Aline a également donné les soins et effectués les tests sur mon bébé.   

    Après l’accouchement, Aline fut présente lorsque nous avons rencontré des difficultés dans la mise en place de l’allaitement.  C’est elle que nous avons contactée à 2 heures du matin lorsque j’ai cru devenir folle en entendant des sons de tambour.  Je voulais me rendre à l'hôpital, croyant être en train de perdre la tête.  En fait, j’étais tellement exténuée que j’entendais mon pouls. 

    Comme la montée de lait tardait, Aline nous a parlé de complément au lait maternel…par du lait maternel que je devais tirer suffisamment souvent pour activer la montée de lait.  Elle nous a expliqué le DAL qui a sauvé mon allaitement une première fois.  

    C’est à Aline également que nous avons téléphoné à minuit un jour peu après mon accouchement pour demander quelle marque de lait en poudre aller acheter en pharmacie de garde, tellement nous étions désemparés par ce bébé qui exigeait sans cesse le sein.  C’est Aline qui nous a donné les pistes pour tenir cette nuit critique où nous étions prêts à lâcher l’allaitement.  Sans elle, je n’aurais pas allaité mon fils durant 25 mois, allaitement interrompu par ma deuxième grossesse.

    Lors du post-partum et pour les soins de mon bébé, outre la capacité d’écoute remarquable d’Aline, nous avons été émerveillés par l’humilité et l’esprit d’ouverture prodigieux de notre sage-femme.  Elle n’offrait pas de solutions toutes faites mais nous proposait de tester ce qu’elle connaissait, ce qu’elle pensait être des pistes sérieuses.  Nous étions déroutés pour notre garçon qui pleurait souvent, demandait tout le temps le sein et ne paraissait jamais content.  Aline nous a rassurés, a partagé les pistes qu’elle connaissait afin de soulager notre bébé et nous rassurer, nous, ses parents.  Elle s’adressait à notre fils avec la même douceur qu’avec nous.  Elle a eu un excellent contact avec notre bébé et a toujours pris le temps nécessaire pour lui et pour nous.  Avec Aline, on est très très loin des quelques minutes de consultations que certaines gynécologues et certains pédiatres pratiquent.  Il s’agit de construire une relation de confiance afin d’identifier les signes d’inquiétude et d’alarme éventuels avant que les problèmes ne surgissent. 

    Dans cette relation de confiance, Aline a toujours veillé à inclure mon mari.  Il a pleinement sa place dans la préparation à l’accouchement, lors de l’accouchement et après l’accouchement.  Il est partie prenante aux événements.  La relation de confiance s’est établie non pas seulement avec moi, qui accouchais, mais avec le couple qui allait devenir parent, et avec l’enfant à naître qu’elle a toujours considéré comme un acteur des événements (puisque après tout, c’est quand même le 1er concerné, puisque c’est lui qui naît).

    Pour ma deuxième grossesse, tout s’est passé sans incident majeur puisque je n’ai plus effectué de tri-test.  Aline nous a accompagnés dans notre accouchement à domicile.  Celui-ci s’est déroulé tout en douceur, dans l’intimité de notre foyer sans aucun stress.  Le post-partum s’est aussi écoulé sans souci.  Un incident permet de saisir l’importance de la relation de confiance qui s’est tissée entre nous.

    Lors de la deuxième pesée de notre nouvelle-né, Aline réalise qu’elle a perdu beaucoup de poids, un peu plus que les 10% de la  « norme ».  A l’hôpital, il paraît que j’aurais été enjointe de faire remonter ce poids au plus vite, quitte à donner du lait artificiel.  Aline, faisant ce constat, ne nous dit rien pourtant.  L’examen général de ma fille est parfait.  Elle est rose et se porte comme un charme.  Elle boit, dort et communique quand elle est éveillée.  Un vrai bonheur en pleine forme, qui a juste perdu plus que  la « norme ».   Aline veille à contacter sa consœur Marloes pour lui signaler de ne pas relever ce fait lors de la prochaine consultation.  Lors de la prise de poids suivante, deux jours plus tard, notre fille a grossi plus que son poids de naissance.  Elle avait juste besoin de temps.  Aline ne nous a rien dit car rien d’alarmant n’était à signaler.  Si elle nous l’avait dit, nous aurions été extrêmement stressés et angoissés, d’autant plus que le babyblues se profilait.  Et nous aurions fixé toute notre attention sur ce point.  Grâce à ce silence, qui ne signifie pas indifférence ou négligence (il ne s’agissait pas pour elle de faire comme si la perte de poids n’avait pas eu lieu), grâce à ce silence qu’elle a décidé en conscience parce qu’elle nous connait, Aline nous a permis de continuer notre nouvelle vie à 4 dans la joie qui a baigné la naissance de notre enfant, au lieu de nous focaliser sur la balance.

    Notre fille, 2 ans passés maintenant, rayonne de joie et de santé, notamment grâce aux tétées dont elle continue de bénéficier.

    Au vu de notre expérience avec Aline, il ne fait pas l’ombre d’un doute que nous ferons appel à elle pour notre troisième enfant. Car avec elle, nous nous sentons pleinement en confiance.  Et il serait impensable pour nous de nous faire accompagner par un-e autre profesionnel-le.

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